Le trinitarisme a été la cause de nombreuses polémiques depuis son apparition, et continue de nos jours à être débattu. En fait, ces arguments se sont propagés de façon beaucoup plus large vers de nouvelles régions depuis le 18èmesiècle. Les chercheurs bibliques de l’époque ont demandé pourquoi cette croyance en la trinité n’était pas exprimée ouvertement dans les Evangiles, et se sont interrogés sur les conditions de son apparition. Aujourd’hui, de nombreux théologiens, scientifiques, chercheurs, écrivains, et mouvements indépendants Chrétiens, rejettent les croyances traditionnelles, en particulier la trinité et l’expiation des pêchés. Certains d’entre eux, dont nous étudierons quelques exemples en temps voulu, ont adopté une compréhension Arienne au lieu de la croyance trinitaire fondée sur la Bible et des travaux de recherche effectués par les premiers Chrétiens.
Suite aux décisions prises au Concile de Nicée (325) et au Concile de Chalcédoine (451), la croyance en la trinité est devenue le premier fondement du Christianisme, et refuser d’y croire fait de quiconque un hérétique. Ceux qui disaient que cette idée contredisait la foi en un Dieu monothéiste, qui soutenaient que la trinité ne figurait nulle part dans les Evangiles, ou qui restaient sceptiques sur ce sujet, ont été réduits au silence ou contraints de l’accepter. Dans son ouvrage Articles of the Apostolic Creed, Theodore Zahn dit que “l’article de foi, jusqu’à environ 250 après J.C était : «Je crois en Dieu, le Tout-Puissant». Entre 180 et 210 après J.C, le mot “Père” a été ajouté devant le mot “le Tout-Puissant”. Cela a été amèrement contesté par un grand nombre de dirigeants de l’Eglise ... puisqu’ils considéraient l’ajout ou le retrait d’un mot aux Ecritures comme un sacrilège impensable. [1]
Duncan Heaster, connu pour ses recherches bibliques, a exposé son point de vue au cours d’un débat sur la trinité en 1988 :
La trinité est une conception de Dieu qui est impossible à comprendre et qui contredit complètement l’enseignement clair de la Parole de Dieu.Pouvez-vous comprendre un Dieu qui est “un et pourtant trois”, et “trois et pourtant un” ? Pouvez-vous concevoir qu’un fils soit né avant même que celui-ci n’existe ? Je suggère que la doctrine de la trinité n’a pas du tout sa place dans la Parole de Dieu. Nulle part il n’est fait mention de la trinité dans la Bible, et elle a été introduite dans le Christianisme, comme la plupart d’entre nous le sait, au 3èmesiècle après J.C.Le mot “Dieu” apparaît environ 1300 fois dans l’Evangile, et dans aucun passage où le mot “Dieu” apparaît ne se trouve une quelconque mention désignant Dieu comme une personnalité multiple... Mais ce Dieu, je soumets, est inconnu dans les pages de la Thora. [2]
Les mots d’Heaster sont sans équivoque, et de nombreux savants d’aujourd’hui partagent le même avis. Par exemple, John Hick, l’auteur de The Rainbow of Faiths, arrive à la conclusion suivante (Allah est bien au-delà de toutes les expressions utilisées dans le passage suivant) :
1. Lorsque nous examinons les recherches menées ces dernières années, nous voyons que le Prophète Jésus (psl) n’a pas enseigné qu’il était Dieu, ou le Fils de Dieu, le second élément de la trinité. Il s’est opposé à cette croyance et à toujours enseigné qu’il était le Fils de l’homme.
2. Les autorités Chrétiennes et les théologiens sont incapables d’expliquer de manière compréhensible la croyance Chrétienne traditionnelle qui dit que le Prophète Jésus (psl) est à la fois entièrement Dieu et entièrement humain.
3. La croyance en l’incarnation a fait des dommages irréparables dans les relations des Chrétiens avec les autres traditions religieuses et leurs adhérents. En effet, c’est parce que cette croyance implique que le Christianisme est supérieur aux autres religions. [3]
Une question doit toutefois être clarifiée ici. Ce livre ne cherche pas à juger chacune de ces personnes qui ont proposé en premier cette croyance, ou les Chrétiens sincères qui y adhèrent, mais de révéler la vérité sur cette croyance trinitaire selon le Coran, et d’expliquer comment elle a été élaborée puis adoptée. Il ne faut pas oublier que les vrais Musulmans croient en tous les prophètes et en tous les livres envoyés par Allah, et respectent les croyances et les valeurs Chrétiennes. Les Musulmans ressentent beaucoup d’affection pour tous les Chrétiens qui croient en Allah, Le craignent et Le respectent, qui se dévouent sincèrement à Lui, qui respectent Son messager, le Prophète Jésus (psl), et leur approche vers les Chrétiens se fait dans un esprit d’amitié et de tolérance.
Cela peut être des gens qui propagent la croyance en la trinité avec des conceptions secrètes de leur part, cherchant seulement leurs propres intérêts. De la même manière, d’autres, aux intentions plus sincères, ont pu s’éloigner peu à peu du droit chemin, sans s’en rendre compte. La croyance en question, à l’origine exprimée sous une forme différente, a pu être déformée au fil du temps. Les communautés d’individus, qui soutenaient des croyances semblables à la trinité et qui ont joué un rôle dans sa future acceptation, ont dû avoir des idées très différentes les unes des autres. Certaines ont bien pu soutenir cette croyance dans le seul but de revendiquer les valeurs morales supérieures du Prophète Jésus (psl), tandis que d’autres ont pu avoir mal interprété des expressions métaphoriques. D’autres encore, influencées par la prédominance des conditions politiques et culturelles de l’époque, ont peut-être voulu s’assurer de la diffusion rapide du Christianisme. Par conséquent, en rejetant la trinité, nous devons garder à l’esprit qu’il est possible que les premiers Chrétiens aient pu tomber dans l’erreur en étant influencés par les conditions historiques, politiques, et culturelles de leur temps, ou peut-être en étant affectés par la persécution et l’oppression auxquelles ils étaient soumis. Les possibles raisons qui ont pu jouer un rôle dans la croyance en la trinité seront révélées dans ce chapitre (Allah est bien au-delà de toutes les expressions superstitieuses employées dans ce chapitre pour décrire les croyances erronées des Chrétiens. Nous déclarons de nouveau que le Prophète Jésus (psl) n’a rien à voir avec de telles attributions).
Le mot “fils” dans l’Evangile n’a pas été employé pour soutenir la trinité
Au cœur de la croyance en la trinité se trouve la croyance erronée qui dit que le Prophète Jésus (psl) est le fils d’Allah (Allah est bien au-dessus de cela !). Cependant, lorsqu’on examine comment et pourquoi le mot “fils” a été utilisé quand le Christianisme est apparu et dans des périodes antérieures, une image très différente apparaît.
Le mot “fils” est utilisé pour désigner le Prophète Jésus (psl) de quatre manières différentes dans l’Evangile : le Fils de Marie, le Fils de David, le Fils de l’homme et le Fils de Dieu.
Le terme “Fils de Marie” se réfère au fait que le Prophète Jésus (psl) est né physiquement grâce à Marie, et le terme “Fils de David” représente sa lignée.
Le terme “Fils de l’Homme” est d’une importance cruciale, tant dans la façon dont comment il se décrivait lui-même, que dans la manière dont comment ceux qui l’entouraient le regardaient. D’ailleurs, ce terme apparaît plus fréquemment dans l’Evangile que le “Messie” et le “Fils de Dieu”. Le terme “Fils de l’homme” est unique à la théologie Juive, et est utilisé bien plus souvent dans la Torah, en particulier dans les Psaumes. Il se réfère directement aux êtres humains et est une expression très familière. Par exemple, il est employé 90 fois pour faire référence au Prophète Jésus (psl), qui est certainement représenté comme un être humain mortel.
L’équivalent araméen du terme, “bar nash(a)” a également été employé par tout le monde à l’époque du Prophète Jésus (psl). Cependant, le terme “Fils de Dieu” dans l’Evangile n’est pas utilisé par tout le monde, comme dans les Ecritures Saintes Judaïques, mais est employé à plusieurs reprises pour faire référence au Prophète Jésus (psl). [4]Le terme “Fils de l’homme” est utilisé 69 fois dans les Evangiles de Matthieu, Marc et Luc, et 13 fois dans l’Evangile de Jean. A un seul endroit, le terme est utilisé à l’humanité en général (Hébreux 2; 6-8). La description est utilisée plusieurs fois aussi bien pour le Prophète Jésus (psl) que pour ce qui le concerne, dans le sens “Je/Moi”. Certains de ces passages sont les suivants :
Eh bien, tous étaient ébahis de la majestueuse puissance de Dieu. Or, comme tous s’étonnaient de tout ce qu’il faisait, il dit à ses disciples : “Mettez-vous bien ces paroles dans les oreilles, car le Fils de l’homme est destiné à être livré aux mains des hommes.” (Luc 9; 43-44)
Car de même que Jonas devint un signe pour les Ninivites, ainsi le Fils de l’homme [en] sera [un] pour cette génération. (Luc 11; 30)
Comme il parlait encore, voici une foule, et celui qu’on appelait Judas, l’un des douze, la précédait ; et il s’avança vers Jésus pour l’embrasser. Mais Jésus lui dit : “Judas, livres-tu le Fils de l’homme par un baiser ?” (Luc 22 ; 47-48)
Comme mentionné ci-dessus, le terme “Fils de l’homme” a été employé par les premiers Chrétiens dans le sens “être humain”, parce que la plupart des premiers Chrétiens étaient Juifs et avaient toujours employé ce terme dans ce sens. Son utilisation dans la Torah montre à quel point le Prophète Jésus était un être humain créé par Allah, et qu’il avait constamment besoin de Sa miséricorde.
L’expression “Fils de Dieu” dans l’Evangile constitue l’un des fondements que l’on appelle trinitarisme. Cependant, cette interprétation a amené durant des siècles de nombreuses discussions dans le monde Chrétien. D’ailleurs, chaque chercheur familier avec la culture Juive et la langue de l’époque, a déclaré que l’expression était métaphorique. L’opinion répandue est la suivante : le terme “Fils de Dieu” était un terme métaphorique largement utilisé dans la société Juive, et souvent utilisé pour désigner les personnes importantes.
