Bien que née en Europe, la première révolution communiste a eu lieu plus à l'Est, en Russie. Dans la première moitié du 20ème siècle, elle s'est déplacée encore plus loin à l'Est jusqu'en 1949 lorsque la Chine – le pays le plus peuplé au monde – est tombée aux mains de la guérilla menée par Mao Zedong. Pendant dix ans, les militants de Mao, se sont engagés dans des attaques contre les forces gouvernementales à travers la Chine pour provoquer la deuxième plus grande révolution communiste du monde. Les résultats de cette deuxième révolution étaient les mêmes que dans la révolution originale bolchevique: agressions criminelles, meurtres de masse, torture, famine, paupérisation, dégénérescence aboutissant à une société de peur, introvertie et dépressive.
Après Lénine, Mao a apporté le deuxième changement important à la théorie communiste, apportant des innovations au marxisme dans trois domaines importants:
1) Marx et les idéologues communistes qui l'ont suivi accordaient une grande importance à l'idée du prolétariat de "classe ouvrière". Mais Mao croyait que la classe paysanne étaient les véritables leaders de la révolution et a proposé l'idée de "socialisme rural".
2) Au lieu de suivre l'idée de Lénine d'un parti communiste qui proteste dans les centres des villes pour préparer la voie à la révolution, Mao a établi une "guérilla" et a organisé un parti communiste établi dans les campagnes et dans les montagnes.
Le communisme chinois s'est développé et a accédé au pouvoir avec le soutien de Staline. Mais la brutalité de la Chine rouge était pire que celle de Staline. |
3) Au lieu d'un mouvement vers l'internationalisme - la base du marxisme que Lénine a adoptée - Mao a favorisé le nationalisme et a développé l'idée de "socialisme national".
La raison derrière ces trois différentes approches était les conditions dans lesquelles Mao s'était lui-même trouvé. En Chine, où presque toute la population se constituait de paysans à l'état d'esprit conservateur et nationaliste, Mao n'avait pas d'autre choix que d'établir un "socialisme rural nationaliste". Inévitablement, Mao a donné la priorité aux paysans, a appliqué le modèle de "guérilla rurale" et l'a organisée parmi les paysans.
L'un des millions de victimes de la guerre de guérilla de Mao. |
Cela explique non seulement pourquoi la maoïsme était différent du léninisme, mais aussi pourquoi il est devenu une idéologie encore plus rigide, barbare et sauvage. L'avènement du maoïsme a ajouté au communisme – qui était déjà impitoyable et sanguinaire – un plus grand degré d'ignorance, de nationalisme fanatique et une hostilité à la culture et à la civilisation. Le résultat en a été une calamité totale. Le maoïsme a été le pire type de communisme, en fait, on peut dire qu'il a été le pire des pires.
Le maoïsme a non seulement influencé la Chine mais il est aussi passé plus tard au Cambodge (à l'époque des Khmers rouges), en Corée du Nord et même en Albanie. Le maoïsme a pris le pouvoir avec l'aide de Staline et les relations soviéto-chinoises étaient très bonnes au temps de Staline. Mais cette relation s'est effondrée dans les années 1960 et les deux pays sont devenus des ennemis. La rivalité sino-soviétique a divisé le monde communiste, séparant les alliés de la Chine des alliés de l'Union soviétique.
Ce que le maoïsme a apporté à la Chine et aux pays communistes qui l'ont suivi, était aussi sombre et sanglant que la Russie de Lénine et de Staline. Mais comme le "pire des pires", le maoïsme a créé des régimes bien plus terribles.
Dans les pages suivantes, nous allons examiner la sauvagerie rouge qui a embrassé l'Asie.
Darwin, Huxley et Galton étaient trois évolutionnistes influents qui ont conduit certains des intellectuels chinois au fascisme et au communisme. |
Le communisme est vraiment une idéologie européenne, d'abord proposée par les philosophes européens et mise en œuvre pour la première fois par des militants européens. Elle n'est en réalité rien de plus que le résultat de l'hostilité matérialiste envers la religion qui a pris racine en Europe. Il est curieux que cette idéologie ait atteint et pris racine dans un pays isolé comme la Chine si éloigné de l'Europe en tout sens. Mais si nous regardons l'histoire récente de la Chine, un schéma familier en ressort: l'arrivée du communisme en Chine signifiait l'arrivée de l'athéisme qui a pris racine à la suite du darwinisme.
Jusqu'à la fin du 18ème siècle, la Chine était une société repliée sur elle, isolée de la culture occidentale. L'arrivée de commerçants anglais au 19ème siècle a apporté de nombreux changements dans le pays. Avec eux, ces commerçants ont apporté une substance appelée l'opium, jusqu'à alors inconnue en Chine. La consommation de l'opium s'est répandue comme une épidémie dans la société chinoise et a été la cause de deux guerres entre l'Angleterre et la Chine. Finalement, l'Angleterre l'a emportée sur la Chine et les autres villes importantes chinoises sont tombées sous l'influence anglaise.
De cette façon, l'impérialisme anglais est entré en Chine et avec lui, est arrivé le darwinisme qui a donné un soutien scientifique à l'impérialisme. Au 19ème siècle, les idées matérialistes et darwinistes qui avaient dominé l'Europe commencèrent à se répandre rapidement parmi les intellectuels chinois. Dans The Encyclopedia of Evolution, Richard Milner écrit:
Au cours du 19ème siècle, l'Occident a considéré la Chine comme un géant endormi, isolé et embourbé dans les traditions anciennes. Peu d'Européens ont réalisé avec quelle avidité les intellectuels chinois avaient saisi les idées évolutionnaires darwiniennes et vu en eux un élan d'espoir pour le progrès et le changement. D'après l'écrivain chinois Hu Shih (Living Philosophies, 1931), lorsque le livre de Thomas Huxley, Evolution and Ethics a été publié en 1898, il a été immédiatement acclamé et accepté par les intellectuels chinois. Des hommes riches ont sponsorisé des éditions chinoises bon marché pour qu'il puisse être largement distribué aux masses.57
Le darwinisme a favorisé le communisme et le fascisme en Chine. Le dirigeant fasciste Chiang Kai-Shek était très influencé par le darwinisme. |
Tout comme les Jeunes-Turcs ont été captivés par les idées matérialistes occidentales à la fin de la période ottomane, ainsi en Chine sont apparus des idéologues qui ont adopté le matérialisme et le darwinisme. En conséquence, l'Empire chinois, qui a duré des milliers d'années, a été supprimé en 1911 et remplacé par la République de Chine. Ceux qui ont fondé la République, peu importe combien leur rhétorique et politique ont pu être anti-occidental, ont adopté la même compréhension darwiniste sociale et raciste qui a justifié l'impérialisme occidental. Dans un article paru dans la magazine américain New Republic, le rédacteur en chef, Jacob Heilbrunn écrit:
L'idée d'employer des idées et des inventions occidentales contre l'Occident était à son zénith en ces jours. A la suite des célèbres manifestations du 4 mai 1919 à Pékin, les appels à la modernité et au patriotisme, à la science et à la démocratie, devenaient monnaie courante parmi les intellectuels. ..."Rôdant derrière la scène" comme Tu Wei-ming [professeur d'histoire chinoise et de philosophie] l'a souligné dans le numéro d'hiver 1996 de Daedalus, "ce n'était ni de la science, ni de la démocratie mais du scientisme et du populisme... La rationalité instrumentale et jacobine – comme le collectivisme, ont restructuré fondamentalement le monde intellectuel chinois dans la période de l'après Mouvement du 4-Mai. "Des réformateurs comme Liang Qichao, qui a édité un journal clandestin, étaient influencés par une version dégradée mais populaire de Darwin et de Spencer. Ils ont vu la guerre des races comme la clé du progrès.58
Le penseur raciste, Herbert Spencer, mentionné dans la citation ci-dessus, était un contemporain de Darwin, dont il a adapté la théorie à la science sociale. Parmi les autres idées violentes, injustes et cruelles, Spencer a proposé la supériorité des races européennes et la nécessité des conflits continuels entre les races et les nations, ce qui suggère que la société ne doit pas aider ses membres les plus pauvres et faibles.
Dans China and Charles Darwin, l'historien James Reeve Pusey de l'Université de Harvard, a expliqué que le darwinisme a eu une grande influence en Chine et qu'il a préparé les bases des idées tant communistes que fascistes. |
Parmi les intellectuels chinois influencés par Darwin et Spencer, il y avait Yen Fu et Ting Wen-chiang, dont les idées ont grandement influencé la fondation de la Chine moderne. Dans Chinese Communism and the Rise of Mao, l'historien américain, Benjamin Schwartz, met l'accent sur Yen Fu et sur ses idées darwiniennes de manière significative. D'après Schwartz, comme Spencer, Yen Fu a adopté les idéologies et théories occidentales qu'il a lues et il les a vues comme des moyens normatifs de transformer la société et d'atteindre l'objectif de richesse et de puissance.59 Schwartz indique que les théories de Darwin ne décrivent pas seulement la réalité. Elles prescrivent des valeurs et un plan d'action.60
Ting Wen-chiang était un autre idéologue chinois important et chef de file du communisme, dont les vues n'étaient fondées que sur le darwinisme. Ding était le représentant le plus important du mouvement de "Nouvelle culture" qui a influencé la Chine dans les années 1910 et 1920. La principale caractéristique de ce mouvement était son opposition au confucianisme, la religion du peuple chinois, et son but de le remplacer par une vision du monde matérialiste. (Ironiquement, le mouvement de Nouvelle culture a été la principale source d'inspiration tant du communisme de Mao que du fascisme de son rival, Chiang Kai-Shek).
