L'intégration des pays dans des unions internationales dans l'intérêt de leur propre sécurité nationale et de leur économie est rendue nécessaire par la politique du monde contemporain. Dans ces unions internationales, qui sont généralement basées sur la localisation géographique, des facteurs tels que les ressources naturelles, les blocs commerciaux, et même les valeurs culturelles jouent un rôle important. Beaucoup de pays voisins combinent leurs ressources sous l'égide de ces organisations, créent des alliances défensives et coopèrent sur un large éventail de questions. Le but de ces unions est de préserver la paix, contrôler la course aux armements, résoudre les conflits par la diplomatie, promouvoir le développement socio-économique et protéger les droits fondamentaux de l'homme et de la démocratie. A l'heure actuelle, l'OTAN, l'OSCE, l'UE, l'ALENA, l'OPEP, l'ASEAN, le G-8, le D-8 et l'APEC sont les unions politiques, militaires et économiques internationales les plus importantes.
Ces institutions sont soumises à des réformes organisationnelles en raison des nouveaux membres et de l'élargissement du champ d'application. Toutes ces organisations, formées à la suite de la Seconde Guerre mondiale, ont contribué à créer la stabilité et l'ordre dans le monde et ont joué un rôle majeur dans le développement socio-économique global. Les pays membres protègent leurs intérêts économiques et militaires, et acquièrent également une position régionale et internationale plus forte. Même les pays développés perçoivent la nécessité de tels partenariats. La création de zones de libre-échange, les accords commerciaux régionaux, l'abolition des contrôles douaniers, et même la monnaie commune (comme dans l'UE) préservent l'avenir des États membres. Les pactes défensifs permettent aux États membres de réduire les dépenses militaires et détournent ces ressources vers des domaines culturels et éducatifs.
Une organisation similaire offrira des avantages considérables aux nations musulmanes. Pour ceux qui ont grand besoin de développement technologique ainsi qu'économique, l'étape avant tout vers la stabilité est la création d'un organisme central ou autrement dit, d'un monde islamique unifié sous les auspices de l'Union islamique.
Le développement économique et la coopération pour l'accroissement de de la prospérité économique sont nécessaires sur deux points: La stabilité et le développement. Les pays musulmans doivent apporter la stabilité et la solidité à leurs économies. Le développement des industries et la réalisation des investissements nécessaires sont indispensables, de même que la nécessité d'un plan de développement global et d'un plan de développement simultané de l'éducation, de la culture, de la science et de la technologie. Bien que différents secteurs soient technologiquement développés, les niveaux et les normes éducatifs de la main d'œuvre doivent être augmentés en conséquence. On doit motiver la société à être plus productive, et la coopération économique qui en résultera jouera un rôle majeur dans l'éradication de la pauvreté, de l'analphabétisme, de la distribution injuste des richesses, et d'autres problèmes socio-économiques qui sévissent dans les pays musulmans. Ce partenariat ne peut être formé que par la création de zones de libre-échange, d'unions douanières et des zones économiques communes. La plupart des pays musulmans a une importance géostratégique ainsi que de riches ressources naturelles (par exemple, le gaz naturel et le pétrole brut). Cependant, ces ressources et opportunités stratégiques ne sont pas utilisées efficacement. Dans le monde islamique, 86% du niveau de vie de la population est en dessous de 2000$ et 67% en dessous de 500$ par an. Lorsqu'on considère le total des ressources du monde islamique, (1) c'est tout un paradoxe: Près de la moitié de l'essence consommée en Occident est exportée du monde islamique, de même que 40% de la production agricole du monde. (2) Beaucoup d'économistes et de stratégistes admettent ouvertement que l'économie mondiale dépend des exportations de pétrole et de gaz du monde islamique, en particulier de celles du golfe Persique. (3)
Le golfe Persique détient les deux tiers des réserves de pétrole brut découvertes de la planète. Les données obtenues à partir des recherches concluent qu'à elle seule l'Arabie saoudite détient 25.4% des réserves de pétrole du monde ou 262 milliards de barils. 11% des réserves se trouvent en Irak, 9,6% aux Émirats Arabes Unis, 9,2% au Koweït, 8,6% en Iran, 13% dans d'autres États membres de l'OPEP. Le reste est réparti dans le reste du monde. (4) Une étude dirigée par le ministère de l'Énergie des États-Unis montre qu'entre 2000 et 2020, les exportations de pétrole dans la région augmenteront de 125%. (5) Cela signifie que le monde continuera à répondre à la plupart de ses besoins énergétiques par les importations en provenance de la région du Golfe. En outre, le Moyen-Orient a 40% des réserves mondiales de gaz naturel, 35% de ces réserves se trouvent dans la région du Golfe. (6) L'Algérie, la Lybie et d'autres pays d'Afrique du Nord ont 3,7% des réserves mondiales.