En 1977, sept experts bibliques comprenant des théologiens Anglicans, ont publié un livre intitulé The Myth of God Incarnate, lequel a provoqué un intérêt considérable. Dans la préface, l’éditeur John Hick a écrit :
Les auteurs de ce livre se sont mis d’accord sur le fait qu’un important développement religieux a eu lieu au cours de la dernière période du 20èmesiècle. Ce fait résulte principalement sur une augmentation de l’information au sujet des origines du Christianisme. D’ailleurs, il repose sur l’acceptation que le Prophète Jésus est un être humain envoyé par Dieu avec un devoir spécial et pour un but sacré. Et le fait de croire que le Prophète Jésus ait été l’incarnation de Dieu et le deuxième élément dans la trinité, n’était qu’une expression poétique et mythologique de ce que le Prophète Jésus signifiait pour nous. [5]
Tout au long du livre, Hick se concentre sur le fait que le terme “Fils de Dieu” est une croyance qui a été mise en place après la mort du Prophète Jésus (psl), une croyance qu’il n’a lui-même jamais communiquée. [6]
Jésus n’a jamais revendiqué être une divinité comme l’on fait les premiers Chrétiens à son sujet... Il est extrêmement peu probable que le Jésus historique est pensé de ça de lui-même, et ce, d’aucune manière que ce soit. En effet, il aurait rejeté cette idée blasphématoire ; une des paroles qu’on lui attribue est d’ailleurs la suivante : “Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon, sauf un seul, Dieu.” (Marc 10; 18). Naturellement, aucune déclaration à propos de ce qu’a dit ou non Jésus, ni sur ce qu’il pensait ou pas, ne peut être fait avec certitude. Mais de telle preuve comme celle-là, a mené les historiens de l’époque à conclure, et quasiment à l’unanimité, que Jésus n’a pas prétendu être l’incarnation de Dieu. [7]
Employé parmi les Juifs de cette époque, le terme “Fils de Dieu” était une expression métaphorique dans le sens “Appartenance à Dieu”. Cette expression voulait dire que la personne en question était proche de Dieu, qu’elle Le servait avec tout son cœur, et qu’elle vivait le genre de vie qui Lui serait agréable. En aucun cas il ne s’agissait d’une personne possédant des attributs équivalents ou ressemblants aux Siens, ou à la considérer comme divine. En effet, une telle croyance n’avait absolument pas sa place dans le Judaïsme.
Par conséquent, les premiers Chrétiens ont pu employer ce terme pour exprimer leur respect envers le Prophète Jésus (psl) et leur croyance qu’il était bien Son serviteur. En fait, de nombreux théologiens Chrétiens disent que le terme “Fils de Dieu” lui a été donné par ses disciples pour l’honorer et le glorifier. D’ailleurs, ils soumettent qu’il s’agit d’une métaphore :
Le titre “fils” était une forme d’expression particulière en hébreu et a été employé, avec d’autres concepts, pour indiquer qu’il avait une relation particulièrement étroite avec quelque chose. Selon The Catholic Encyclopedia :
Le mot “fils” a été employé chez les Sémites pour désigner non seulement la filiation, mais aussi des liaisons étroites et des relations spéciales. Ainsi, un “Fils de force” était un héros, un guerrier ; un “Fils de la méchanceté”, un homme méchant ; un ”Fils de l’orgueil”, un homme arrogant ; un “Fils de possession”, un homme riche ; un “Fils de rançon”, un otage ; un “Fils de la foudre”, un oiseau rapide ; un “Fils de la mort”, un homme condamné à mourir ; un “Fils d’un arc”, une flèche ; un “Fils de Bélial”, un homme maudit ; un “Fils de Prophètes”, un disciple de prophètes, etc. Le terme “Fils de Dieu” a été appliqué dans la Torah aux personnes ayant une relation spéciale avec Dieu. Des Anges, des justes et des hommes pieux se sont appelés “Fils de Dieu”. [8]
Le Dr Mahmut Aydin, de la Faculté de Théologie à l’Université du 19 Mai en Turquie, rapporte le point de vue de John Hick sur ce sujet, en ces termes :
Cette expression était déjà très répandue à l’époque du Prophète Jésus (psl) et a été fréquemment utilisée pour les personnes importantes. De ce fait, ses disciples ont adopté le terme “Fils de Dieu” et l’ont employé pour décrire leur chef : le Prophète Jésus (psl). En conséquence, le Prophète Jésus (psl) a été décrit en tant que “Fils de Dieu”, tout comme les rois de la lignée de David et les personnes religieuses importantes vivant dans la société Juive. Selon Hick, ces rois et ces gens importants qui ont reçu ce titre, n’ont jamais été littéralement considérés comme les “Fils de Dieu” dans la pensée Juive. Au contraire, ils ont été honorés d’être considérés comme tels, et ont été vénérés et glorifiés, uniquement en raison de leurs caractéristiques personnelles. En d’autres termes, le titre en question n’a jamais été employé dans un sens littéral dans la pensée Juive. Le terme “Fils de Dieu” a été utilisé pour les personnes tout au long de l’histoire Juive. Le Messie, par exemple, était considéré comme un roi terrestre qui devait être un descendant de la lignée du Prophète David (psl), considéré comme le “Fils de Dieu”... Les disciples du Prophète Jésus (psl) pouvaient très facilement adapter ce terme pour lui. La manière dont comment le Prophète Jésus (psl) a été perçue comme une entité avec des attributs divins, c’est avant tout le résultat de la culture dans laquelle il vivait. En conséquence, à l’époque du Prophète Jésus (psl), certaines personnes avec des caractéristiques importantes ont été connues en tant que “Fils de Dieu” dans le sens symbolique. [9]
Après avoir examiné en détail les points de vue de Hick, Mahmut Aydin dit ceci au sujet de l’utilisation du terme “Fils de Dieu” :
Le Prophète Jésus (psl) n’a jamais revendiqué qu’il était divin, et les disciples ne lui ont jamais attribué une quelconque forme de divinité ou de ressemblance à Dieu. Au contraire, l’idée de sa divinité a été proposée au sein de la première communauté Chrétienne, et elle s’est peu à peu développée, assumant la nature de la doctrine et du dogme. C’est parce que les expressions concernant la filiation divine sont progressivement sorties du contexte Juif et sont entrées dans la culture hellénistique Romaine. [10]
P.M. Casey, un érudit de l’Evangile et auteur de plusieurs ouvrages sur les origines du Christianisme primitif, déclare : “... Jésus aurait pu être appelé “Fils de Dieu” par ceux qui pensaient qu’il était un homme particulièrement juste.” [11]Il attire également l’attention sur la façon dont, dans la tradition Juive, les personnes et les évènements importants ont été mentionnés par des expressions métaphoriques et mythologiques, soit individuellement ou socialement. [12]
Selon le concept du Messie dans la croyance Juive, le Messie, un roi, serait descendu de la lignée du Prophète David (psl). Les rois descendant de cette lignée ont été considérés comme “les fils de Dieu dans le sens d’être nommés au grade de la royauté...” [13]Ceux qui ont cru au Prophète Jésus (psl) comme étant le Messie, n’ont peut-être rien vu de répréhensible en lui référant ce terme comme une extension de cette croyance.
Dans son livre The Historical Figure of Jesus, Sanders note également que les Juifs n’ont jamais compris le sens littéral du terme “Fils de Dieu”. Selon lui, ils ont utilisé le terme “Fils de Dieu” dans un sens métaphorique pour les hommes et les femmes, et comme une déclaration symbolique pour ceux dévoués à Dieu. [14]Sanders interprète le terme “Fils de Dieu” employé par les premiers Chrétiens, de la manière suivante :
Les premiers Chrétiens utilisaient le terme “Fils de Dieu” pour Jésus, mais n’ont jamais pensé qu’il était hybride, c'est-à-dire mi-homme mi-Dieu. Ils considéraient que le terme “Fils de Dieu” était une désignation élevée... Cependant, lorsque les premiers disciples de Jésus ont commencé à l’appeler “Fils de Dieu”, ce terme signifiait quelque chose de beaucoup plus vague : une personne étant en relation spéciale avec Dieu, Qui l’a choisie pour une tâche d’une grande importance. Lorsque des judéo-Chrétiens ont commencé à entrer dans le nouveau mouvement, ils ont pu interpréter le titre à la lumière des histoires sur Alexandre le Grand, ou de leur propre mythologie. [15]
Comme le dit Sanders, quand les paroles et les actes du Prophète Jésus (psl) sont passés des Juifs aux non Juifs, à ce moment-là dans le monde païen, cette expression métaphorique a commencé à acquérir un nouveau sens et à être employé pour se référer à son supposé statut divin. De cette manière, en étant considéré comme le Messie par les premiers Chrétiens, et comme ayant une identité entièrement humaine, il est devenu peu à peu divin (Allah est bien au-dessus de cela !). William C. Varner examine comment les premiers Chrétiens ont perçu ce terme :
Il est également vrai que le Nouveau Testament appelle chacun qui croit en Jésus “Enfants de Dieu”. (Jean 1; 12) Quelle différence y a-t-il entre le fait que je suis le Fils de Dieu et que le Prophète Jésus est le Fils de Dieu ? L'expression "Fils de Dieu" signifie-t-elle vraiment l'aspect divin du Prophète Jésus ou bien les Chrétiens y donnent-ils un autre sens que ce qui est décrit dans l'Evangile ? La seule façon de répondre à ces questions est de comprendre comment les premiers auditeurs et lecteurs du message Chrétien ont compris ce titre lorsqu’ils l’ont rencontré. Qui étaient ces premiers auditeurs/lecteurs ? Au niveau le plus fondamental, certains étaient Juifs et d’autres non. Chacun d’eux avait déjà l’expression “Fils de Dieu” dans leur milieu linguistique et culturel du premier siècle. [16]
Les partisans de la trinité n’acceptent pas l’interprétation que le concept du “Fils de Dieu” dans l’Evangile soit une expression d’honneur et de respect, bien que de nombreuses déclarations l’emploient clairement dans ce sens. Par exemple, le terme “les Fils de Dieu” est utilisé pour tous ceux qui ont la foi en Dieu et qui suivent le chemin du Prophète Jésus (psl).