Dans Ting Wen-chiang: Science and China's New Culture, l'historienne américaine Charlotte Furth examine Ting Wen-chiang, le doyen du mouvement de Nouvelle culture, de manière très détaillée. D'après elle, Wen-chiang a simplement traduit les idées des idéologues évolutionnistes comme Darwin, Huxley et Spencer en chinois. C'est pour cette raison que Furth se réfère même à Ding comme le "Huxley de la Chine".61 (Huxley, le plus grand défenseur de Darwin, était connu à son époque comme le "bouledogue de Darwin").
Ting Wen-chiang a étudié la zoologie et la géologie à l'Université de Glasgow en Ecosse. De retour en Chine en 1911, il a fait de grands efforts pour propager les idées matérialistes et darwinistes dans la République de Chine, nouvellement établie, soutenant même la théorie de l'eugénisme proposée par Francis Galton, le cousin de Darwin.62 (L'eugénisme a proposé l'élimination des personnes d'une race qui seraient malades ou handicapées, assurant ainsi le soi-disant progrès universel par la "reproduction" des plus sains. Cette théorie a été appliquée plus largement dans l'Allemagne nazie).
Une affiche de propagande communiste chinoise. |
James Reeve Pusey, professeur d'histoire de Harvard et commentateur important sur le mouvement de Nouvelle culture; déclare:
Les slogans du mouvement de Nouvelle culture étaient tous des slogans que Darwin avaient soutenus auparavant, et maintenant ils les soutenaient à nouveau de la même vieille façon. Il [Darwin] était le saint patron du mouvement de Nouvelle culture... Sa théorie, sur laquelle les dirigeants du mouvement de Nouvelle culture insistaient toujours, a "prouvé" ...que "le présent surpassait le passé et que le futur surpassait le présent". Telles étaient la foi derrière l'injonction des anarchistes de tsun chin po ku (respecte le présent et minimise le passé) et l'injonction plus tard des communistes de hou chin po ku (exalte le présent et minimise la passé). 63
En raison de la propagation du darwinisme en Chine, l'émergence de ce type d'idéologues chinois au début du 20ème siècle a donné naissance, d'abord, au parti nationaliste chinois Kuomintang avec ses tendances fascistes, puis au communisme chinois. Dans un article écrit dans la revue New Scientist, Michael Ruse, un philosophe canadien écrit:
Ces idées ont pris racine en une fois [en Chine], car la Chine n'avait pas les barrières intellectuelles et religieuses innées à l'évolution qui existaient souvent en Occident. En effet, à certains égards, Darwin semblait presque chinois! ...La pensée taoïste et néo-confucianiste avait toujours souligné la "choséité" de l'être humain. L'idée que notre être soit en harmonie avec les animaux n'était pas choquant... Aujourd'hui, la philosophie officielle est (une sorte) le marxisme-léninisme. Mais sans l'approche matérialiste laïque du darwinisme (dans le sens maintenant de philosophie sociale générale), le terrain n'aurait pas été préparé pour Mao et ses révolutionnaires pour semer leurs graines et récolter leurs cultures.64
Il a hérité de l'idéologie darwiniste de Sun Yat-sen. |
L'influence du darwinisme a été si grande au 20ème siècle que les célèbre historien de Harvard, James Reeve Pusey, a consacré un livre à ce sujet, intitulé China and Charles Darwin. Dans ce livre, il raconte comment De l'origine des espèces de Darwin publié en Angleterre et traduit en chinois 36 ans plus tard, en 1895, s'est propagé à une vitesse extraordinaire parmi les intellectuels chinois avec d'importantes conséquences sociales et politiques. Dans la préface de son livre, Pusey écrit:
"Le faible régresse devant le fort" – Après 1895, la traduction en japonais-chinois du célèbre slogan spéncérien, "la survie du plus apte", yu sheng lieh pai (le supérieur gagne, l'inférieur perd), ...devait forcer sa voie avec mille essais et dominer pour un temps, l'esprit éditorial chinois comme argument pour presque tous les cours de l'action.65
Dans le même livre, Pusey examine les courants de pensée qui se sont développés en Chine dans la première moitié du 20ème siècle et raconte comment ils ont établi les bases du maoïsme. L'une des personnes qu'il a examinée, fut Liang Chi-chao, un écrivain bien connu de l'époque qui était captivé par le darwinisme et la philosophie matérialiste.
Après avoir lu Darwin, Mao est devenu un communiste ardent. |
Il [Liang Ch'i-ch'ao] a mentionné l'idéalisme et le matérialisme dans la revue Hsin min ts'ung pao [un journal chinois] au moins après le 16 octobre 1902. Il les avait mentionnés probablement quelque part avant car il n'a donné aucune explication sur leur signification mais il laissait entendre que le matérialisme était mieux et qu'il l'emporterait sur l'idéalisme grâce à Darwin. "Tant formidable" écrit-il, "est le monde des vingt-quatre dernières années, un monde qui appartient à la théorie de l'évolution. Le matérialisme s'est élevé et l'idéalisme s'est blotti dans un coin..."66
China and Charles Darwin raconte comment le darwinisme a été responsable de l'établissement de la culture révolutionnaire de lutte de la Chine et de sa grande influence sur l'accès au pouvoir du maoïsme:
Darwin a contribué à inspirer une véritable renaissance de la pensée chinoise en contestant particulièrement certaines idées traditionnelles favorites et en discréditant toute autorité ancienne... Mais cela a été coupé court – par l'imposition anticipée d'une néo-orthodoxie, la pensée de Mao Zedong.
Après une révolution sanglante, Mao a annoncé la mise en place de la République populaire de Chine. |
Cette "imposition", bien entendu, on la devait également beaucoup à Darwin. Car Darwin avait légitimé le changement violent et la révolution. Certainement, c'était une des choses les plus mémorables que Darwin avait fait pour la Chine... Quoi qu'il en soit, ces Chinois qui étaient convaincus que la Chine avait besoin de rébellion étaient désespérément dans le besoin d'une certaine théorie de légitimation, car en dehors du Mandat du Ciel, la rébellion avait été pendant trois mille ans, l'un des deux péchés capitaux (l'autre étant l'impiété filiale). C'est ce puissant sentiment de péché que Mao Zedong, Wu Chih-hui, Sun Yat-sen et même Liang Chi'i-ch'ao ont combattu si vigoureusement dans toutes leurs protestations selon lesquelles la révolution darwinienne était légitime. Mao Zedong a finalement affirmé que le marxisme-léninisme pouvait être résumé à une phrase, tsao fan yu li – "Se rebeller est justifié" ...[Cette expression] signifie que la rébellion était une loi naturelle et cette leçon avait été enseignée à Mao Zedong non pas par Marx, mais par Sun Yat-sen et par Liang Ch'i-ch'ao, qui l'avait apprise, à tort ou à raison, de Darwin.
Darwin a justifié la révolution et a ainsi aidé les révolutions culturelles de Liang Ch'i-ch'ao, Hu Shih et de Mao Zedong (et bien sûr, bien d'autres encore) et les révolutions politiques de Sun Yat-sen, Chiang K'ai-shek et de Mao Zedong...
Les marxistes, je suppose, ne voudraient pas cette analyse. Ils diraient probablement que les darwinistes sociaux n'étaient pas responsables de leur victoire... Il y avait, en effet, la "force du peuple" au travail à la fin de la révolution communiste, la force du peuple générée par l'oppression des propriétaires, par l'exploitation capitaliste et par l'agression impérialiste (la dernière étant japonaise). Mais cette force du peuple pouvait être exploitée par de nombreuses forces. (Les nationalistes auraient pu l'exploiter). Elle a été exploitée par les marxistes parce qu'il y avait des marxistes prêts à l'exploiter. Mais les marxistes étaient des intellectuels. ...Les marxistes ont converti des intellectuels – mais des intellectuels qui étaient déjà convertis au darwinisme. Si les marxistes intellectuels étaient des "prescients", les hsien chich hsien chueh qui ont réveillé les masses, les darwinistes sociaux de la Chine d'avant, Yen Fu, Liang Ch'i-ch'ao, Sun Yat-sen, Li Shih-tseng, Wu Chih-hui, étaient des "prescients" qui ont réveillé les marxistes...
La question demeure, "en accordant le marxisme et la pensée de Mao Zedong à la Chine, qu'est-ce que Darwin a fait pour la Chine?" On se pose cette question.67
Son analyse montre clairement comment le darwinisme est devenu la base de la Chine communiste. Pendant des milliers d'années, la Chine avait été un empire isolé. En une affaire de dix ans, elle est devenue la Chine rouge, et la force motrice derrière ce changement de pensée était le darwinisme.
Mais qu'est-ce que le darwinisme a fait pour préparer la Chine au maoïsme?
Une affiche de propagande chinoise rouge: l'idéologie communiste – commencée par Marx et Engels, poursuivie par Lénine – a finalement été reprise par Mao. Ce que Marx et Engels ont effectivement transmis à Lénine, à Staline et à Mao, c'était un "puits de sang". Lénine et Staline ont assassiné 50 millions de personnes ; Mao, 60 millions. |
Jusqu'à présent, nous avons examiné l'évolution des idées qui ont préparé la Chine au maoïsme. Mais une dimension personnelle de celle-ci doit être aussi examinée: Mao lui-même.
Mao Zedong est né en 1893 dans une famille, dans un village de la Chine méridionale. Depuis son enfance, il a toujours voulu voir Pékin et y a imaginé vivre. A quinze ans, il commença à lire des magazines de jeunes publiés dans la capitale et il aimait surtout lire New Youth, une publication du mouvement de Nouvelle culture. Ce magazine était rempli d'articles d'idéologues darwinistes tels que Yen Fu et Ting Wen-chiang.
