Se vanter pour ses actes ou s'attribuer le mérite de ce que l'on n'a pas fait est un comportement commun à beaucoup de membres de la société. Cependant, le fait est que c'est blâmable aux yeux d'Allah :
Ne pense point que ceux-là qui exultent de ce qu'ils ont fait, et qui aiment qu'on les loue pour ce qu'ils n'ont pas fait, ne pensent point donc, qu'ils trouvent une échappatoire au châtiment. Pour eux, il y aura un châtiment douloureux! (Sourate Al’Imran, 188)
Des attitudes perverses, comme le fait d’éprouver de la fierté pour un accomplissement qui a été réalisé en vérité par la volonté d'Allah conduisent à un tel comportement, alors que toutes les fois qu'un acte est accompli, c'est Allah, le Tout-puissant, Qui l'a voulu et l'a réalisé. Aucun individu n'a quelque puissance indépendante que ce soit par ses propres moyens. Tout se produit par la permission et la volonté d'Allah. En conséquence, ce genre de vanité indique l'incapacité d'une personne d’apprécier Allah à Sa juste valeur, et puis, cela signifie aussi se considérer l'égal d'Allah (Allah est clairement au-delà de cela). Dans le Coran, attribuer des associés à Allah est le plus grand péché imaginable et, à moins que l'on ne s'en repentisse, il ne sera pas pardonné.
Afin de se mettre en avant ou d'atteindre une position supérieure, certains utilisent de mauvaises méthodes telles que ridiculiser et humilier les autres, ou les insulter avec des surnoms dégradants. Allah interdit de tels comportements qui sont le fruit d’une mentalité ignorante :
O vous qui avez cru ! Qu'un groupe ne se raille pas d'un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu'eux. Et que des femmes ne se raillent pas d'autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu'elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets (injurieux). Quel vilain mot que "perversion" lorsqu'on a déjà la foi. Et quiconque ne se repent pas... Ceux-là sont les injustes. (Sourate al-Hujurat, 11)
Conformément à cette recommandation, les croyants se respectent les uns les autres comme des personnes bénéficiant des enseignements d'Allah. Allah reflète plusieurs de Ses sublimes attributs dans un croyant sincère, et c'est quelqu'un qu'Allah félicite dans le Coran et à qui Il accorde des bénédictions dans l'au-delà. Les croyants devraient se rendre compte des attributs qu'Allah mentionne dans le Coran, et pratiquer ainsi une conduite morale les uns envers les autres.
Allah déprécie les insultes, citons, “quel vilain mot que ‘perversion’ lorsqu'on a déjà la foi” !A moins qu'on ne se repente de ce péché et corrige son comportement, on reste un transgresseur. Rien n’est plus ridicule que d'insulter quelqu'un avec des noms humiliants ou de l'imiter en le mimant. La fin effrayante qui attend ceux qui dédaignent et se moquent des autres montre que tout le monde devrait imiter cela :
Les méfaits qu’ils accomplissaient les atteindront, et ce dont ils se moquaient les cernera de toute part. (Sourate an-Nahl, 34)
Ce verset continue en indiquant que la fin d'une telle personne, prouve clairement que la dérision est quelque chose que les croyants devraient éviter par tous les moyens :
Mais non! Il sera certes, jeté dans la Hutamah .Et qui te dira ce qu'est la Hutamah? Le Feu attisé d'Allah qui monte jusqu'aux coeurs. Il se refermera sur eux, en colonnes (de flammes) étendues. (Sourate an-Humaza, 4-9)
Un croyant doit également faire attention à ne pas déprécier quelqu'un en lui signalant une erreur. Quand on a détecté un défaut chez un autre, il est tout à fait injuste de se croire plus sage ou supérieur. C'est bien possible qu'aux yeux d'Allah, l'autre soit supérieur, alors que la personne qui le rabaisse en fait révèle sa propre impudence en violant une recommandation claire d'Allah. En désobéissant aux commandements du Coran, il est clair qu'une personne moqueuse n'agit pas sagement, au contraire, sa conscience est bornée. Si une telle personne n'abandonne pas son attitude et continue à être dédaigneuse, elle se transformera en individu insatiable comme l'indique un autre verset du Coran.