Or moi je vous dis : Continuez d’aimer vos ennemis et de prier pour ceux qui vous persécutent ; afin de vous montrer fils de votre Seigneur Qui est dans les cieux, puisqu’Il fait lever Son soleil sur les méchants et sur les bons et qu’Il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense avez-vous ? Les collecteurs d’impôts eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les gens des nations eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous devez donc être parfaits, comme votre Seigneur céleste est parfait. (Matthieu 5 ; 44-48)
Car tous ceux qui sont conduits par l’esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.(Romains 8 ; 14)
“Et Je serai pour vous un Seigneur, et vous serez pour Moi des fils et des filles”, dit Dieu, le Tout-Puissant.(2 Corinthiens 6 ; 18)
[...] et votre récompense sera grande, et vous serez fils du Très-Haut, car Il est bon pour les ingrats et les méchants. (Luc 6 ; 35)
De même que les exemples ci-dessus, le terme “Fils de Dieu” est utilisé dans de nombreux passages de l’Evangile. De toute évidence, la signification est identique que celle dans laquelle il est employé dans la culture Juive en général : les personnes qui ont pris Dieu en tant qu’ami, qui s’efforcent de se rapprocher de Lui, et qui vivent selon Ses lois. En effet, l’Evangile de Luc mentionne le Prophète Adam (psl) comme un “Fils de Dieu” (Luc 3 ; 38). Le terme “Fils de Dieu” est également utilisé à plusieurs reprises dans la Torah. Par exemple, le mot “Fils” est utilisé pour le peuple d’Israël dans la Torah.
Quand Israël était un garçon, alors je l’ai aimé, et d’Egypte j’ai appelé mon fils.(Osée 11 ; 1)
Dans un autre extrait de la Torah, la même expression est utilisée pour décrire les Anges :
Or le jour vint où les fils du [vrai] Dieu entrèrent pour se placer devant le Seigneur, et même Satan entra au beau milieu d’eux.(Job 1; 6)
Au début de -L’Exode- chapitre 6, le terme “les Fils de Dieu” est utilisé pour décrire les humains se multipliant sur la surface de la Terre. D’autres passages du même type sont les suivants (Allah est bien au-delà de toutes les expressions qui vont suivre !) :
Et tu devras dire à Pharaon ; Voici ce que le Seigneur a dit : “Israël est mon fils, mon premier-né.”(Exode 4; 22)
Ils viendront avec des pleurs, et je les ferai venir avec [leurs] supplications pour obtenir faveur. Je les ferai marcher vers des ouadis d’eau, par un chemin [qui sera] le bon [chemin] où ils ne trébucheront pas. Car je suis devenu un Seigneur pour Israël, et quant à Ephraïm, il est mon premier-né.(Jérémie 31; 9)
Que je me réfère au décret de Dieu ! Il m’a dit : “Tu es mon fils ; Moi, aujourd’hui, Je suis devenu ton Seigneur.(Psaumes 2; 7)
Le terme “Fils de Dieu” est également utilisé pour faire référence au Prophète Salomon (psl) dans la Torah. Voici le passage :
Et il adviendra sans faute, quand tes jours s’accompliront, pour [que tu t’en] ailles [et que tu sois] avec tes ancêtres, que Je susciterai assurément après toi ta postérité, qui sera l’un de tes fils, et, vraiment, J’établirai solidement sa royauté. C’est lui qui Me bâtira une maison, et, à coup sûr, J’établirai solidement son trône pour des temps indéfinis. Moi, Je deviendrai son Seigneur, et lui, il deviendra Mon fils, et Je ne lui retirerai pas Ma bonté de cœur, comme Je l’ai retiré à celui qui était avant toi. Et Je ferai qu’il se tienne dans Ma maison et dans Ma royauté pour des temps indéfinis, et son trône deviendra un [trône] qui durera pour des temps indéfinis.(1 Chroniques 17; 11-14)
Ce saint personnage visé par le terme “Fils de Dieu” n’est autre que le Prophète Salomon (psl), un des fils du Prophète David (psl) :
Voici qu’il te naît un fils. Il sera un homme de repos, et, à coup sûr, Je lui donnerai du repos du côté de tous ses ennemis alentour ; car son nom sera Salomon, et [c’est] en ses jours [que] Je donnerai à Israël la paix et la tranquillité. C’est lui qui bâtira une maison pour Mon nom, et il deviendra pour Moi un fils, et Je [deviendrai] pour lui un Seigneur. Et, à coup sûr, J’établirai solidement le trône de sa royauté sur Israël, pour des temps indéfinis. “A présent, mon fils, que Dieu soit avec toi, et tu devras avoir du succès et bâtir la maison du Seigneur, ton Dieu, comme Il l’a dit à ton égard !(1 Chroniques 22 ; 9-11)
Un peu plus loin dans le chapitre :
Et entre tous mes fils (car le Seigneur m’a donné beaucoup de fils), Il a choisi Salomon, mon fils, pour s’asseoir sur le trône de la royauté de Dieu sur Israël. De plus, Il m’a dit : “C’est Salomon, ton fils, qui bâtira Ma maison et Mes cours, car Je l’ai choisi pour Mon fils, et Moi, Je deviendrai son Seigneur. Et, à coup sûr, J’établirai solidement sa royauté pour des temps indéfinis, s’il est fermement résolu à pratiquer Mes commandements et Mes décisions judiciaires, comme en ce jour.(1 Chroniques 28; 5-7)
Toutes les déclarations ci-dessus expliquent clairement que dans la tradition Juive, le terme “Fils de Dieu” était employé pour se référer aux personnes qui ont pris Dieu comme ami, et qui étaient sincères et pieuses. C’est pourquoi ce terme a aussi été utilisé pour le Prophète Jésus (psl). Il en est de même pour le Prophète Adam et le Prophète Salomon (pse), car ce terme est un terme métaphorique qui provient des traditions Juives. Il a été choisi par les premiers Chrétiens qui connaissaient la Torah et vivaient selon la Loi Mosaïque avant de devenir les disciples du Prophète Jésus (psl), pour exprimer son respect, sa dévotion, et son rapprochement auprès de Dieu.
Une autre preuve démontrant que le terme “Fils de Dieu” ne constitue en aucun cas la croyance en la trinité est l’utilisation du nom de Dieu dans l’Evangile. Dans son livre Who is Jesus ? Do the creeds tell us the truth about him ?, Anthony Buzzard écrit :
Des milliers et des milliers de fois dans la Bible (que quelqu’un a calculé plus de 11 000 fois), Dieu est décrit par des pronoms personnels singuliers (Je, Moi, Tu, Il, Lui). Ces pronoms, dans n’importe quelle langue, décrivent une seule personne, et non trois personnes. Il y a donc des milliers de versets qui nous indiquent que le “seul vrai Dieu” est une personne et non trois. A aucun endroit dans l’Evangile le mot “Dieu” est cité pour signifier “Dieu en trois personnes”. Donc le mot “Dieu” dans la Bible ne veut pas dire “Dieu trinitaire”, sinon, cela aurait suggéré que le “Dieu trinitaire” est étranger à la Bible. [17]
Comme nous l’avons souligné dans ce chapitre, le terme “fils” a été généralement utilisé dans la culture Juive et n’avait aucun rapport avec un côté divin. Par conséquent, ceux qui l’emploient dans leur croyance et mentionnent que le Prophète Jésus (psl) est le Fils d’Allah, qui prétendent qu’il a des pouvoirs égaux à Allah (Allah est bien au-dessus de cela !), font une grave erreur en termes de croyance Juive. Le Coran avertit les gens à plusieurs reprises de ne pas employer ce terme, car cela attribut un statut divin au Prophète Jésus (psl). Il s’agit d’un grave péché aux yeux d’Allah. Le Coran l’explique par ce verset :
Certes sont mécréants ceux qui disent : “Allah, c’est le Messie, fils de Marie !” Dis : “Qui donc détient quelque chose d’Allah (pour L’empêcher), s’Il voulait faire périr le Messie, fils de Marie, ainsi que sa mère et tous ceux qui sont sur la terre ?... A Allah seul appartient la royauté des cieux et de la terre et de ce qui se trouve entre les deux.” Il crée ce qu’Il veut. Et Allah est Omnipotent. (Sourate al-Ma’ida, 17)
L’utilisation du mot “Père” dans l’Evangile
Un autre terme commun de l’Evangile, employé par les théologiens Chrétiens qui défendent la croyance en la trinité, est le mot “Père” (Allah est bien au-delà de toutes les expressions utilisées dans ce chapitre qui nous servent à démontrer les croyances erronées des Chrétiens !). Comme pour le terme “Fils”, le mot “Père” a également une importance métaphorique. En outre, il s’avère que le mot “Père” est non seulement utilisé par le Prophète Jésus (psl), mais aussi par toutes les personnes qui ont une foi sincère, qui craignent et respectent Allah, et prient pour qu’Il les aide. Le mot “Père” se réfère au fait qu’Allah est le seul Seigneur, l’Ami, et le Parent, et ne soutient pas la croyance en la trinité.
Voici quelques-uns des versets dans lesquels ce mot est utilisé (Allah est bien au-delà de toutes ces expressions !) :
[...] car le Père est plus grand que moi.(Jean 14; 28)
[...] afin de vous montrer fils de votre Père Qui est dans les cieux, puisqu’Il fait lever Son soleil sur les méchants et sur les bons et qu’Il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. (Matthieu 5; 45)
[...] Mais va-t’en vers mes frères et dit-leur : “Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu.” (Jean 20; 17)
En ce temps-là, les justes brilleront du même éclat que le soleil dans le royaume de leur Père...(Matthieu 13; 43)
Mais toi, quand tu pries, entre dans ta chambre particulière, et, après avoir fermé la porte, prie ton Père qui est dans le secret ; alors ton Père, qui regarde dans le secret, te le rendra.(Matthieu 6; 6)
[...] car Dieu, votre Père, sait de quoi vous avez besoin avant même que vous le Lui demandiez.(Matthieu 6; 8)
[...] Car votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses.Continuez donc à chercher d’abord le royaume et Sa justice, et toutes ces [autres] choses vous seront ajoutées. (Matthieu 6; 32-33)
Pareillement, que votre lumière brille devant les hommes, pour qu’ils voient vos belles œuvres et rendent gloire à votre Père Qui est dans les cieux. (Matthieu 5; 16)
Prenez bien garde à ne pas pratiquer votre justice devant les hommes, pour vous faire remarquer par eux ; autrement vous n’aurez pas de récompense auprès de votre Père Qui est dans les cieux.(Matthieu 6; 1)
Vous devez donc prier ainsi : “Notre Père [Qui est] dans les cieux, que Ton nom soit sanctifié !” (Matthieu 6; 9)
Car si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. (Matthieu 6 ;14)
Continuez [donc] à vous rendre miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux.(Luc 6; 36)
De toute évidence, les auteurs des Evangiles ont utilisé le mot “Père” pour se référer à l’essence de Dieu. Ce n’est qu’un signe de respect qui s’applique à toutes les personnes, et non un statut divin donné à une personne particulière. Le terme ne se contente pas d’exprimer simplement un lien spécial entre Dieu et le Prophète Jésus (psl), mais s’adresse à tous ceux qui sont soumis à Dieu et qui vivent le genre de vie qui répond à Son approbation. En effet, aujourd’hui encore, de nombreux Chrétiens commencent leurs prières par “Notre Père”. Des prières similaires du Prophète Jésus (psl), indiquées dans l'Evangile, ne doivent pas être interprétées différemment. Une fois de plus, nous devons souligner que ces déclarations n’éliminent pas les erreurs de ceux qui emploient le terme “Père” pour attribuer le statut divin au Prophète Jésus (psl). Ces personnes commettent un grave péché aux yeux d’Allah, et les versets du Coran décrivent leur situation comme suit :
Ce sont, certes, des incroyants ceux qui disent : “En vérité, Allah c’est le Messie, fils de Marie”. Alors que le Messie a dit : “O enfants d’Israël, adorez Allah, mon Seigneur et votre Seigneur”. Quiconque associe à Allah (d’autres divinités) Allah lui interdit le paradis ; et son refuge sera le Feu. Et pour les injustes, pas de secoureurs ! (Sourate al-Ma’ida, 72)
La puissance et la force infinies de notre Seigneur, et le fait qu’Il soit exempt de toutes imperfections, sont clairement indiqués dans la Bible. John Hick y fait d’ailleurs référence lors d’une entrevue :
La théologie classique chrétienne s’est développée longtemps après la mort du Prophète Jésus. La critique historique contemporaine du Nouveau Testament cherche à nous éclairer sur des paroles dans les textes du Nouveau Testament qu’auraient pu prononcer le Prophète Jésus ... Il est impossible d’interpréter littéralement le mot “Père” (dans les Evangiles). L’expression “Fils de Dieu” apparaît plusieurs fois dans
l’Ancien Testament. Par exemple, Adam est le fils de Dieu, les Anges sont les fils de Dieu, les rois d’Israël sont les fils de Dieu, et la nation d’Israël, dans son ensemble, est également le fils de Dieu. Manifestement, le concept de “Père” et “Fils” dans ces expressions, n’exprime pas une relation littérale, mais il symbolise seulement une expression métaphorique de la relation Dieu-homme. De plus, en cherchant à interpréter ces expressions littéralement, cela est considéré comme un péché important dans le Judaïsme. Les expressions métaphoriques de ce genre ont, dans tous les cas, existé au temps du Prophète Jésus. La description métaphorique de “Fils de Dieu”, dédiée à n’importe quelle divinité par tout être humain, peut être considérée en général comme une partie du symbole religieux de cette époque. En bref, l’expression “Fils” est une référence symbolique du rapprochement avec Dieu. Pour autant que je sache, c’est l’interprétation littérale de ce terme qui dérange les Musulmans. De même, je dois dire qu’en tant que Chrétien, moi aussi, je me sens mal à l’aise avec une telle interprétation littérale. [18]
De nombreux autres passages de l'Evangile doivent être compris au sens figuré, comme c’est le cas pour le terme “les Enfants de Dieu” (Allah est bien au-delà de toutes les expressions qui vont suivre !)
[...] et ils sont enfants de Dieu, étant enfants de la résurrection. (Luc 20; 36)
Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit de devenir enfants de Dieu, parce qu’ils exerçaient la foi dans Son nom. (Jean 1; 12)
Or il ne dit pas cela de son propre chef ; mais, comme il était grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus était destiné à mourir pour la nation, et non seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler dans l’unité les enfants de Dieu qui sont dispersés. (Jean 11; 51-52)
L’esprit lui-même atteste avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : oui, héritiers de Dieu, mais cohéritiers de Christ, pourvu que nous souffrions avec [lui] afin d’être glorifié avec [lui]. (Romains 8; 16-17)
Car l’attente impatiente de la création attend la révélation des fils de Dieu. (Romains 8; 19)
Continuez à faire toutes choses sans murmures ni discussions, pour devenir irréprochables et innocents, enfants de Dieu sans défaut au milieu d’une génération perverse et tortueuse, où vous brillez comme des foyers de lumière dans le monde, vous cramponnant à la parole de vie... (Philippiens 2 ;14-16)
Voyez de quel genre d’amour le Père nous a fait don, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ; et nous le sommes ! Voilà pourquoi le monde ne nous connaît pas, parce qu’il n’est pas parvenu à le connaître. Bien-aimés, maintenant nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté... (Première lettre de Jean 3 ;1-2)
Les enfants de Dieu et les enfants du Diable sont manifestes en ceci : quiconque ne pratique pas la justice n’est pas issu de Dieu, ni celui qui n’aime pas son frère. (Première lettre de Jean 3; 10)
A ceci nous savons désormais que nous aimons les enfants de Dieu : quand nous aimons Dieu et que nous pratiquons Ses commandements. (Première lettre de Jean 5; 2)
Nous voyons à travers ces versets que l’utilisation “Enfants de Dieu” ne confère absolument pas, et cela, à qui que ce soit, un statut divin (Allah est bien au-dessus de cela !). Les gens qui sont obéissants et fidèles à Allah, qui Le prennent pour ami et qui vivent de façon à gagner Son bon plaisir, sont appelés “enfants de Dieu” dans le Nouveau Testament. Ainsi, conformément à la compréhension Juive contemporaine de ces termes, les personnes ont imploré Allah en disant “Père”, par amour et par respect. Ces termes figuratifs ont été compris dans le cadre monothéiste de : “Ecoute, ô Israël, l’Eternel, notre Dieu, est un seul Dieu”. (Deutéronome 6; 4)
Ils ont pu utiliser ces expressions dans le sens où Dieu est le Seigneur de tous
Le Prophète Jésus (psl), qui possédait une foi profonde et des valeurs morales supérieures, a formé ses disciples et les premiers Chrétiens pour l’aider dans le sentier d’Allah. Par conséquent, ils ont interprété tout ce qui leur est arrivé et son message en fonction de leur foi profonde. Ils étaient parfaitement conscients sur le fait qu’Allah possédait une force et un pouvoir infinis, qu’Il était le Seigneur Unique de l’univers, que rien ne pouvait exister sans Lui, et que personne n’avait le pouvoir de faire quoi que ce soit. De ce fait, ils ont pu penser, en utilisant cette expression, que le Prophète Jésus (psl) était le “fils d’Allah”. Ils peuvent aussi avoir voulu préciser que le Seigneur avait créé tous les pères et mères, les fils et les filles, et qu’Il était le Seigneur de tous.
Etant donné que les parents ne peuvent pas avoir d’enfant à moins qu’Allah mette en œuvre les choses appropriées, il ne faut pas oublier qu’Il est Celui Qui crée tout ce qui existe. Par conséquent, les mères, les pères, et leurs enfants appartiennent tous à Allah. Toutes les entités que vous voyez autour de vous, qu’elles soient vivantes ou inanimées, Lui appartiennent. La chaise sur laquelle vous êtes assis actuellement, dans le bâtiment ou la maison où vous vivez, toutes les villes, les pays, et toutes les nations appartiennent à Allah. Si vous voyez une rivière, cette rivière appartient à Allah. C’est Sa mer, Sa mosquée, Son église, Sa fontaine. Donc tous les fils et toutes les filles appartiennent à Allah.
Notre Seigneur n’a nullement besoin d’une mère, d’un père et de quoi que ce soit pour donner vie à un être humain. Il suffit simplement qu’Il dit : “Sois !” C’est notre Seigneur Qui a créé toutes les lois physiques, biologiques et chimiques. C’est également notre Seigneur Qui a créé toutes les lois et les causes supposées nécessaires à la création d’un nouvel être humain. Allah Tout-Puissant a créé Marie, ainsi que toutes les mères qui n’ont jamais vécues, et les systèmes reproducteurs de toutes ces mères. C’est Allah Qui provoque chaque naissance, et c’est également Lui Qui crée un père et une mère.
