Qui est-ce qui observe et apprécie un jardin de fleurs aux couleurs vives dans un espace sombre sans avoir besoin de l'oeil, de la rétine, du cristallin ou des nerfs optiques?
Qui est l'entité qui reconnaît la voix de ses amis en signaux électriques et se réjouit de les entendre sans avoir besoin d'une oreille?
Qui est-ce qui sent le parfum de gâteau dans une boulangerie et en prend plaisir?
Qui est-ce qui se complaît à la vue d'une fleur, qui ressent de l'affection quand il voit un chaton, qui caresse sa fourrure sans avoir besoin d'un bras, d'un doigt ou d'un muscle?
Un fragment de tissu composé de cellules nerveuses et pesant quelques centaines de grammes peut-il être la cause de la vie que nous menons, de nos peines, de nos joies, de nos amitiés, de notre loyauté, de notre honnêteté et de notre excitation?
Si l'entité qui perçoit toutes ces choses n'est pas le cerveau, alors qui est-elle?
Est-ce un "petit homme" qui perçoit le monde extérieur à l'intérieur de notre cerveau?
Ou est-ce "l’observateur" à qui la physique quantique se réfère?
Est-ce que cet observateur est quelque part à l'intérieur du cerveau?
Si non, alors où est-il?
Fred Alan Wolf fournit cette réponse:
“Du point de vue de la physique quantique, nous savons ce que fait un observateur. Mais nous ne savons pas qui est ou ce qu'est en réalité l'observateur. Cela ne veut pas dire que nous n'avons pas essayé de trouver une réponse. Nous avons cherché. Nous sommes allés à l'intérieur de votre tête. Nous sommes allés dans tous les orifices que vous possédez pour trouver quelque chose qui s'appelle un observateur. Mais il n'y a personne dans la maison. Il n'y a personne dans le cerveau. Il n'y a personne dans les régions corticales du cerveau. Il n'y a personne dans les régions sous-corticales du cerveau ou dans les régions limbiques du cerveau. Il n'y a personne appelée un observateur. Et pourtant, nous avons tous cette expérience d'être quelque chose qu'on appelle un observateur en observant le monde extérieur.” 1
Les scientifiques se rendent maintenant compte que le cerveau n'est pas la source des perceptions et qu'il sert simplement de moyen. Par ailleurs, les scientifiques ont complètement abandonné l'idée de "petit homme à l'intérieur du cerveau" qui prévalait il y a des siècles. Les scientifiques ont clairement vu que l'entité qu'ils appelaient "l'observateur" est entièrement indépendante du cerveau. Ils savent maintenant que la source des perceptions est la conscience humaine.
Dans son livre Closer to Truth: Challenging Current Belief, Robert Lawrence Kuhn propose cette description:
“Pourquoi certains physiciens se sont soudainement si intéressés à l'esprit humain? L'esprit humain est-il aussi réel que la matière? Quelques-uns ont même commencé à se demander si l'esprit humain pouvait être "la réalité réelle" et la matière, une illusion trompeuse. Qu'en est-il des activités mentales qui mènent des personnes si intelligentes à émettre des suppositions si étonnantes. La raison est en partie, les répercussions étranges de deux théories fondamentales qui ont changé à jamais notre sens de la réalité: la mécanique quantique qui injecte l'incertitude dans l'échelle subatomique et la relativité qui unifie l'espace et le temps sur la structure à grande échelle de l'univers. Mais les théories de la physique peuvent-elles expliquer les mécanismes de l'esprit? Le comportement des atomes peut-il déterminer le comportement des personnes? La structure de l'univers peut-elle décrire comment nous pensons, sentons et savons?” 2
La vie d'une personne, la perception, l'amour, la joie, la tristesse, les pensées – en bref, tout ce qui fait des hommes des êtres humains – n'est très certainement pas le produit du comportement des atomes. Ce qui dote les êtres humains d'humanité et les rend capables de percevoir le monde extérieur est quelque chose d'indépendant du cerveau humain. Nous avons besoin d'une explication au delà de toute notion de matériel pour expliquer qu'une personne se rende compte qu'elle est capable d'être consciente de faire quelque chose, de l'analyser, de penser et de choisir et de toutes les autres caractéristiques humaines. Les propos de Thomas Huxley sont des preuves significatives que même un matérialiste engagé peut voir la réalité des faits, en dépit d'être un évolutionniste et même s'il est connu en tant que "bouledogue de Darwin": 3
“Le fait que quelque chose de si remarquable qu'un état de conscience survienne à la suite de l'irritation des tissus nerveux est tout aussi inexplicable que l'apparition du Djinn lorsque Aladin frottait sa lampe.”4
Il est impossible qu'une structure composée de graisse, d'eau et de protéines donne naissance à l'identité humaine qui peut percevoir, penser et se réjouir, à une entité capable de sentir la fierté et l'excitation. Les affirmations des matérialistes se sont complètement effondrées face au fait que les perceptions sont indépendantes du cerveau.