Dans le Coran, Allah rappelle aux croyants qu’ils doivent être unis et se soutenir mutuellement. Le statut des musulmans sur terre et aux yeux d'Allah n'est pas comme celui des autres communautés. La vie consciencieuse et noble qu'ils mènent les rend valeureux aux yeux d'Allah et ils sont appréciés de Lui. Allah indique que le nombre de ces nobles et respectables serviteurs est faible. Il déclare que la majorité des gens ne croiront pas, et la plupart de ceux qui croiront ne vont pas manifester une vraie foi — c'est-à-dire, sans associer quelque chose à Allah.
Par conséquent, les vrais musulmans constituent toujours la minorité, et même un seul d'entre eux est d'une grande importance pour les autres croyants. Dans le Coran, Allah définit un croyant comme étant le « protecteur » d'un autre croyant.
Par conséquent, Allah recommande aux croyants de tout âge de se soutenir comme des murs solidement construits. Apprécier la valeur d'autres croyants, leur fournir un appui total face aux difficultés, et favoriser l'établissement d'une unité forte font partie des responsabilités des croyants qu'Allah mentionne dans le Coran. Ainsi, les croyants se soutiennent et s'aident en toutes circonstances et utilisent toutes leurs ressources matérielles et spirituelles pour l'avancement des musulmans.
Dans un verset Allah donne un exemple :
Allah aime ceux qui combattent dans Son chemin en rang serré pareil à un édifice renforcé. (Sourate as-Saff, 4)
Outre l'unité spirituelle, les versets font référence à une unité forte non dissociable et visible de l'extérieur. Le Coran ne soutient pas l'idée selon laquelle il faudrait observer et soutenir les autres musulmans à distance. C'est-à-dire que les croyants doivent toujours rester entre eux, pour accomplir les actes de culte, se rendre des services et lutter contre l’incroyance sur tous les fronts intellectuels.
Une unité et une solidarité fortes sont nécessaires pour porter le message d'Allah, protéger les droits et les intérêts des autres musulmans, et pour lutter intellectuellement contre la mentalité des sociétés ignorantes. C'est également la clef pour se conformer correctement aux commandements d'Allah et à gagner Son agrément. Ainsi, les croyants doivent éviter tous les attitudes et comportements qui sont de nature à affaiblir l'unité, la solidarité et la fraternité entre eux. La dispute doit en particulier être évitée, car Allah l'interdit explicitement dans le Coran:
Et obéissez à Allah et à Son messager ; et ne vous disputez pas, sinon vous fléchirez et perdrez votre force. Et soyez endurants, car Allah est avec les endurants. (Sourate al-Anfal, 46)
L'unité des musulmans est un attribut essentiel qui influence leur position contre les incroyants, comme nous l'apprend le verset ci-dessus. La dispute et la contestation est seulement inspirée par Satan et ne mène à aucune vraie solution. Par conséquent, un croyant qui, dans un moment d'égarement, se trouve impliqué dans une querelle, devrait se rappeler ce verset, cesser sur-le-champ et se repentir de son erreur. La conscience que cela déplait à Allah alertera les croyants des circonstances capables de produire des querelles et leur permettra de les éviter. C'est contre l'éthique du Coran que de combattre des croyants et d'affaiblir de ce fait leur courage et leur force tandis que les incroyants et les hypocrites s'unissent pour leur causer du tort.
Dans chaque exemple, c'est Allah par son Messager (pbsl) Qui guide les musulmans dans le droit chemin. Quel que soit le sujet, seule la vérité est acceptable pour Allah. Aucun musulman ne peut avoir un avis ou une façon de penser sur un sujet qui diffère de celui des autres musulmans. Pour cette raison, l'animosité ne doit pas exister entre les vrais croyants ; la discorde et le conflit sont attribués dans le Coran aux incroyants. Le Coran recommande aux croyants de se référer à Allah et à son Messager (pbsl) au sujet des questions sur lesquelles ils sont en désaccord pour les résoudre de la meilleure manière. Pour les croyants, la dispute et la contestation ne sont pas des méthodes légitimes pour résoudre un problème et sont contraires à la conduite coranique.
Dans un autre verset, Allah déclare que satan essaye de semer les graines du conflit parmi les croyants, et que la seule manière de le défaire est de dire du bien :
Et dis à Mes serviteurs d'exprimer les meilleures paroles, car le Diable sème la discorde parmi eux. Le diable est certes, pour l'homme, un ennemi déclaré. (Sourate al-Isra, 53)
O vous qui avez cru ! Evitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché. Et n'espionnez pas, et ne médisez pas les uns des autres. L'un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? (Non !) Vous en aurez horreur. Et craignez Allah. Car Allah est grand accueillant au repentir, très miséricordieux. (Sourate al-Hujurat, 12)
Dans le verset ci-dessus, Allah mentionne trois erreurs qu'un musulman doit strictement éviter : la conjecture, le commérage et la médisance. En effet, ce sont des comportements liés, puisqu'une personne qui parle de façon rancunière ou calomnie quelqu'un nourrit de la suspicion en lui.
