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HARUN YAHYA
Il faut toujours tendre la main – Crise des réfugiés syriens
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Il faut toujours tendre la main – Crise des réfugiés syriens

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La guerre civile syrienne a ravagé tout le pays pendant les sept dernières années. Vu l’ampleur des dégâts, il est difficile d’imaginer que c’était auparavant un beau pays. Avant la guerre, la Syrie comptait 23 millions d’habitants, la moitié de cette population s’est déplacée, avec 5 millions vivant en dehors du pays en tant que réfugiés et 6 autres millions s’étant déplacés à l’intérieur même du pays. De plus, il y a eu plus de 500.000 morts et énormément de blessés et de personnes handicapées. La Syrie est aujourd’hui un pays complétement en ruine, offrant un paysage de destruction totale qui ne ressemble en rien à son état d’antan.

Quand des civils désespérés ont commencé à fuir pour sauver leur vie, les voisins de la Syrie que sont la Turquie, le Liban, la Jordanie et l’Irak, ont généreusement ouvert leur porte malgré leurs difficultés économiques. Aujourd’hui, il y a près de 3,5 millions de Syriens qui vivent en Turquie, ceci représente la plus grande tranche de population syrienne vivant en dehors de la Syrie. Ceci était une grande entreprise pour la Turquie et elle ne s’est pas déroulée sans présenter certaines difficultés mais les résultats étaient remarquables. Les camps de réfugiés de premier ordre en Turquie, qui ont été encensés par des leaders comme Donald Tusk, le président de l’Union européenne, hébergent plus de 250.000 réfugiés, offrant des logements gratuits, de la nourriture, une éducation ainsi que des services de santé. Cependant, la plupart des Syriens préfèrent vivre dans les villes en Turquie et il y a eu certaines difficultés en rapport avec cela. Tandis que certains réfugiés ont les moyens de se louer une maison, d’autres réfugiés n’ont pas d’autres moyens que de dormir dans la rue. Malgré ces problèmes, les évolutions positives compensent de beaucoup ces aspects négatifs et la détermination de la Turquie pour aider les réfugiés assure leur intégration dans la société turque notamment avec le gouvernement qui a déjà accordé la nationalité turque à 12.000 Syriens.

De plus, les Syriens vivant en dehors des camps sont autorisés à recevoir des soins médicaux gratuits dans les hôpitaux d’état une fois qu’ils ont fini leur processus d’inscription. En plus de cela, leur statut de protection temporaire les empêche d’être déportés. Selon le ministre de l'éducation nationale turc, près de 600.000 enfants syriens ont été placé dans des écoles turques et sont en train d’étudier avec leurs amis turcs. Le Président Erdogan a récemment annoncé la construction de nouvelles habitations pour les syriens, de cette manière, ils ne seront plus obligés de dormir dans des tentes ou dans des camps. Pour traiter ces projets, la Turquie a déjà déboursé près de 30 milliards de dollar.

Malheureusement, ça ne s’est pas déroulé sans écueil et au grand embarras de la majorité des Turcs, cette générosité s’est vue être la cause de la colère de certaines personnes. Même s’ils ne sont qu’une minorité, certains Turcs ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis des privilèges dont bénéficient les Syriens. Certains milieux ont même essayé de faire de la désinformation avec des accusations sulfureuses visant à faire monter les Turcs contre les Syriens. Cependant, leurs efforts n’ont abouti à rien et la police turque a réussi à déjouer leurs plans criminels. Bien sûr, il y a eu des cas où des réfugiés syriens ont commis des crimes mais les gens ont eu assez de sens commun pour ne pas blâmer tout une communauté à cause des crimes de quelques-uns. Après tout, seul le coupable est responsable de son propre crime. Il y a des criminels dans toutes les sociétés, toutes les prisons sont remplies de criminels de différentes nationalités. En d’autres termes, oui, il y a eu des problèmes mais nous les surmonterons.

Aujourd’hui, les Turcs vivent tranquillement avec leurs hôtes syriens et ont compris que les Syriens étaient leurs amis dans le besoin. Bien entendu, notre religion et notre histoire commune ainsi que les diverses similarités dans notre culture et dans nos traditions facilitent cette coexistence. Par conséquent, beaucoup de Syriens ont pu se construire une nouvelle vie ici. Par exemple, Mazen Almalum (37) a ouvert une boulangerie dans la ville d’Izmir et vend les fameux desserts de Damas à ses clients turcs. Necip Dadan (22) étudie l’architecture et fait partie des 15.000 de ses compagnons syriens qui étudient aussi dans des universités turques. Hene Ibo, auparavant instituteur en Syrie, exerce maintenant son métier dans une école turque à Fatih. Ce ne sont là que quelques exemples parmi des milliers d’autres histoires d’intégration réussie.

Tandis que certains Syriens attendent la fin de la guerre pour pouvoir retourner chez eux, d’autres ont exprimé leur désir de rester en Turquie ; quant à la Turquie, elle leur laissera le choix. L’opération en cours dans la ville d’Afrine en Syrie est important à cet égard. La Turquie a des problèmes liés au terrorisme dans la frontière syrienne à cause des groupes terroristes que sont le PKK, le PYD et le YPG attaquant la Turquie et tuant des civils et des soldats tout en utilisant Afrine comme une base. Pour mettre fin à ce problème, l’armée turque a commencé une campagne militaire visant à nettoyer la zone de tous les terroristes. Avant le commencement de cette opération, le président Erdogan a précisé que l’un des objectifs était de créer une région sécurisée en Syrie pour faciliter le retour des Syriens dans leur pays s’ils le voulaient. Par conséquent, après que l’armée turque a débarrassé les villes et les villages des terroristes et a sécurisé la zone, les syriens en Turquie pouvaient retourner vivre là-bas s’ils le désiraient.

Il faut souligner le fait que le Liban, la Jordanie et l’Irak sont aussi des pays pauvres mais ils n’ont pas été avares et n’ont pas refusé d’offrir leur aide à ces gens quand ils en avaient le plus besoin.

En Turquie, nous savons que nos hôtes viendront avec leur bénédiction et nous en avons été témoins. Malgré les répercussions financières causées par l’hébergement de 3,5 millions de personnes, la Turquie est plus forte aujourd’hui. Contrairement aux prévisions, l’économie turque n’a pas chuté, il n’y a pas eu de fracture sociale causée par une colère générale, il n’y a pas eu de division entre les Syriens et les Turcs. Tout au contraire, tout va beaucoup mieux maintenant. Pour citer un fait, l’économie turque a enregistré un record, une grande croissance économique d’un taux de 11,1% dans le troisième trimestre de 2017 et est ainsi devenu le pays du G-20 à avoir eu la croissance la plus rapide. Ceci est une information importante à propos de la force économique turque, particulièrement après le coup d’état raté de 2016.

La Turquie a proposé son aide aux syriens tout en étant totalement conscient des conséquences possibles qui en découleraient. Il était tout à fait probable pour la Turquie de voir son économie prendre un gros coup mais elle a quand même accepté cette possibilité. Cependant, la Turquie n’a pas souffert. En fait, ce que la Turquie a fait nous montre qu’aider les autres au détriment de ses propres intérêts ne mène pas forcément vers des résultats négatifs. Aider des personnes dans le besoin, même si cela entre en conflit avec vos propres intérêts, est toujours une bonne idée.

Article d'Adnan Oktar, publié le 8 mars 2018 sur WTX News (Angleterre)

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