Sir Rudolf Peierls, l'un des éminents physiciens du 20ème siècle, a dit ceci:
“La prémisse selon laquelle vous pouvez décrire en matière de physique toute la fonction d'un être humain [...] y compris ses connaissances et sa conscience, est insoutenable. Il manque encore quelque chose.” 5
Peter Russell dit que le monde matériel qui nous appartient est quelque chose d'exclusivement produite par la conscience:
“Lorsque nous nous rendons compte que tout ce que nous savons, y compris tout le monde matériel que nous éprouvons "à l'extérieur" fait partie du phénomène, que l'image est construite dans la conscience, nous constatons que la vérité est un renversement complet de notre point de vue quotidien. La matière, comme nous le savons, est une création de la conscience... Ainsi, la nature ultime de la réalité – la réalité que nous éprouvons, non la réalité de noumène, dont nous n'avons aucune connaissance – est la conscience. L'espace, le temps, la matière, l'énergie – le monde substantiel entier créé par la perception de nos sens– est créé dans la conscience. L'essence de ce monde phénoménal n'est pas la matière, mais la conscience.” 6
Ce que nous essayons de décrire comme la réalité est en fait basée sur la conscience. La couleur, le son, l'odeur, le goût, le temps, la matière - bref, tout ce que nous percevons dans le monde est une forme et une caractéristique dans la conscience. Grâce à notre conscience, nous sommes capables de concevoir toutes les choses dans l'univers.
Mais nous ne pouvons pas observer la conscience dans le monde extérieur. Peter Russell expose les raisons de cela:
“La raison pour laquelle nous ne trouvons pas la conscience dans le monde que nous observons est que la conscience ne fait pas partie de l'image générée dans notre esprit.”7
Comme le dit Russell, la conscience qui perçoit le monde extérieur n'est pas à l'intérieur du monde extérieur que nous observons. Par conséquent, il nous est impossible de la voir et de l'analyser. Russell compare la conscience à la lumière reflétée sur un écran de cinéma. Dans l'histoire dépeinte dans le film, il n'y a aucune preuve que seuls les rayons lumineux soient projetés sur l'écran. Les êtres humains ont seulement une expérience directe de l'image sur l'écran. La lumière elle-même, sans laquelle il ne peut y avoir d'image, passe inaperçue.
De la même manière, la conscience ne possède aucune existence tangible, visible puisqu’elle n'est pas dans le monde matériel que nous observons.
Diane Ackerman a décrit la conscience en ces termes:
“Le cerveau est silencieux, sombre et muet. Il ne sent rien. Il ne voit rien... Le cerveau peut se projeter à travers les montagnes ou dans l'espace. Le cerveau peut imaginer une pomme et l'éprouver comme étant réelle. En effet, le cerveau ne connaît à peine la différence entre une pomme imaginée et une pomme observée... Le cerveau n'est pas l'esprit... [L'esprit est] comme un fantôme dans une machine, comme certains le disent.”8
1 “What the Bleep Do We Know?,” mns: 0.29.03 - 0.29.39
2.Robert Lawrence Kuhn, Closer To Truth: Challenging Current Belief, McGraw-Hill, 2000, p. 35
3. http://www.age-of-the-sage.org/philosophy/huxley_darwins_bulldog.html, http://www.pbs.org/wgbh/evolution/library/02/2/l_022_09.html
4. Steven Pinker, How The Mind Works, Norton Publishing, 1999, p. 132
5 http://www.firstthings.com/ftissues/ft0303/articles/barr.html
6. Peter Russell, “The Spirit of Now,” http://www.peterussell.com/Reality/realityart.html
7. Ibid.
8. Ackerman, An Alchemy Of Mind , p. 5