Cet insecte feint la mort pour éloiger la fourmi de lui-même
Il convient de se référer à une logique élémentaire pour analyser les preuves de la création des êtres vivants. Nous pouvons expliquer cette logique à partir d’un exemple simple.
Vous marchez sur une terre stérile. Soudainement, vous y trouvez une clef en métal. Imaginez que vous la ramassiez sans savoir à quoi elle peut servir et que vous continuiez à marcher. Vous arrivez alors, à quelques centaines de mètres de là, à une maison vide. Vous essayez la clef dans la serrure de la maison, en pensant qu’elle pourrait fonctionner. Si la clef ouvre la porte de cette maison facilement, à quelle conclusion arriverez-vous logiquement?
C’est simple. Vous concluez que cette clef est bien celle de la porte de cette maison et qu’elle a été conçue pour ouvrir cette serrure spécialement. Il est évident que le même artisan a dû fabriquer la serrure et la clef. L’adéquation parfaite entre ces deux éléments est le fruit d’une conception consciente.
Or, si quelqu’un venait à vous dire: “Vous avez tort. La clef que vous avez trouvée n’aurait aucun rapport avec cette serrure. Le fait que cette clef fonctionne dans la serrure est pure coïncidence”, vous trouverez, bien entendu, cette affirmation illogique. Il existe, en effet, des millions de serrures et de clefs qui ne coïncident pas. Il est impossible que, parmi tant d’éléments différents, deux unités puissent aller de pair par pure coïncidence. Supposer qu’il s’agit d’un pur hasard est d’autant plus absurde que chaque détail sur la clef doit avoir son équivalent dans la serrure. Cela réduit presque à néant les chances que ce soit une coïncidence.
S’il y a trois serrures à cette porte et que vous ne trouvez pas une mais trois clefs allongées côte à côte et que chacune de ces clefs ouvre une serrure, croiriez-vous toujours au hasard? Ne penseriez-vous pas que la personne qui soutiendrait un tel avis aurait des problèmes mentaux, ou qu’elle essaierait de vous tromper ou de vous cacher quelque chose?
Le résultat évident apporté par cet exemple est simple mais très important: si deux pièces indépendantes s’emboîtent parfaitement, cela signifie que tous les détails de ces deux morceaux sont en parfaite harmonie et prouve que le but de leur conception est voulu. La clef va parfaitement dans la serrure parce qu’elle a été faite ainsi volontairement par un artisan habile. Une cassette vidéo entre dans un magnétoscope et s’y intègre parfaitement parce qu’elle a été conçue pour cela.
Au regard de cela, on en arrive à la conclusion suivante: s’il y a entre deux êtres vivants une harmonie qui se caractérise par une parfaite complémentarité des différents organes qu’ils possèdent, nous pouvons dire que c’est la preuve claire d’une création consciente. Puisque cette harmonie indique une conscience qui ne peut pas être expliquée par hasard et que la source de cette conscience ne peut être ces animaux eux-mêmes, il est inévitable que nous reconnaissions l’existence d’un Créateur qui “conçoit” ces animaux.
Revenons au monde des fourmis en utilisant cette logique fondamentale. Dans ce chapitre nous allons parler d’êtres vivants qui vivent en harmonie parfaite avec les fourmis.
Il a été reconnu depuis plus d’un siècle que nombre d’espèces d’insectes vivent aux côtés des fourmis et entretiennent des relations symbiotiques. Beaucoup se comportent en pilleurs. Les autres vivent en dépendance durant toute ou partie de leur vie dans la colonie de fourmis. Ces visiteurs parasites comprennent plusieurs insectes, tels que les scarabées sacrés, les tiques, les mouches ou encore les guêpes.
Quelques-uns de ceux-ci peuvent vivre dans les nids des fourmis et bénéficier de “droits sociaux”. Dans certains cas, les fourmis les tolèrent, bien qu’ils mangent les larves et les œufs de leurs hôtes. Ils sont plus que simplement “admis” dans le nid puisque leurs larves sont nourries et élevées par les fourmis comme les leurs.
Pourquoi, donc, les fourmis autorisent-elles l’agression et comment ces insectes peuvent-ils rester dans ces nids, alors que les fourmis possèdent un système de défense supérieur optimal? Analysons les phases de ce phénomène inexplicable.
Comme nous le savons, il existe un système de communication complexe dans la colonie de fourmis. Grâce à ce système, elles peuvent détecter les membres étrangers à leurs colonies. Cette caractéristique sert de “système de défense social” et pourtant les visiteurs mentionnés ci-dessus réussissent à entrer dans les nids des fourmis grâce à différentes tactiques. Cela montre qu’ils ont décodé la communication et décrypté les signes spécifiques aux fourmis d’une façon ou d’une autre. En d’autres termes, ils ont la capacité de parler la langue des fourmis à l’aide de méthodes mécaniques et chimiques.
Il y a un geste systématique qu’effectue une fourmi lorsqu’elle en rencontre une autre. Elle la touche légèrement avec son antenne et vérifie sa phéromone. Ensuite, après s’être identifiées et s’être ainsi protégées d’éventuelles ennemies, les deux fourmis reprennent leur route.
Les ouvrières font la même chose quand elles rencontrent des insectes qui vivent dans leurs nids. Quelquefois elles se rendent compte que l’autre créature est une étrangère et la jettent hors du nid. Néanmoins, le plus souvent, elles traitent l’autre insecte comme s’il était une fourmi. Cette acceptation a lieu grâce à une imitation chimique opérée par ces insectes.
Il a été catégoriquement admis que les insectes qui accomplissent cette imitation le font par un procédé purement chimique: il est arrivé que les fourmis chassent des insectes physiquement très semblables à elles mais chimiquement différents. Inversement, certains parasites, sans aucune ressemblance avec les fourmis, ont été acceptés comme des membres du nid.44 Il est très difficile d’expliquer comment ces espèces d’insectes apprennent à imiter les caractéristiques chimiques des fourmis. On peut peut-être l’expliquer par ces phéromones qui sont ajoutés intentionnellement à ces insectes. Un insecte ne pourrait pas résoudre une réaction chimique, même s’il vivait des millions d’années. Celui qui a doté l’insecte de telles caractéristiques est Allah, le Créateur de toute chose.
L’insecte appelé scarabée et les fourmis de feu sont capables de vivre ensemble, parce que les hydrocarbures avec lesquels ils sont enduits sont identiques. Il est très étonnant qu’un rapport harmonieux puisse exister entre ces deux êtres vivants, en dépit du fait que les coléoptères attaquent les fourmis. Comment expliquer cette harmonie?
Les coléoptères sont enduits avec une série d’hydrocarbures identiques à celles de leurs hôtes. Ils possèdent aussi un deuxième ensemble de grosses molécules d’hydrocarbures qui les particularisent. Quand ces insectes quittent leurs hôtes, ils délaissent des hydrocarbures qu’ils partagent avec eux tout en retenant leurs propres hydrocarbures lourds. Si, par la suite, ils s’introduisent dans une autre colonie de fourmis de feu, alors ils s’approprient les hydrocarbures de ces nouveaux hôtes.45
Dans un premier temps, quand le scarabée entre dans le nid des fourmis de feu, il compte exclusivement sur sa carapace blindée pour se protéger et feint d’être mort. En quelques jours seulement, il absorbe les hydrocarbures nécessaires à son entière acceptation dans la société des fourmis.46
Comment un insecte de cette espèce peut-il imiter une odeur et la sécréter dans son propre corps? Comment sait-il que la production de cette odeur lui permettra de tromper les fourmis qui l’admettront dans leur nid? Un insecte peut-il accomplir tout ceci de sa propre initiative?
Bien sûr que non. Connaître les caractéristiques physiques et chimiques des fourmis n’est pas à la portée des insectes. Il serait tout à fait absurde de dire qu’ils ont évolué à force de vivre avec les fourmis et ont finalement développé la capacité de reproduire chimiquement leurs odeurs. Aucune mutation ou coïncidence ne peut mener au développement d’une caractéristique si complexe. La seule conclusion possible est l’existence d’un Créateur qui a donné des pouvoirs de reconnaissance et d’imitation à cet insecte. Celui qui rend possible la coexistence harmonieuse des fourmis et des insectes et qui les prévient et les protège contre leur hostilité, c’est Allah, le Créateur des deux espèces animales.
Des mites vivent sur le corps des fourmis guerrières. Une de ces espèces de mites se nourrit du sang prélevé sur le lobe terminal membraneux de la partie postérieure de la fourmi, ou encore des sécrétions grasses présentes sur les corps de leurs hôtes.
Comme nous l’avons expliqué précédemment, les fourmis guerrières accrochent parfois leurs griffes tarsiennes sur les pattes des autres ouvrières pour former des nids temporaires. En laboratoire, il a été observé que quand une ouvrière s’accroche, avec une mite, au nid ou à une autre ouvrière, les pattes postérieures de la mite prennent la place habituelle des griffes tarsiennes de la fourmi. Ces mites, pourvues de solides dispositifs tels que leurs dents sur un dos large, ont été équipées de structures appropriées qui leur permettent de s’adapter aux régions spécifiques des corps de leur hôtes.47
Il est impossible que ces deux créatures se soient rencontrées par pure coïncidence parmi des milliers d’espèces qui vivent dans la nature. La probabilité pour que ces deux espèces, qui dépendent l’une de l’autre pour survivre, se soient rencontrées par hasard et aient décidé de vivre en symbiose en se rendant compte de la complémentarité de leurs corps est nulle. Cette parfaite harmonie n’est qu’une démonstration supplémentaire pour montrer la création parfaite d’Allah. Il n’en reste pas moins que ces petits détails sont trop précieux pour passer inaperçus. Il est possible d’être témoin de milliers ou de millions d’autres détails chaque jour. L’homme peut alors prendre conscience du pouvoir Infini, de la connaissance et l’art inégalé d’Allah.
Sur ces photos, nous voyons six différentes espèces de parasites vivant aux dépens des fourmis guerrières. Ces parasites ont établi divers systèmes de symbioses avec les fourmis. (1) Le parasite en haut se nourrit des fluides émanant du corps de la fourmi sur laquelle il vit. (2) Le deuxième parasite est une sorte de mite qui vit sur l'extrémité de la patte de son hôte. (3) Cette intéressante espèce de parasites trompe les fourmis et se nourrit de leurs larves. (4) Cette espèce passe la plupart de son temps sur les ouvrières. (5) Celui-ci a choisi l'extrémité de la mandibule de la fourmi pour demeure. (6) Cette espèce de parasite s'installe à la racine des antennes de la fourmi. |
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Les corps des fourmis conviennent parfaitement aux parasites. De nombreuses espèces, d’ailleurs, en font leur habitat. La mouche Strongygaster globula mérite une attention toute particulière.
Les larves de cette mouche développent des endoparasites à l’intérieur de l’estomac de la reine fondatrice de la colonie, qui, bien qu’infectée, ne modifie pas son comportement; elle cesse seulement de pondre. Quand la larve du parasite quitte le corps de son hôte, elle passe rapidement au stade de nymphe. Puis elle est pansée, soignée par les fourmis comme un membre de leur propre couvée. Néanmoins, cette attention est abandonnée lors de la phase volante où la mouche se voit alors forcée de quitter le nid. Quant à la reine, elle meurt immédiatement après que les parasites aient quitté le nid.48
C’est un fait exceptionnel que les larves de mouches s’installent dans le corps des fourmis pour y vivre. Il est impossible pour une créature nouvellement née de choisir le corps d’une reine fourmi pour y habiter. Ce ne peut être qu’en vertu d’une connaissance du corps et du mode de vie de la fourmi qu’une mère peut décider d’y déposer ses œufs. Il faut, en effet, rappeler que, dans son propre habitat, des centaines d’espèces vivantes différentes pourraient accueillir ses œufs. La mouche, qui porte une grande attention à ses petits, identifie ce qu’il y a de plus convenable et choisit, pour y vivre, la reine fourmi. Néanmoins, elle ne peut prévoir que ses œufs grandiront ici sous haute protection et que les fourmis prendront réellement soin d’eux. La mouche et la fourmi demeurant des créatures totalement différentes, la mouche ne peut tout savoir sur la fourmi.
Nous pouvons dire que cette décision prise par la mouche n’est pas le résultat d’une “prédiction de l’avenir” par ce petit animal, mais d’une programmation interne ou, en d’autres termes, d’une inspiration. Celui qui place la larve dans la région vivante la plus appropriée est Allah qui exerce une totale souveraineté sur la mouche et la fourmi et Il possède une connaissance infinie d’eux, puisqu’Il est le Créateur, Possesseur et Souverain de toutes existences vivantes.
En 1979, le grand papillon bleu a disparu des derniers sites d’élevage en Angleterre. Pendant longtemps, les chercheurs qui l’ont étudié n’ont pas été capables d’expliquer sa disparition alors qu’il vivait dans un environnement idéal (prairie rugueuse), avec beaucoup de plantes de thym sauvages sur lesquelles il pondait ses œufs. Il demeurait un secret dans l’étonnant cycle de vie de ce papillon.
Une fois écloses, les chenilles se nourrissent de thym pendant environ trois semaines. Elles tombent ensuite par terre et déversent un liquide qui attire les fourmis rouges. Quand l’une d’elles apparaît, la chenille se cabre et gonfle la peau derrière sa tête. La fourmi, qui la prend pour une de ses propres larves, l’attrape puis l’emmène jusqu’à son nid, où elle séjourne pendant presque une année. Elle est nourrie comme une larve de fourmi et passe l’hiver en hibernation. Au printemps, elle forme un cocon de soie. Pendant ce temps, à l’intérieur du cocon, la chenille devient progressivement un papillon adulte, jusqu’à quitter définitivement le nid au solstice d’été.
1- Sur la photo de gauche, on voit le papillon bleu après qu'il a quitté le nid de fourmis. 2- La photo de droite nous le montre avant sa rencontre avec les fourmis. 3- Sur la photo, la fourmi emmène la chenille mimétique dans son propre nid. 4- La photo nous montre la chenille de papillon bleu vivant au milieu des larves dans le nid de fourmis. |
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La découverte de ce parasitisme a levé le secret sur l’extinction de l’espèce du papillon. À cause d’un changement écologique dans la région, les fourmis rouges s’étaient éloignées et les chenilles qui ont éclos ont été tuées par d’autres espèces de fourmis qui ne se laissaient pas tromper.49
Les questions suivantes demeurent: cette coexistence est-elle due au hasard? Comment la chenille, qui n’est pas encore un papillon adulte, peut-elle tromper une fourmi? Comment a-t-elle obtenu les organes nécessaires pour ressembler à une fourmi? Parce que les évolutionnistes n’acceptent pas l’idée de création, ils prétendent que ces organes sont apparus par hasard. Néanmoins, aucune coïncidence ne peut aboutir à un résultat si parfait de ressemblance. Cette dernière n’a pu être acquise par étapes, parce que, sans elle, la chenille n’aurait pu survivre. Puisqu’il est également impossible pour la chenille de se donner volontairement cette forme, la seule réponse possible est que cet animal est né, sous cette forme, pour ressembler à la fourmi par une volonté créatrice: Allah.
Un type de coléoptère parasite appelé Dinarda patrouille à travers les chambres à la périphérie du nid où il se nourrit de proies d’arthropodes amenés par les fourmis. Il se sert également de la réserve de liquides de ses hôtes. Ce parasite erre dans les pièces périphériques de la fourmilière où les butineuses, qui viennent de rentrer, partagent la nourriture entre les ouvrières du nid. Sa tactique est de toucher sournoisement le labium d’une fourmi pour lui faire régurgiter une petite goutte de nourriture. Il s’expose à un véritable danger en utilisant cette méthode d’alimentation, car une fois que la fourmi se rend compte que le parasite est un étranger, elle se met en position d’attaque. Néanmoins, le parasite a pris ses précautions contre une telle réaction. Quand il voit que la fourmi est prête à attaquer, il soulève son abdomen et délivre à la fourmi des sécrétions apaisantes. L’attaque cesse aussitôt que la fourmi lèche sa pointe abdominale, et le parasite profite de ce moment de répit pour fuir.50
Sur le croquis de gauche, on voit un échange de nourriture entre un insecte et une fourmi. En haut, l'insecte touche la fourmi avec ses antennes, au milieu il frappe légèrement la bouche de la fourmi avec ses pattes avant. En bas, la fourmi présente une goutte de nourriture liquide à l'insecte mimétique. |
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Certaines espèces d’insectes (Atemeles) émigrent du nid de la fourmi (Formica) où ils ont été élevés pendant l’été, vers les nids d’un autre genre de fourmis (Myrmica). Après avoir hiverné, ils retournent au printemps vers leur nid d’origine pour se reproduire. Il y a bien entendu une raison à ces mouvements: dans les nids de Formica, une grande partie de la progéniture au stade immature disparaît pendant l’hiver. Le flux de la nourriture sociale s’en trouve, par conséquent, réduit. En revanche, la colonie Myrmica maintient la couvée pendant l’hiver et les meilleures sources de nourriture sont disponibles pour les Atemeles.51
Ces Atemeles doivent affronter un certain nombre de difficultés pour trouver leur chemin d’un nid à l’autre. Les nids Formica se situent dans des régions boisées et les nids Myrmica se trouvent dans les prairies autour des bois. Les Atemeles qui quittent le nid Formica ont mis en place la méthode suivante pour découvrir leur chemin: ils s’orientent vers la lumière et finissent par atteindre l’habitat Myrmica relativement ouvert. Mais quand ils y arrivent, un autre problème les attend. Ils doivent distinguer les fourmis Myrmica des autres espèces présentes et localiser leurs nids. La recherche a révélé que les migrants identifient les nids Myrmica de façon innée grâce à leur odeur spécifique.52 En résumé, ces immigrés ont la capacité de distinguer les odeurs des différentes colonies de fourmis, en plus de la leur et de se diriger à l’aide de la lumière.
