Il est regrettable que le terrorisme constitue une menace familière au peuple turc. Ces 4 dernières années, les Turcs ont subi les attaques terroristes les plus horribles qui puissent exister.
Et ces dernières ont toujours la même origine : Le parti des travailleurs kurdes, connu sous le nom de PKK, et d’autres organisations communistes comme le parti – Front révolutionnaire de libération du peuple (ou DHKP-C) qui travaillent avec le PKK. Après une période de cessez-le-feu négocié avec le PKK qui a officiellement commencé en 2013 dans un soi-disant "processus de paix", le nombre de ces attaques a diminué.
Les conséquences des conflits en-cours en Syrie et en Irak, qui partagent une frontière d’un total de 910 km avec la Turquie, étaient limitées par deux évènements. Cette période relativement calme pour la Turquie a été interrompue il y a un certain temps, lorsqu’un kamikaze a fait exploser une bombe au milieu d’une grande foule à Suruc, une ville turque située vers la frontière turco-syrienne. L’attaque avait pour cible un groupe de jeunes de mouvance de gauche.
Il est inutile de préciser que les médias internationaux ont largement couvert cette attaque. Cependant, certains commentaires et suppositions émis après l’incident tout comme les images diffusées et les soupçons qui ont été mis en avant, nous invitent à effectuer une analyse complète de cet évènement.
L’un des détails les plus importants est le fait que 15 minutes après l’explosion qui a eu lieu vers 11h30 du matin, certains médias internationaux ont diffusé dans le monde entier l’annonce d’une "attaque de Daesh". Même si, une attaque d’une telle envergure représente clairement un sujet sensible qui requiert une enquête de plusieurs jours et la collecte de preuves, et avant même que le Premier Ministre Turc, le gouvernent et les forces de sécurité fassent des commentaires, les sources mentionnées sont parvenues à émettre une conclusion en une minute et demi. Il n’est pas surprenant que les dirigeants du PKK, tout comme les leaders du Parti démocratique des peuples (HDP) qui est soutenu par le PKK, n’ont pas perdu de temps pour revendiquer cette attaque de Daesh et ont commencé à annoncer que Daesh constituent une grande menace en Turquie.
Peu de temps après l’incident, de nouveaux détails ont commencé à être mis en avant comme le fait que 27 téléphones portables ont été activement utilisés pendant l’attaque tout comme le fait que les caméras de surveillance de la zone n’ont pas fonctionné et que la foule, rassemblée dans une zone à risque comme Suruc, n’aient pas été dispersée par la police après l’accord de la municipalité. Le moment est venu de préciser que la municipalité de Suruc est de mouvance HDP. Le fait qu’au moment précis de l’attaque 27 appels téléphoniques ont été émis, que les caméras ne fonctionnaient pas révèlent qu’il s’agissait d’une attaque menée par de grands professionnels. Il est opportun d’apporter, maintenant, une petite précision : le HDP est un parti politique en Turquie. Mais le fait que ce parti soit soutenu par le PKK et qu’en réalité il subit des pressions du PKK, rendent ces précisions très pertinentes.
Le kamikaze était une femme, ce qui immédiatement met un terme aux hypothèses selon lesquelles Daesh avait organisé l’attaque, car Daesh n’utilise pas les femmes pour les attentats-suicides. En revanche, le PKK fait tout son possible pour engager des membres féminins pour les attentats suicide depuis des années et il y a une raison spécifique à cela : pour encourager les hommes appartenant au groupe terroriste à être plus actif dans le combat. De nombreux informateurs du PKK ont confirmé cela dans leurs déclarations.
Quand les gens ont commencé à se rendre compte de ce détail, de nombreuses déclarations ont commencé à changer. Certains ont même indiqué que « l’assaillant devait être un homme vêtu d’habit de femmes » et ont émis des hypothèses sur la carte d’identité d’une personne qui n’était même pas connu dans le groupe.
En parallèle, les dirigeants du HDP qui ont décrit Daesh «comme étant la plus grande menace en Turquie » ont soulevé de nombreuses questions. Cela s’explique par le fait qu’il y a et qu’il y a eu un seul groupe terroriste qui a menacé la Turquie depuis 40 ans et il n’y a pas de doute que ce dernier soit le PKK. En revanche, Daesh n’a pas mené, à ce jour, une seule attaque en Turquie.
Plus important encore, Daesh, qui agit toujours pour être vu par le monde entier, se donnant du mal pour faire de la publicité et diffuser ses actions afin d’utiliser la peur comme force de levier, n’a eu clairement aucune retenue pour revendiquer la responsabilité de ses actions. Et, pourtant il n’a pas revendiqué la responsabilité de cette attaque. Une opération si secrète ne répond pas du tout au schéma des attaques de Daesh. En résumé, Daesh mène des attaques sanglantes au Moyen Orient que nous ne pourrons jamais pardonner.
Toutefois, il n’y a pas de doute sur le fait que l’attaque de Suruc n’ait pas été menée par Daesh. Certains pourraient penser : "Daesh utilise la violence partout ailleurs, alors qu’est-ce que cela changerait ? Cela changerait beaucoup de choses pour la Turquie. Tous les détails concernant cet incident montre que cette attaque a été, en fait, menée dans le cadre d’une opération conjointe entre le PKK, les services secrets turcs et d’autres pays occidents qui essaient de reconstruire la Turquie et plus précisément cette région. On pourrait penser que « les conséquences ont été mauvaises pour le PKK." Non ce n’est pas le cas. Les actions du PKK ont consisté à trouver des étudiants, qui vivaient du côté occidental de la Turquie et qui sympathisaient avec le PKK pour des raisons idéologiques, il les a incités à aller dans cette région et il les a pris pour cible. Donc les seuls pour lesquels les conséquences ont été mauvaises sont les 31 jeunes qui ont été atrocement tués. Et pourtant le PKK a réussi à apparaitre comme une victime. L’objectif est de légaliser le PKK en Turquie, en le blanchissant pour le faire apparaitre comme une victime persécutée et d’inciter la Turquie à mener une guerre contre Daesh. Il est bien connu que les services secrets américains en particulier, ont besoin d’une force militaire bon marché pour mener le combat sur le terrain contre Daesh en Syrie et après avoir utilisé les Kurdes, ils cherchent à déployer les forces militaires turcs dans ce but. Il n’y a pas de doute que certaines personnes ont pensé que ce serait une bonne idée de mettre en place une stratégie pour arriver à cela.
Par ailleurs, cela prouve que le PKK capitalise sur la terreur en Turquie car ils ont utilisé cette attaque comme une excuse pour faire des ravages dans les rues turques et pour lâchement martyriser les soldats et les officiers de police turcs. Deux points importants doivent être mis en avant : tout d’abord, la Turquie ne lancera jamais une campagne militaire en dehors de ses frontières, elle n’autorisera jamais que ses troupes soient sous-traitées par les pouvoirs occidentaux. La seule possibilité pour que la Turquie intervienne en Syrie serait dans le but de protéger ses frontières, de pacifier et de négocier. En second lieu, les tentatives pour faire oublier au peuple que le PKK constitue une menace réelle en Turquie et les efforts pour le légaliser, vont totalement échoué.
La Turquie est un pays expérimenté qui a combattu le terrorisme depuis 40 ans et les agences secrètes des pays occidentaux devraient prendre en compte cela et ne plus avoir pour objectif de mettre en place des stratagèmes pour convaincre le peuple turc d’accepter le PKK.
Arab News: