Le premier nom qui vient à l'esprit habituellement lorsqu'on fait mention de la théorie de l'évolution aux Etats-Unis, est celui du défunt Stephen Jay Gould. Il a été pendant des années professeur de zoologie et de paléontologie à l'Université Harvard, il a écrit de nombreux livres soutenant l'évolution et a également eu de nombreuses apparitions dans les médias pour parler de ce sujet. Quand il y a un argument sur l'évolution, les magazines de renommée mondiale comme Time et Newsweek citent le point de vue de Gould. Ses livres figurent au premier dans les librairies et dans les boutiques de cadeaux des musées d'histoire naturelle.
Gould a essayé de dissimuler les lacunes du darwinisme et de compenser sa réfutation face aux données des fossiles. Bien sûr, il n'a pas réussi. C'est pourquoi le professeur Phillip Johnson de Berkeley, un critique bien connu de la théorie de l'évolution, appelle Gould le "Gorbatchev du darwinisme".114 Gould a lui-même avoué son échec à de nombreuses reprises. (pour plus d'informations, veuillez-vous reportez à Réfutation du darwinisme: comment le darwinisme s'effondre à la lumière des sciences modernes? de Harun Yahya)
Stephen Jay Gould, un ardent marxiste, était l'un des plus éminents scientifiques darwinistes des Etats-Unis. Lorsque l'URSS s'est effondrée, il a proclamé que le marxisme s'était seulement renforcé. |
Stephen Jay Gould était aussi attaché au marxisme comme il l'était au darwinisme, et il l'a admis ouvertement. Pour lui, le marxisme et le darwinisme sont deux faces d'une même médaille. Darwin explique les "dialectiques de la nature" et Marx explique les "dialectiques de l'histoire". L'attachement de Gould au darwinisme était en réalité le résultat de son engagement au matérialisme dialectique. Il a rigoureusement défendu Darwin parce que "Darwin a appliqué une philosophie cohérente du matérialisme à son interprétation de la nature".115
En 1992, ce célèbre marxiste-darwiniste a fait un voyage en Russie. Quelques années avant ce voyage, le bloc de l'Est s'était fractionné ; un an plus tôt, l'Union soviétique s'était effondrée et le Parti communiste n'existait plus. Le monde entier était convaincu de la chute du communisme. Mais Gould a interprété l'événement autrement. A son retour, il a déclaré aux journalistes que "oui, la réalité russe discrédite une économie marxiste spécifique" – mais il a poursuivi en disant que Marx a eu raison sur "la validité du changement de ponctuation du plus grand modèle".116
D'après Gould, le marxisme est encore en vie.
Tant que le darwinisme subsiste, alors le matérialisme dialectique et le communisme subsisteront également. Les scientifiques marxistes-darwinistes aux Etats-Unis sont la preuve de cette assertion. A gauche, A Darwinian Left de Peter Singer. |
L'engagement de Stephen Jay Gould au darwinisme n'est pas un cas exceptionnel. Parmi les scientifiques bien connus du 20ème siècle qui acceptent la théorie de l'évolution, beaucoup étaient marxistes. Dans la première moitié du siècle dernier, des individus comme Alexander Oparin et J.B.S. Haldane étaient tous des marxistes passionnés qui ont réalisé leurs plus importantes expériences au nom de l'évolution. Les scientifiques évolutionnistes occidentaux comme John Maynard Smith et Richard Lewontin sont toujours des défenseurs avides du marxisme.
D'après ces derniers, le darwinisme et le marxisme ont la même signification. Chacune des théories est basée sur un fondement philosophique commun: le matérialisme dialectique que Marx a appliqué à l'histoire et Darwin, à la nature. D'après eux, l'idée universellement répandue que le communisme s'est effondré avec la chute de l'Union soviétique et le bloc de l'Est est incorrecte, elle est seulement '"une fausse interprétation du marxisme" et ne tient pas debout. Tant que le matérialisme dialectique dure, une compréhension marxiste de la politique perdurera.