Notre Seigneur est exempt de toutes imperfections, ne manque et n’a besoin de rien. Cela est révélé ainsi dans ces versets :
Et c’est Lui Qui a créé pour vous l’ouïe, les yeux et les cœurs. Mais vous êtes rarement reconnaissants. C’est Lui Qui vous a répandu sur la terre, et c’est vers Lui que vous serez rassemblés. Et c’est Lui Qui donne la vie et Qui donne la mort ; et l’alternance de la nuit et du jour dépend de Lui. Ne raisonnez-vous donc pas ? (Sourate al-Mu’minun, 78-80)
C’est Lui Qui vous a créés de terre, puis d’une goutte de sperme, puis d’une adhérence ; puis Il vous fait sortir petit enfant pour qu’ensuite vous atteigniez votre maturité et qu’ensuite vous deveniez vieux, - certains parmi vous meurent plus tôt, - et pour que vous atteigniez une terme fixé, afin que vous raisonniez. C’est Lui Qui donne la vie et donne la mort. Puis quand Il décide une affaire, Il n’a qu’à dire : “Sois”, et elle est. (Sourate Gafir, 67-68)
[...] et que c’est Lui Qui a fait rire et Qui a fait pleurer, et que c’est Lui Qui a fait mourir et Qui a ramené à la vie, et que c’est Lui Qui a créé les deux éléments de couple, le mâle et la femelle, d’une goutte de sperme quand elle est éjaculée et que la seconde création Lui incombe... (Sourate an-Najm, 43-47)
Le Coran révèle une des prières du Prophète Abraham (psl) ainsi :
[...] Qui m’a créé, et c’est Lui Qui me guide ; et c’est Lui Qui me nourrit et me donne à boire ; et quand je suis malade, c’est Lui Qui me guérit, et Qui me fera mourir, puis me redonnera la vie, et c’est de Lui que je convoite le pardon de mes fautes le Jour de la Rétribution. (Sourate as-Su’ara, 78-82)
Selon le contexte des versets ci-dessus, certains concepts chrétiens acquièrent une signification. Les Prophètes Jésus, Moïse, Salih, Noé, Hud, Muhammad (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur eux tous) sont tous des serviteurs d’Allah, car tous les prophètes Lui appartiennent. Il est révélé dans les versets que les Juifs ont considéré le Prophète Uzayr (psl) comme étant le fils d’Allah. En fait, comme les autres prophètes, le Prophète Uzayr (psl) était lui aussi Son serviteur. Notre Seigneur a créé le Prophète Adam (psl) de terre et sans parents, ainsi que les Anges. Il s’agit d’une grave erreur de dire le contraire. Il n’y a pas seulement que le Prophète Jésus (psl), mais chaque mère, chaque père et chaque fils appartient à Allah. Les premiers Chrétiens ont pu utilisé le terme “Fils de Dieu” dans ce sens. Une expression similaire peut également être lue sur un site Internet Chrétien.
Le “Fils” n’est pas destiné à signifier une relation physique ou une naissance par procréation. Nous disons seulement que le Christ est le Fils de Dieu pour signifier que le Christ est venu de Dieu ... Dans de nombreuses expressions linguistiques, le mot “Fils” n’est pas utilisé pour faire référence à un lien physique. Par exemple, nous disons que les étudiants sont les fils de la connaissance, les citoyens sont les fils de la patrie, un Egyptien est un fils du Nil, et un Arabe est un fils du désert… Par conséquent, le terme “Fils de Dieu” ne signifie pas la procréation en termes humains... [19]
Certains Chrétiens disent que le fils de Dieu (Allah est bien au-dessus de cela !) doit être considéré comme une manifestation. C’est à la fois compréhensible et compatible avec ce qui est dit dans le Coran.
Allah a créé l’univers à partir de rien et a la domination absolue sur tout. Les cieux et la terre Lui appartiennent. Il est partout, et tous les enfants et tous les parents sont des manifestations de Lui. Son essence peut se manifester dans de nombreux endroits et sous diverses formes. En effet, il est dit dans le Coran :
Et lorsque Moïse vint à Notre rendez-vous et que son Seigneur lui eut parlé, il dit : “Ô mon Seigneur, montre Toi à moi pour que je Te voie !” Il dit : “Tu ne Me verras pas ; mais regarde le Mont : s’il tient en sa place, alors tu Me verras.” Mais lorsque son Seigneur Se manifesta au Mont, Il le pulvérisa, et Moïse s’effondra foudroyé. Lorsqu’il se fut remis, il dit : “Gloire à Toi ! A Toi je me repens ; et je suis le premier des croyants.” (Sourate al-A’raf, 143)
L’expression “se manifester” est utilisée dans le sens d’apparaître, d’émerger, d’être exprimée... Dans son commentaire coranique, Hamdi Yazir d’Elmalı écrit ce qui suit :
Le Seigneur lui a dit : “Tu ne Me verras pas ; mais regarde le Mont : s’il tient en sa place, alors tu Me verras.” Le Seigneur s’est donc manifesté à la montagne, d’une façon relative. En d’autres termes, il n’a pas fait cela avec toute la grandeur et le pouvoir absolu de Son Essence, mais avec l’apparition d’une étincelle de cette grandeur et de cette majesté, et avec une partie d’un fragment de Son commandement, et Il a pulvérisé la montagne, comme si elle n’avait jamais existé. Comme nous pouvons le lire dans les paroles d’Hamze, de Kisaî et d’Halef-i Âğir, Il “l’a écrasé et aplati”. En d’autres termes, la montagne a disparu, et le sol a été nivelé et est devenu comme un chameau sans bosses... Deux évènements sont survenus au cours de cette manifestation : le premier est la pulvérisation et l’effritement de la montagne, et le second est l’évanouissement et l’effondrement au sol du Prophète Moïse (psl). Cela signifie que le Prophète Moïse (psl) a été incapable de résister même si cela n’était qu’une manifestation relative. S’il y avait eu une manifestation complète et absolue de Son Essence, le monde entier, et selon toute vraisemblance, l’univers tout entier, aurait été anéanti en un seul instant. Il s’agissait de la véritable sagesse du Seigneur lorsqu’Il lui a dit : “Tu ne Me verras pas.” [20]
D’autres versets révèlent que :
Du côté droit du Mont (Sinaï) Nous l’appelâmes et Nous le fîmes approcher tel un confident. (Sourate Maryam, 52)
Puis, lorsqu’il y arriva, il fut interpellé : “Moïse !” (Sourate Ta-Ha, 11)
Puis quand il y arriva, on l’appela, du flanc droit de la vallée, dans la place bénie, à partir de l’arbre : “Ô Moïse ! C’est Moi Allah, le Seigneur de l’univers.” (Sourate al-Qasas, 30)
Par conséquent, Allah peut se manifester où et comme Il veut. Tout ce qui existe est une manifestation d’Allah. Comme Il l’a révélé au Prophète Moïse (psl), les êtres humains ne pourront jamais voir sa véritable Essence. Toutefois, ils peuvent avoir des relations avec Ses manifestations. Par exemple, au sujet du Prophète Moïse (psl), Allah s’est manifesté dans un buisson et dans sa personne. Allah ne se manifeste jamais entièrement, mais seulement dans la manière et dans l’entité qu’Il souhaite. Sa présence imprègne toutes choses, et le Coran nous l’explique à travers ce verset :
Allah ! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même “al-Qayyum”. Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. A lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission ? Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n’embrassent que ce qu’Il veut. Son Trône (Kursi) déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine. Et il est le Très Haut, le Très Grand. (Sourate al-Baqara, 255)
Comme nous l’avons vu dans l'Evangile, le Prophète Jésus (psl) a appelé son peuple à croire seulement en Allah. Il a répondu à ses critiques par des exemples et des explications très claires. Ainsi, il est fort possible que le terme “Fils de Dieu” soit une explication particulière utilisée pour contrer, dans le sens large, le style païen de cette époque. Celui qui a voulu dire aux gens qu’Allah était leur seul ami et Celui Qui pouvait les aider, peut avoir exprimé l’expression “je ne suis pas le fils de mon père, mais le fils de Dieu” en ce sens, afin de surmonter la persistance et l’attitude des païens qui valorisaient et s’attendaient à l’assistance d’autres divinités qu’Allah. Allah sait mieux !
Le sens de la parole d’Allah
L’un des fondements de la croyance sans fondement de la trinité est le mot “logos” qui est utilisé au tout début de l’Evangile de Jean. Dans le texte, Jean affirme que le Prophète Jésus (psl) est la Parole d’Allah, et qu’elle a existé avec Lui, depuis toujours. (Allah est bien au-dessus de cela !)
Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Celui-ci était au commencement avec Dieu. Toutes choses vinrent à l’existence par son entremise et, en dehors de lui, pas même une seule chose ne vint à l’existence. Ce qui est venu à l’existence par son moyen était la vie, et la vie était la lumière des hommes. Et la lumière brille dans les ténèbres, mais les ténèbres n’ont pas eu raison d’elle. (Jean 1 ;1-5)
Jean écrit également un peu plus loin :
Ainsi la Parole devint chair et résida parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle qui appartient à un fils unique de la part d’un père ; et il était plein de faveur imméritée et de vérité. (Jean 1; 14)
En bref, le Prophète Jésus (psl) est représenté comme la Parole d’Allah, à la suite de laquelle le statut divin lui a été attribué. (Allah est bien au-dessus de cela !)
Cependant, ce concept repose sur une fausse interprétation des véritables faits. Le Coran révèle que :
O gens du Livre (Chrétiens), n’exagérez pas dans votre religion, et ne dites d’Allah que la vérité. Le Messie Jésus, fils de Marie, n’est qu’un Messager d’Allah, Sa parole qu’Il envoya à Marie, et un souffle (de vie) venant de Lui. Croyez donc en Allah et en Ses messagers. Et ne dites pas “trois”. Cessez ! Ce sera meilleur pour vous. Allah n’est qu’un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. C’est à Lui qu’appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre et Allah suffit comme protecteur. (Sourate an-Nisa, 171)
La faute de Jean réside dans son interprétation où il dit que la Parole est Dieu. Cette expression, qui décrit la Parole de Dieu comme étant équivalent à Son essence, est une grave erreur. Oui, Allah est bien au-delà de toutes ces terminologies !
Le problème se situe dans la façon dont comment le mot “logos” a été compris. En réalité, cette croyance a été développée autour du sixième siècle avant notre ère, date à laquelle le philosophe Grec Héraclite a enseigné qu’il y avait une intelligence – le logos – dans l’univers qui était semblable à l’esprit humain. Dans le quatrième et troisième siècle avant notre ère, les stoïciens ont employé le mot “logos” dans le sens de Dieu, la nature, l’âme de l’univers. [21]
Le fait que l’Evangile de Jean, écrit en Grec et destiné évidemment à un public Grec, commence par ce concept et fait en sorte qu’il soit compris dans le sens que lui a donné la philosophie Grecque, n’est pas une coïncidence. L’Encyclopædia Britannica dit : “L’auteur de l’Evangile selon Jean a utilisé cette expression philosophique, qui était facilement reconnaissable pour les lecteurs hellénistiques (de culture Grecque) de l’époque, pour accentuer le caractère rédempteur du Christ...” [22]Pour le dire d’une autre façon, l’auteur de l’Evangile de Jean a créé un faux sens de la vérité en disant que “le Prophète Jésus est la Parole de Dieu”, car il l’a confondu avec la philosophie Grecque.
