Dans un précédent chapitre, nous avons énuméré quelques-unes des merveilleuses caractéristiques de l'abeille. Nous avons vu comment la colonie d'abeilles construit cet étonnant édifice qu'est la ruche, nécessitant une planification aussi subtile que complexe, ainsi que les taches que les abeilles accomplissent de façon automatique, et qui seraient difficilement réalisables par l'homme.
Comme il a également été précisé, les abeilles réalisent cet extraordinaire travail non pas parce qu'elles sont plus intelligentes que l'homme, mais plutôt parce qu'il leur a été "inspiré" d'agir ainsi. Sinon, il aurait été impossible pour des milliers d'animaux inconscients d'accomplir des opérations aussi difficiles, et qui requièrent une supervision centralisée.
Cependant, les abeilles ne sont pas les seuls animaux à avoir été dotés de grands talents d'architectes. Dans les pages suivantes, nous allons découvrir d'autres représentants du règne animal, qui réalisent des ouvrages aussi complexes que ceux des abeilles et qui, comme elles, ne font qu'utiliser un savoir leur ayant été "inspiré" et des qualités innées.
L'exemple des castors vient tout d'abord à l'esprit. Ces animaux construisent leurs abris au bord des eaux (lacs, étangs, rivières profondes), et de façon à ce que des courants ne viennent pas détruire ces huttes; pour cela, ils édifient des barrages artificiels là où se trouve le courant, afin de bloquer celui-ci, pour ensuite se consacrer à la construction de leur abri en eaux calmes.
Le castor possède beaucoup de traits spécifiques qui l'aident à remplir sa tâche de bâtisseur. Sa première spécificité, ce sont ses dents. Il construit des barrages à partir de branches qu'il a rongées et coupées. Naturellement, ses dents sont amenées à s'user fréquemment, même à se briser. S'il n'avait pas été spécialement doté d'un système ad hoc, il perdrait rapidement ses dents et mourrait de faim. Pourtant, comme nous l'avons mentionné, le problème de cet animal a été réglé dès les origines. Ses quatre dents de devant, qui lui servent à grignoter les troncs d'arbre, continuent de pousser tout au long de sa vie. Comment cette caractéristique si particulière a-t-elle été acquise? Le castor a-t-il décidé de faire pousser ses dents après avoir subi plusieurs accidents à ce niveau? Les dents du castor ayant construit le premier barrage se sont-elles soudain mises à pousser? Apparemment, l'animal a été créé en possession de cette qualité. On s'aperçoit encore davantage qu'il s'agit là d'une création spéciale lorsqu'on considère que les dents arrière, elles, gardent une taille constante. Si toutes les dents de l'animal poussaient sans discontinuer, sa mâchoire se trouverait brisée par les dents arrière, rendant la bouche inutilisable. En plus des dents, beaucoup d'autres organes du castor ont été créés en accord avec son mode de vie. Ainsi possède-t-il des filtres transparents qui évitent à ses yeux d'être abîmés tandis qu'il travaille sous l'eau, des valves spéciales pour empêcher l'eau de pénétrer dans ses narines et dans ses oreilles, de larges pattes arrière palmées lui permettant de se mouvoir comme un poisson sous l'eau, et une large queue plate, très dure, qui lui sert pour élaborer le mortier parachevant ses barrages. Le castor possède ces traits distinctifs depuis sa création. |
Ainsi, ils commencent par pousser de grosses branches sur le fond de la rivière. Puis ils empilent des branches plus fines sur ces grosses branches. L'eau courante est pourtant susceptible d'emporter leur amas de branches, tant que le barrage n'est pas solidement ancré au fond du cours d'eau; aussi, afin d'empêcher cette destruction inéluctable, font précéder leur travail d'empilement par un travail d'enfoncement de pieux dans le fond de la rivière, pieux qu'ils obtiennent en abattant des troncs d'arbre qu'ils taillent ensuite, cet abattage et cette taille étant réalisés grâce à leur dentition puissante. Ces piliers vont servir de contrefort au barrage. Les castors fixent ces piliers en les bloquant par des pierres. Finalement, après avoir empilé les branches, ils consolideront leur ouvrage à l'aide d'un mortier spécial fait d'argile et de feuilles mortes. Ce mortier est résistant à l'eau et par ailleurs il entrave l'effet corrosif de l'eau.
Le barrage ainsi édifié bloque l'eau selon un angle égal à 45° exactement. Ce qui montre que les castors ne construisent pas leurs barrages de façon anarchique, en plaçant les branches ici ou là, mais au contraire d'une manière soigneusement planifiée. Rappelons ici que toutes les installations hydroélectriques modernes sont construites selon cette même valeur d'angle. De plus, les castors ne commettent pas l'erreur de bloquer complètement l'écoulement de l'eau; en fait, ils édifient les barrages afin de réguler le niveau de l'eau à la valeur désirée, et pour cela ils aménagent des canaux pour que l'excédent d'eau puisse s'écouler.