Cette idée est acceptée par de nombreux individus et organisations qui croient encore au marxisme. Tandis que l'Union soviétique et le Bloc de l'Est existaient encore, ces communistes contemporains ont séparé les régimes communistes de l'idéologie marxiste. Ils ont appelé les régimes communistes socialisme "réel" ou "vivant", affirmant que l'idéologie socialiste ne fait pas partie intégrante de ces régimes, même s'ils se sont effondrés, ils y resteraient.
Leur affirmation – toujours considérée comme valable aujourd'hui – est que selon Marx, une société doit subir les évolutions particulières, progressant d'abord vers le capitalisme, puis vers le socialisme et enfin, vers le communisme. La Russie et d'autres régimes communistes du 20ème siècle, cependant, ont connu un brusque passage d'une société agricole au socialisme, omettant l'étape intermédiaire du capitalisme. Par conséquent, selon les marxistes, il est naturel que ces régimes n'aient pas réussi. Aujourd'hui ces pays ont adopté le capitalisme pour se développer à travers le "stade du capitalisme" dont Marx a parlé. Lorsque finalement le socialisme arrivera, il sera plus fort et plus durable.
Nombreux parmi ceux qui croient encore au marxisme ont adopté cette interprétation. Leur nombre comprend des scientifiques de premier plan comme Stephen Jay Gould aux partis communistes européens, des intellectuels et journalistes marxistes aux organisations terroristes communistes et séparatistes. Par conséquent, il est très faux de penser que le communisme est passé dans l'histoire avec l'effondrement de l'URSS et du Bloc de l'Est, et qu'il n'est plus une menace pour le monde. Le communisme est une expression politique du matérialisme dialectique de sorte que si cette théorie survit, le communisme aussi survivra. Si une philosophie particulière est forte dans une société, il n'est que question de se trouver un environnement approprié pour se rendre politiquement influent. Si la philosophie du matérialisme dialectique devient forte et généralisée, alors le communisme – son aspect politique – peut devenir une force influente.
Dans le monde d'aujourd'hui, il y a généralement une grande confiance en la démocratie et en l'économie libérale. Mais toute crise dans l'ordre économique libéral pourrait changer les tendances et la psychologie des gens. Cela s'est déjà produit. Après le krach de 1929, une grave crise économique dans le monde entier a rapidement accru la popularité du communisme et du fascisme en Europe. Les communistes ont interprété la Grande Dépression comme l'"effondrement" du système capitaliste et l'ont utilisé comme une opportunité pour influencer les masses plus facilement.
A l'heure actuelle, les communistes ont un pouvoir considérable, en particulier en Europe. Les partis communistes en France et en Italie restent forts et obtiennent aux élections une forte proportion de votes. Presque tous les anciens pays du Bloc de l'Est ont des partis socialistes dirigés par d'anciens membres du parti communiste, qui ont également obtenu un nombre important de votes. Une nouvelle crise internationale pourrait pousser ces pays à renforcer leurs partis socialistes et à partir de là, les régimes communistes.
Une ligne très étroite sépare le communisme et le fascisme, qui sont comme les deux faces opposées de l'éventail politique. Chacune des idéologies a une structure sociale et morale similaire et le même modèle de direction. Chacune est comprise dans les sciences sociales dans la même classe d'"idéologies totalitaires". Le totalitarisme est un modèle dans lequel l'Etat contrôle la société avec la propagande, l'oppression et la peur, et où les opposants sont éliminés par les méthodes les plus impitoyables.
Après 1991, le régime politique et la culture politique de la Russie n'ont pas beaucoup changé. Ils sont juste passés du communisme à une sorte de fascisme fondé sur la domination de la mafia. Il y a seulement eu des changements de base dans la structure économique et sociale. Beaucoup de gens sont très vite devenus riches, mais le niveau de vie de la plupart des gens a diminué. Un fossé s'est de plus en plus creusé entre les riches et les pauvres, et la Russie a acquis une structure "capitaliste brutale" similaire à celle de l'Angleterre du 19ème siècle. Avec la faible autorité de l'Etat et de l'apparition de la criminalité organisée, une sorte de structure "féodale" a vu le jour.
