Suite à l'élucidation de la structure et de la fonction de l'ADN pendant les années 1950 et au début des années 1960, une conception radicalement nouvelle de la vie a commencé à émerger. Non seulement les biologistes moléculaires ont découvert que l'ADN était porteur d'information, ils ne tardèrent pas à soupçonner que les organismes vivants doivent contenir des systèmes de traitement de l'information génétique. Tout comme l'information numérique stockée sur un disque est inutile sans un dispositif de lecture du disque, l'information dans l'ADN aussi ne sert absolument à rien sans les systèmes de traitement de l’information de la cellule. Comme le fait remarquer Richard Lewontin, "aucune molécule vivante (biomolécule) n’est auto-productrice. Seules les cellules entières pourraient contenir tous les mécanismes nécessaires à l'auto-reproduction... Non seulement l'ADN est incapable de se recopier de lui-même, avec ou sans assistance, mais il est incapable de ‘produire’ quelque chose d'autre... Les protéines de la cellule sont fabriquées à partir d'autres protéines, et sans ce mécanisme de formation des protéines rien ne pourra se former."1