Sur le croquis de droite, un coléoptère Atemeles s'est introduit jusque dans le nid de fourmis grâce à la substance spéciale qu'il secrète. |
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Il est intéressant que ces migrants qui changent de nid deux fois par an soient acceptés par les deux espèces de fourmis et puissent s’adapter à l’environnement du nouveau nid. Wasmann, qui a fait des recherches sur les fourmis pendant de nombreuses années, pense que cette espèce a le modèle de cohabitation le plus avancé avec une méthode d’adaptation encore inexplorée. Ils ont une spécificité très étonnante qu’ils utilisent pour se faire admettre dans le nid vers lequel ils émigrent. Ces migrants ont des glandes apaisantes dont les sécrétions suppriment le comportement agressif quand elles sont léchées. Cette substance chimique est si puissante qu’il a été observé que les fourmis traitent le parasite beaucoup plus “gentiment”, lorsque ce dernier la sécrète et les en recouvre.53
Ces activités si conscientes de la part d’insectes migrateurs appellent à la réflexion. Si cet insecte sait comment se déplacer d’un nid à l’autre, il doit parfaitement connaître les fourmis. Mais comment cette aventure de la migration a-t-elle commencé? Il a dû choisir parmi beaucoup d’espèces d’insectes avant de décider de cohabiter dans un nid de fourmis. Après avoir fait cette sélection difficile parmi des centaines d’espèces d’insectes, il a choisi ce qui lui convient le mieux parmi les 8.800 espèces de fourmis, puis s’est rendu compte que les provisions de nourriture des fourmis sélectionnées diminuent pendant l’hiver. Après avoir remarqué ceci, il a dû découvrir un nid où la nourriture est abondante en hiver. La créature qui doit prendre toutes ces décisions est un insecte tel que nous n’en rencontrerons probablement jamais durant toute notre vie. Il est insensé d’attendre d’un insecte qu’il prenne de telles décisions.
De plus, même si nous croyons que ce système s’est développé ainsi, des questions demeurent. Comment cet insecte arrive-t-il au nid en voyageant d’un nid à l’autre? Sachant que découvrir l’entrée d’une forêt est difficile même pour une personne intelligente, comment un insecte migrateur qui a le millième de la taille d’un homme peut-il trouver une fourmilière dans une énorme forêt?
“En s’orientant vers lumière” est une réponse insatisfaisante car la lumière peut venir d’au moins 2-3 directions différentes. Il doit traverser des régions qui s’étendent sur plusieurs mètres carrés, d’où il arrive en s’orientant vers la lumière, avant que le nid qu’il cherche ne puisse être trouvé. (N’oublions pas que pour une créature de la dimension d’un insecte, une région qui se mesure à l’échelle du mètre carré correspond à plusieurs kilomètres carrés pour nous) Ici, le processus de reconnaissance de l’odeur commence, mais cela est tout aussi surprenant, parce qu’il est très difficile de distinguer une odeur parmi d’autres dans une forêt où des centaines de colonies de fourmis vivent et où des milliers d’odeurs autres que celles des fourmis se confondent. Il est, en outre, étonnant qu’un insecte puisse se remémorer cette odeur, alors qu’il passe tout un été en d’autres lieux.
Pour finir, réfléchissons à la question suivante: même si nous ramassons cet insecte et le plaçons directement à l’entrée du nid de la fourmi, il lui sera très difficile d’y vivre car, comme nous le savons, les fourmis ont aussi une très forte capacité de reconnaissance. Elles n’acceptent pas même une fourmi qui n’appartiendrait pas à leur colonie. Elles traiteront bien entendu cet insecte de façon hostile et le jetteront hors du nid. Cependant, les choses ne se passent pas comme cela et l’insecte est traité avec hospitalité. Il est démontré que cela est dû à l’effet positif d’une substance chimique qui émane de son corps. Comment l’insecte migrateur sait-il influencer les fourmis avec cette substance? Comment comprend-il qu’il peut inverser ce comportement hostile? A-t-il réussi à produire la substance idéale en décidant de la fabriquer?
Il est impossible de répondre à ces questions par l’affirmative. L’insecte fait des choses qui exigent une brillante intelligence et un profond sens de jugement. Il serait absurde de croire en sa capacité de penser et de juger alors qu’il est dépourvu de cerveau. Nous devons admettre que l’intelligence qui transparaît des actes de l’insecte émane d’un pouvoir extérieur à l’animal.
Les évolutionnistes ont tenté par tous les moyens de sauver leur théorie en avançant que ce comportement de l’animal était le résultat de certaines causes encore inconnues. Cet argument les blanchit provisoirement mais ne change rien. Il y a des motifs qui dominent l’animal et qui sont le résultat d’une programmation intelligente. À défaut de programmation par l’animal lui-même, celle-ci ne peut provenir que d’un autre pouvoir qui gouverne l’animal. Ce pouvoir appartient à Allah qui est invisible, mais qui règne sur le monde visible et invisible avec une sagesse suprême et renvoie Sa connaissance sur les êtres vivants, tels les insectes, qui ne sont pas dotés de conscience.