Des manifestants russes criant des slogans contre le nouvel ordre capitaliste de la Russie et exigeant un retour au communisme. |
Fait intéressant, ces deux structures nouvellement formées – le "capitalisme brutal" et le "féodalisme" – remplissent, d'après Marx, les conditions requises pour la révolution. D'un point de vue marxiste, la structure actuelle de la Russie est "pré-communiste". Les communistes qui ont eu la majorité des voix et des mécanismes étatiques d'influence, pensent que dans le cas d'une crise internationale qui ébranlerait la confiance en la démocratie et en l'économie libérale, les communistes pourraient mettre en pratique cette théorie. La Russie pourrait une fois de plus passer entre les mains d'un régime communiste.
Ici, nous remarquons une des tactiques sournoises du communisme: la création d'un ordre qui découle de la rupture de leur propre chronologie de l'histoire (le passage du capitalisme au communisme). C'est pourquoi, ils ont livré le peuple russe aux mains de la mafia et ont préparé l'environnement pour la venue du capitalisme classique. Ils écrasent les gens avec le système même qu'ils ont mis en place, en essayant de leur faire croire qu'il n'y a pas d'autre solution que le communisme.
D'autre part, le communisme continue à exister dans la secret. Les autorités actuelles de la Russie sont tous d'anciens communistes, formés selon le matérialisme dialectique de Marx et qui n'ont pas renoncé à leurs rêves d'un Etat communiste. Au contraire, ils pensent que le communisme doit se développer à partir de la phase capitaliste et observent alors l'exercice du capitalisme, car ils considèrent cela comme une condition pour être "communiste". Ils soutiennent actuellement le capitalisme et l'appliquent à ce moment précis parce qu'ils sont réellement communistes.
Il est facile pour ceux qui ont adopté les principes du matérialisme dialectique de paraître communiste un jour et fasciste l'autre jour pour finalement atteindre leur objectif. Etant donné que les objectifs du fascisme et du communisme sont les mêmes – opprimer les gens – la ligne de démarcation entre ces deux idéologies est très vague. La seule différence est que le communisme continue son oppression discrètement sous les slogans "humanistes" tout en essayant de légitimer son oppression et brutalité caractéristiques.
Derrière ces différents voiles secrets, le communisme est encore au pouvoir dans l'Etat russe qui a une structure classique communiste. Le contrôle militaire de l'URSS sur les républiques turcophones se maintient toujours. Même dans leur système capitaliste, les députés communistes passionnés continuent à opprimer le peuple. Leurs suggestions anti-religieuses et amorales éloignent la société de ses valeurs morales et encouragent à rejeter l'existence d'Allah. Après cela, il ne leur reste aucune raison de ne pas accepter le communisme.
Les communistes russes, qui en mars portent toujours les affiches de Staline et de Lénine, ont un pouvoir qui ne peut pas être méprisé ou sous-estimé. Dans son livre de 1904, One Step Forward, Two Steps Back, Lénine a déclaré que sur le chemin de tout objectif, il doit y avoir un recul temporaire. C'est ainsi que les communistes considèrent l'effondrement de l'URSS en 1991. Dans ce livre, Lénine a écrit:
Un pas en avant, deux pas en arrière... Cela arrive dans la vie des individus, dans l'histoire des nations et dans le développement des partis. Ce serait la lâcheté la plus criminelle de douter même un instant du triomphe inévitable et total des principes de la démocratie sociale révolutionnaire, de l'organisation prolétarienne et de la discipline du Parti.117
Ceux qui pensent que le communisme s'est effondré il y a quelques années et n'est plus un danger aujourd'hui, se trompent vraiment. Conformément à sa doctrine du matérialisme dialectique, le communisme a seulement pris une retraite tactique. D'après le livre de Lénine, One Step Forward; Two Steps Back, les communistes doivent parfois faire quelques pas en arrière et paraître en retraite par rapport à leurs objectifs en vue de les atteindre. On apprend aux écoliers chinois, la "voie de la marche dialectique" – deux pas en arrière, trois pas en avant.
