Bien que 14 ans aient passé depuis le début de la "guerre contre le terrorisme", qui avait pour but de se venger des attaques terroristes du 11 septembre 2001 et de "punir les responsables", cette guerre fait toujours rage.1 Cette guerre déclarée contre la totalité du monde Islamique sous prétexte de "combattre le terrorisme", s'intensifie et déferle comme une vague monstrueuse, inondant plus de pays Musulmans sur son passage.
Cette sale guerre, qui, selon certains, a été lancée pour neutraliser quelques chefs terroristes, a eu un impact sur des millions de Musulmans innocents qui ont été tués, blessés, rendus infirmes ou expulsés de leurs maisons et de leurs pays.
L'un des acteurs les plus insidieux de cette guerre sont les véhicules aériens sans pilotes (UAVs), ou drones, qui ont été utilisés pour la première fois en Afghanistan en 2001. Ils ont également été utilisés au Yémen en 2002 et lors de l'invasion de l'Irak en 2003, puis au Pakistan en 2004 et en Somalie en 2007.
Aujourd'hui, les UAVs sont devenus le moyen le plus efficace pour répandre la guerre dans les territoires islamiques et dans l'exécution sans procès de Musulmans.
Etant d'apparence plus pacifique, l'Administration Obama a cependant donné son accord pour beaucoup plus d'attaques avec des UAVs que l'administration Bush qui semblait plus belliqueuse et l'administration Obama continue de le faire.2
Par ailleurs, ce qui est le plus inquiétant dans ces attaques de drones est le fait que la majorité d'entre elles ont lieu dans des pays Musulmans autres que l'Irak et l'Afghanistan, qui sont déclarés "zones de guerre" par les Etats-Unis.
Les services secrets américains considèrent chaque adulte musulman vivant dans ces régions comme de potentiels terroristes et les prennent pour cible avec des missiles Hellfire lancés par des drones, sans les interroger ou leur accorder de procès. Ces attaques, qui sont connues pour être orchestrées par la CIA ne sont rien d'autre que "des crimes de guerre" et occupent une place importante dans la politique étrangère officieuse des Etats-Unis.
Les drones continuent leurs activités de renseignement et mènent des attaques facilement dans des pays comme le Pakistan, le Yémen, la Libye et la Somalie où les Etats-Unis ne sont pas directement impliqués dans une guerre, sans prise en compte ou réaction des pays concernés. Mais comment est-ce possible ?
La réponse à cette question est inquiétante : soit les dirigeants des pays musulmans approuvent les attaques des Etats-Unis sur leur propre pays,3, 4 soit ils les ignorent et restent silencieux.
Bien que des centaines de femmes, d'enfants, de citoyens innocents aient été massacrés,5 l'attitude de ces dirigeants n'a pas changé. Les dirigeants des pays musulmans sont également responsables de ces attaques, même s'ils ne veulent pas l'accepter.
Quand et comment ces attaques peuvent-elles s'arrêter ?
Il semble évident que ces attaques, qui durent depuis 2001, n'ont pas du tout réussi à éliminer Al Qaida, les Talibans ou tout autre organisation terroriste. Au contraire, le fait de faire exploser ou brûler à mort de nombreux citoyens dont des femmes et des enfants, et le fait que les personnes qui courent chercher de l'aide sont prises pour cible par d'autres missiles Hellfire, font que les organisations radicales recrutent plus de personnes prêtes à tuer et à se venger. Par ailleurs, ils ont conduit à l'émergence de l'EI aujourd'hui et sûrement à d'autres organisations radicales dans le futur. Il n'est pas possible de garantir que des organisations n'apparaîtront pas aux Etats-Unis et en Europe.
Tout d'abord, les dirigeants musulmans doivent immédiatement arrêter d'approuver explicitement ou implicitement ces attaques dans leur pays. Il est également essentiel qu'ils agissent en collaboration avec leurs frères des pays musulmans frontaliers pour mettre un terme à ces meurtres, dommages et misère causés par cette infâme guerre.
En outre, ils doivent combattre le radicalisme, résultat d'une très mauvaise interprétation de l'Islam en appliquant la belle morale du Coran. Quand ils agiront à l'unisson et se montreront ferme contre le radicalisme, les éléments radicaux ne trouveront plus aucune protection dans leur pays et seront relégués à un immonde épisode de l'histoire, ce qu'ils méritent.
Si les évènements ne se passent pas comme cela et si les dirigeants insistent à agir telles plusieurs petites entités au lieu d'une seule, alors ils continueront à être manipulés par les services secrets américains et européens, qui les rendront responsables de la mort d'innocents Musulmans.
Il ne faut pas oublier que les pays européens, qui il y a 70 ans se combattaient pour se détruire les uns les autres, sont plus ou moins capables d'agir en toute solidarité. Leur plus grande motivation est la volonté d'éviter plus de morts, la famine, la pauvreté et la souffrance causées par ces guerres ; cette volonté est au-delà des intérêts individuels de leur pays et les Européens accordent maintenant la plus grande importance à la vie humaine, aux droits de l'Homme, au droit à la vie et à la démocratie.
Une telle unité est donc plus que possible et urgente pour les pays Musulmans qui devraient être les dirigeants de l'amour, de la paix et de la compassion comme indiqué dans le Coran, la source réelle de ces belles valeurs.
Un autre point important est le fait qu'aucune idéologie radicale ne peut être détruite avec les armes et les bombes. Les erreurs peuvent être dévoilées en disant la vérité aux gens, en partageant des idées. Quand les pays musulmans se rassembleront dans une telle unité, le radicalisme pourra être contré efficacement avec le soutien des dirigeants, de personnalités religieuses du monde Musulman connues pour leurs opinions modérées. Les éléments radicaux seront ainsi dépourvus d'espace pour survivre et n'auront pas de soutien, ils cesseront ainsi de représenter une menace. La plupart des combats et des conflits dans les terres islamiques, y compris l'Afghanistan, l'Irak et la Syrie cesseront ; pour en arriver là, il faut que les dirigeants des pays Musulmans crient bien fort qu'ils agissent tous ensemble en conformité avec l'esprit du Coran empli de beauté, de compassion, d'amour et de paix, et ne considèrent pas cela comme "si c'était impossible à atteindre".
[1] Heyns ridiculed the US suggestion that targeted UAV strikes on al-Qaida or allied groups were a legitimate response to the 9/11 attacks. "It's difficult to see how any killings carried out in 2012 can be justified as in response to [events] in 2001," he said. "Some states seem to want to invent new laws to justify new practices. http://www.theguardian.com/world/2012/jun/21/drone-strikes-international-law-un
[2] https://docs.google.com/spreadsheets/d/1kShgViFLXq51MzqhTt89_2P96bs0krP4khWCCAbRuP0/edit#gid=1
[3] Pakistan's former president Pervez Musharraf has admitted giving permission for the CIA to launch drone attacks inside his country, directly contradicting repeated claims by the Pakistani government that it has never authorised drone strikes. http://www.theguardian.com/world/2013/apr/12/musharraf-admits-permitting-drone-strikes
[4] https://news.google.com/newspapers?id=7nsuAAAAIBAJ&sjid=7YkFAAAAIBAJ&pg=2811,1484648&dq=targeted-killing&hl=en
[5] https://docs.google.com/spreadsheets/d/1P1TSWNwr1j-0pX022Q2iLEZd2-IGoswD08unYSvCYaU/edit#gid=9
Crescent International:
http://www.crescent-online.net/2016/02/drones-the-ugly-war-or-terror-itself-5250-articles.html