Les nids de fourmis sont une importante source alimentaire et constituent un refuge contre les prédateurs et les brusques changements climatiques pour une espèce de coléoptères qui vit dans les déserts de l’Amérique du sud-ouest et le Mexique. Une fois que ces coléoptères intègrent une société de fourmis, ils vont directement dans la pouponnière et se nourrissent de leurs larves.
Ils ont développé plusieurs tactiques pour s’introduire dans une fourmilière. Certaines espèces passent directement par l’entrée du nid ou traversent le chaume pour arriver à l’intérieur. Les coléoptères sont tellement bien protégés par leur peau épaisse et sclérosée que les fourmis sont incapables de les tuer. La seule chose qu’elles pourraient faire serait de les attaquer à l’unisson et de les jeter dehors.
Même quand ils échouent, les insectes n’abandonnent jamais. Quand des fourmis approchent, les coléoptères feignent la mort afin d’être pris pour des proies et être ramenés sans effort au nid. Pour tromper les fourmis, ils feignent la mort en rétractant habilement leurs antennes et en étendant leurs pattes.54
Une fois qu’ils accèdent aux chambres contenant les œufs, les fourmis, pour une raison ou une autre, ignorent provisoirement ces coléoptères. La recherche a d’ailleurs prouvé que pendant que ces insectes s’alimentent sur la couvée de fourmis, ils sécrètent du trichome qui distrait les ouvrières, réduit leur agressivité et les empêche de protéger la progéniture.55
Ces coléoptères “intelligents” en profitent aussi pour laisser leurs propres larves dans le nid des fourmis. Elles se développent, alors, dans un tas de matière végétale et bien qu’elles ne possèdent pas d’adaptations morphologiques spécifiques pour se défendre contre leurs hôtes, elles sont ignorées par les ouvrières. Même s’ils se trouvent attaqués par des fourmis plus virulentes, les coléoptères se défendent tant bien que mal contre elles et finissent par s’échapper.56
Nous allons voir maintenant un exemple parfait et surprenant de la création: le mimétisme des larves de la mouche.
Les larves des mouches syrphides (Microdon) hibernent profondément dans le nid de la fourmi. Au printemps, elles se déplacent à la surface du nid pour se reproduire. Au cours des recherches scientifiques, on a observé la disparition subite des larves après éclosion. On pensait, alors, qu’elles étaient mortes, une seule larve restant accrochée à la surface externe du cocon de la fourmi. Des grossissements ont révélé un arrondissement progressif de la larve comme si elle exerçait une pression pour se déformer. Soudainement, elle avait tout simplement disparu. La larve avait accroché les crochets de sa bouche au cocon soyeux y faisant un trou suffisamment grand pour lui permettre d’entrer. Les larves apparemment mortes étaient en fait à l’intérieur des cocons, se nourrissant de la nymphe de la fourmi, se muant simplement au moment de la prochaine étape larvaire. Les larves Microdon, à des stades plus avancés, se pliaient en longueur jusqu’à ce qu’elles ne puissent plus être distinguées des cocons de fourmis. Après cette métamorphose, les ouvrières agitées arrivaient, s’emparaient des jeunes imposteurs, et les transportaient en sécurité dans les profondeurs de leurs nids.57
Voilà un cas de mimétisme exceptionnel. Les fourmis ont bel et bien pris les larves de la mouche pour des cocons de fourmis. Lors d’une recherche, il fut remarqué que la composition chimique de la peau épaisse et dure, décrite ci-dessus, des mouches larvaires est presque totalement identique à celle des fourmis larvaires. En d’autres termes, les larves des mouches étaient aussi capables d’imiter chimiquement l’enveloppe de la fourmi.
Une analyse chimique a confirmé que c’était un cas de parfaite imitation. Comment ces larves Microdon peuvent-elles opérer cette imitation?
Sur le dessous des larves, on observe des protubérances complexes, dont la fonction nous est inconnue. Il est supposé qu’elles contiennent des glandes ou des ouvertures glandulaires afin de sécréter les substances chimiques utilisées pour imiter leurs hôtes.58
Comment un être qui ne soupçonne même pas l’existence de la chimie peut-il effectuer une telle imitation? Notons également que seules les larves possèdent un tel système de défense, pas les mouches Microdon adultes. Ces dernières n’ayant pas cette faculté d’imitation, cela induit aussitôt que les larves l’ont dès la naissance.
Aucune coïncidence ne peut implanter un ordre chimique dans le corps d’une larve qui la conduira à imiter les fourmis. La seule conclusion que l’on peut tirer de ce fait est que les larves viennent au monde déjà équipées de cette faculté.
Ce que vous avez lu jusqu’à présent au sujet des fourmis vous a donné une idée générale concernant leur monde. Mais cela n’était qu’un début, car il y a de nombreuses espèces différentes dotées de caractéristiques que nous sommes loin d’imaginer. L’une d’elles recueille la sève des feuilles avec l’aide des pucerons. Cette coopération entre les fourmis et les pucerons est un des rapports les plus intéressants dans l’univers des insectes.
Les pucerons qu’elles placent sur les feuilles se nourrissent de la sève des plantes. Cette sève dans le corps du puceron est convertie en une substance appelée le miellat. Les fourmis, qui aiment le miellat, ont trouvé le moyen de soutirer cette nourriture aux pucerons. Affamées, elles approchent du puceron et commencent par lui frotter l’abdomen avec leurs antennes. Le puceron qui apprécie ce “brossage” émet alors une gouttelette de ce miellat et le donne à la fourmi. En retour, les fourmis s’occupent très bien des pucerons.59
En automne, ces fourmis ramassent les œufs du puceron et les gardent dans leur nid jusqu’à ce qu’ils éclosent. Plus tard, elles placent les jeunes pucerons sur les racines de plusieurs plantes, afin qu’ils en sucent la sève et leur fournissent du miellat.