Le "Grand Bond en avant" de Mao était un projet insensé et cruel qui a paralysé l'agriculture l'économie et l'agriculture de la province. Plus de 30 millions de personnes sont mortes de faim. Dans Hungry Ghosts: Mao's Secret Famine, Jasper Becker – qui était le chef de bureau de South China Morning Post – z donné un compte rendu détaillé de la famine. |
En 1918, Mao a visité la ville qu'il a toujours voulu voir. Là, il s'est lié d'amitié avec Yang Changzhi, un professeur de l'Université de Pékin qui a remarqué le talent du jeune homme et lui a donné un poste à la bibliothèque universitaire. Mao a commencé son travail de catalogage, de dépoussiérage des livres et de nettoyage des chambres. Il devint ami avec Li Dazhao, le directeur de la bibliothèque, dont il avait lu et aimé les articles parus dans New Youth. Li Dazhao avait des idées communistes, c'est pourquoi la bibliothèque universitaire est devenue connue sous le nom de Chambre rouge. Les théoriciens communistes chinois se rencontraient souvent là-bas, où Mao entendit pour la première fois les noms de Marx, Engels et Lénine.
Mais l'homme qui a amené Mao à embrasser le communisme n'était pas de Pékin. Après avoir passé quelques mois à la bibliothèque de Pékin, Mao est allé à Shanghai et a rencontré Chen Duxiu, un érudit classique et un ami de Li Dazhao qui avait fait une étude particulière sur Darwin.68 La caractéristique la plus frappante de ce leader communiste était le fait qu'il était un ardent darwiniste. Il peut être considéré comme le plus important défenseur du darwinisme de la Chine et il est devenu le plus important tuteur de Mao. Des années plus tard, Mao allait dire, "il m'avait influencé plus que n'importe qui".69
Un militant du Parti communiste livrant une propagande communiste pendant les années du Grand Bond. |
Dans son livre Mao, Clare Hollingsworth, historienne à l'Université de Hong Kong a déclaré que Mao avait été fortement influencé par les idées darwinistes de Chen Duxiu et que même dans les années 1970, il regardait avec nostalgie les études qu'il avait faites dans sa jeunesse sur Darwin.70
Chen Duxiu a instruit Mao dans les aspects scientifiques du darwinisme; sur le plan politique, il a été influencé par Sun Yat-sen, le leader chinois de l'époque. Il est intéressant de noter que Sun Yat-sen, considéré comme le fondateur de la Chine moderne et du Kuomintang (le parti nationaliste chinois), était aussi un darwiniste. Dans un article paru dans The New Republic, le chercheur américain Jacob Heilbrunn écrit:
...Sun Yat-sen était le grand révolutionnaire et nationaliste chinois qui a décisivement influencé Mao. Sun soutenait que les Chinois devaient embrasser le nationalisme afin de vaincre les puissances occidentales, et il prêchait une doctrine du darwinisme politique: "même si les forces naturelles travaillent lentement, elles peuvent néanmoins exterminer les grandes races".
Dans les années du Grand Bond, de nombreux Chinois qui ont résisté à la sauvagerie de Mao ont été brutalement exécutés. Beaucoup ont été tués par une balle à l'arrière de la tête. |
En tant qu'organisateur pour jeunes dans le Hunan au début des années 1920, Mao a soutenu Sun qui était le dirigeant du Kuomintang (KMT). Sun a créé une alliance temporaire entre son parti nationaliste et les communistes, et en 1926, Mao a même reçu le contrôle du département de la propagande du KMT.71
Endoctriné par les idées de Darwin et de Marx, Mao est devenu un communiste actif et passionné à partir de 1920. Avec onze amis qui pensaient comme lui, il a fondé le Parti Communiste à Shanghai en 1921. Ensuite, il l'a renforcé par des alliances diverses, des escarmouches, des batailles de guérilla et par la propagande. Pendant un certain temps, les communistes sous Mao coopérèrent avec le Parti nationaliste, mais dans la seconde moitié des années 1920, chaque côté est devenu hostile l'un à l'autre. Mao a transféré ses militants dans la province de Jiangxi en Chine du sud et là-bas, ils ont établi une "zone libérée" en dehors de l'autorité centrale.
La lutte entre les deux partis a duré des années. Après la Seconde Guerre mondiale, la "zone libérée" communiste a continué à croître à tel point qu'elle englobait presque toute la Chine. En 1949, Mao et ses communistes sont entrés à Pékin et ont proclamé la "République populaire de Chine". Avec cela, le monde a assisté à la deuxième révolution communiste après la révolution bolchevique de 1917 - une deuxième révolution au moins aussi sanglante que la première.
Une affiche de propagande pour le Grand Bond représente Mao comme un génie agricole dans un champs riche. Cependant, la confiance de Mao en l'application des méthodes de Lyssenko a entraîné un désastre agricole. |
Jusqu'en 1949, Mao avait mené une longue guerre de guérilla, organisant une compagne dans les campagnes et dans les montagnes contre l'administration centrale qui contrôlait les grandes villes. Pour ce faire, il a établi de bonnes relations avec les villageois en les promettant des terres et la liberté et en les assurant qu'une fois le communisme établi en Chine, ils jouiraient de la grande prospérité et du bonheur. Les paysans l'ont cru et soutenu, lui et ses guérilleros.
Mais après l'arrivée au pouvoir de Mao, tout a changé. Les premières années après la révolution, il a voulu prendre en charge l'ensemble de la Chine et mettre en place des autorités communistes dans toutes les zones. En attendant, des milliers de personnes ont été arrêtées en tant qu'"ennemis de la classe" et pendus en public. Dans le milieu des années cinquante, Mao a conçu un système similaire à la collectivisation de Staline et l'a mis en vigueur en 1958. Celui-ci a été appelé "Grand Bond en avant", mais tout ce qu'il a réussi à faire, c'était d'amener la torture et une grande famine au peuple chinois.
Le Grand Bond a commencé par des slogans sur le doublement de toute la production agricole et industrielle de la Chine. Les heures de travail ont été augmentées et les machines ont travaillé sans cesse. Les travailleurs n'étaient pas autorisés à inspecter ou réparer les machines, et dans un cours délai, elles se mirent à tomber en panne.
L'agriculture a subi un désastre à cause de l'absence d'une planification intelligente. Avec l'idée que l'"abolition de la propriété privée augmenterait la production", on a forcé tous les paysans à rendre leurs terres aux coopératives. Les confiscations de la Russie de Staline ont été répétées. Par ailleurs, Mao a puni les paysans dans certaines régions de la Chine pour ne pas avoir accepté la collectivisation volontaire. Leur punition était de mourir de faim.
En peu de temps, le Grand Bond s'est désintégré en une grande famine. Comme la famine que Staline avait fabriquée en Ukraine, cette famine aussi était artificielle. The Black Book of Communism présente des observations sur la Chine pendant la période du Grand Bond:
Le fait que la famine était avant tout un phénomène politique est démontré par le taux élevé de mortalité dans les provinces où les dirigeants étaient des maoïstes radicaux, des provinces qui dans les années précédentes avaient été, en réalité, des exportateurs nets de céréales... Comme Mao lui-même, des militants du Parti dans le Henan étaient convaincus que toutes les difficultés résultaient de la dissimulation de stocks privés de céréales des paysans. D'après le secrétaire du district de Xinyang (10 millions d'habitants), où les premières communes populaires dans le pays avaient été établies, "le problème n'est pas le manque de nourriture. Il y a des quantités suffisantes de céréales, mais 90% des habitants souffrent de difficultés idéologiques". En l'automne 1959, la lutte des classes a momentanément été oubliée et une offensive de style militaire a été lancée contre les paysans en utilisant des méthodes très semblables à celles employées par les groupes de guérilla anti-japonaise. Au moins 10 000 paysans ont été emprisonnés et beaucoup sont morts de faim derrière les barreaux. L'ordre fut donné de détruire tous les ustensiles privés qui n'avaient pas été transformés en acier pour empêcher les gens de pouvoir se nourrir en chapardant l'approvisionnement alimentaire de la commune. Même les feux étaient interdits malgré l'approche de l'hiver. Les excès de la répression étaient terrifiants. Des milliers de détenus ont été systématiquement torturés et les enfants ont été tués et même bouillis et utilisés comme engrais – au moment même où une campagne nationale disait aux gens "apprenez la voie de Henan". Dans l'Anhui, où l'intention affichée était de garder le drapeau rouge même si 99% de la population mouraient, les cadres étaient retournés aux pratiques traditionnelles d'enterrements vivants et à la torture avec des fers rouges.72
Mao a commencé avec le slogan de "socialisme rural". Avant son arrivée au pouvoir, il a promis de la terre, de la nourriture et la protection aux paysans. Mais son pouvoir les a soumis à des niveaux de douleur et de torture jamais vus dans l'histoire moderne:
Cette campagne a pris les proportions d'une véritable guerre contre les paysans... Les morts dus à la faim ont atteint plus de 50% dans certains villages, et dans certains cas, les seuls survivants étaient des cadres qui abusaient de leur position. Dans le Henan et ailleurs, il y avait de nombreux cas de cannibalisme (63 ont été enregistrés officiellement): des enfants ont parfois été mangés conformément à une décision communale.73
Le taux de mortalité à travers le pays a atteint des niveaux immenses:
pour l'ensemble du pays, le taux de mortalité a augmenté de 11% en 1957 à 15% en 1959 et 1961 pour culminer à 29% en 1960. Le taux de natalité est passé de 33% en 1957 à 18% en 1961. Hors le déficit de naissances qui était peut-être de 33 millions de dollars (même si certaines naissances ont été simplement retardées), les pertes humaines liées à la famine dans les années 1959-1961 étaient situées entre 20 et 43 millions de personnes... C'était très probablement la pire famine, pas seulement dans l'histoire de la Chine mais aussi dans l'histoire du monde.74
Au cours du Grand Bond, un garde rouge de 18 ans qui a été poursuivi par les autorités et qui s'est réfugié avec sa famille dans un village de l'Anhui, a décrit le visage cruel du maoïsme:
Nous nous sommes promenés près du village. Les rayons de soleil luisaient sur les mauvaises herbes vert jade qui avaient poussé entre les murs de terre, accentuant le contraste avec les champs de riz tout autour et s'ajoutant à la désolation du paysage. Devant mes yeux, entre les mauvaises herbes, m'est survenu une des scènes que l'on m'avait raconté d'un des banquets au cours duquel les familles avaient troqué des enfants afin de les manger. Je pouvais voir les visages inquiets des familles pendant qu'ils mâchaient de la chair des enfants d'autres personnes. Les enfants qui pourchassaient des papillons dans un champ voisin semblaient être la réincarnation des enfants dévorés par leurs parents. Qu'est-ce qui leur a fait avaler cette chair humaine, au milieu des larmes et du chagrin d'autres parents – qu'ils n'auraient jamais imaginé goûter, même dans leurs pires cauchemars? A ce moment-là, j'ai compris de quel boucher il s'agissait, l'homme "que l'humanité n'avait pas vu de tel depuis plusieurs siècles et la Chine, depuis plusieurs milliers d'années": Mao Zedong. Mao Zedong et ses sbires, avec leur système politique criminel, avaient conduit et poussé des parents fous de faim, à remettre leurs propres enfants à d'autres et à recevoir la chair des autres pour assouvir leur propre faim. Mao Zedong, pour laver le crime qu'il avait commis en assassinant la démocratie, a lancé le Grand Bond en avant et a obligé des milliers et des milliers de paysans hébétés par la faim à tuer les uns les autres avec des houes et à sauver leur propre vie avec la chair et le sang de leurs compagnons d'enfance. Ce n'étaient pas les vrais tueurs, les vrais tueurs étaient Mao Zedong et ses compagnons.75
Dans les années entre 1958 et 1961, à cause de la politique du Grand Bond de Mao, toute la Chine a subi ce qu'on a accepté comme la famine la plus grande et meurtrière de l'histoire. On l'évalue, par conséquent, à plus de 40 millions de morts. (Ces chiffres ont égalé et même dépassé toute la population de beaucoup pays de cette époque).
Quelle était la cause de cette catastrophe? Comme indiqué ci-dessus, les militants de Mao ont forcé les paysans à la collectivisation et ont fondé des communes d'entre 100 et 300 familles – ce qui a considérablement réduit la production agricole. Dans certaines régions, les administrations maoïstes ont puni les paysans par la famine délibérée.
Une autre raison importante de cette calamité est que Mao a essayé d'adapter le "modèle de Lyssenko" appliqué dans l'Union soviétique dans les années 1930 et 1940, à l'agriculture chinoise. Quand il a imposé ces expériences aux paysans, des pertes énormes dans la production agricole y ont résulté.
Nous avons examiné Trofim Lyssenko auparavant. Suite à l’absurde "science prolétarienne" de l'ère de Staline, la biologie soviétique a été confiée à Lyssenko, un ardent évolutionniste. Lyssenko a rejeté la science de la génétique en adoptant à la place une théorie de Lamarck, un leader darwiniste qui croyait en l'"hérédité des caractères acquis". Quand le mythe de Lyssenko a été appliqué à l'agriculture soviétique, les pertes ont été immenses.
Mais Mao n'a pas tiré de leçons de cette catastrophe de la période de Staline – au contraire, lui et ses partisans, éduqués dès leur jeunesse sur le darwinisme strict, ont continué à croire en la "science prolétarienne" et à déformer la vraie science selon les conditions requises de la théorie de l'évolution. Le Grand Bond a imité le modèle de Lyssenko et les paysans chinois ont été contraints de travailler dans l'agriculture selon les principes de la "science évolutionniste".
Jasper Becker, chef de bureau de Pékin de South China Morning Post, dans son livre intitulé Hungry Ghosts: Mao's Secret Famine, raconte en détail l'entreprise agricole lyssenkiste mise en vigueur pendant le Grand Bond. Ces tentatives, qui ont chacune abouti à une catastrophe distincte, étaient:
La plantation rapprochée: Lyssenko, qui pensait que les graines évoluaient en s’adaptant à leur habitat, a déclaré que planter des graines très proches les unes des autres créerait la "solidarité socialiste" parmi elles. Les maoïstes ont entrepris d’appliquer ce mythe. Jusqu’à ce moment, dans le sud de la Chine, environ 1,5 millions de graines ont été semées sur toute acre de terre. En 1958, les communistes ont ordonné l'augmentation de cette quantité jusqu'à entre 6 et 7 millions de graines. En 1959, ils ont encore augmenté cette quantité jusqu'à entre 12 et 15 millions de graines. En conséquence, un très grand nombre de graines est allé aux déchets et la production agricole a subi un grave déclin.
Le labour profond: L'un des assistants de Lyssenko, Teventy Maltsev, a affirmé que le labour profond permettrait aux végétaux de mieux s'enraciner. Les communistes chinois ont adopté et appliqué cette affirmation lamarckiste. Pendant le Grand Bond, les paysans ont reçu l'ordre de labourer leurs champs à une profondeur de 1,5 mètres. En conséquence, des dizaines de millions de paysans ont été contraints de passer des mois à biner. Encore une fois, une grande perte de production qui a entraîné la famine y a résulté.
La chasse au moineau: Mao a lancé une campagne pour éliminer les diverses espèces d'animaux qui endommageaient la production agricole. Les moineaux sont devenus la cible principale de cette campagne. Des méthodes particulières ont été employées pour chasser et tuer les moineaux dans l'ensemble de la Chine. Mais en conséquence, il y a eu une explosion du nombre d'insectes et d'autres parasites que les moineaux avaient mangés, et ils ont endommagé la production agricole bien plus que ce que les moineaux n'avaient jamais fait.
L'agriculture sans engrais: Suivant les recommandations de Lyssenko, les communistes chinois ont cessé d'utiliser des engrais chimiques. (Il fut imaginé que si l'on privait les graines d'engrais, elles "se développeraient" par l'adaptation à cette nouvelle situation assurant ainsi le même rendement sans l'utilisation d'additifs de fertilisation). Cette expérience a causé une grande perte dans la production agricole.
Toutes ces initiatives qui ont été appuyées sur le mythe de l'évolution de Lyssenko comme ils l'ont fait auparavant, ont causé la plus grande famine de l'histoire. Mais même si des millions de personnes mouraient de faim, personne n'a osé critiquer le régime ou la calamité qu'il a causée. Une seule personne, le général Peng Dehuai, ministre de la défense, a écrit une lettre à Mao dans laquelle il a essayé de décrire cette famine désastreuse. Plus tard, il a été accusé d'être de "droite" et a été éliminé; Pendant la famine, tous les rapports officiels ont falsifié la situation en disant que de brillants résultats avaient été obtenus dans la production agricole. Par ailleurs, afin de convaincre le monde de ce mensonge, la Chine a exporté de grandes quantités de céréales. Alors que les gens mouraient de faim dans certaines régions du pays, les céréales et le riz ont été gardés dans des entrepôts pour être plus tard exportés.76
Plus tard, la même politique agricole a été mise en application au Cambodge et en Corée du Nord communistes avec les mêmes résultats: un grand manque de productivité, la famine et la mort en masse. Aveuglément et sans conscience ou intelligence, les communistes ont appliqué le "bond communiste dans l'agriculture" de Lyssenko et de Staline parce que la théorie de l'évolution à la base de leur philosophie matérialiste l'exigeait.
La théorie de l'évolution est étroitement liée à toutes les catastrophes que Mao a provoquées sur la Chine. Comme nous l'avons vu, la grande famine entre 1958 et 1961 a résulté de l'application du modèle de "science évolutionniste" de Lyssenko. Pendant ce temps, Mao et l'établissement communiste ont gouverné la Chine avec une cruauté terrible et impitoyable. Quel genre de pensée effroyable se cache derrière une politique qui laisse délibérément les gens mourir de faim et les force dans le cannibalisme?
Nul doute qu'il s'agit de toute la vision communiste de la nature humaine. Plus tôt, l'idée que les êtres humains sont des animaux était à la base de la terreur soviétique et la même chose s'applique à la Chine qu'on a mentionnée. Avec des préjugés darwinistes, Mao a considéré ceux qui s'opposaient au communisme comme des "animaux" et donc, les maoïstes n'ont pas été touchés par l'angoisse des personnes qu'ils considéraient comme un troupeau. Pour eux, ce fut une logique, le fonctionnement normal de la nature. Après avoir révélé à quel point les niveaux de récoltes étaient faibles et étaient tombés dans le Grand Bond, The Black Book of Communism donne la vision de Mao à cet égard:
Mao, dans la tradition des dirigeants chinois mais en contradiction avec la légende qu'il a encouragée à se développer autour de lui, a montré ici à quel point il se souciait vraiment peu de ceux qu'il considérait comme des paysans maladroits et primitifs.77
James Reeve Pusey souligne également la philosophie darwiniste de Mao: "La pensée de Mao Zedong était et reste un puissant mélange d'ironie et de contradictions darwiniennes."78 Ailleurs, il écrit:
Mao Zedong dans un moment de colère (au plus tard en 1964) a juré que "tous les démons doivent être anéantis". Il a déshumanisé ses ennemis, en partie dans l'hyperbole traditionnelle, le "réalisme" social darwinien. Comme les anarchistes, il voyait les réactionnaires comme des arriérés de l'évolution qui méritaient l'extinction. Les ennemis du peuple n'étaient pas des humains et ils ne méritaient pas d'être traités comme des humains.79
Celui qui considère les humains comme des animaux n'aura aucun scrupule à réaliser des expériences sur eux. Pendant le Grand Bond, de nouveaux moyens d'alimentation ont été considérés et testés impitoyablement sur des personnes affamées:
En 1960, après un an de famine, ...les survivants ont été réduits à chercher dans le fumier de cheval des grains non digérés et à manger les vers qu'ils trouvaient dans la bouse de cheval. Les gens dans les camps ont été utilisés comme cobayes dans des expériences de faim. Dans un cas, la farine a été mélangée avec 30% de pâte de papier dans la pain pour étudier les effets sur la digestion, tandis que dans une autre étude, le plankton de marais a été mélangé avec de l'eau de riz. La première expérience a provoqué une constipation atroce dans tout le camp qui a causé de nombreux décès. La deuxième aussi a causé de nombreuses maladies et beaucoup parmi ceux qui étaient déjà faibles ont fini par mourir.80
Le "Grand Bond" était en réalité une sorte d'expérience de la sélection naturelle. Mao a forcé les Chinois aux conditions les plus difficiles afin d'éliminer les faibles et ceux qui s'opposaient au communisme. D'une part, il a essayé de faire un lavage de cerveau aux paysans en les affamant afin de les rendre dépendants de lui et de l'organisation communiste. La base de cette tentative était le darwinisme. En même temps qu'il a commencé le Grand Bond, Mao a également lancé un "bond dans l'éducation". Le matérialisme dialectique et le darwinisme ont joué les principaux rôles dans cette campagne. Dans un discours de cette période, Mao a révélé les principes appuyant sa sauvagerie lorsqu'il a dit, "la base du socialisme chinois repose sur Darwin et la théorie de l'évolution".81
Immédiatement après le Grand Bond, le 30 janvier 1962, Mao a expliqué le parallélisme entre le Parti communiste chinois et Darwin dans un discours prononcé devant les membres du parti:
Dans l'histoire, des doctrines de chercheurs en sciences naturelles telles que Copernic, Galilée et Darwin, n'ont pas été reconnues pendant une très longue période par la majorité des gens qui les ont plutôt considérées comme étant incorrectes. Dans leur temps, ils étaient en minorité. Lorsque notre parti a été fondé en 1921, nous n'avions que quelques dizaines de membres, nous étions aussi dans la minorité mais ces quelques personnes représentaient la vérité et le destin de la Chine.82
En ces mots, Mao a comparé les efforts de son parti à l'entreprise de Darwin et a exprimé son respect et son admiration pour lui. Au début, il a déclaré que peu de personnes avaient accepté les idées de son Parti communiste de même que peu de personnes avaient accepté les théories de Darwin. Mais cela ne changerait pas la validité des idées de l'un ou de l'autre.
Mais tout comme dans le cas de Darwin, les idées de Mao étaient tous des mythes.
Dans le Grand Bond, entre 30 et 45 millions de personnes sont mortes à cause de la famine. De nombreux paysans qui avaient résisté à la collectivisation étaient morts de torture. Des dizaines de milliers de personnes, parce qu'ils ont montré la moindre attitude négative envers le communisme, ont été marqués comme étant des "ennemis de la classe", arrêtés et torturés. Les prisonniers chinois ont été traités comme des animaux et finalement exécutés.
Dans ces prisons, la sauvagerie du communisme chinois a été particulièrement évidente.
La Chine de Mao est devenue totalement une société de peur. La majorité des millions de personnes accusées, même sans aucune preuve concrète de crime, ont été arrêtées et emprisonnées comme étant des adversaires du communisme. Plus tard, elles ont été exécutées au cours de grandes cérémonies tenues dans les places ouvertes des grandes villes. Le nombre de personnes tuées injustement sur les directives de Mao est estimé entre 6 et 10 millions. Environ 20 millions de "contre-révolutionnaires" ont passé une grande partie de leur vie en prison en tant qu'ennemis de l'Etat. Mais comme The Black Book of Communism le dit, la vie dans ces prisons était souvent pire que la mort:
Jusqu'à 300 prisonniers dans une cellule de 100 mètres carrés et 18000 dans la prison centrale de Shanghai; des rations au niveau de famine et du surmenage, la discipline inhumaine et une menace constante de violence physique (par exemple, les personnes ont été battues avec des crosses de fusil pour les faire garder la tête haute, ce qui était obligatoire lorsque l'on marchait). Le taux de mortalité qui jusqu'en 1952 était certainement supérieur à 5% en moyenne par an, entre 1949 et 1978 dans le laogai – a atteint 50% pendant une période de six mois dans le Guangxi et était de plus de 300 par jour dans une mine de Shanxi. Les tortures les plus variées et sadiques étaient assez courantes, comme la pendaison par les poignets ou les pouces. Un prêtre chinois est mort après avoir été interrogé de façon continue pendant 102 heures. On a autorisé les personnes les plus brutales à agir en toute impunité. Un commandant du camp a assassiné ou enterré vivant 1320 personnes en un an, en plus d'avoir commis de nombreux viols. Les révoltes, qui étaient assez nombreuses à cette époque (les détenus n'avaient pas encore été réduits à la soumission et il y avait beaucoup de soldats parmi eux), ont souvent dégénérées en de véritables massacres. Plusieurs milliers parmi les 20000 prisonniers qui travaillaient dans les champs pétrolifères de Yanchang ont été exécutés. En novembre 1949, 1000 des 5000 qui se sont mutinés dans un camp de travail forestier ont été enterrés vivants.83
Nien Cheng, un ancien détenu d'une prison de Shanghai, décrit la violence physique dans les prisons chinoises:
Mettre ces menottes particulières étroitement sur les poignets d'un prisonnier était une forme de torture couramment utilisée dans le système pénitentiaire de la Chine maoïste. Parfois, des chaînes supplémentaires ont été mises autour des chevilles des prisonniers. D'autres fois, un prisonnier pouvait être menotté et ensuite avoir ses menottes attachées à une barre de la fenêtre de sorte qu'il ne puisse pas s'éloigner de la fenêtre pour manger, boire ou aller aux toilettes. Le but était de dégrader un homme afin de détruire son moral... Puisque le gouvernement populaire a prétendu avoir aboli toutes les formes de torture, les fonctionnaires ont simplement appelé ces méthodes "punition" ou "persuasion".84
Le but principal de cette sauvagerie était d'instiller la peur, d'abord chez les opposants au régime et ensuite dans la société en général. Un autre objectif était de détruire la personnalité des gens, de les déshumaniser et de les "bestialiser" par la peur et la torture. Par ces méthodes, Mao voulait transformer toute la population chinoise en un troupeau d'animaux qu'il pouvait contrôler.
Le tournant important qui a donné vie au projet totalitaire de Mao était la "Révolution culturelle" de la Chine.
Le Révolution culturelle était une folie meurtrière visant à détruire toute idée et personne opposées à l'idéologie communiste. L'affiche de propagande sur la droite représente cette fête d'effusion de sang: les anti-communistes sont écrasés par les coups de poing de communistes rouges. |
Après le désastre du Grand Bond, Mao a annoncé qu'il était "au-dessus de la politique quotidienne". Il a décidé de se retirer des affaires d'Etat pour se concentrer sur des soi-disant "questions plus grandes et importantes". Le silence de Mao a pris fin en 1966. Il a annoncé que la révolution chinoise n'avait pas encore obtenu de succès parce que lui, le "grand timonier", n'avait pas encore complètement inculqué le communisme dans l'esprit des gens; que même dans les plus hautes sphères de l'Etat, il y avait des éléments qui ne comprenaient pas le communisme. Une révolution culturelle a été nécessaire pour corriger cette situation.
Détruire toute la société et l'Etat chinois, fut le choc de la Révolution culturelle. Les suggestions de Mao ont eu une grande influence sur les jeunes ignorants des rangs les plus bas du Parti communiste. Ils furent appelés les gardes rouges et ont commencé à semer la terreur dans toutes les régions du pays. En chantant, l'"Est est Rouge", ils défilaient dans les rues, prêts à montrer leur agression et à arrêter toutes les personnes qu'ils croyaient anti-communiste. Des milliers de bureaucrates de haut niveau, des professeurs d'université, des scientifiques et des intellectuels ont été arrêtés, humiliés après avoir subi des tortures horribles et exécutés.
Même Liu Shaoqi, l'un des plus proches amis de Mao et ancien président de la République populaire de Chine a été arrêté sur ordre de Mao, publiquement battu, soumis à une longue torture et jeté dans une cellule où il n'a reçu aucun soin médical et où il mourut dans l'agonie. Deng Xiaoping était l'un des plus anciens camarades de Mao, parmi ceux qui allaient prendre le relais de l'Etat de Chine après Mao. Son fils, Pufong, un brillant professeur de physiques à l'Université de Pékin, a été interrogé par les gardes rouges. Pendant le processus, il a été sodomisé, battu gravement et plus tard jeté par la fenêtre de la salle d'interrogatoire. Bien qu'il ait survécu, son dos a été brisé et il passa le restant de ses jours dans un fauteuil roulant avec une déficience auditive.85
Un témoin décrit les tortures inhumaines infligées à un professeur d'université pendant la Révolution culturelle:
J'ai couru à l'intérieur. Sur le terrain de sport et plus loin à l'intérieur, devant un nouveau bâtiment de salle de classe de trois étages, j'ai vu des rangées de professeurs, environ 40 à 50 en tout avec de l'encre noir versé sur leurs têtes et visages de sorte qu'ils étaient maintenant vraiment devenus un "gang noir". On avait accroché à leurs cous des pancartes avec des mots tels que "unetelle autorité académique", "untel chef de bande corrompu", "untel ennemi de la classe", "untel suppôt du capitalisme": toutes des épithètes tirées des journaux. Il y avait sur chaque pancarte une croix rouge, faisant ressembler les professeurs à des prisonniers attendant l'exécution. Ils portaient tous des bonnets d'âne peints avec des épithètes similaires et des balais sales, des chaussures et des chiffons sur leur dos.
Ils avaient des sceaux remplis de pierres suspendus à leur cou. J'au vu le principal: le seau autour de son cou était si lourd que le fil a profondément coupé son cou et il chancelait. Tous étaient pieds nus, frappant des gongs ou des pots cassés pendant qu'ils marchaient autour du terrain en criant: "je suis untel gangster noir". Finalement, ils se sont tous agenouillés, ont brûlé de l'encens et ont prié Mao Zedong pour "pardonner leurs crimes".
J'ai été stupéfait par cette scène et je me sentais pâlir. Quelques filles s'étaient presque évanouies.
Suivirent des coups et des tortures. Je n'avais jamais vu de telles tortures avant: forcés à manger des insectes et des déjections, à être soumis à des chocs électriques, à s'agenouiller sur du verre brisé, à être pendu "comme un avion" par les bras et les jambes.86
La Revolution Culturelle: Une Folie Qui A Terreorise La Chine | |
Les gardes rouges ont reconnu le Red Book de Mao comme étant leur guide unique. Pendant la Révolution culturelle, ils ont subjugué le pays avec la peur et le sang. Les affiches de propagande représentaient aussi la barbarie des gardes rouges. Dans l'affiche en haut, des professeurs d'université, arrêtés et torturés par les gardes rouges, sont dépeints comme des parasites qui dégradent la société. |
La Révolution culturelle a également appliqué la politique de "bestialisation humaine" mise en vigueur plus tôt sous Lénine et Staline. Les opposants ont été identifiés en tant qu'"ennemis du peuple" et forcés à imiter un animal en public. Certains professeurs en état d'arrestation avaient les mains attachées derrière le dos et, après avoir été jetés à terre, ils ont été forcés de "paître", arrachant de l'herbe avec leurs dents. En Août 1967, la presse de Pékin a déclaré que les anti-maoïstes étaient des "rats qui couraient à travers les rues" et qu'ils devraient tous être tués.87
Des Professeurs D'universite En Cours D'execution | |
Tout au long de la Révolution culturelle, les gardes rouges ont torturé des dizaines de milliers de personnes. Des professeurs d'université, des hommes d'Etat, des artistes et des écrivains ont été arrêtés et humiliés publiquement avec des pancartes insultantes accrochées autour de leur cou avant d'être exécutés. |
La Révolution culturelle était une folie de masse jamais vue encore dans l'histoire du monde. Les gardes rouges ont arrêté, torturé, et exécuté des dizaines de milliers de personnes pour avoir prié, juste écouté de la musique ou nourri un animal domestique. Les gens ont été mis en transe dans laquelle ils soutenaient toutes sortes de sauvagerie; ils criaient leur soutien quand ils voyaient des gens assassinés. The Black Book of Communism décrit cette sauvagerie en ces termes:
Dans la Chine rouge, les exécutions politiques étaient des faits quotidiens. Beaucoup étaient accusés de "ne pas suivre la voie de Mao" et exécutés dans les rues. |
Tout le peuple était invité à des procès publics de "contre-révolutionnaires", qui étaient presque toujours condamnés à mort. Tout le monde participait à des exécutions en criant "tuez, tuez" aux gardes rouges dont la tâche était de couper les victimes en morceaux. Parfois, les morceaux étaient cuits et mangés ou gavés aux membres de la famille de la victime qui étaient encore vivants et observaient. Chacun a ensuite été invité à un banquet, où le foie et le cœur de l'ancien propriétaire étaient partagés, et à des réunions où un locuteur s'adressait devant des rangées de têtes nouvellement coupées, embrochées sur des piquets. Cette fascination pour le cannibalisme de vengeance, qui plus tard est devenu courant sous le régime de Pol Pot, fait écho à un très ancien archétype de l'Asie orientale qui apparaît souvent à des moments cataclysmiques de l'histoire chinoise. 88
La seule source des gardes rouges était le Little Red Book contenant les paroles de Mao. Chacun d'eux savait par coeur ce livre, d'ailleurs, ceux qui ne le savaient pas étaient dénoncés comme "ennemis de la classe" et ils pouvaient être battus ou même exécutés sur place. Même les activités les plus normales et légitimes pouvaient être déclarées "anti-communiste" et punies:
Les gardes rouges, qui se prenaient extrêmement au sérieux, pensaient que c'était une bonne idée d'interdire les "déchets de l'énergie révolutionnaire" comme les chats, les oiseaux et les fleurs... Dans les grandes villes comme Shanghai, des groupes ont rasaient la tête de toute personne attrapée dans les rues ayant des cheveux longs ou laqués, déchiraient les pantalons qui étaient trop serrés, arrachaient les hauts talons de chaussures, perforaient les chaussures pointues et forçaient les magasins à changer leur nom... Les gardes rouges arrêtaient les passants et les forçaient à réciter leur citation favorite de Mao. Beaucoup de gens avaient peur de quitter leurs maisons.89
La Révolution culturelle a atteint de tels niveaux de folie que finalement l'armée a dû intervenir et rétablir l'ordre dans le pays. Tout au long des années 1970, la Chine a essayé de panser les blessures infligées par la Révolution culturelle et réparer son dommage. Mao est mort en 1976, laissant derrière lui 60 millions de personnes déjà mortes, victimes de tortures, une boucherie et une idéologie aveugle.
Une autre politique d'exécution en Chine: une femme du nom de Wang Shouxin a été arrêtée en tant qu'adversaire du régime, liée par des soldats, forcée à s'agenouiller et tuée par une seule balle. En règle générale, l'argent dépensé pour les balles lors des exécutions était pris de la famille de la victime. |
Un autre Chinois innocent exécuté pendant la Révolution culturelle. |
Le fléau du maoïsme n'a pas été limité à la population chinoise. Les pays occupés par la Chine ou les personnes forcées de vivre sous une occupation permanente étaient également les cibles de la brutalité rouge. Une de ces régions fut la "Région autonome ouïghoure" dans l'ouest de la Chine ; en d'autres termes, les Turcs Ouïghours vivant dans le Turkestan oriental. Puisque ces Turcs étaient des Musulmans et une minorité ethnique, l'administration de Pékin les a visés et les a soumis à un génocide systématique à partir de l'arrivée au pouvoir de Mao en 1949.
Les Ouïghours n'étaient pas autorisés à pratiquer leurs obligations religieuses. Les écoles et les lieux de prière ont été fermés. Dans de nombreuses régions, les chefs religieux ont été arrêtés et un grand nombre d'entre eux ont été assassinés. Sans prendre aucune précaution, à partir de 1964, la Chine a effectué 46 essais nucléaires dans la Région autonome ouïghoure. En conséquence, le cancer a augmenté à un degré remarquable chez les Ouïghours avec beaucoup d'enfants mort-nés ou avec des défauts physiques.
Pour assassiner les Musulmans Turcs Ouïghours, les Chinois ont employé diverses méthodes: entre 1949 et 1952, 2,800,000 d'Ouïghours sont morts ; entre cette date et 1957, 3,509,000 sont morts ; entre 1958 et 1960, le nombre a été de 6,700,000 et dans les quatre années de 1961 à 1965, 13,300,000 d'Ouïghours ont été assassinés. Dans le Turkestan oriental, on a interdit aux familles d'avoir plus d'un enfant. Toute femme tombée enceinte en violation de cette loi s'est fait avorter son enfant.
Ces mesures, commencées au temps de Mao, sont toujours en vigueur. A la suite d'une migration obligatoire, d'une planification familiale et de meurtres, les Ouïghours du Turkestan oriental sont devenus une minorité. En raison de la politique d'assimilation en vigueur depuis 1949, la proportion des Musulmans dans la Région autonome ouïghoure a chuté de 75% à aussi peu que 35%. Aujourd'hui, plus de 25 millions de musulmans dans le Turkestan oriental vivent sous l'oppression chinoise. Dans une région où des milliers de Musulmans sont des prisonniers politiques, bon nombre de personnes arrêtées n'ont pas encore donné de nouvelle.
Affiches de propagande montrant Mao comme le soleil rouge qui se lève sur la Chine. En réalité, le maoïsme a apporté la famine et la torture et a fait de la Chine une arène darwiniste dans laquelle "les plus faibles" sont morts. Mao a assassiné 60 millions de personnes. Sur la droite, une photographie de lui, ses quelques années avant sa mort. |
Le Tibet est un autre pays qui est tombé sous la brutalité du régime communiste, occupé par l'armée chinoise juste un an après l'établissement d'un régime communiste. Avec l'assentiment de son peuple, le Tibet est devenu une région autonome liée à la Chine. Mais l'oppression chinoise des Tibétains a progressivement augmenté. L'administration chinoise a obligé les paysans tibétains à vendre leurs produits à des prix très bas, a placé les immigrants chinois dans toutes les institutions importantes du pays et a répondu à la moindre résistance par une réponse cruelle et sanglante. Le Dalaï Lama, qui pendant des années a inspiré la résistance tibétaine en Chine, décrit les brutalités commises par la Chine communiste sur son peuple:
Les Tibétains n'ont pas seulement été fusillés, mais ils ont aussi été battus à mort, crucifiés, brûlés vifs, noyés, mutilés, affamés, étranglés, pendus, bouillis vivants, enterrés vivants, écartelés et décapités.90
Les sources internationales rapportent en détail la brutalité de la Chine dans le Turkestan oriental. Un rapport spécial publié par Amnesty International a déclaré que l'objectif était d'éradiquer les Musulmans ouïghours par la torture et l'exécution. La Chine a soumis la population ouïghoure du Turkestan oriental musulman à des décennies de génocide. A la suite des essais nucléaires effectués délibérément dans la région, un grand nombre d'enfants sont nés déformés. |
La Sauvagerie De La Chine Rouge Continue |
1. LA CHINE COMMUNISTE A TUE 210000 PERSONNES INNOCENTES SEULS DANS LES ESSAIS NUCLEAIRES 2. LA SAUVAGERIE EN CHINE 3. Dès qu'un enfant naissait en Chine il était étranglé par les fonctionnaires 4. UN AUTRE MASSACRE DE MUSULMANS EN CHINE |
Un Etat qui a un système de pensée communiste-darwiniste opprime ses concitoyens et ses proches alliés, les laisse mourir de faim, les mène dans la misère et la pauvreté et les assassine – pour son propre intérêt. Pour la Russie et la Chine, deux exemples modernes de ce concept brutal de l'Etat, ce qui est important, ce n'est pas le confort et le bien-être des gens, mais le renforcement de leur propre autorité. Vers la fin de l'année 2000, un nouveau-né a arraché de sa famille par les autorités chinoises et a été étranglé sous les yeux de la famille. Des atrocités similaires continuent à être commises contre les Musulmans du Turkestan oriental sous l'occupation chinoise. Le point de départ de cette cruauté se trouve dans la doctrine du darwinisme selon laquelle les êtres humains sont des animaux indignes de respect et que la vie est champs de lutte. Pour se débarrasser de toute cette horreur, et pour que les gens vivent dans la paix et le bien-être, cette idéologie darwiniste doit être éradiquée. |
Pol Pot, le dirigeant des Khmers rouges, a massacré trois millions de Cambodgiens. |
Etant déjà une idéologie impitoyable, contentieuse, cruelle et sanguinaire, le communisme a atteint son pire aspect de brutalité avancée dans le maoïsme. Pour comprendre clairement pourquoi la brutalité "traditionnelle" de l'Extrême-Orient du maoïsme s'est mêlée au communisme, nous devons examiner un autre exemple de l'Extrême-Orient – le régime cambodgien des Khmers rouges, qui est arrivé au pouvoir avec le soutien chinois et qui a adopté les méthodes maoïstes.