La mauvaise interprétation des expressions et explications métaphoriques
L’un des sujets les plus discuté par les érudits bibliques est la nécessité d’interpréter les expressions des Evangiles dans un sens figuré. De ce point de vue, il semble que les expressions en question portent des significations très différentes. Le Coran utilise aussi de nombreux termes qui sont ouverts à l’interprétation. En effet, de nombreux chercheurs Chrétiens cherchent à établir une relation entre les expressions coraniques et certains termes de l'Evangile. Dans son livre Three Gods or One ? The Trinity in Monotheism, Carlos Madrigal commente :
En se décrivant Lui-même, Dieu emploie des expressions symboliques qui sont facilement compréhensibles pour les êtres humains. On appelle ces termes de “ressemblance humaine” des termes anthropomorphiques. Les attributs physiques comme le visage, les mains, etc., sont utilisés pour faire référence à Dieu aussi bien dans le Livre Saint que dans le Coran. L’expression “Il n’y a rien qui Lui ressemble” (Sourate as-Sura, 11) exprime une vérité. Pourtant, nous ne devons pas confondre ceci avec les analogies employées par Dieu Lui-même pour que nous comprenions. Les termes tels que “la main de Dieu”, “la paume de Dieu”, “la face de Dieu”, et “les yeux de Dieu” peuvent être lu dans le Coran ... Personne n’a de difficultés à interpréter ces termes métaphoriquement. N’interprétons-nous pas l’expression “le Père” ou “le Fils” métaphoriquement ? Les termes particuliers de l’être humain qui sont attribués à Dieu ne nous présentent pas avec une véritable interprétation, mais seulement avec des allusions et des suggestions. Il ne s’agit donc pas d’analogies descriptives, mais d’analogies associatives. Personne n’a le droit de comparer Dieu à quelque chose en donnant un sens physique (ce serait du paganisme) ... Dieu, cependant, peut se comparer à n’importe quel symbole qu’Il juge approprié. Dieu a tout créé avec amour. Il est la source de tout. Le mot “Père” est une excellente description pour exprimer que tout a été créé avec Son amour. [23]
Ce commentaire est très important pour comprendre les expressions métaphoriques utilisées dans l'Evangile. Notre Seigneur révèle ce qui suit à propos du Coran : “... Et nous avons fait descendre sur toi le Livre, comme un exposé explicite de toute chose, ainsi qu’un guide, une grâce et une bonne annonce aux Musulmans.” (Sourate an-Nahl, 89) et “... Nous n’avons rien omis d’écrire dans le Livre. Puis, c’est vers leur Seigneur qu’ils seront ramenés.” (Sourate al-An’am, 38). Tout ce qui est écrit dans le Coran est expliqué de la manière la plus parfaite, la plus sage, et la plus concise. Dans certains versets, notre Seigneur nous guide en fonction de ces termes figuratifs.
La main d’Allah
Ceux qui te prêtent serment d’allégeance ne font que prêter serment à Allah : la main d’Allah est au-dessus de leurs mains. Quiconque viole le serment, ne le viole qu’à son propre détriment... (Sourate al-Fath, 10)
[...] Dis-[leur] : En vérité la grâce est en la main d’Allah. Il la donne à qui Il veut. La grâce d’Allah est immense et Il est omniscient. (Sourate Al-Imran, 73)
Et les Juifs disent : “La main d’Allah est fermée !” Que leurs propres mains soient fermées, et maudits soient-ils pour l’avoir dit. Au contraire, Ses deux mains sont largement ouvertes : Il distribue Ses dons comme Il veut... (Sourate al-Ma’ida, 64)
Cela afin que les gens du Livre sachent qu’ils ne peuvent en rien disposer de la grâce d’Allah et que la grâce est dans la main d’Allah. Il la donne à qui Il veut, et Allah est le Détenteur de la grâce immense. (Sourate al-Hadid, 29)
La paume d’Allah
Ils n’ont pas estimé Allah comme Il devrait l’être alors qu’au Jour de la Résurrection, Il fera de la terre entière une poignée, et les cieux seront pliés dans Sa [main] droite. Gloire à Lui ! Il est au-dessus de ce qu’ils Lui associent. (Sourate az-Zumar, 67)
La face d’Allah
Et n’invoque nulle autre divinité avec Allah. Point de divinité à part Lui. Tout doit périr, sauf Son Visage. A Lui appartient le jugement ; et vers Lui vous serez ramenés. (Sourate al-Qassasn 88)
Tout ce qui est sur elle [la terre] doit disparaître, [Seule] subsistera La Face [Wajh] de ton Seigneur, plein de majesté et de noblesse. (Sourate ar-Rahman, 26-27)
A Allah seul appartiennent l’Est et l’Ouest. Où que vous vous tourniez, la Face (direction) d’Allah est donc là, car Allah a la grâce immense ; Il est omniscient. (Sourate al-Baqara, 115)
Le Coran révèle aussi :
Ce n’est pas vous qui les avez tués : mais c’est Allah qui les a tués. Et lorsque tu lançais (une poignée de fer), ce n’est pas toi qui lançais : mais c’est Allah Qui lançait, et ce pour éprouver les croyants d’une belle épreuve de Sa part ! Allah est audient et omniscient. (Sourate al-Anfal, 17)
Dans ce verset, Allah dit qu’Il est le Seigneur de la puissance et du pouvoir infinis, et Le seul à pouvoir amener à l’existence tous les évènements et toutes les actions. Un être humain est incapable de faire cela, sauf si Allah le veut, car tout ce que fait, dit ou pense un être humain appartient à Allah. Aucun être humain ne peut posséder une force ou autre chose qui va l’encontre de notre Seigneur. Dans le Coran, Allah révèle : “Cependant, vous ne saurez vouloir, à moins qu’Allah veuille...” (Sourate al-Insan, 30)
Chaque expression dans les versets ci-dessus parle de Sa puissance et de Son pouvoir infinis dans des termes les plus parfaits possibles. Les gens qui méditent sur ces versets trouveront en eux de beaux et sages conseils.
Ces expressions ont pu être utilisées pour accentuer la servitude supérieure et le rapprochement vers Allah du Prophète Jésus (psl)
Les disciples et les premiers Chrétiens étaient témoins de la dévotion qu’avait le Prophète Jésus (psl) pour Allah, sa sincérité, sa foi profonde, sa patiente, son courage, sa détermination à mettre œuvre Sa révélation, ses miracles qu’il a réalisés par la volonté d’Allah, et ses valeurs morales supérieures. Sa vie entière était pleine de miracles : sa conception et sa naissance, le fait de parler au berceau, de guérir les malades, de ressusciter les morts, et de s’élever vers Allah. Tout cela révèle clairement sa position extraordinaire. De tels renseignements sont fournis en détail aussi bien dans l'Evangile que dans le Coran. Notre Seigneur déclare que le Prophète Jésus (psl), sa mère Marie, et la famille d’Imran, étaient tous des individus choisis.
Le ton enthousiaste des premiers Chrétiens lorsqu’ils faisaient référence au Prophète Jésus (psl) a été noté par de nombreux théologiens Chrétiens. Dans son livre Jesus in His Lifetime, John Marsh, un expert de l'Evangile, souligne que : "Les premiers disciples du Prophète Jésus (psl) ont utilisé le terme “le fils de Dieu” pour décrire comment il avait été choisi par Dieu pour une tâche très spéciale, et avait pour cette raison un lien très spécial avec Lui." [24]Sander énonce lui aussi : "Jésus est un “fils de Dieu” spécial, vivant dans une nation de “fils de Dieu”.' [25]
Dans son ouvrage No Other Name, Paul Knitter écrit :
En parlant de Jésus, les auteurs du Nouveau Testament n’ont pas utilisé la langue des philosophes analytiques ni des scientifiques, mais celles des croyants enthousiastes et des passionnés. C’est, comme Krister Stendahl le préconise, “le langage religieux”, c'est-à-dire “le langage de l’amour, caressant la langue.” En décrivant Jésus comme “le seul”, les Chrétiens n’essayaient pas d’élaborer un principe métaphysique, mais une relation personnelle et un engagement qui a défini ce que cela a voulu signifier appartenir à cette communauté... Des définitions dogmatiques Chrétiennes, en fonction dont elles ont été comprises et utilisées, ont peut-être justes été faites pour le langage de l’amour de la première église. Les langages du cœur et de la tête ne sont pas nécessairement contradictoires, mais ils sont différents. Et leurs différences doivent être respectées.
Les nombreux écrits qui présentent Jésus comme le “fils de Dieu”, et même comme le “fils unique” (Jean 1; 14) sera également entendu différemment. Leur objectif principal sera : conseillons à tous ces auditeurs de prendre au sérieux ce Jésus autoritaire. Les expressions dans ces écrits ont fait de Jésus ... une révélation fiable de Dieu. En traduisant le terme Grec “Uios tou Theou” (fils de Dieu), nous ne devons pas insister sur le mot “The”, car il n’apparaît pas dans l’original Grec et cette expression pourrait aussi être traduite par “un fils de Dieu”. De même, le terme “fils unique” aurait pu être mieux rendu, selon l’usage hébraïque, comme “premier-né” ou “bien-aimé”. On pourrait comprendre que cela n’a pas affirmé l’exclusivité, mais la fiabilité et l’urgence du rôle de Jésus comme l’instrument de Dieu. [26]
Derrière cette défense persistante de la croyance en la trinité se trouve probablement une inquiétude sur la position qui pourrait être ombragée du Prophète Jésus (psl). Cependant, même sans être convaincu de la trinité, il est toujours possible de faire cette même accentuation. En effet, le Coran révèle les aspects miraculeux du Prophète Jésus (psl) et son ascension en détail, ainsi que sur le fait que lui et sa famille ont été supérieurs aux mondes.
