• Les experts ont fréquemment souligné que la reprise de la crise économique qui a éclaté en Europe en 2008 et qui a fait des ravages dans de nombreux pays du monde ne serait pas rapide, ni facile. Une succession de rapports au cours des dernières années a confirmé ces prédictions. Le point commun de ces rapports est que la crise en Europe n'est pas encore terminée. L'agence de notation internationale S & P, qui a publié un récent rapport intitulé “La crise de la zone euro n'est pas encore terminée” un an après son rapport 2013 intitulé “La crise de la zone euro n'est pas terminée”, fait partie de ceux qui partagent ce point de vue.
Selon cette agence, bien que la pire période de la crise en Europe soit passée, elle n’est pas encore terminée mais elle a en fait pris un nouvel élan.
• En plus d'une économie sérieusement endommagée qui fait encore face au danger de l'effondrement, ce qui est le plus effrayant, c'est l'appauvrissement croissant des populations d'Europe. Les Européens ne sont pas heureux : Les dernières années peuvent être résumées par l'augmentation du mécontentement populaire avec des mesures d'austérité et des manifestations de rue impliquant des millions de personnes en raison du chômage. Quelque 120 millions de personnes, soit 24% de la population totale, vivant dans les frontières de l'UE sont au seuil de la pauvreté. Les gens qui ont perdu leur emploi ou ont subi des baisses de salaire sont incapables de payer leurs dettes. Beaucoup de gens ont peur de perdre leurs maisons en Grèce, particulièrement touchée par la crise. Les dettes qui ne peuvent pas être remboursées en Italie, en Espagne et au Portugal sont au total, des centaines de milliards d'euros. Le resserrement du crédit a affecté tous les membres des classes moyennes. Aucune solution n'a été trouvée au problème du chômage, notamment en Grèce, au Portugal et en Espagne. Il y a eu une augmentation rapide du nombre de suicides en Espagne en raison de l'incapacité des gens à payer leurs hypothèques. L'économie devrait même s'aggraver l'année prochaine en Allemagne, l'économie la plus puissante de l’UE. Selon un sondage d'opinion, un Allemand sur trois pense que la crise pourrait bien éclater dans le pays à tout moment. En bref, l'UE a beaucoup de problèmes en attente de solution.
• Mais comment l'UE a pu en arriver là? Examinons la source du problème en nous rappelant rapidement son histoire. L'idée d'une Europe unie était juste un rêve de paix pour les Européens qui avaient combattu pendant des décennies et subi un nombre considérable de décès. Au début des années 1950, plusieurs dirigeants et penseurs européens ont souhaité faire de ce rêve une réalité. A leurs yeux, la seule voie vers la paix passait par un marché commun. La Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) a été fondée en premier lieu; elle a été suivie à son tour par la Communauté économique européenne, la Communauté européenne de l'énergie atomique, la Communauté européenne, l'Union douanière et de l'Union européenne. Avec la mondialisation, il a été admis que ce n’était pas assez pour être une puissance économique et ils se sont aussi décidés sur l'intégration politique. L’Union a été élargie au Sud et le nombre de membres a augmenté. Avec l’adoption d’une monnaie commune en Europe en 2002, une autre vague d'expansion a eu lieu. Le nombre de pays membres a finalement atteint les 28 avec l'adhésion de la Croatie.
"Le charbon et l'acier" représentait un moyen d’atteindre la paix souhaitée avec la fondation de la CECA. Il a été dit que la raison de cela reposait dans l’espoir que l’unification des industries du charbon et de l’acier de la France et de l’Allemagne, qui se sont combattus pendant des siècles, permettrait d’éviter des désaccords qui pourraient survenir sur ces matières premières, ce qui rendrait impossible l’entrée en guerre de ces deux pays. Pourtant, il était clair que la structure d'une Europe unie a été construite sur des bases peu solides dès le début. Les moyens de parvenir à la paix auraient dû être l'amour pur. Comme avec le reste du monde, l'amour, l'amitié et la fraternité étaient et sont l’un des plus grands besoins de l'Europe à l'époque et aujourd'hui. Bien que les experts considèrent généralement les problèmes dans l'UE d'un point de vue économique, le problème sous-jacent est que l’UE n'est pas construite sur l'amour et la fraternité, mais qu’est une union économique et politique fondée sur des bases économiques. Pourtant, l'union signifie l’amitié, la fraternité et l'unité, et tout partager ensemble. Cela signifie la solidarité et l’abnégation. S’il y a une unité quelque part, il y aura aussi l'amour, la paix et la prospérité. Les moyens de base de l'union sont l'amour, qu’on appelle aussi la dévotion, l'acceptation de l'autre et ne pas se considérer comme meilleur que d'autres, mais comme leur égal. Les gens vont inévitablement être malheureux dans un système impitoyable construit autour d'une pensée matérialiste et sur l'intérêt personnel. L'entraide cessera et cela débouchera évidemment sur un climat d'insécurité terrible. Il ne peut être question d'unité, de santé et d'ordre dans un tel lieu. Si l'UE était une union construite sur l'amour et l'amitié, elle n'aurait pas considéré les pays économiquement moins développés comme des maillons faibles, mais comme des frères ayant besoin d’être aidés et sauvés. Si les membres de l'union étaient entre eux liés par l'amour et la ferveur dans toutes les circonstances, une telle union n'aurait jamais été affaiblie ou n’aurait pas subi une perte de stabilité. C’est seulement dans ce cas qu’elle aurait pu éviter l'effondrement matériel et psychologique et aurait pu en effet connaître une croissance encore plus forte. Le moyen de sortir des graves difficultés rencontrées par l'UE est d'adopter cet objectif en tant que question d'urgence; de cesser d'être une union d'intérêt et de s'efforcer avec un effort sincère pour devenir une union d'amour, d'amitié et de fraternité.
Article d’Adnan Oktar sur Blitz & MBC: