Dans la politique mondiale, pendant que les dirigeants organisent des réunions amicales entre eux, les développements en arrière-plan font parfois monter les tensions. L'exemple le plus probant de cela est sans doute la réunion entre Erdogan et Trump qui a eu lieu le 17 mai.
Quelques jours avant la réunion, Trump avait signé des décrets présidentiels – directement exécutés par les Etats-Unis – autorisant une fourniture d'armes au YPG, une branche directement affiliée au PKK. Tout le monde retenait son souffle avant cette réunion ; le monde entier avait reconnu ce mouvement comme déplaisant pour la Turquie. Personne ne savait comment ce développement se refléterait sur ces deux leaders qui se rencontreraient pour la première fois.
La rencontre entre les deux dirigeants s'est déroulée dans une ambiance tout à fait cordiale et sincère. CNN International a déclaré à propos de cette réunion que "Trump a présenté son meilleur accueil à Erdogan, ce dernier qui avait des relations tendues avec l'administration américaine précédente".
Tandis que l'ambiance à l'intérieur était amicale, des évènements différents ont eu lieu à l'extérieur. La police de Washington, D.C. n'avait pas pris de précautions contre les partisans du PKK qui protestaient devant la Chancellerie de l'Ambassade turque et les partisans du PKK se sont alors confrontés violemment contre les gardes du corps du Ministre turc des Affaires étrangères. L'intervention de l'équipe de sécurité américaine et de la police dans cette agitation a donné lieu à une situation que personne ne désire voir dans des rues civilisées. L'ambassadeur turc a été convoqué par le Ministère américain des Affaires étrangères pour un avertissement ; tandis qu'en Turquie, l'ambassadeur américain a été convoqué par le Ministère turc des Affaires étrangères pour une note diplomatique de protestation. Certains points devraient particulièrement être traités pour l'évaluation de ces évènements.
Indépendamment du contexte et de l'ambiance, le conflit continuel est un facteur qui ne changera ni le cours des évènements ni ne mènera à une solution. Le but perpétuel du PKK et de ses partisans est de faire des ravages et de semer la destruction à travers les assauts, le terrorisme, la guerre. La meilleure solution contre ces méthodes infâmes serait de toujours pouvoir leur donner une réponse légale. Il ne faut pas oublier que cette stratégie, qui met les lois au premier plan, renforcera l'engagement de la Turquie aux Etats-Unis.
Il n'y a aucun doute quant au fait que les Etats-Unis sont bien conscients du danger que constitue le YPG. La Turquie a présenté aux Etats-Unis de nombreux rapports indiquant que le YPG est une organisation terroriste et communiste et à dévoiler ses intentions. Robert Ford, le dernier ambassadeur américain en Syrie, écrit dans son article – publié dans le "the Atlantic" du 11 mai 2017 – que "le PYD a été établi à Qandil par l'administration du PKK même", que "les militants du PYD sont dans le même rang que ceux du PKK" et que "les terroristes du PKK qui ont perpétré des attaques en Turquie ont été entraînés au Nord de la Syrie". Ross Wilson, qui a exercé la fonction d'ambassadeur des Etats-Unis à Ankara en 2005, a dit : "Le YPG est clairement une extension du PKK et ceux qui affirment que ces deux groupes n'ont rien à voir entre eux se mentent simplement à eux-mêmes. Concernant ce problème, il est clair que les Etats-Unis ne souffrent pas d'un manque d'information. Par conséquent, il ne serait pas raisonnable d'imputer le problème à un manque de compte-rendu.
La politique américaine n'est pas façonnée par le Président seul. Le Président peut se présenter avec des promesses et des changements divers mais les politiques habituelles des Etats-Unis continueront invariablement tant qu'il n'y aura pas un changement dans les intérêts des Etats-Unis. Donc, le problème du YPG, qui était un sujet d'actualité controversé pendant le mandat présidentiel d'Obama, le restera tout autant sous l'ère de Trump. Nous souhaitons, évidemment, que Trump montre de la persévérance pour ce qui est de combattre ces politiques profondément enracinées et qu'il fasse ce qui est juste. Cependant, il semble qu'il lui faut quelque temps et une aide plus efficace à ce sujet.
La question du YPG est avant tout une question idéologique. C'est une question qui ne peut être réglée ni en persuadant les autres pays, ni à travers la diplomatie, ni par la force des armes. Il est essentiel que les Etats-Unis, l'Europe et le reste du monde soient convaincus de l'inquiétante menace que représente le YPG. Cependant, ce qui doit vraiment être fait c'est de cibler l'idéologie du YPG et d'éliminer cette organisation terroriste à un niveau idéologique. L'idéologie communiste repose sur une fondation intellectuelle fragile. La mentalité dialectique peut être combattue très rapidement à travers des preuves scientifiques. Pour ce faire, un travail scientifique ciblant le matérialisme dialectique devrait être mené.
Une fois qu'ils ont été renversés intellectuellement, le terrorisme communiste ainsi que les mercenaires utilisés pour combattre en son nom ne subsisteront plus. L’idéologie qui les pousse à combattre disparaîtra de la surface de la terre ; ils n’auront plus une fausse croyance pour laquelle ils pourront se battre. Si la Turquie veut vraiment l’élimination complète du terrorisme communiste, elle devrait suivre une autre méthode pour combattre plutôt que de vivre des tensions avec les pays amis. C’est seulement à travers la démonstration de preuves scientifiques que le terrorisme communiste peut être éliminé. Ceci est valable pour tout groupe terroriste ayant émergé au nom d’une cause idéologique. Dans tous les cas, l’élément qui doit être éradiqué est leur idéologie.
Les Etats-Unis sont nos alliés et nos amis. Il est vrai que nous considérons la question du YPG comme un problème important mais cette question n’affectera certainement pas nos relations avec nos alliés de longue date que sont les Etats-Unis. Nous souhaitons vraiment que les Etats-Unis prennent des mesures pour changer leur stratégie et mènent ainsi une lutte scientifique contre le YPG.
Eurasia Review & Vestnik Kavkaza:
http://www.eurasiareview.com/04072017-turkey-us-relationship-and-the-problem-of-ypg-oped/
http://vestnikkavkaza.net/analysis/Turkey-US-Relationship-And-The-Problem-Of-YPG.html