Un exemple concret de ceci est la pensée communiste sur la famille. D'après Karl Marx, le fondateur du matérialisme dialectique, l'institution de la famille doit être supprimée pour réaliser le communisme. Dans le manifeste communiste, Marx et Engels ont écrit, "Abolition de la famille! Même les plus radicaux s'indignent de ce dessein infâme des communistes"1, ils ont ensuite expliqué leurs propres raisons pour lesquelles la famille doit être abolie. Ils ont avancé que la "famille bourgeoise" est dépendante du capital et du profit privé, et que si on retirait ceux-ci (à savoir après la révolution communiste), la famille disparaîtrait aussi. Ils prétendaient que la famille disparaîtraient naturellement si son complément disparaissait.
Lenin's book: One Step Forward; Two Steps Back |
Dans son livre, Origin of the Family, Private Property and the State, Friedrich Engels a essayé de montrer que dans la première période de l'histoire humaine, la famille n'a pas existé mais qu'elle est apparue que plus tard comme une institution artificielle à des fins d'exploitation. Selon cette philosophie d'Engels, la famille ainsi que l'Etat et la propriété privé disparaîtraient quand la révolution communiste arriverait.
Pour atteindre ces objectifs, les communistes suivent la doctrine du matérialisme dialectique. Pour supprimer la famille, ils ont besoin d'un Etat puissant. Mais pour qu'un Etat soit fort, d'abord, l'institution de la famille doit être forte. En faisant d'abord un pas en arrière, ils renforcent la famille et l'Etat communiste devient plus fort. Puis à la prochaine étape, ce dernier abolit la famille.2 Les communistes trompent le peuple en proclamant que le communisme s'est effondré et que les liens familiaux se sont renforcés en Russie. Cette tactique du matérialisme dialectique est soulignée par Lénine dans One Step Forward, Two Steps Back. Le communisme a changé de couleur comme un caméléon et en attendant, prépare une base adaptée.
C'est pourquoi, une lutte sérieuse est nécessaire dans le domaine des idées contre le matérialisme dialectique, contre la philosophie fondatrice du communisme et contre le darwinisme – contre sa base soi-disant "scientifique". Sinon, le communisme, aujourd'hui en embuscade, prendra de l'avance dans ses étapes brutales et sanglantes.
1- Karl Marx and Frederick Engels, Manifesto of the Communist Party, Moscow: Foreign Languages Publishing House, 1957, pp. 79-80.
2- Dr.Fred C. Schwartz, You Can Trust the Communists to be Communists, Prentice Hall, 1960.
En Europe de l'Est et en Russie, les systèmes communistes qui se sont effondrés dans les années 1990, sont susceptibles de réapparaître. Mais il y a un autre type de communisme qui ne s'est jamais encore effondré qui sous l'apparence du capitalisme continue chaque jour à gagner de la force. Cette version du communisme est la pire et la plus barbare: le maoïsme.
Après l'effondrement de la Russie soviétique en 1991, les statues de Lénine et de Staline ont été retirées de leurs lieux. La Russie a – prétendument - abandonné le communisme. Mais en Chine, une telle chose ne s'est jamais produite. De la mort de Mao en 1976 à l'heure actuelle, le Parti communiste gouverne encore. La Chine a adopté les règles d'une économie capitaliste et a en conséquence fait de grands progrès économiques, mais son système politique est encore communiste. Et curieusement, Mao, le meurtrier de dizaines de millions de Chinois, est toujours considéré comme une sainte figure.
Le 10 janvier 1994, le magazine Time a publié un article, "Mao Lives!" rapportant un mouvement de masse pro-Mao en Chine qu'il a nommé "Mao-manie":
"Mao vit!", avec ces mots, l'édition du 10 janvier 1994 du magazine Time caractérise la culture politique en Chine. |
Pour des Chinois ordinaires, Mao est encore un sphinx, une idole aux cent visages dont les paroles, comme l'Ecriture sainte, sont citées pour presque n'importe quel but... Un courant rétro-chic a déferlé sur le pays comme les collectionneurs qui récupèrent des enregistrements de prêches de Mao ainsi que des insignes, des livres, des briquets et même des yo-yo à son effigie. Tous les souvenirs ne sont pas des pacotilles: on vend quelque 5000 montres d'or-diamant qui commémorent son anniversaire le 26 décembre à une belle – mais impressionnante - somme de 8888 yuan: 1530 $, soit 30 fois le salaire mensuel moyen... Dans la province du sud-centrale du Hunan, la ville natale du Grand Timonier, Shaoshan, attire de nombreuses masses de pèlerins: plus d'un million en 1992 seulement. La ville a récemment inauguré une statue en bronze de son fils préféré, haute de 10 mètres.118
En 1997, le magazine américain New Republic a publié un article important intitulé "Mao More Than Ever", décrivant l"idolisation" de Mao en Chine:
Mao Zedong reste la figure centrale et dominante de la culture politique chinoise: il est toujours une présence impériale ; il est encore vénéré ; il est même encore frais. Les preuves sont partout en Chine. Dans un sondage réalisé en 1994, 40% des chinois interrogés ont choisi Mao comme leur dirigeant favori contre moins de 10% pour Deng Xiaoping. "Aujourd'hui, les jeunes chinois ne savent pas ou ne prennent pas au sérieux les erreurs de Mao", Yan Jiaqi, un ancien membre de l'Académie chinoise des Sciences sociales, a dit à Asiaweek. "ils pensent que c'était un grand leader. Ils ne connaissent que les erreurs de Deng". Dans la campagne, de nouveaux temples massifs ont été construits pour Mao dans les provinces de Fujian et de Guangdong, et un autre temple est en cours de construction dans la province septentrionale du Shaanxi du Gushuicun. Les temples sont très fréquentés par les responsables des partis officiels et par les paysans qui croient que Mao peut tout faire, de guérir des maladies à garantir une bonne récolte. En 1993, plusieurs travailleurs d'une usine du Sichuan se sont suicidés le jour du centième anniversaire de la naissance de Mao – ils étaient convaincus qu'ils allaient le rejoindre dans l'Au-delà. Des chauffeurs de taxi à Pékin et à Shanghai pendaient le portrait de Mao à leurs rétroviseurs. Les artistes intégraient l'image de Mao dans leurs œuvres et un gigantesque portrait de Mao trône encore sur la place Tiananmen. Et plus important encore, dans le parti et dans les universités, la philosophie politique est à la mode, ce n'est pas la démocratie ; c'est le nouveau maoïsme.
Mao n'a pas fait un retour. Il n'est jamais parti. Contrairement à l'Allemagne ou à la Russie, la Chine n'a jamais essayé de se confronter avec son passé ; elle n'a jamais essayé de s'engager dans une dé-maomisation. Le Parti communiste a résisté à toute tentative de faire aussi face aux horreurs du Grand Bond en avant de la fin des années 1950, quand une famine fait-Mao a pris des dizaines de millions de vies chinoises, ou celles de la Révolution culturelle durant laquelle une barbarie sanctionnée par l'Etat a atteint le nadir de l'encouragement du cannibalisme parmi les écoliers. Les efforts déployés pour parler de la vérité sur ces questions sont foulés aux pieds ; quand, par exemple, le journal Shanghai University a déclaré en 1993 que 40 millions de personnes avaient péri dans la famine de Mao, ce numéro de magazine a immédiatement été retiré.
Ce qui informe de la politique de la Chine, c'est ce qui l'a informé au cours des cinquante dernières années: une philosophie qui combine le nationalisme et le communisme et qui repose sur la légende de Mao comme père fondateur.119
Alors, que signifie ce capitalisme post-Mao? Est-ce un départ du maoïsme de Chine, ou le renforcement de l'aspect économique du maoïsme? Le même article précise:
Même après le dénouement de la Révolution culturelle – l'humiliation de l'épouse de Mao et des autres membres de la Bande des Quatre – le culte de Mao vivait. Bien que la vénération ait pour le moment reculé parmi le peuple chinois, le parti a continué à s'occuper intellectuellement du maoïsme. Deux groupes principaux ont émergé, les fondamentalistes (fanshipai) et les nostalgiques (huanyuanpai) qui aspiraient à l'âge d'or des années 1950. Les maoïstes du parti ont gardé la foi vivante, mais avec la barbarie de la Révolution culturelle encore fraîche dans les mémoires familiales, ils ne pouvaient pas l'exprimer ouvertement. Pour que la philosophie nationaliste-communiste du maoïsme s'épanouisse encore pleinement, il était nécessaire de faire apparaître une menace contre la Chine, un événement qui éveillerait parmi les gens la crainte que la Chine pourrait perdre sa grandeur, peut-être en proie à des déprédations de l'Occident. Cet événement a eu lieu le 4 juin 1989 lorsque les troupes chinoises ont fauché des étudiants protestataires à la place Tiananmen. A la suite de Tiananmen, l'idée de la Chine sombrant dans le chaos et de l'effondrement a incité le parti à raviver l'idée de lutte des classes... La Chine, a dit Jiang [Zemin], continuera à poursuivre les réformes économiques mais personne ne devrait se faire d'illusions que la démocratie aurait lieu. Sous la supervision de Jiang, le parti a promu "la réforme de la pensée" dans les campagnes et a mené des campagnes d'éducation de type maoïste.
Une grande partie de la puissance de feu de ces tentatives de restauration du maoïsme est venue d'un groupe de jeunes intellectuels regroupés autour de l'aîné, Deng Liqun. Ces fondamentalistes marxistes contrôle le People's Daily, le ministère de la propagande et de nombreuses revues telles que Seeking Truth. ...En 1995 et 1996, ils ont publié deux "documents de dix-mille-mot" faisant appel à un retour à la lutte des classes et au maoïsme."120
De toute évidence, le maoïsme domine toujours la Chine. Il ne s'agit pas simplement d'une succession d'administrateurs âgés du Parti communiste du temps de Mao, mais une succession vivante pour une jeune génération encore aveuglément liée au marxisme. Les paysans et les masses incultes voient Mao comme un être suprême ; la plupart des intellectuels épousent et diffusent consciemment l'idéologie marxiste-léniniste-maoïste. Le capitalisme chinois cache et renforce tout simplement le maoïsme.
La Chine est le pays le plus peuplé du monde et son économie continue de croître. Sa production d'armes est telle qu'on pense qu'au 21ème siècle, en tant que grande puissance elle va rivaliser avec les Etats-Unis. Que la Chine, toujours plus forte, soit encore maoïste et en plein essor avec la "Mao-manie" parmi ses 1,2 milliards d'habitants, montre une fois de plus que le communisme n'est pas mort mais qu'il est seulement caché. Pire encore, c'est le communisme maoïste, la version la plus barbare et brutale.
Mao n'est pas seulement vivant en Chine, mais il l'est aussi à l'échelle internationale. Après l'effondrement de l'Union soviétique, le centre de gravité du communisme international s'est déplacé vers le maoïsme. Les établissements communistes en place en Corée du Nord et au Vietnam, se prononcent toujours en fonction de l'idéologie maoïste. Plus nettement, les organisations terroristes dans diverses parties du monde ont adopté le maoïsme et commettent des actes de carnage dans les guerres de guérilla de type maoïste. Les organisations maoïstes de différents pays se sont réunis dans ce qu'on appelle le "Mouvement maoïste international", tandis que les partis communistes européens acquéraient un grand soutien.
Sur le site Internet officiel de la République turque de Chypre du Nord, l'analyse qui suit sur le Mouvement maoïste international apparaît:
D'après les statistiques du Centre de recherche international sur le terrorisme, il y a eu ces dernières années une augmentation notable du nombre d'organisations terroristes marxistes-léninistes-maoïstes. Les sources suivant le terrorisme international rapportent que le maoïsme est engagé dans une activité intense, tant en paroles qu'en actions. Ce sont avant tout, dans leurs objectifs universels et mentalités anti-occidentaux, anti-démocratiques impitoyables, les "Tigres tamouls" au Sri Lanka, le "Sentier lumineux" au Pérou, les Khmers rouges au Cambodge et les autres dont les noms commencent seulement à se faire entendre.
L'objectif des maoïstes est de répandre les enseignements de Mao Zedong par l'effusion de sang et de remplacer les régimes démocratiques par un Etat marxiste-léniniste-maoïste au moyen d'une lutte armée. Leur objectif sous-jacent, bien sûr, est de répandre le maoïsme dans le monde entier.
Les organisations terroristes maoïstes de l'Occident et de l'Orient se sont réunis deux fois en Amérique et en Inde en 1996, et se sont engagés à poursuivre une politique d'action commune. A la suite de la réunion, ils ont décidé:
Renverser la démocratie parlementaire dans les pays où ils sont actifs.
Afin d'atteindre leurs objectifs, ne pas tuer uniquement des soldats, des policiers et des membres de l'appareil d'Etat, mais n'importe qui qui n'est pas l'un des leurs – sans faire aucune exception de personnes âgées, de femmes et d'enfants.
Etablir une administration de parti unique, centraliste dans lequel les droits de l'homme sont bafoués.
Créer une révolution mondiale fondée sur l'idéologie marxiste-léniniste-maoïste.
Une autre décision importante prise lors de ces réunions était de construire un "centre de propagande maoïste" afin de jeter les bases de la "révolution mondiale". On pense que ce centre, connu sous le nom de Maoist International Movement (MIM), est actif au Canada. Dans le cadre établi par les "maoïstes internationalistes", des publications visant à provoquer et à inciter les gens dans les pays cibles sont préparées, puis envoyées à leurs partisans dans ces pays pour la distribution...121
Cette révélation, fondée sur des preuves solides, montre une fois de plus que le maoïsme est engagé dans un effort international. Le réseau communisme international remonte à la dictature sanglante de la Chine rouge et continue à être une grave menace pour le monde.
La religion est le principal obstacle du communisme, et seulement une société qui vit étroitement liée à sa religion peut se défendre contre les provocations et les tromperies du communisme. Ceux qui ont ce caractère fort, mèneront le monde dans la lutte du 21ème siècle contre le matérialisme.
Le communisme est encore en vie, et même parmi nous. Il ne sera pas difficile pour les partis communistes ou socialistes d'accéder au pouvoir dans la plupart des pays de l'Europe orientale ou même dans certains pays d'Europe occidentale. S'ils trouvent des conditions sociales propices (comme lorsque les nazis sont arrivés au pouvoir lors des élections en Allemagne de 1933), ils peuvent établir un régime communiste durable. La Russie a connu un développement du communisme au fascisme puis vers le capitalisme sauvage, mais puisque la frontière n'est pas claire entre ces idéologies, la Russie peut retourner au communisme comme le résultat d'un mouvement social. La Chine considère toujours les idées du maoïsme comme étant la seule vérité et l'influence du communisme est encore très évidente à Cuba, en Corée du Nord et au Vietnam.
Le communisme d'aujourd'hui, en mettant en application la tactique d'"un pas en avant, deux pas en arrière", a pris un peu de recul. Il continue ses activités dans différents pays sous des appellations différentes, tout en donnant l'impression qu'il ne présente pas de menace pour le monde. Mais en soutenant l'argument de "conflit" du matérialisme dialectique, le communisme devient une fontaine inépuisable d'effusion de sang. Sous n'importe quelle apparence ou nom, il considère toujours le conflit dialectique comme une loi inévitable de l'histoire et il ne peut rien apporter d'autre que la misère et la cruauté à l'humanité.