La question suivante se pose alors: bien qu’il existe des milliers d’êtres vivants dans le monde, comment les fourmis ont-elles connaissance de cette particularité des pucerons? Comment ont-elles sélectionné cet insecte parmi toutes les autres créatures?
Il est, bien entendu, impossible d’analyser les faits suivants comme une succession d’accidents: le fluide qui sort du puceron correspond exactement au besoin de la fourmi:
- la fourmi sait que le puceron aime les caresses et les lui prodigue;
- elle reçoit alors de la nourriture en échange.
Une fois encore, il y a une complémentarité réfléchie, une grande harmonie et par conséquent une création évidente.
Les fourmis qui "élèvent des animaux". Outre leurs capacités étonnantes, les fourmis font aussi de l'élevage. Comme on le voit sur ces images, elles élèvent des troupeaux de pucerons et s'en servent pour se procurer de la nourriture. En retour elles veillent avec soin sur leur troupeau en le protégeant de tout ennemi. Cet élevage constitue sans aucun doute un exemple très intéressant de symbioses au sein du royaume des insectes. |
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La sarracénie pourpre de l’est de l’Inde, Nepenthes Bicalcarata, héberge des colonies de fourmis dans la tige creuse de sa feuille en forme d’urne qui lui permet de capturer et de digérer d’autres genres d’insectes. Les fourmis, elles, sont libres d’errer sur cette plante carnivore qui amasse des insectes et autres nourritures. Elles se livrent à des échanges qui leur sont mutuellement bénéfiques. Alors qu’elles risquent d’être dévorées par cette plante, cette dernière les abrite et leur offre de l’espace et des proies. En retour, celles-ci lui assurent une protection contre les herbivores.60
Cet exemple définit les contours de la symbiose qui existe entre les plantes et les fourmis. L’anatomie et la structure physiologique des fourmis ainsi que celui de leur hôte végétal ont été conçues pour donner naissance à cet échange. Bien que les défenseurs de la théorie de l’évolution disent que ces rapports entre espèces se sont développés progressivement depuis des millions d’années, il est évident que déclarer que deux créatures, dont l’une végétale sans intelligence, puissent concevoir un tel système est incohérent.
Pourquoi les fourmis vivent-elles sur les plantes? On peut expliquer cette tendance par le fait que cette plante possède des organes de production de sucre appelés “nectars extrafloraux”. Quand ils sont actifs, les nectars attirent les ouvrières qui les défendent contre les autres insectes. Les plantes planifient leurs sécrétions afin d’optimiser le rôle protecteur des nectars. Par exemple, les nectars du cerisier noir sont très actifs pendant les trois premières semaines qui suivent le bourgeonnement. Ce n’est certainement pas une coïncidence si cette période de trois semaines est le moment où les chenilles, principales consommatrices de la cerise noire, sont assez petites pour être capturées et tuées par les fourmis.61
Il n’est pas compliqué d’y voir un signe évident de la création. Il est, bien entendu, impossible de supposer que l’arbre ait pu calculer la période pendant laquelle il serait le plus en danger puis imaginer la meilleure solution pour se protéger (attirer les fourmis); et à cette fin produire un changement structurel de sa propre composition chimique. L’arbre n’ayant pas de cerveau, il ne peut ni penser ni calculer, ni ajuster sa composition chimique. Penser que cette procédure rationnelle est une caractéristique acquise suite à une succession de coïncidences – lesquelles serait la base de l’évolution – est totalement absurde. Il est évident que ce que fait l’arbre est le résultat d’intelligence et de connaissance.
Par conséquent, la seule conclusion plausible est que cette spécificité de l’arbre a été donnée par la Volonté qui a créé l’arbre. Il est évident que le Souverain qui a opéré ces arrangements sur l’arbre l’a aussi fait sur les fourmis et les chenilles. Nous pouvons au-delà de cet exemple réaliser, qu’en fait, Il domine la totalité de la nature et a organisé chaque composant de cette nature séparément et en harmonie, et qu’Il a fondé le parfait système que nous appelons la balance écologique. En appliquant cela aux autres domaines tels que la géologie et l’astronomie, nous nous retrouvons à chaque fois face à la même situation: d’innombrables systèmes qui fonctionnent en harmonie dans un ordre parfait. Ces systèmes prouvent tous l’existence d’un organisateur. Aucun de ces systèmes ne s’est organisé seul.
Alors cet organisateur doit être une volonté qui est informée et souveraine sur l’Univers entier. Le Coran le décrit comme suit:
Les acacias grandissent dans les régions tropicales ou subtropicales du monde et sont protégés par des épines. Une espèce de fourmis qui vit sur les acacias africains creuse une entrée dans les murs d’épines et vit, en permanence, à l’intérieur de l’arbre. Chaque colonie de fourmis vit dans les épines d’un ou plusieurs arbres et se nourrit du nectar des feuilles. Ces colonies mangent aussi les chenilles et autres organismes qu’elles trouvent sur l’arbre.
Le nectar du tronc de l’acacia est très riche en huiles et en protéines. Thomas Belt, qui fut le premier à décrire ces corps, a noté que leur unique fonction était apparemment de nourrir les fourmis qui vivent sur ces arbres: elles obtiennent, en effet, des sucres de ce nectar et en nourrissent leurs larves.62
La symbiose qui existe entre les acacias et les fourmis est sans doute l'une des plus intéressantes illustrations de ce phénomène de coopération entre plantes et insectes. |
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Qu’apportent les fourmis à l’arbre en retour de cette nourriture?