(Rappelle-toi) quand les Anges dirent : “O Marie, voilà qu’Allah t’annonce une parole de Sa part : son nom sera "al-Masih", "Issa", fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l’au-delà, et l’un des rapprochés d’Allah.” (Sourate Al Imran, 45)
Ces expressions ont pu être utilisées pour accélérer la propagation du Christianisme
Le Prophète Jésus (psl) a été confronté à de nombreux opposants lorsqu’il a commencé à diffuser les valeurs morales religieuses. La société Juive de l’époque se composait de nombreuses sectes telles que les Sadducéens, les Pharisiens, les Zélotes, et les Esséniens, dont toutes ont interprété leur religion différemment. Les trois premières en particulier, étaient tombées dans une grave erreur en se distançant de la religion divine apportée par le Prophète Moïse (psl), et leurs traditions superstitieuses ainsi que leurs croyances déformées ont commencé à se multiplier. De plus, la culture hellénique païenne s’était aussi étendue parmi elles, et à cause de cela, certains Juifs compromettaient leur croyance monothéiste en adoptant les croyances païennes.
En s’écartant de toutes ces idées superstitieuses, le Prophète Jésus (psl) a demandé aux Juifs de son époque d’adopter une foi pure et sincère. Les figures religieuses, dont l’objectif était de maintenir les choses actuelles dans l’état, ont été très troublées par son message, car il disait aux gens de craindre, de respecter et d’aimer Allah, mais aussi d’abandonner les lois superstitieuses et les pratiques fanatiques qui n’étaient pas la base du message apporté par le Prophète Moïse (psl).
Après que le Prophète Jésus (psl) ait été élevé en la présence d’Allah, les premiers Chrétiens ont utilisé toutes les méthodes mises à leur disposition pour diffuser son message. Les Chrétiens ont beaucoup voyagé, et ont affiché une grande patience lorsqu’ils étaient confrontés à l’opposition et à la pauvreté, en révélant aux gens Son existence et que le Prophète Jésus (psl) était Son messager. Le Christianisme se répandit rapidement et largement. Malgré la persécution et la torture de l’Empire Romain, les gens ont afflué vers le véritable message du Prophète Jésus (psl). Cependant, certains convertis ne pouvaient pas se libérer pleinement des croyances païennes établies. Par conséquent, le terme “fils de Dieu” ou le sens du concept, semble avoir gagné un sens différent.
Dans son livre, The Historical Figure of Jesus, Sanders interprète les méthodes employées par les premiers Chrétiens pour répandre le message du Prophète Jésus (psl) comme suit :
En essayant de convaincre les autres, ils racontaient quelquefois des histoires que Jésus avait dit et fait. Dans les premières années, ces propos n’étaient probablement pas écrits, mais simplement transmis oralement. Quand les disciples ont utilisé des évènements de la vie de Jésus, ils ont voulu illustrer des points, des points qui étaient importants à l’époque... De plus, pour gagner de nouveaux adhérents, les disciples se sont également chargés d’instruire les uns les autres en rappelant les évènements de la vie du Prophète Jésus, afin que le nombre de convertis s’accroisse de plus en plus. Parfois, ils débattaient avec les enseignants Juifs qui ont rejeté Jésus, et ces différends ont amené un troisième contexte dans lequel les propos de et au sujet de Jésus ont été employés. [27]
Comme c’était déjà le cas durant le vivant du Prophète Jésus (psl), de nombreux groupes et individus se sont fortement opposés au Christianisme. Grâce aux efforts des disciples –lorsque le Prophète Jésus s’est élevé au ciel-, sa propagation leur a causé une grande inquiétude et les a peut-être poussée à dire des revendications sans fondement ou à prendre d’autres mesures afin d’empêcher son ascension. Dans son livre, Paul Knitter se concentre sur les conditions dans lesquelles les premiers Chrétiens vivaient. Il mentionne qu’ils ont développé un style différent afin de survivre et de préserver leurs communautés :
Un autre aspect du contexte historique de la première église était son statut de minorité dans la plus grande communauté Juive, et en particulier au sein de l’immense et menaçant Empire Romain. Le pluralisme culturel et religieux étaient connus de manière différente par rapport à aujourd’hui ... La communauté des Chrétiens a fait face au danger, prête à être piétinée par des groupes plus importants qui, pour eux, n’était qu’une menace à éliminer, ou à être absorbée par un syncrétisme dévorant. Pour se défendre contre ces dangers, la communauté avait besoin de se doter d’une identité claire et de s’engager totalement. Elle l’a fait notamment à travers ses croyances, en particulier ses croyances christologiques. On peut appeler un tel langage doctrinal “un langage de survie”, qui était nécessaire pour la survie de la communauté. En définissant Jésus-Christ dans des termes absolus, en l’annonçant qu’il est le seul et l’unique sauveur, les premiers Chrétiens ont choisi pour eux-mêmes une identité différente de celle de tous leurs adversaires ou concurrents. Un tel langage a également évoqué un engagement total dans lequel ils s’armeraient de courage face à la persécution ou au ridicule ... Ce langage était plus moral que métaphysique. Son but était plus de définir l’identité et l’adhésion dans la communauté, que de définir la personne de Jésus pour les temps à venir. [28]
L’influence du climat politico-culturel existant
Les chercheurs qui étudient le trinitarisme, étudient également l’environnement politique et culturel de cette époque. Comme nous l’avons mentionné précédemment, la société Juive à l’époque du Prophète Jésus (psl) a été sous l’influence de la culture Juive et Grecque. La plupart des terres en bordure de la mer Méditerranée ont été gouvernées par Rome, suite à ses conquêtes militaires et à son pouvoir. Rome connaissait l’une de ses périodes les plus puissantes que ce soit du point de vue de sa culture que de sa force militaire. Rome avait hérité de l’héritage culturel de la Grèce antique et classique, et le mettait en avant en y intégrant quelques ajouts. Cette tendance, connue sous le nom d’Hellénisme, a envahi tous les domaines de la vie, y compris la religion. Les Romains se considéraient supérieurs aux autres sociétés, et ont cherché à étendre leurs propres modes de vie dans leurs nouveaux territoires.
Comme avec les autres sociétés méditerranéennes, la religion Romaine était polythéiste. Les divinités de la mythologie Grecque sont entrées dans la mythologie Romaine sous des noms différents. Leur plus grande divinité (Jupiter), ainsi que beaucoup d’autres, ont été symbolisées par des statues qui étaient vénérées. Certains empereurs Romains s’étaient même inclus dans ce panthéon en y passant des lois. Les statues de ces divinités de la mythologie Grecque, telles que Zeus, Hermès, et Vénus, ont été trouvées dans tout l’Empire, le plus souvent sur les places publiques des grandes villes. Chaque ville, chaque quartier, et même les maisons, ont représenté différentes statues, images, et lieux de pèlerinage spéciaux à ces divinités. Les administrateurs Romains ont utilisé ces religions polythéistes comme un moyen pour diffuser leurs propres règles, et ne s’immisçaient pas dans la religion d’une personne tant que celle-ci ne menaçait pas les règles Romaines. En fait, ils ont encouragé le paganisme en construisant des temples, des autels et des statues. Pour eux, la religion était une façon d’encourager la loyauté et la réglementation des communautés, en appartenant à une sphère abstraite qui n’avait aucun rapport direct avec ce monde.
Chaque fois que les Romains ont rencontré une autre culture, ils cherchaient des équivalents de leurs propres divinités afin d’établir un parallèle qui garantirait leur supériorité. Au temps d’Antiochos IV Epiphane (mort en -163) particulièrement, ils ont demandé, de manière aberrante, aux Juifs qui croyaient en un Seul et Unique Dieu, d’accepter leur Dieu Zeus. Bien que cela a entraîné d’importants combats entre eux, les Juifs pieux ont refusé de croire en ces divinités Romaines qui polluaient spirituellement la terre sainte, et ont fortement résisté aux Romains qui tentaient de répandre leurs croyances païennes. Malgré cela, la culture Grecque avait encore une influence profonde sur la culture Juive.
Le Prophète Jésus (psl) est venu prêcher à cette société Juive qui était sous l’influence hellénistique. Les disciples et les premiers Chrétiens ont grandi dans la même société, et leur vie et leur culture hellénistiques ont été intimement liées. Dans un des ces articles intitulés Jesus in Historical Context, E. P. Sanders examine l’influence de l’hellénisme sur Galilée, là où le Prophète Jésus a vécu. Il cite l’opinion de nombreux universitaires et fait le commentaire suivant :
Galilée était une région urbanisée, cosmopolite, et prospère. Selon le point de vue d’un étudiant [Mark Burton] : “Galilée était en fait un épitomé de la culture hellénistique.” ... Les villageois pouvaient voir et entendre des jeux Grecs et des philosophes en faisant un saut dans l’une des villes voisines. Pour les vacances, ils pouvaient aller dans de plus grandes villes en Syrie, où ils pouvaient encore plus s’imprégner de la culture Grecque. La ville de Rome, finalement, est très importante dans ce point de vue. Les soldats Romains ont abondé en Galilée ; il y avait des fonctionnaires et des administrateurs Romains. ... Il n’y avait pas seulement qu’un théâtre, il y avait aussi un temple païen à Sepphoris (dédié à Augustus et à Rome) ; les fermiers élevaient des cochons pour les appétits et les sacrifices Romains... [29]
La culture grecque et la religion étaient basées sur la mythologie païenne. Ses adhérents utilisaient souvent des expressions figuratives et des termes mythologiques dans leurs discours et références. C’était comme si la vie réelle et la mythologie avaient été mélangées ensemble. Les savants bibliques, qui ont examiné le terme “fils de Dieu” utilisé pour faire référence au Prophète Jésus (psl), ont également attiré l’attention sur l’influence de la culture Grecque dans l’établissement de ce terme. La mythologie Grecque a représenté ses divinités comme des entités qui ont établi des amitiés avec les êtres humains, et ont fini par produire des nouvelles générations. Par exemple, Alexandre le Grand (mort en -323) a été considéré comme le fils de Zeus. Sanders déclare que les traditions Grecques étaient répandues partout dans l’Empire à cette époque, et que l’utilisation du terme “fils de Dieu” (Allah est bien au-dessus de cela !) pour le Prophète Jésus (psl) se propageait encore plus loin. [30]
En fait, les chercheurs soulignent des parallèles entre la trinité païenne Grecque de Zeus-Héra-Apollo et la croyance en la trinité. La culture Grecque contenait surtout un grand nombre de soi-disant “père de Dieu” et “fils des Dieux”. Platon (mort vers -346 ou -347) a formulé ce groupe de trois en différentes trinités et a soutenu que ces divinités ont eu un fils (logos) et une fille (sophos). Selon Platon, le soi-disant Dieu, le logos et le sophos, ont constitué une trinité. Le Christianisme a adopté ce concept païen de la trinité, ainsi que de nombreuses autres croyances et pratiques de la culture Grecque ou d’autres cultures païennes qu’il conserve encore aujourd’hui. Pour cette raison, le Christianisme s’est éloigné de la religion monothéiste pure apportée par le Prophète Jésus (psl), qui était la base de la Loi Mosaïque.