Les termites possèdent d'indiscutables talents d'architecte au sein du règne animal. Ils ressemblent beaucoup aux fourmis, vivent à l'intérieur d'abris imposants, les termitières, qu'elles édifient à partir de terre. Ces repaires s'élèvent en hauteur, parfois jusqu'à atteindre 6 mètres, et leur largeur peut atteindre les 12 mètres. Ce qui est le plus stupéfiant, c'est que ces insectes sont aveugles.
Le matériau de construction de la termitière est un mortier dur et résistant que les "ouvriers" élaborent en mélangeant leur salive avec de la terre. L'aspect le plus extraordinaire de l'art bâtisseur des termites est l'aération continue de la termitière combinée à un maintien à des niveaux constants de la chaleur et de l'humidité internes. Les parois dures et épaisses des "tours" isolent l'intérieur de la termitière de la chaleur extérieure. Pour assurer la circulation de l'air, les termites aménagent des corridors spéciaux tout au long de la face intérieure des parois de la termitière. Par ailleurs, des pores filtrent l'air continûment.
Les "habitants" d'une termitière de taille moyenne ont besoin d'environ 1.500 litres d'air chaque jour. Si cet air entrait directement dans la termitière, la température interne s'élèverait jusqu'à un seuil dangereux pour les termites. Pour empêcher cela, les termites ont pris des précautions, comme s'ils étaient conscients de ce qui aurait pu leur arriver plus tard.
Ainsi, ils créent des cellules humides sous la termitière pour servir de protection contre une chaleur excessive. Certaines espèces vivant au Sahara creusent un canal d'irrigation à 40 mètres sous terre, et ceci permet à l'humidité d'atteindre la termitière par évaporation. Les parois épaisses maintiennent, elles, l'humidité intérieure.
Le contrôle de la température s'effectue également de façon très intelligente. L'air extérieur qui est entré dans la termitière va circuler le long des corridors évoqués plus haut, entrer dans les cellules humides et atteindre une sorte de cheminée au sommet de la tour; là, l'air se réchauffe au contact du corps des insectes et il s'élève. Ainsi s'établit un système de circulation d'air permanente, qui est continuellement inspecté par les ouvriers de la colonie, et qui repose sur des principes physiques simples.
A l'extérieur de la termitière un toit, qui est pentu pour assurer une protection contre les inondations, ainsi que des gouttières frappent les regards.
Comment ces êtres vivants minuscules, dont le cerveau occupe un volume inférieur à un millimètre cube, et qui sont aveugles, peuvent-ils édifier des constructions aussi imposantes?
Les réalisations des termites sont l'expression d'un travail collectif et coordonné. Affirmer que "ces insectes creusent indépendamment des galeries chacun de leur côté et que l'ensemble parvient par d'heureuses coïncidences à être harmonieux" est un pur non-sens. A ce point de l'exposé nous devons cependant nous demander: comment ces animaux parviennent-ils à œuvrer ainsi en harmonie pour aboutir à un résultat aussi complexe? Nous savons tous que lorsqu'une construction est élevée par des hommes, il faut au préalable qu'un plan ait été dressé par un architecte, puis que des copies des plans soient distribuées entre les ouvriers et ensuite seulement le projet pourra être réalisé sur un site bien précis. Comment les termites, qui ne disposent pas de telles instances de planification et de concertation, et qui ne disposent pas du sens de la vue, peuvent-elles atteindre un tel objectif final?
Bien qu'étant de taille très modeste (quelques centimètres), les termites sont capables d'ériger des tours hautes de plusieurs mètres sans recourir à un seul outil. Cet admirable abri protège parfaitement la colonie de termites qui y réside, forte de plus d'un million d'habitants, contre leurs ennemis et contre des conditions de vie défavorables à l'extérieur. |
Une expérience menée à ce sujet va nous aider à trouver la réponse à cette question.
Dans un premier temps, une termitière qui était en cours de construction a été divisée en deux parties. Tout au long de la construction, on a empêché les deux groupes de termites d'entrer en contact l'un avec l'autre. Le résultat a été surprenant; car l'aboutissement final ne fut deux tours séparées, mais deux compartiments d'une même termitière. Et lorsque ces deux parties se trouvèrent juxtaposées, on a pu observer qu'il y avait une parfaite correspondance mutuelle entre les corridors et galeries creusées "indépendamment" de part et d'autre.
Comment expliquer une telle issue? Premièrement, il est évident que les connaissances relatives à l'édification de la termitière sont réparties entre les termites, et que chaque termite ne peut connaître qu'une partie du processus global. Nous en concluons donc que c'est la communauté dans son ensemble qui est seule capable de construire une termitière. C'est pourquoi nous pouvons parler ici d'un savoir transcendant, réparti entre les individus d'une même espèce. Et il existe d'autres exemples de cette réalité; ainsi les sauterelles, lorsqu'elles volent au sein d'une grande formation, suivent-elles la même direction. Et si nous prélevons alors une sauterelle et que nous la plaçons dans une boîte, elle perd immédiatement son sens de l'orientation et, prise de panique, elle se mettra à voler dans toutes les directions. Si nous plaçons ensuite la boîte parmi les autres sauterelles en vol, la sauterelle "prisonnière" trouvera la bonne direction et commencera à voler dans la direction suivie par le groupe!