Les ouvrières qui essaiment sur la surface de la plante, sont très agressives envers les autres insectes et les animaux de toutes dimensions. Quand un animal se frotte à leur arbre, elles forment un essaim et l’attaquent, lui infligeant des morsures brûlantes et douloureuses. De même, les autres plantes qui poussent à un mètre à la ronde des acacias sont mâchées et meurtries, et leur écorce est ceinte. Les brindilles et les branches des autres arbres qui touchent l’acacia occupé sont détruites de la même façon.63
Il a été démontré que les acacias qui n’abritent pas de fourmis sont plus vulnérables et sont attaqués par les insectes herbivores. Lors d’une expérience, il a été observé que les plantes étrangères qui poussaient dans un rayon de 40 centimètres autour des troncs de l’acacia occupé ont été mâchées et meurtries par les fourmis jusqu’à leur destruction complète. Les fourmis ont également attaqué d’autres plantes dont les feuilles ou les branches ont touché la partie feuillue de l’arbre. Presque un quart de la population totale des fourmis était active à la surface des plantes en question, jour et nuit, à patrouiller et à nettoyer avec constance. Les chercheurs sont arrivés à la conclusion suivante: les fourmis sont pour l’acacia comme “une armée aux aguets”.64 Puisqu’une telle négociation n’a pu être décidée par l’une ou l’autre des parties, il faut accepter que cette balance a été établie par la volonté d’Allah qui les a créées.
Dans certaines espèces de plantes, il y a des structures appelées “domaties” dans la terminologie biologique. Celles-ci ne servent à rien d’autre qu’abriter des colonies de fourmis. Elles ont des trous ou de minces fenêtres de tissu à travers lesquels les fourmis peuvent aller et venir aisément. Les espèces pourvues de domaties possèdent aussi en général des structures uniques dont la seule fonction est de nourrir les fourmis. Celles-ci ne présentent aucun avantage apparent pour les plantes.65
En résumé, les domaties sont des structures très spéciales qui sont formées dans le but de maintenir les fourmis en vie. Leur température et le taux d’humidité sont idéalement équilibrés pour convenir aux exigences de celles-ci. Les fourmis habitent ces endroits très confortables spécialement préparés pour elles, comme ce serait le cas d’humains dans des hôtels de qualité.
Il n’est pas raisonnable de prétendre que ces structures sont formées par hasard, ni qu’elles produisent de la nourriture pour les fourmis et qu’elles prennent des formes appropriées par pur hasard.
Les rapports fourmis-plantes sont une fois de plus des preuves de l’équilibre incroyable créé par l’unique Créateur de ce monde. En outre, ce rapport est mutuel: les services que fournissent les fourmis en échange de ceux des plantes sont un facteur très important et jouent un rôle primordial dans l’existence de ces végétaux. Les fourmis enrichissent la terre de carbone en la cultivant, en y ajoutant de la nutrition avec leurs déchets et excrétions et maintiennent la température ambiante et le taux d’humidité à un niveau approprié. Par conséquent, les espèces de plantes proches des nids de fourmis se portent mieux que celles des autres régions.
Une espèce de fourmi (Philidris) et sa plante-hôte (Dischidia major) produisent un ensemble complexe de substances chimiques tout au long de leurs vies.
Cette plante n’a aucune racine sous terre. Aussi, elle s’enroule le long d’autres plantes qui lui servent de support. Elle a une méthode très efficace pour augmenter son taux de carbone et obtenir de l’azote.
Les fourmis ont une zone de stockage dans cette plante où elles élèvent leurs petits et cachent des restes organiques (fourmis mortes, morceaux d’insectes, etc.). Cette zone est la “feuille de la fourmi”. La plante utilise ces restes comme une source d’azote. Les surfaces intérieures de la feuille absorbent le dioxyde de carbone produit par la fourmi, ce qui réduit la déshydratation des pores.66 La prévention contre la déshydratation est très importante pour ces plantes qui grandissent dans les climats tropicaux, parce qu’elles ne peuvent pas atteindre l’eau dans le sol, puisqu’elles n’ont pas de racines. Les fourmis répondent, donc, à deux besoins importants de la plante en réponse à cette hospitalité.
Certaines fourmis nourrissent les plantes-hôtes. Une telle relation a été remarquée parmi les genres Hydnophytum et Myrmecodia. Les ouvrières Myrmecodia abandonnent les restes de leurs proies dans les cavités formées par les tissus absorbants, tandis qu’elles protègent leur propre couvée dans des chambres spéciales formées de cellules résistantes et non absorbantes. Les fourmis vivent dans ces chambres mais différencient d’une façon intéressante entre elles. Les surfaces absorbantes sont couvertes par de petites cavités lenticulaires. Chacune des deux zones a une fonction bien déterminée, à savoir l’alimentation de la plante et le logement de la couvée de fourmis.
Les scientifiques ont mené une expérience très intéressante sur ce sujet. En utilisant des marqueurs radioactifs, ils ont démontré que cette différenciation avait bien lieu. Les pseudo-bulbes ont absorbé le phosphate, le sulfate, et la méthionine que contenaient les restes de nourriture abandonnés par les ouvrières ainsi que différents restes de larves de drosophile en décomposition. La plupart de l’activité a été concentrée dans les régions couvertes des verrues. En résumé, les fourmis nourrissent les plantes.67
Le rapport entre la plante pipéracée et les fourmis est de loin le plus intéressant parmi tout ce que nous avons examiné jusqu’à présent. La plante à fourmi appelée “pipéracée” (arbrisseau de la famille du poivre noir) pousse dans l’ombre de la forêt tropicale d’Amérique centrale. C’est une plante qui nourrit et abrite les fourmis brunes (Pheidole Bicornis). Les jeunes arbres de la pipéracée ont juste deux ou trois feuilles à maturité et la base d’une des feuilles – un gonflement creux entre la branche et la feuille elle-même – contient habituellement une reine Pheidole. Cette reine colonise la plante en y creusant une entrée et en déposant ses œufs à l’intérieur de la base de la feuille. Lorsque ses œufs deviennent des larves, la reine et les petits occupent alors le bas de la feuille. Puis quand la colonie grandit, les ouvrières avancent progressivement partout dans la moelle de la tige, et la plante entière devient alors leur domicile.68
Cette plante est aussi une source de nourriture pour les fourmis. La surface intérieure des feuilles produit des particules alimentaires unicellulaires où les fourmis “cueillent” des bouchées riches en huiles et protéines pour en nourrir leurs larves.69
Ces nourritures riches, que les fourmis ne trouveraient jamais ailleurs, leur sont offertes par la pipéracée. C’est pourquoi les fourmis migrent vers ces plantes qui leur fourniront les meilleurs soins, un refuge et de la nourriture abondante. Chaque année, elles construisent leurs nids dans les parties de la plante qui leur conviennent le mieux.
L’espèce pipéracée, qui sert de source de nourriture, a une autre caractéristique très intéressante. Les autres espèces de plante continuent à produire les particules alimentaires spontanément, alors que pour les pipéracées, cela ne se fait que quand la plante est occupée par les fourmis. Les scientifiques ont remarqué que cette production décroît brutalement quand les fourmis brunes (Pheidoles) repartent, et reprend quand les fourmis reviennent.70
Ce que la pipéracée fait n’est pas un sacrifice gratuit puisque, au cours de ce processus, la fourmi produit aussi de quoi nourrir son hôte. Quand une fourmi se décompose dans le tronc de la plante, elle dégage un mélange gazeux ammonique-hydrogène au niveau du tissu interne de la pipéracée. Ce fluide est très salutaire pour la plante. Il augmente son efficacité: en plus la respiration des membres de la colonie augmente sa concentration de dioxyde de carbone et lui assure une existence plus saine.
Des recherches ont été menées pour comprendre si les fourmis de la pipéracée fournissaient de la nourriture à ces plantes. Il a été prouvé que la fourmi Pheidole, chercheuse de nourriture, rapporte certaines particules comme des spores, des morceaux d’herbe et des ailes de papillons de nuit. Elle conserve ces nourritures dans des petits sacs qui servent également à garder les larves. La plante satisfait ses besoins en minéraux à partir de ces apports organiques ou végétaux.
Les fourmis Pheidole sont plutôt paisibles. Elles se déplacent lentement, n’attaquent pas et ne mordent pas. Elles utilisent néanmoins une stratégie habile pour se protéger et protéger leurs hôtes, les plantes pipéracées.
Les fourmis exécutent leur tâche en se débarrassant des œufs et des jeunes herbivores encore à un stade précoce de développement plutôt que d’affronter les adultes. Elles patrouillent sur les nouvelles feuilles des plantes qui sont plus exposées aux attaques des insectes. C’est ainsi que des œufs de termites ont été placés sur des buissons de pipéracée à titre expérimental. Les fourmis ont tôt fait de découvrir plus de 75 % d’entre eux et les ont chassés des plantes en une heure. Les Pheidoles dévorent ou repoussent les plantes grimpantes étrangères qui grandissent à coté de leur hôte, et apportent ainsi des éléments nutritifs aux cavités de la plante comme si elle faisait partie intégrante du nid.71
Une autre créature qui fait du mal à la pipéracée est le puceron envahisseur du blé (Ambates melanobs). Il attaque la majorité des plantes sans fourmis et les tue en transperçant le tronc de la plante. Ces micro-envahisseurs ne peuvent être efficaces si la plante a des gardes fourmis. Ces derniers attaquent les larves sans défense du puceron du blé dès qu’ils commencent à percer le tunnel dans la partie intérieure du tronc. Les fourmis qui défendent la plante grâce à ce stratagème combattent toutes les sortes d’invasion et protègent ainsi la balance écologique.
Cette harmonie qui règne entre la plante et les fourmis ne peut pas être expliquée par le hasard. Les informations données tout au long de ce chapitre nous montrent des espèces totalement différentes les unes des autres et qui pourtant ont été créées pour vivre en parfaite complémentarité.
Au début de ce chapitre, nous avons donné un exemple semblable d’harmonie. Le rapport entre une clef et une serrure. Il y avait une seule explication pour justifier la complémentarité de ces deux objets distincts. La serrure et la clef étaient fabriquées par le même artisan. Nous pouvons appliquer la même logique pour expliquer les phénomènes de coopérations que nous rencontrons dans la nature. La fourmi et la plante coopèrent parce qu’elles sont les produits d’une conception consciente. Elles agissent toutes deux sous l’inspiration de leur Créateur et maintiennent ainsi un équilibre qui permet leur survie sur la terre.
L’homme a le devoir de prendre conscience de cette création et de reconnaître son propriétaire. La majorité, cependant, ne s’en soucie guère. La création parfaite et le pouvoir d’Allah sont énoncés ainsi dans le Coran:
44 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 512
45 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 204
46 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 204
47 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, pp. 486-487
48 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 489
49 Ecology, Michael Scott, Oxford University Press, New York, 1995, p. 33.
50 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, pp. 497-498
51 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 500
52 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 500
53 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 504.
54 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 507
55 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 507
56 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 506
57 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 493
58 Natural History, 1/94, Gregory Paulson and Roger D. Akre
59 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, pp. 522-523
60 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 530
61 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 548
62 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 531
63 National Geographic Documentary
64 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 532
65 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, pp. 534-535
66 Geo Magazine, octobre 1995, p. 186
67 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 549
68 Natural History, 10/93, pp. 4-8
69 Natural History, 10/93, p. 6
70 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 547
71 Bert Hölldobler-Edward O.Wilson, The Ants, Harvard University Press, 1990, p. 535