Le Cambodge, un petit pays pauvre, est situé entre l'Inde et la Chine. Cette région est également appelée Indochine. Pendant des siècles, la majorité des ses habitants ont tiré leur subsistance de l'agriculture, dont l'élément principal est les rizières dans tout le pays. Mais entre 1975 et 1979, ces rizières sont devenues des "champs de mort". Environ trois millions de personnes ont été assassinées dans ce pays sur une population de neuf millions. Certaines ont été fusillées de la tête, d'autres avaient le crâne fracassé par des haches ou ont été abandonnés à périr de faim. D'autres encore ont été étouffées avec des sacs en plastique mis sur leur tête.
Les auteurs de cette brutalité inégalée étaient les maoïstes cambodgiens ou les Khmers rouges, un parti communiste fondé et dirigé par un maoïste du nom de Pol Pot. Pendant des années, les Khmers rouges s'étaient organisés dans les forêts et rêvaient d'arriver au pouvoir. Finalement en 1975, leur rêve s'est réalisé. Ils ont établi un régime qui a été plus cruel et totalitaire que la Russie de Staline ou de Mao en Chine – un summum de la folie communiste.
Pour le bien du pays, le parti a décidé que le seul devoir d'un communiste était de travailler autant que possible dans les rizières. Toute la population du Cambodge a été forcée à travailler dans ces domaines. Des dizaines de milliers de personnes vivant dans les villes – hommes d'Etat, fonctionnaires, enseignants, intellectuels – ont été emmenées dans les villages et forcés à travailler dans les fermes collectives dans des conditions très sévères. Eviter de travailler, prononcer des prières ou même de manger le moindre morceau de nourriture de ce qui avait été recueilli sans autorisation, était considéré comme une "rébellion contre l'Etat", et sous ce prétexte, des gens étaient tués chaque minute.
Les Khmers rouges sont arrivés au pouvoir après une guerre civile sanglante. Ces photos ont été prises pendant la guerre civile sanglante alors que les Khmers rouges attaquaient la capitale, Phnom Penh. C'était le signe avant-coureur de la brutalité terrible. |
Les Khmers rouges ont appelé leur parti Angkar, et ils ont donné aux millions de gens qui travaillaient eux-mêmes jusqu'à l'épuisement, l'impression que l'"Angkar vous observe toujours". Un Cambodgien qui a réussi à échapper à la brutalité des Khmers rouges décrit ceux qui vivaient dans la soi-disant Cambodge "démocratique":
Dans le Kampuchéa démocratique, il n'y avait pas de prisons, de tribunaux, d'universités, d'écoles, d'argent, d'emplois, de livres, de sport et de divertissements... Il n'y avait aucun moment libre dans la journée de 24 heures. La vie quotidienne était répartie comme suit: 12 heures pour le travail physique, 2 heures pour manger, 3 heures de repos et d'éducation, 7 heures de sommeil. Nous avons tous vécu dans un énorme camp de concentration. Il n'y avait pas de justice. L'Angkar réglementait chaque moment de notre vie... Les Khmers rouges ont souvent utilisé des paraboles pour justifier leurs actions contradictoires. Ils comparaient les gens aux bovins: "regardez ce bœuf comme il tire la charrue. Il mange quand on lui ordonne de manger. Si vous le laissez paître dans un champ, il mangera n'importe quoi. Si vous le mettez dans un autre champ où il n'y a pas assez d'herbe, il paîtra encore sans se plaindre. Il n'est pas libre et il est constamment surveillé. Et quand vous lui demandez de tirer la charrue, il tire. Il ne pense jamais à sa femme ou à ses enfants..."91
De toute évidence, les Khmers rouges ont mis en vigueur le projet de "bestialisation humaine" qui se trouvait à la base du communisme. Comme le montre la citation ci-dessus, les gens étaient forcés à labourer les champs comme des bœufs. En même temps, beaucoup d'importance a été donnée à l'éradication des concepts tels que la religion et la moralité. The Black Book of Communism décrit les mesures prises par les Khmers rouges pour détruire l'amour entre l'institution familiale et ses membres:
Le régime a tout fait pour briser les liens familiaux, dont il y voyait une menace pour le projet totalitaire de rendre chaque individu totalement dépendant de l'Angkar. Les équipes de travail avaient leurs propres maisons, qui étaient souvent simplement des casernes ou un regroupement de hamacs ou de tapis pour dormir, situés près du village. Il était très difficile d'avoir la permission de quitter ce composé, et les maris et épouses étaient souvent séparés pendant des semaines, voire plus. Les enfants étaient maintenus dans leur famille élargie, et les adolescents passaient parfois six mois sans voir leurs parents. Les mères ont été encouragées à passer le moins de temps possible avec leurs enfants. Etant donné que le service postal avait complètement cessé, les gens n'apprenaient pas la mort d'un parent avant des mois. Là encore, l'exemple vient d'en haut, puisque les dirigeants même vivaient sans leurs épouses ou maris. 92
Ces mesures n'étaient en fait rien de plus que l'interprétation de Karl Marx et de Friedrich Engels de la mise en action de l'origine de la famille. Marx et Engels ont considéré les êtres humains comme des animaux évolués des singes et pour qui les concepts de religion, de morale et de famille n'étaient pas nécessaires. Ceux-ci étaient des "institutions de superstructure" qui sont apparues à la suite des relations économiques. La société communiste a promis de détruire ces concepts. Ainsi le projet des Khmers rouges n'était rien de plus que la mise en vie de l'absurdité proposée par Marx et Engels.
1. Après la prise du pouvoir par les Khmers rouges, presque toute la population de Phnom Penh a été forcée de quitter la ville. |
Les Khmers rouges ont voulu détruire la religion et la famille, bestialiser les êtres humains et les rendre comme des "bœufs qui labourent les champs". Les Khmers rouges ont une fois de plus appliqué des mesures employées auparavant par Lénine, Staline et Mao en laissant délibérément le gens à la faim, détruisant ainsi leurs volontés et personnalités. Plus tard, après avoir été alimenté par l'Angkar, les Khmers rouges, ils en viendraient à adorer les Khmers rouges comme des dieux:
La faim qui a écrasé de nombreux Cambodgiens au cours des années a été employée délibérément par le régime au service de ses intérêts. Les gens les plus affamés étaient ceux dont le corps pouvait le moins stocker de nourriture, et ils étaient moins susceptibles de s'enfuir. Si les gens étaient en permanence obsédés par la nourriture, toute pensée individuelle, toutes les capacités d'objection, même le désir sexuel des gens allaient disparaitre. Les jeux qui étaient joués avec les approvisionnements alimentaires facilitaient les expulsions obligatoires, favorisaient l'acceptation des cantines collectives et affaiblissaient même les relations interpersonnelles, y compris celles entre les parents et leurs enfants. Tout le monde, en revanche, devait embrasser la main qui les avait nourris, peu importe à quel point elle pouvait être sanglante. 93
Un témoin cambodgien a déclaré:
Cette famine a été délibérément provoquée. Même lorsque beaucoup de personnes mouraient de faim, seulement un cinquième des champs adaptés à l'ensemencement a été mis en production!94
Pour le régime, la mort par la famine n'était pas un problème, c'était un but. Les dirigeants Khmers rouges ont souvent dit, "tout ce que nous avons besoin pour construire notre pays, c'est un million de bons révolutionnaires. Pas plus que cela. Et on préférerais tuer dix amis plutôt que de permettre à un ennemi de vivre".95
L'hostilité envers l'"amour, la beauté, l'esthétique et la culture" qui s'est montrée dans la Révolution culturelle de Mao a atteint un point de folie avec les Khmers rouges. Quiconque peignait ses cheveux, prenait un peu soin de son apparence ou même portait des lunettes était considéré comme un "ennemi du peuple". L'extrait ci-dessous est tiré d'un discours prononcé par le directeur des prisonniers d'un camp des Khmers rouges:
Dans le Kampuchéa démocratique, en vertu de la glorieuse règle de l'Angkar, nous devons penser à l'avenir. Nous n'avons pas besoin de penser au passé. Vous, les Nouveaux, vous devez oublier les temps pré-révoluttionnaires. Oubliez le cognac, oubliez les vêtements à la mode et les coiffures...