La précaution qui s'impose consiste à assécher le marais communiste qui produit ce danger. Autrement, la lutte un par un avec les moustiques (c'est-à-dire avec les partisans du communisme) ne sera d'aucune utilité. Tant que le marais n'est pas asséché, les moustiques continueront à éclore à un rythme croissant.
Alors après cette analogie, comment le "marais" doit-il être asséché?
Le support commun des marxistes, marxistes-léninistes, maoïstes ou de toute autre version du communisme (même le fascisme), c'est la théorie de l'évolution de Darwin. Comme nous l'avons vu, Marx a appelé cette théorie la "base des sciences naturelles pour la lutte des classes dans l'histoire". Engels a considéré Darwin comme l'égal de Marx du point de vue de sa doctrine matérialiste dialectique. Lénine et Trotski étaient tous influencés par Darwin et après l'avoir lu, le jeune Staline – étudiant pour devenir un membre du clergé – est devenu un athée. Les fondements intellectuels du maoïsme et du communisme chinois sont enracinés dans le darwinisme.
Le mouvement étudiant marxiste qui a secoué le monde en 1968 a été inspiré par Herbert Marcuse, un idéologue influencé par le darwinisme et en particulier par l'idée de la "lutte pour l'existence" de Darwin.122 La liste des socialistes ayant accepté Darwin comme guide comprend un large éventail de noms, y compris les révisionnistes marxistes Karl Kautsky et Eduard Bernstein, et le fondateur de la célèbre Fabian Society qui est considérée comme la source de la gauche anglaise.123
Sans le darwinisme, le communisme n'existerait pas. Par conséquent, le seul antidote contre le communisme, qui a coûté la vie à plus de 100 millions de personnes uniquement au 20ème siècle et qui maintenant, se réorganise et se renforce dans le secret, est de réfuter les idées scientifiques et philosophiques du darwinisme. Une fois qu'il est établi que la théorie darwinienne est totalement en faillite en termes de science – que les êtres vivants ne sont pas venus à l'existence à travers l'évolution mais qu'Allah les a créées parfaitement – alors ni Marx, ni Lénine, ni Mao, ni les militants qui accrochent des affiches sur leurs murs et qui exécutent des actes d'effusion de sang, ne peuvent rester.
Par l'éradication de la tromperie du darwinisme, les puits de sang comme le communisme sont détruits. Les gens retourneront à Allah, notre véritable Créateur, et vivront selon les valeurs morales qu'Il a enseignées. Puis, comme dans le verset 208 de la Sourate Al-baqarah, les gens jouiront de la paix et de la sécurité:
Ô les croyants! Entrez en plein dans l'Islam, et ne suivez point les pas du diable, car il est certes pour vous un ennemi déclaré.
Ils ont dit: "Gloire à Toi!
Nous n'avons de savoir que ce que Tu nous as appris.
Certes c'est Toi l'Omniscient, le Sage"
(Sourate al-Baqarah, 32)
115. R.Payne, The Life and Death of Lenin, London:1967, p.609-610
116. Edward E. Ericson, Jr., Solzhenitsyn – Voice from the Gulag, Eternity, October 1985, p.23-24 /p>
117. Alan Woods and Ted Grant, "Marxism and Darwinism," Reason in Revolt: Marxism and Modern Science
118. Daniel C. Dennett, Darwin's Dangerous Idea: Evolution and the Meaning of Life, Touchstone, New York, 1996, p.309
119. V.I.Lenin, One Step Forward, Two Steps Back; http://www.marxists.org/archive/lenin/works/1904/onestep/ch06.htm
120. James Walsh, "Mao Lives!," Time, January 10, 1994
121. Jacob Heilbrunn, "Mao More Than Ever," The New Republic, April 21, 1997
122. Jacob Heilbrunn, "Mao More Than Ever," The New Republic, April 21, 1997
123. Northern Cyprus, Minister of Foreign Affairs and Defence, www.pubinfo.gov.nc.tr/h040199b.htm