Ne voient-ils pas que chaque année on les éprouve une ou deux fois? Malgré cela, ils ne se repentent ni ne se souviennent. (Coran, 9: 126)
Dieu fit s'abattre une série de catastrophes sur Pharaon et ses sujets, toujours obstinés dans leur refus. Ce fut d'abord une extrême sécheresse qui frappa l'Égypte. Elle réduisit de manière conséquente les récoltes, ce qui donna lieu à plusieurs années de famine:
Nous avons éprouvé les gens de Pharaon par des années de disette et par une diminution des fruits afin qu'ils se rappellent. (Coran, 7: 130)
Après sa confrontation avec les sorciers, Moïse resta en Égypte pendant plusieurs années afin de communiquer le message de Dieu. Pendant ce laps de temps, Dieu demanda à Moïse de construire des maisons où les croyants allaient pouvoir prier en sécurité.
Nous révélâmes à Moïse et à son frère: "Prenez pour votre peuple des maisons en Égypte, faites de vos maisons un lieu de prière et soyez assidus dans la prière. Et fais la bonne annonce aux croyants." (Coran, 10: 87)
Pendant que Moïse et les croyants effectuaient leurs prières et invoquaient Dieu dans ces maisons, les Égyptiens continuaient à s'enliser dans l'ignorance. Ils jetèrent la responsabilité des calamités sur Moïse et ses disciples:
Quand le bien-être leur vint, ils dirent: "Cela nous est dû"; et si un mal les atteignait, ils voyaient en Moïse et ceux qui étaient avec lui un mauvais augure. En vérité, le sort dépend uniquement de Dieu. Mais la plupart d'entre eux ne savent pas. (Coran, 7: 131)
Malgré l'étendue des fléaux, Pharaon et ses proches n'abandonnèrent pas leurs pratiques polythéistes. Les deux miracles de Moïse (sa main qui apparut blanche et son bâton qui se transforma en serpent) n'eurent aucun effet sur leur zèle à pratiquer la religion superstitieuse de leurs ancêtres. Ils avaient, en réalité, affirmé qu'ils ne croiraient pas en lui, même si Moïse produisait un nouveau miracle:
Ils dirent: "Quel que soit le miracle que tu nous apportes pour nous fasciner, nous ne croirons pas en toi." (Coran, 7: 132)
Afin de leur faire goûter les tourments de la vie ici-bas, Dieu leur infligea une série de calamités semblables à "… des signes explicites…" (Coran, 7: 133) . La première d'entre elles fut la sécheresse qui réduisit notoirement la production des produits agricoles.
Le système agricole égyptien dépendait du Nil. C'est pourquoi les variations des conditions naturelles affectaient peu les récoltes. Lors des saisons les plus chaudes et les plus sèches, le fleuve abondait en eau provenant de l'intérieur de l'Afrique. Or, l'arrogance et la fierté de Pharaon et de son entourage atteignirent des proportions telles que Dieu leur infligea la sécheresse. Cette sécheresse démentit les paroles de Pharaon lorsqu'il dit:
"Ô mon peuple! Le royaume d'Égypte ne m'appartient-il pas ainsi que ces canaux qui coulent à mes pieds? N'observez-vous donc pas?" (Coran, 43: 51)
Cependant, au lieu de revenir sur le droit chemin, les mécréants accusèrent Moïse et les enfants d'Israël d'être la cause de la disette. Ils en étaient persuadés car la religion de leurs ancêtres les prédisposait à ce genre de superstitions. Leurs souffrances ne faisaient que débuter avec la sécheresse. Ils allaient également subir d'autres calamités:
Nous avons alors envoyé sur eux l'inondation, les sauterelles, les poux, les grenouilles et le sang comme signes explicites. Mais ils s'enflèrent d'orgueil et demeurèrent un peuple criminel. (Coran, 7: 133)
Ils persistèrent dans leur égarement, en dépit des fléaux qui s'abattirent sur eux. Ils se doutaient que leur malheur et leur refus de se soumettre à Dieu l'Unique étaient liés. Quand un fléau les touchait, ils imploraient Moïse de les en soulager. Mais Pharaon et ses compagnons ne cherchaient qu'à tromper Moïse:
Quand le châtiment les frappa, ils dirent: "Ô Moïse, invoque pour nous ton Seigneur en vertu de l'engagement qu'Il t'a donné. Si tu éloignes de nous le châtiment, nous croirons certes en toi et laisserons partir avec toi les enfants d'Israël." (Coran, 7: 134-135)
Et Nous avons envoyé sur eux l'inondation, les sauterelles, les poux, les grenouilles et le sang, comme signes explicites…
(Coran, 7: 133)
Notons que leur attitude est similaire à celle de Satan. Satan refusa d'obéir à Dieu alors qu'il reconnaissait Son existence. De la même manière, le peuple de Pharaon repoussa le Messager de Dieu bien qu'il sentît que Dieu, "le Seigneur de Moïse" selon leurs termes, était à l'origine de ces calamités.
Moïse communiqua longtemps la religion de Dieu à sa tribu. En dépit des miracles et des calamités envoyés par Dieu, aucun idolâtre n'abandonna sa religion. Dans le Coran, on peut lire que les efforts prodigués par Moïse pour amener Pharaon vers Dieu furent vains:
Il y a même un signe en Moïse quand Nous l'envoyâmes avec une preuve évidente vers Pharaon. Mais celui-ci se détourna confiant en sa puissance… (Coran, 51: 38-39)
Lassé du refus de Pharaon, Moïse pria son Seigneur d'infliger une punition à cette nation rebelle:
Moïse dit: "Ô notre Seigneur, Tu as accordé à Pharaon et ses notables des parures et des biens dans la vie présente, et voilà, ô notre Seigneur, qu'avec cela ils égarent les gens loin de ton sentier. Ô notre Seigneur, anéantis leurs biens et endurcis leurs cœurs, afin qu'ils ne croient pas, jusqu'à ce qu'ils aient vu le châtiment douloureux." Il dit: "Votre prière est exaucée. Restez tous deux sur le chemin droit, et ne suivez point le sentier de ceux qui ne savent pas." (Coran, 10: 88-89)
Dieu exauça la prière de Moïse. La douloureuse fin réservée à Pharaon et à ses hommes fut à la hauteur de leur attitude arrogante.