Comme on le sait, les courses pour le 100 mètres commencent avec un bruit de pistolet au lieu de l’explosion d’un flash. La raison à cela est que notre cerveau donne une réaction beaucoup plus rapide au bruit d’un pistolet en comparaison à la vue d’un flash.
C’est seulement en sortant du domaine des réactions moteurs et lors de l’étude de nos perceptions que la situation change (c’est-à-dire si nous prenons en considération le discours d’une personne, y compris ce qu’elle a vu ou ce qu’elle a entendu).
Quand il est question de distinguer ce genre de réaction, autant qu’on puisse le comprendre, le cerveau a du mal à synchroniser les différents signaux qu’il est en mesure de traiter à des vitesses différentes et il met différents processus complexes en jeu.
Pour mieux expliquer cela, continuons avec un exemple.
Alors que vos mains sont dans une position visible, claquez vos doigts. Pour vous, le fait de voir le claquement de vos doigts et le fait d’entendre le bruit du claquement se produisent au même moment. Or la réalité est différente. Malgré le fait que la perception de cet évènement par votre ouïe soit décelée et traitée environ 30 millisecondes plus tôt que votre sens visuel, vous penserez percevoir au même moment le fait de voir et d’entendre le claquement de vos doigts.
Ici votre cerveau se fait quelques conceptions avec les signaux qui viennent, et en ‘’jouant‘’ dessus, il vous fait croire que les évènements autour de vous ont lieu en même temps, il permet de vous faire percevoir les évènements comme s’ils avaient eu lieu en même temps. Or les vitesses de perception des divers signaux qui viennent de l’évènement peuvent être très différentes les unes des autres.
Passons à un autre exemple qui montre comment le cerveau joue avec la perception du temps ?
Imaginez que vous soyez devant un miroir, que vous regardiez d’abord avec votre œil gauche, puis ensuite avec votre œil droit. Très certainement, le fait de bouger vos paupières et le mouvement de vos yeux vont se réaliser dans un temps déterminé.
Seulement, en faisant cette expérience, vous ne remarquerez pas que vos yeux ont bougé, c’est-à-dire que vous n’apercevrez aucun de leur mouvement. Votre perception se fera en un instant –sans aucun intervalle de temps- la vision du monde qui est aperçu à travers un œil puis à travers l’autre. Très bien, mais que direz-vous du devenir des 80 millisecondes entre l’ouverture d’un œil et la fermeture de l’autre.
On comprend de cela que le temps semble passer d’une manière régulière et lisse. En fait, ce n’est rien d’autre qu’une fabrication de notre cerveau à partir d’une pensée (ou de notre perception). La compréhension de la manière avec laquelle le cerveau résout ce genre de problèmes de temps va nous aider à comprendre la discordance de la perception qui augmente la fréquence de chute chez les personnes âgées ou l’incompréhension chez certains malades dyslexiques de la bonne mesure du temps.
Il dira: "Combien d'années êtes-vous restés sur terre ?" Ils diront : "Nous y avons demeuré un jour ou une partie d'un jour. Interroge donc ceux qui comptent." Il dira : "Vous n'y avez demeuré que peu (de temps), si seulement vous saviez." (Sourate al-Mu'minune, 112-114)