Ce qui est commun à ces pratiques c'est qu'elles sont toutes préjudiciables aux croyants, affaiblissent leur solidarité et leur unité et diminuent l'amour, la compassion et la clémence. La description de la calomnie dans le verset précise l'ampleur des dommages que de tels actes peuvent causer, bien que certains les considèrent souvent comme insignifiants. Et dans un autre verset, Allah donne un avertissement sérieux à ceux qui critiquent les autres dans leurs dos. Il est dit :
Malheur à tout calomniateur diffamateur.(Sourate al-Humaza, 1)
Mais non ! Il sera certes, jeté dans la Hutamah. Et qui te dira ce qu’est la Hutamah ? Le Feu attisé d’Allah. (Sourate al-Humaza, 4-6)
De la suite du verset, nous pouvons voir qu'il y a un risque certain de damnation pour ceux qui adoptent ce genre de comportement. Quand cette menace est prise au sérieux, il devient évident que cette moralité n'a pas de place dans le Coran et les croyants doivent y prendre garde.
Satan peut favoriser la suspicion et la médisance (résultant de la fureur, de la jalousie et de l'intolérance) par le raisonnement que mettre en évidence ses sentiments est dans l'intérêt de sa religion. Cependant, Allah a interdit une telle conduite.
La même chose est vraie à propos de la suspicion. La calomnie et l’espionnage sont plus fréquents comparés à la suspicion ou les suppositions négatives, ainsi les croyants qui sont témoins de ces actes ont plus d'occasions d'avertir le fautif. Mais la suspicion est ressentie dans le cœur et ne peut être détectée que par la personne elle-même. Si on n'est pas vigilant contre elle, on peut se voir nourrir de mauvaises pensées. Un croyant est jugé responsable non seulement de ses faits, mais aussi de ses attitudes, sentiments et pensées s'ils ne sont pas contrôlés.
Dans ce livre, nous verrons que les croyants sont également responsables d'autres sentiments tels que le ressentiment, l'envie, la crainte, l'amour et des concepts semblables. Quelles que soient les pensées et les sentiments d'un croyant, il doit rester dans les limites qu'Allah a fixées dans le Coran. Une personne qui contrôle ses sentiments et ses pensées négatives est, sans aucun doute, sur le droit chemin.
Dans le Coran, le contrôle de la colère est décrit comme un comportement exemplaire puisqu'il empêche les réactions dommageables que celle-ci pourrait provoquer.
Ceux qui dépensent dans l'aisance et dans l'adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui - car Allah aime les bienfaisants. (Sourate al’Imran, 134)
Bien que la colère puisse apparaître comme une réaction instantanée à des situations particulières, un croyant devrait se conformer à la description dans ce verset en la contrôlant. Car la colère brouille l'esprit et empêche un raisonnement sensé. Dans ce cas, une personne court le risque de transgresser les limites d'Allah, puisque les jugements émotifs qu'il fait sous l'influence de la colère seront généralement impétueux et incompatibles avec la morale coranique.
Un croyant doit immédiatement essayer de surmonter le ressentiment qu'il peut avoir concernant les sujets personnels, en particulier envers d'autres croyants, et essayer de le remplacer par la compassion et la pitié. Si la colère d'une personne est basée sur des raisons injustes, alors elle n'a aucune raison d'être furieuse en premier lieu. Elle doit accepter son erreur, faire des excuses et rattraper sa mauvaise conduite. Mais même si elle avait raison, elle doit encore contrôler sa colère, et conformément au verset, il vaut mieux pardonner.
Ce qui a été relaté jusqu'ici concerne les situations quotidiennes que les croyants sont susceptibles de rencontrer. En dehors de cela, il y a des personnes qui se fâchent à la moindre provocation. Elles ne saisissent pas réellement certaines questions de base relatives à la foi, telles que le fait d’avoir confiance en Allah ou de reconnaître que toutes les créatures sont sous Son contrôle. Cette faiblesse de la foi se manifeste sous forme de colère. Afin de faire face, elles doivent d'abord revenir à la racine du problème et établir leur foi sur des bases solides.