Paula Fredriksen, l’auteur de From Jesus to Christ : The Origins of the New Testament, Images of Jesus, fait le commentaire suivant après avoir indiqué que les Evangiles et les sociétés dans lesquelles les Evangiles ont été écrits, étaient Grecs.
En bref, le milieu du Christianisme, et donc de son contexte de l’interprétation, est le monde de l’hellénisme. Ils [les auteurs] ont écrit dans un langage qui leur était familier, que ce soit de la tradition païenne ou de la LXX (la Septante), à leurs audiences hellénistiques : Jésus est le “Seigneur”, le “Sauveur”, le “Fils de Dieu”, et le “logos” de Dieu. Mais d’autres langages peu familiers apparaissent aussi... et même prédominent – le “Fils de David”, le “Fils de l’homme”, le “Royaume de Dieu”, le “Messie”. Ce langage, interprété de diverses façons et déployé par ces auteurs du Nouveau Testament, est un héritage des premières années du mouvement de Jésus en Palestine. [31]
Le Dr. Paul R. Eddy a écrit dans un document intitulé “Was Early christianity Corrupted by Hellenism ?” ce qui suit :
Tout au long de l’Ancien Monde, aussi loin que Babylone, la vénération de Dieux païens groupés en trois ou en triades, était répandue. Cette influence était également répandue en Egypte, en Grèce et à Rome au cours des siècles précédents, pendant et après le Christ. Après la mort des apôtres, certaines croyances païennes ont commencé à envahir le Christianisme ... Bien que Platon n’a pas enseigné la trinité dans sa forme actuelle, sa philosophie y a ouvert la voie. [32]
Dans son important livre The Christology of the New Testament, Oscar Cullmann examine comment le terme “fils de Dieu” a été utilisé dans l’Est et dans la culture hellénistique lorsque les Evangiles ont été écrits. Il affirme que les rois Egyptiens, Babyloniens, et Assyriens, tout comme le peuple, se considéraient comme des êtres saints et s’appelaient eux-mêmes “les fils de Dieu”. Il note également que dans les religions Grecques, chacun croyait posséder des pouvoirs sacrés et se mentionnaient “fils de Dieu”. [33]Les miracles accomplis par le Prophète Jésus (psl) étaient suffisants pour qu’on lui octroie le titre. Varner dit que les non Juifs, qui ont entendu le message du Prophète Jésus (psl), ont formé leur opinion de lui dans le cadre de ces idées et ajoutent (Allah est bien au-delà des expressions qui vont suivre) :
Leur idée d’un fils de Dieu a été profondément enracinée dans la pensée polythéiste et a été, par conséquent, difficile à transformer dans le message monothéiste de Jésus et ses apôtres. Alors que les rois et d’autres hommes saints dans la pensée Orientale et Hellénistique se prétendaient fils de Dieu, Jésus a été déclaré comme étant le fils de Dieu. [34]
La tendance vers la soi-disant déification des êtres humains dans les croyances païennes
L’une des caractéristiques fondamentales du paganisme, que l’on peut trouver dans l’Empire Romain, est le soi-disant concept homme-Dieu. Les divinités de la mythologie Grecque et Romaine, comme Zeus et Hermès, Vénus et Jupiter, ont été représentées sous forme humaine à travers des statues érigées dans les temples et les places publiques de grandes villes. Les païens ont considéré que leurs divinités étaient touchables et visibles, et les représenter et leur donner une apparence humaine étaient pour eux tout à fait naturel.
Ce concept d’homme-Dieu était si ouvert à l’interprétation que les gens qui prétendaient avoir le pouvoir de réaliser des miracles et qui prêchaient sur des affaires religieuses, pouvaient facilement se prétendre être de tels êtres. Des exemples intéressants à ce sujet sont rapportés dans le livre “Actes” du Nouveau Testament. Paul et Barnabas ont guéri un homme dans la ville de Lystres (près de Konya en Turquie), après quoi le public étonné les a imaginés comme des Dieux :
Et les foules, voyant ce que Paul avait fait, élevèrent la voix et dire en lycaonien : “Les dieux se sont faits pareils à des humains et sont descendus vers nous !” Et ils appelaient Barnabas Zeus, mais Paul, Hermès, puisque c’était lui qui portait la parole. Et le prêtre de Zeus, dont [le temple] était devant la ville, amena aux portes des taureaux et des guirlandes et voulait offrir des sacrifices avec les foules. (Actes 14; 11-13)
Un évènement similaire a eu lieu à Malte. Lorsque des païens parlant avec Paul l’ont vu se faire mordre par un serpent qu’ils croyaient vénéneux, mais que ce dernier n’est pas mort, ils ont de nouveau recouru à l’idée d’homme-Dieu :
Or, ils s’attendaient à ce qu’il enfle par suite de l’inflammation ou que soudain il tombe mort. Après avoir attendu longtemps et, voyant qu’il ne lui arrivait rien de fâcheux, ils ont changé d’avis et se sont mis à dire que c’était un Dieu. (Actes 28; 6)
Les premiers Chrétiens, qui se sont adressés aux gens avec une telle mentalité, leur ont parlé d’un Messie qui réalisait des miracles, guérissait des malades, et ramenait des morts à la vie. Et de ce fait, ces païens ont vu ce messager, qui a été béni avec tous ces miracles de Dieu, comme un être divin, ressemblant à Zeus ou Hermès. (Allah est bien au-dessus de cela !)
Dans le Coran, Allah révèle que ceux qui défendent la trinité en disant que le Messie est le fils de Dieu, “imitent le dire des mécréants avant eux.” (Sourate at-Tawba, 30). En d’autres termes, les Chrétiens ont hérité de ce concept depuis des sociétés païennes antérieures.
[1]Thedore Zahn, The Articles of Apostles' Creed (1899), p. 33-37
[2]Duncan Heaster, Jesus Christ and the Trinity : What Does the Bible Say ? The Transcript of A Debate (Publishing Company : 1988), http://www.carelinks.net/books/dh/dbb/1-1.htm
[3]Mahmut Aydın, İsa Tanrı mı İnsan mı ?, Dinler Arası Diyalog Bağlamında İsa-Mesih'in Konumu Sorunu, İz Yayıncılık, p.118, John Hick, The Rainbow of Faiths, p. 95-99
[4]Casey, From Jewish Prophet to Gentile God, p. 47
[5]John Hick, The Myth of God Incarnate, avant-propos
[6]John Hick, The Metaphor of God Incarnate : Christology in a Pluralistic Age (Westminster : John Knox Press, 1993), p. 2
[7]Idem, p. 27
[8]"Son of God". The Catholic Encyclopedia, copyright © 1913 par the Encyclopedia Press, Inc. Version électronique du droit d'auteur © 1996 par New Advent, Inc. http://www.newadvent.org/cathen/14142b.htm
[9]Mahmut Aydin, Isa Tanri mi Insan mi ?, p. 123 ; Hick, Jesus and the World Religions, p. 175
[10]Mahmut Aydin, Isa Tanri mi Insan mi ?, p. 123 ; Hick, Jesus and the World Religions, p. 176
[11]Casey, From Jewish Prophet to Gentile God, p. 46
[12]Idem, p. 52
[13]Mahmut Aydın, Yahudi Bir Peygamberden Gentile Tanrıya : İsa'nın Tanrısallaştırılma Süreci, İslamiyat III (2000), N° 4, p. 68
[14]E. P. Sanders, The Historical Figure of Jesus, p. 243
[15]Idem, p.244-45
[16]William C. Varner, "Jesus the Son of God," http://www.foigm.org/IMG/sonofgod.htm
[17]Anthony Buzzard, "Who is Jesus ? Do the creeds tell us the truth about him ?" http://www.mindspring.com/~anthonybuzzard/jesus.htm
[18]Abdullah Sahin, Islamiyat Dergisi, 15 Août 2003 (interview avec John Hick), http://www.islamiyatdergisi.com/b0704.asp
[19]Archiprêtre Zachariah Butrus, "God is one in the Holy Trinity," http://www.the-good-way.com/eng/article/a06.htm#3.2
[20]Kuran-ı Kerim Tefsiri, Elmalılı Muhammed Hamdi Yazır, http://www.kuranikerim.com/telmalili/araf.htm
[21]Encyclopedia Britannica, "Logos" (Ultimate Reference Suite DVD : 2004)
[22]Idem
[23]Carlos Madrigal, Üç Tanrı mı Tek Tanrı mı ? Tevhit'te Teslis, Bütün Dünya Kitaplığı, 2002, p. 29-31
[24]Mahmut Aydin, Yahudi Bir Peygamberden, Islamiyat III (2000), N°4, p. 67 ; John Marsh, Jesus in his Lifetime (Sidgwick and Jackson Published), p. 44-46
[25]E. P. Sanders, The Historical Figure of Jesus, p. 245
[26]Paul F. Knitter, No Other Name ? A Critical Survey of Christian Attitudes Toward the World Religions, American Society of Missiology Series, no. 7 (New York : Orbis Books, 2003), p.185
[27]E. P. Sanders, The Historical Figure of Jesus, p. 58
[28]Paul F. Knitter, No Other Name?, p. 184
[29]E. P. Sanders, "Jesus in Historical Context," http://theologytoday.ptsem.edu/oct1993/v50-3-article8.htm
[30]E. P. Sanders, The Historical Figure of Jesus, p. 161
[31]Paula Fredriksen, From Jesus to Christ, The Origins of the New Testament, Images of Jesus, p. 18
[32]Paul R. Eddy, "Was Early Christianity Corrupted by 'Hellenism'?," http://www.xmark.com/focus/Pages/hellenism.html
[33]William C. Varner, "Jesus the Son of God." http://www.foigm.org/IMG/sonofgod.htm
[34]Idem