Le Caucase et l'Asie centrale sont également riches en pétrole, en gaz naturel et en d'autres ressources naturelles. Par exemple, le Kazakhstan a entre 10 et 17.6 milliards de barils de réserves pétrolières confirmées, et ses réserves de gaz naturel sont estimées à entre 53 et 83 milliards de pieds cubes.
Le Turkménistan a entre 98 et 155 milliards de pieds cubes de réserves de gaz naturel, ce qui en fait le quatrième plus grand producteur. (7) D'autres pays musulmans ont des ressources minérales précieuses. Par exemple, l'Ouzbékistan et le Kirghizistan sont deux des principaux producteurs d'or du monde. La Turquie possède l'une des plus riches réserves de bore du monde, on a découvert que récemment sa très grande importance, et le Tadjikistan possède les plus grandes installations de production d'aluminium du monde.
Ces avantages seront plus importants au 21ème siècle déjà baptisé par certains le "siècle de l'énergie". L'énergie est un élément essentiel de la société moderne en termes d'armée, d'industrie, d'urbanisation et de transport. Étant donné que l'activité économique et la fabrication dépendent principalement de l'énergie, les pays feront de leur mieux pour obtenir le contrôle de ces ressources énergétiques. Le monde islamique n'utilise pas ces ressources efficacement, car la plupart de ses membres n'ont pas l'infrastructure et la technologie pour accroître la production et l'utilisation de leurs ressources naturelles pour développer leurs industries. Par conséquent, les contributions des ressources à l'économie du pays sont limitées aux recettes d'exportation. Ces pays n'ont pas les moyens de traiter leur propre pétrole brut, de l'utiliser dans leurs complexes industriels ou de développer leurs industries. Pire encore, certains pays musulmans n'ont même pas les moyens nécessaires pour explorer et rechercher leurs ressources naturelles ou pour les découvrir et les extraire. Les explorations entreprises par des sociétés étrangères révèlent que d'autres pays musulmans ont des réserves de pétrole et de gaz, mais ils ne peuvent pas bénéficier de leurs ressources.
Naturellement, l'utilisation inefficace des ressources naturelles n'est pas seulement le problème économique du monde musulman. Cependant, la résolution de ce problème peut commencer le processus de résolution de nombreux autres problèmes. Les économies des pays musulmans présentent des différences dans la structure et le fonctionnement. L'économie de certaines nations dépend des ressources minérales comme celle des membres de l'OPEP, tandis que celle d'autres nations dépend de l'agriculture. Ces différences se reflètent également, dans une certaine mesure, dans leurs structures sociales, comme les degrés très divers de populations rurales et urbaines. Développer des relations complémentaires et s'entraider dans leurs domaines d'expertise respectifs peut transformer ces différences en une source de richesses. Tout cela sera possible avec l'Union islamique.
Les coentreprises et les partenariats de projets seront une étape importante dans la bonne voie, car ils permettront aux pays de bénéficier mutuellement de leurs expériences et les revenus tirés des projets d'investissement profiteront à tous les pays participants. Cette aide financière mutuelle est compatible avec la morale islamique, aider les nécessiteux et avoir le sens de la responsabilité sociale sont des caractéristiques importantes que les musulmans s'efforcent d'acquérir. De nombreux versets du Coran rappellent aux musulmans de veiller sur les nécessiteux.
La cohésion interne de la société doit être étendue aux relations internationales. Étant donné que la coopération internationale au sein d'un partenariat ne peut être à sens unique, les emplois et les niveaux de revenus vont augmenter dans les deux pays. Par exemple, un pays produira de l'huile et l'autre la traitera, et les pays dépendant de l'agriculture seront en mesure d'importer de la nourriture dont ils ont besoin dans les pays développés en agriculture. Les besoins d'un pays pauvre en main-d'œuvre seront satisfaits par un autre pays musulman tandis que les pays riches en main-d'œuvre pourront y investir et aider un autre pays riche en main-d'œuvre qui n'a pas assez d'emplois pour ses habitants. Cela sera à l'avantage des deux. Le partage du savoir-faire et des expériences accroitront la prospérité et tous les musulmans bénéficieront des développements technologiques.
