Aujourd’hui les Etats-Unis et les forces de coalition soutiennent le PYD, la branche syrienne de l’organisation terroriste PKK qui est active au nord de la Syrie, sous le couvert de « Combat contre EI ». Les médias en Europe et aux Etats-Unis, tout comme les filiales dans les médias turcs, se font les avocats de ce groupe avec leur propagande.
Dans un récent discours, alors que John Kirby, le porte-parole du gouvernement américain, a clairement noté que le PKK est une organisation terroriste, il a également annoncé qu’ils allaient renforcer l’ YPG, la branche militaire du PYD, avec des armes expédiées à partir d'Incirlik. Il est déjà bien connu que les Etats-Unis et les forces de coalition sponsorisent le PYD avec des tonnes de munitions et d’armes. Tout le monde sait que le PKK a saisi ces armes immédiatement et les a utilisées au cours d’activités terroristes en Turquie. Les Etats-Unis ont maintenant l’intention de mettre en place le même stratagème grâce à Incirlik.
L’Europe n’est pas innocente dans cette affaire ; on se souvient encore que les représentants du PYD et les commandantes du YPJ ont été officiellement invités au Parlement italien [i] et au Palais de l’Elysée [ii] en France pour des réunions de haute importance.
La même organisation terroriste avec des noms différents
Néanmoins, le PKK et le PYD sont seulement des noms différents de la même organisation terroriste. Des milliers de militants du PKK se battent aux premières lignes du PYD. La chaîne de commandement des deux organisations terroristes et leurs leaders sont liés au Mont Kandil. Les deux considèrent Abdullah Öcalan, le fondateur du PKK, comme leur leader.
Utiliser plusieurs noms est une tactique de manipulation à laquelle les militants du PKK ont recours selon la région dans laquelle ils opèrent afin de cacher leurs cibles aux gens, causant ainsi beaucoup de confusion tout en se façonnant une image de groupe bien organisé.
Par exemple, le PKK se fait appeler PJAK en Iran et PYD en Syrie ; sa branche militaire se nomme YPG et les femmes militantes sont connues sous le nom d’YPJ. La branche militaire du PKK est le HPG et leur branche de jeunes militants est le YDG-H alors que leur structure de leadership est connue sous le nom de KCK. Toutefois, chacune des ces branches appartient à la même organisation terroriste : le PKK et ses différents groupes.
Le fait que le PKK et ces groupes ne sont qu’un est révélé dans un article intitulé « Une guerre personnelle des alliés marxistes américains contre l’EI » qui est apparu sur le site du Wall Street Journal :
Le PKK a annoncé que ses groupes affiliés – le groupe syrien YPG et les groupes appelés PJAK en Iran et HPG en Iraq – sont distincts mais restent étroitement liés. Les combattants du PKK et certains analystes pensent qu’ils constituent une seule et même organisation. « Il s’agit du PKK et de ses différentes branches » a annoncé M. Ruken… « Parfois, je suis PKK, parfois PJAK, parfois YPG. Mais cela n’a aucune importance. Ils font tous partie du PKK. »
Le même article révèle aussi clairement que ces branches affiliées au PKK ont été mises en place par Öcalan et que ces dernières ont fait vœux de loyauté envers lui :
Les groupes de la guérilla kurde ont prêté serment d’allégeance à Abdullah Ocalan, le leader du PKK emprisonné sur une île turque depuis 1999. Il a créé en 2005, depuis la prison, les branches affiliées au PKK qui sont devenues aujourd’hui l’YPG, le HPG et le PJAK. [iii]
Le PYD a été reconnu par le régime syrien en avril 2011 grâce à la collaboration de Öcalan avec Assad à travers ses avocats qui ont permis la mise en place d’un régime autonome pro-kurde au nord de la Syrie. De même, grâce à l’intervention d’Öcalan et des négociations avec les leaders du PKK en Syrie, la condamnation à mort de Salih Müslim a été annulée en Syrie et il a été transféré vers un camp du PKK en Irak pour diriger le PYD en Syrie.
Afin de contrôler les régions habitées par les Kurdes et de diriger et entraîner les milices du PYD, environ 400 membres de haut rang du PKK ont été envoyés de Turquie et d’Iran vers la Syrie. Selon des informations transmises par l’opposition syrienne, environ dix mille militants du PKK, venus de Turquie sont entrés à Efrin en seulement deux ans.
En fait, la déclaration du PYD en 2013 annonçant que « le PYD est en train d’entreprendre une révolution pour construire une société démocratique dans l’ouest du Kurdistan. Plus tard, le moment sera venu de le faire au nord du Kurdistan, ce qui correspond à la Turquie » révèle que le PKK et le PYD travaillent ensemble en partenariat.
Le terrorisme affligé par le PYD n’est pas moins effrayant que le terrorisme du PKK
Aujourd’hui, le PYD et le régime d’Assad constituent une alliance manifeste. Les Kurdes syriens qui sont opposés au régime sont exécutés par les forces militaires du PYD, comme ce fut le cas lors du massacre d'Amuda, ou il sont emprisonnés, torturés et maltraités. Dans de nombreuses régions contrôlées par le PYD, comme à Efrin, les jeunes kurdes et arabes sont enrôlés en tant que militants de cette organisation terroriste. Un grand nombre de Kurdes musulmans sont soit exécutés soit déportés sous prétexte d'avoir espionné pour Barzani.
Le PYD pratique une politique de génocide vis-à-vis des communautés arabes et turkmènes vivant dans les territoires que le PYD occupe en utilisant de plus en plus de brutalité, que traduisent les massacres, tortures et exiles : ces évènements ont été révélés dans un rapport de l’organisation des droits de l’homme, Human Rights Watch, datant de juin 2014. Le massacre que le PYD a commis à Kamışlı l’année dernière fait partie de ces actes sauvages. Dernièrement, le PYD a forcé les citoyens de Tel Abyad à s’exiler après avoir envahi leur ville et ils empêchent encore les Arabes et les Turkmènes, qui ont trouvé refuge en Turquie à cause de la guerre contre l’EI, de retourner chez eux.
Alors que le PYD est en train d’établir des cantons kurdes dans les territoires de Jazira et de Ayn al-Arab avec un couloir entre les deux, la composition démographique de la région subit un changement.
Ainsi, le PKK a l’intention de poser les fondations du secteur nord du Kurdistan communiste en créant une séparation avec les régions du sud-est de la Turquie. En parallèle le PYD se prépare à séparer les parties du sud des territoires de la Syrie et de l’Irak.
A la lumière de ces évènements, il semblerait qu’admettre que le PKK est une organisation terroriste mais ignorer la terreur, l’oppression et le génocide du PYD et prétendre qu’ils constituent une entité légitime, communiquer avec eux et leur apporter un soutien militaire constituent une politique profondément conflictuelle qui est assez clairement contraire à la morale. En se basant sur ces politiques sans scrupules, il ne semble pas du tout impensable que le soi-disant Kurdistan communiste, qui a pour objectif de s’installer dans la région par tous les moyens, accepte des alliances indésirables et dangereuses qui vont certainement décevoir ses partisans dans un futur proche.
[i] http://anfenglish.com/kurdistan/diplomacy-initiative-in-italy-by-the-rojava-committee
[ii] http://www.al-monitor.com/pulse/en/originals/2015/02/turkey-france-kurdish-guerillas-elysee.html
[iii] http://www.wsj.com/articles/americas-marxist-allies-against-isis-1437747949
Adnan Oktar's piece on the Hans India:
http://www.thehansindia.com/posts/index/2015-08-31/PKK-=-PYD-=-YPG--Seeing-the-big-picture-173602