1. Cheminée centrale | 5. Chambre de la reine |
En résumé, l'information concernant l'organisation collective et le travail incombant à chaque individu n'est révélée qu'au niveau communautaire. Elle n'existe pas au niveau d'un seul individu. En d'autres termes, les constructions collectives des colonies de termites ou d'abeilles se déroulent sans que leurs membres aient conscience de ce qu'ils font chacun à leur niveau individuel. Une sagesse supérieure les contrôle et les dirige pour obtenir un parfait édifice, fruit du travail collectif.
Nous avons cité dans un précédent chapitre un verset spécifiant que Allah a "inspiré" aux abeilles la production du miel. C'est également le cas pour les termites et d'autres espèce animales.
Nous pouvons conclure que ces talents de génie furent "enseignés" aux animaux et qu'ils sont ainsi programmés pour accomplir ces travaux. Les hommes ne parviennent à réussir leurs grandes œuvres architecturales qu'après de longues années d'études et grâce à de nombreuses technologies avancées. Or les espèces animales en question ne possédant ni la sagesse ni la conscience de l'homme, elles ont donc été créées spécifiquement pour réaliser certaines tâches, constituant de la sorte des témoignages de la Science infinie et de la Puissance absolue de leur Créateur.
Seul Allah est digne de louanges et d'admiration pour ces merveilles d'architecture, et non les créatures les ayant menées à bon terme, car c'est Lui Qui les a créées dotées des talents nécessaires.
L'AGRICULTURE DANS LA TOURCertains termites cultivent les champignons dans des "jardins" qu'ils aménagent au sein de leurs tours. Cependant, de la chaleur se dégage de ces champignons, du fait même des réactions se produisant lors de leur croissance, ce qui pourrait perturber l'équilibre thermique régulé par les termites. Ces derniers doivent donc faire face à cet inconvénient, et pour cela ils emploient des méthodes intéressantes afin de se débarrasser d'une part de la chaleur qu'eux-mêmes exhalent, et d'autre part de celle dégagée par le métabolisme des champignons; ainsi la cheminée centrale de la termitière permet-elle d'évacuer à l'extérieur tout l'excédent de chaleur. Par ailleurs, l'air circule et se répand dans des cheminées auxiliaires en empruntant de petites galeries situées à proximité des parois de la tour. C'est là que l'oxygène entre et que le gaz carbonique dégagé par les termites et les champignons est évacué. La termitière fonctionne donc comme un énorme poumon pour toute la colonie. Et l'air chaud se refroidit au fur et à mesure qu'il circule le long du vaste réseau de corridors aménagé à cet effet. Par conséquent, un courant d'air frais et riche en oxygène s'écoule à une vitesse de 12 cm par minute, et ainsi la température interne de la termitière demeure-t-elle constamment à environ 30°C. Une vue de la culture des constamment à environ 30°C. champignons par les termites. |
Les fourmis tisserandes vivent dans les forêts tropicales pluvieuses d'Afrique. Contrairement aux autres fourmis qui construisent leur repaire sous terre, ces fourmis-là aménagent leurs abris à l'aide de feuilles au sommet des arbres.
Pour commencer, les fourmis se répandent sur les arbres sur lesquels elles projettent de s'installer (voir ci-contre à gauche). Après avoir déterminé un emplacement pour y édifier leur repaire, elles se mettent immédiatement au travail. Elles plient depuis leurs bords les feuilles qu'elles utiliseront. Afin de lier ensemble ces feuilles, elles fabriquent des sortes de ponts suspendus en s'accrochant les unes aux autres et en se fixant aux feuilles à l'extrémité de chacune (voir ci-contre à droite et cidessous). La fourmi en tête de la chaîne tient la feuille par son extrémité et la passe à la seconde fourmi, et le processus continue ainsi jusqu'à ce que l'extrémité de la première feuille ait été transmise à la dernière fourmi de la chaîne, et alors les deux feuilles se chevaucheront. | |||
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UNE LARVE PEUT-ELLE FAIRE OFFICE DE MACHINE ACOUDRE?Tandis que quelques fourmis maintiennent les extrémités des feuilles grâce à leurs pieds et leurs bouches, les autres amènent sur place depuis la "couveuse" des larves en cours de développement. Les larves vont agir comme la navette d'une machine à coudre: leur glandes sécrétrices se mettent à produire du fil de soie et les fourmis adultes font effectuer aux larves des mouvements de va-et-vient semblables aux mouvements d'aiguilles, jusqu'à ce que les feuilles se trouvent solidement fixées l'une à l'autre. (voir ci-dessous ? | |||
Construit en vue d'une agression extérieure, le repaire est parfois si volumineux qu'il s'étend à travers trois arbres. Il est conçu pour pouvoir faire face à toutes sortes de situations, et comporte de nombreuses "pièces": depuis les chambres privées des enfants jusqu'aux "tours de garde". |