Les coentreprises qui réalisent l'unification des opportunités et des moyens du monde islamique permettront aux musulmans de produire des produits de haute technologie. Le marché commun islamique permettra la commercialisation de produits sans l'entrave des douanes, des quotas et d'autres obstacles transfrontaliers. La part de marché et les exportations de tous les pays musulmans augmenteront, l'industrialisation accélèrera et le développement économique apportera des progrès dans la technologie. Les conditions de vie et la richesse des pays musulmans augmenteront et les inégalités existantes disparaîtront. Certains accords de libre-échange entre les pays du Golfe, de la région du pacifique et de l'Afrique du Nord sont déjà en vigueur. Les accords commerciaux signés par la Turquie sont déjà opérationnels dans le monde islamique. La coopération bilatérale existe dans certaines régions mais leur portée doit être élargie. Cette coopération permettra de sauvegarder les droits et intérêts de toutes les nations musulmanes et les conduira toutes au développement – un résultat dont tous tireront un avantage beaucoup plus grand que s'ils ne coopèrent pas les uns avec les autres.
Tous ces éléments peuvent être réalisés que sous la direction d'une coordination et autorité centrale. Atteindre cela sera possible si les pays musulmans adoptent les valeurs du Coran et la Sunna du Prophète (qu'Allah le bénisse et lui accorde la paix), ou en d'autres termes, s'ils adoptent la culture islamique. L'Union islamique doit ouvrir la voie à cet éveil culturel, ainsi qu'à la coopération politique et économique qui en résulte.
La coopération mutuelle entre les musulmans, qui fait partie du code islamique, elle doit être respectée par tous les musulmans, Allah ordonne aux gens de s'abstenir de l'avarice et de s'occuper des nécessiteux et de se soutenir. En fait, les personnes démunies ont une part due de la richesse des croyants (Coran, 51:19). Comme le proclame le Coran:
Et que les détenteurs de richesse et d'aisance parmi vous, ne jurent pas de ne plus faire des dons aux proches, aux pauvres, et à ceux qui émigrent dans le sentier d'Allah. Qu'ils pardonnent et absolvent. N'aimez-vous pas qu'Allah vous pardonne ? et Allah est Pardonneur et Miséricordieux ! (Coran, 24:22)
Que celui qui est aisé dépense de sa fortune; et que celui dont les biens sont restreints dépense selon ce qu'Allah lui a accordé. Allah n'impose à personne que selon ce qu'Il lui a donné, et Allah fera succéder l'aisance à la gêne. (Coran, 65:7)
Notre Seigneur révèle également que les croyants sont les alliés les uns des autres (Coran, 9:71). Le mot "allié" a des significations comme ami, aide, tuteur et protecteur. Il exprime également l'importance de la coopération et de la solidarité entre les nations musulmanes. La coopération qui découlera de cette prise de conscience fraternelle entre les nations musulmanes apportera la prospérité et la richesse aux musulmans et éradiquera la pauvreté, un problème important du monde islamique. Les musulmans développeront leur pays en suivant les politiques rationnelles à long terme en établissant de bonnes relations avec les autres nations et peuples, en valorisant les échanges et le développement et en apprenant de l'expérience des autres cultures. Ce fut ainsi dans l'histoire et, si Allah le veut, sous la direction de l'Union islamique, cela se reproduira.
Article d'Adnan Oktar publié sur Wadsam:
http://www.wadsam.com/how-islamic-union-will-affect-the-economic-development-989/
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1- Demetrios Yiokaris, Islamic Leage Study Guide (Guide d'étude islamique) - 1997, Organisation des Nations Unies: Guides d'étude. En ligne à l'adresse: www.vaxxine.com/cowac/islmclg1.htm.
2- “Islamic Countries have the resources to match the west, scientist” (Les pays musulmans ont les moyens de rivaliser avec l'Occident), Arabic News.com, 28 mai 2000. En ligne à l'adresse: www.arabicnews.com/ansub/ Daily/Day/000628/2000062848.html.
3- Anthony H. Cordesman et Arleigh A. Burke, “The Gulf and Transition: Executive Summary and Major Policy Recommendations” (Le Golfe et la transition: Résumé et principales recommandations politiques) (30 octobre 2000).
4- Anthony H. Cordesman et Arleigh A. Burke, “The US Military and the Evolving Challenges in the Middle East” (L'armée américaine et les défis en constante évolution au Moyen-Orient) (9 mars 2002), 3.
5- Anthony H. Cordesman et Arleigh A. Burke, “The US Military and the Evolving Challenges in the Middle East” (L'armée américaine et les defies en constante évolution au Moyen-Orient) (9 mars 2002), 3.
6- Anthony H. Cordesman et Arleigh A. Burke, “The US Military and the Evolving Challenges in the Middle East” (L'armée américaine et les defies en constante évolution au Moyen-Orient) (9 mars 2002), 4.
7- Jim Nichol, “Central Asia’s New States: Political Developments and Implications for U.S. Interests,” (Nouveaux États de l'Asie centrale: Développements politiques et conséquences pour les intérêts des États-Unis) CRS (Congressional Research Service) Issue Brief for Congress (13 juin 2003). En ligne à l'adresse: www.ncseonline.org/NLE/CRS/abstract.cfm?NLEid=16833.