Nous n'avons pas besoin de la technologie des capitalistes. Nous n'avons pas besoin du tout de tout ça. Dans le cadre de notre nouveau système, nous n'avons pas besoin d'envoyer nos enfants à l'école. Notre école est la ferme. Nous écrirons en labourant. Nous n'avons pas besoin de donner des examens ou des certificats de mérite. Savoir comment cultiver et comment creuser des canaux – ceux-là sont nos certificats.
Nous n'avons plus besoin de médecins. Ils ne sont pas nécessaires. Si quelqu'un a besoin d'avoir ses intestins enlevés, je le ferai. C'est facile. Pas besoin d'apprendre à le faire en allant à l'école.
Nous n'avons pas besoin de toutes les professions capitalistes! Nous n'avons pas besoin de médecins ou d'ingénieurs. Nous n'avons pas besoin de professeurs qui nous disent quoi faire. Ils sont tous corrompus. Nous avons juste besoin de personnes pour travailler dur dans la ferme!
Et pourtant, camarades, il y a des opposants et des fauteurs de troubles qui ne montrent pas de la bonne volonté de travailler dur et de sacrifier! Ces gens-là n'ont pas la bonne mentalité révolutionnaire! Ces personnes sont nos ennemis! Et bien, camarades, certains d'entre eux sont ici parmi nous!
Ces personnes s'accrochent à la manière de penser des capitalistes! Ils s'accrochent aux vieilles modes capitalistes! Nous avons parmi nous des gens qui portent encore des lunettes. Et pourquoi utilisent-ils des lunettes? Ils ne peuvent pas me voir? Si je me déplace pour gifler votre visage et que vous reculez, alors vous pourrez voir assez bien. Les gens les portent pour être beau dans le style capitaliste. Les gens les portent en vain. Nous n'avons plus besoin de gens comme ça. Les gens qui pensent qu'ils sont beaux sont paresseux! Ce sont des sangsues qui sucent l'énergie des autres!96
Les psychopathes maoïstes qui se sont emparés du Cambodge avec le soutien de la Chine ont assassiné près de trois millions d'innocents. D'abord, ceux qui devaient être tués, furent fusillés de la tête. Plus tard, cependant, on a considéré cela comme étant un "gaspillage de balles", donc on a eu recours à des méthodes plus brutales. En plus d'"économiser des balles", on a préféré ces méthodes afin que les militants Khmers rouges puissent satisfaire leur sadisme. 53% des victimes avaient leur crâne écrasé par des barres de fer, des manches de haches ou parfois par des manches de houe ; 6% ont été pendues ou asphyxiées avec des sacs en plastique et 5% ont été égorgées.97
En 1979, le régime des Khmers rouges a pris fin quand le Vietnam a occupé le Cambodge. Pour montrer la brutalité du régime antérieur, les Vietnamiens ont déterré les rizières connues sous le nom de "champs de la mort", exhumé les corps et les ont exposés. Les os et les crânes de tous les milliers de personnes tuées par les Khmers rouges sont maintenant exposés dans un musée dans la capitale Phnom Penh.
Le communisme qui a trouvé sa base "scientifique" dans le livre de Charles Darwin, a pris forme à partir de l'absurdité de Marx et d'Engels, est devenu une puissance mondiale par la brutalité de Lénine et Staline, a atteint son summum de la folie sous Mao et a montré son vrai visage au monde avec la sauvagerie pratiquée au Cambodge.
Les Victimes De La Brutalite Des Khmers Rouges | |
Les Khmers rouges ont attaché des numéros à certaines personnes parmi celles qu'ils étaient sur le point d'exécuter et ils avaient pris leurs photos. Des milliers de fosses ont été découvertes dans les "champs de la mort" des Khmers rouges. Les os sur la photo de la droite appartiennent aux Cambodgiens étouffés avec des sacs en plastiques au-dessus de leurs têtes. |
En Asie, la brutalité communiste n'était pas limitée à la Chine et au Cambodge. Le régime de la Corée du Nord a également infligé une terreur impitoyable sur son peuple. On estime à 1,5 millions le nombre de tués sous la dictature de Kim Il Sung. Des centaines de milliers de personnes ont été soumises à la torture dans les terribles prisons de la Corée du Nord. The Black Book of Communism décrit comment les prisonniers étaient traités comme des animaux:
Dans son pénitencier, quelque 6000 personnes, dont 2000 femmes, travaillaient comme des esclaves à partir de 5h30 jusqu'à minuit, fabriquant des pantoufles, des étuis, des sacs, des ceintures, des détonateurs et des fleurs artificielles. Les détenues qui tombaient enceintes ont été brutalement forcées d'avorter. Tout enfant né dans la prison a été étouffé ou a eu la gorge tranchée.98
Le Nord-Vietnam sous le régime communiste, 1968 |
Un garde du camp qui a fui Séoul décrit la torture et les exécutions infligées dans les camps de concentration de la Corée du Nord:
Qui a réalisé les exécutions? Le choix a été laissé à l'appréciation des agents de sécurité, qui fusillaient quand ils ne voulaient pas salir leurs mains ou tuaient lentement quand ils voulaient prolonger l'agonie. J'ai appris que les gens pouvaient ête battus à mort, lapidés ou tués à coup de pelle. Parfois, les exécutions étaient transformées en jeu, avec des prisonniers qui se faisaient tirer dessus comme s'ils étaient des cibles dans une compétition de tir dans une fête foraine. Parfois, les prisonniers étaient forcés de se battre à mort et de s'entredéchirer avec les mains nues... J'ai vu plusieurs morts atroces de mes propres yeux. Les femmes mouraient rarement paisiblement. J'ai vu des seins tranchés avec des couteaux, des organes génitaux défoncés avec des manches de pelle, des cous brisés à cous de marteau... Dans les camps, la mort est très banale. Et les criminels politiques font ce qu'ils doivent faire pour survivre. Ils font n'importe quoi pour obtenir une partie de la graisse de maïs ou de porc. Même si chaque jour quatre ou cinq personnes mourraient dans ce camp de faim, par accident ou par exécution.99
Une autre caractéristique du régime communiste de la Corée du Nord était son adoption et la mise en application cruelle de la théorie eugénique, qui était un autre produit du darwinisme. Comme nous l'avons vu précédemment, l'eugénisme a été proposé par le cousin de Darwin, Francis Galton, et apparaît comme une entreprise scientifique du début du 20ème siècle. L'objectif de l'eugénisme est de stériliser les gens qui sont malades, handicapés ou d'une race particulière et faire reproduire les gens en bonne santé. Ils ont imaginé qu'à la fin, ce processus apporterait à la vie, une race plus saine. Le premier pays à avoir mis en application l'eugénisme en tant que politique officielle fut l'Allemagne nazie. Dans un premier temps, Hitler a réuni congénitalement les personnes malades et handicapées dans des "centres de stérilisation" et les a tuées plus tard.
Ho Chi Minh,le dictateur du Nord-Vietnam. |
Le régime darwiniste-communiste de la Corée du Nord a mis en œuvre cette cruauté sous le nom de l'"évolution accélérée". The Black Book of Communism décrit l'eugénisme, le modèle de la Corée du Nord:
Toute personne qui est handicapée en Corée du Nord, souffre d'une terrible exclusion sociale. Les handicapés ne sont pas autorisés à vivre à Pyongyang. Jusqu'à récemment, ils ont tous été gardés dans des endroits spéciaux dans les banlieues afin que les membres de la famille puissent leur rendre visite. Aujourd'hui, ils sont exilés dans des régions montagneuses éloignées ou aux îles de la mer Jaune. Ces deux emplacements ont été identifiés avec certitude: Boujun et Euijo, dans le nord du pays, près de la frontière chinoise. Cette politique de discrimination s'est récemment propagée au-delà de Pyongyang à Nampo, Kaesong et Chongjin.
Un traitement similaire s'applique à toute personne hors de l'ordinaire. Les nains, par exemple, sont désormais arrêtés et envoyés dans les camps; ils sont non seulement forcés de vivre en isolation mais il sont également empêchés d'avoir des enfants. Kim Jong II a lui-même dit que "la race des nains doit disparaître".100
Le Vietnam était une autre dictature communiste sanglante en Asie. Le nord du Vietnam a réalisé une longue guerre, d'abord contre la France, puis contre les Américains. En 1975, il s'est emparé du sud du Vietnam et a établi un seul Vietnam communiste uni. Ho Chi Minh, le fondateur du Vietnam du Nord et ceux qui l'ont suivi n'ont pas hésité à torturer leurs propres citoyens et à les soumettre à une oppression sévère. Entre 1975 et 1977, un auteur du Vietnam s'opposant au régime a écrit une lettre dans laquelle il décrit les conditions du pays:
Les conditions dans les prisons sont incroyablement mauvaises. Dans la prison de Chi Hoa, la prison officielle de Saigon, 8000 personnes sous l'ancien régime, ont été gardées dans des conditions qui ont été universellement condamnées. Aujourd'hui, il y a plus de 40000 personnes dans la même prison. Les prisonniers meurent souvent de faim, du manque d'air ou de torture ou de leur propre main...
Il y a deux sortes de prison au Vietnam: les prisons officielles et les camps de concentration. Ces derniers sont loin dans la jungle, et le prisonnier est condamné à une vie de travail forcé. Il n'y a aucun procès et donc aucune possibilité de recourir à un mécanisme juridique dans leur défense.101
Des cas similaires de cruauté ont été subis quand le Vietnam a occupé le Laos en 1975 et l'a transformé en un régime communiste. Les communistes de Pathet Lao ont gagné en force dans ce pays pauvre du milieu de l'Indochine et après qu'ils soient arrivés au pouvoir, ils ont soumis les opposants du régime à l'oppression. En conséquence, des dizaines de milliers de personnes sont devenues des réfugiés.
Tout au long de son histoire, l'Extrême-Orient de l'Asie a été le théâtre de graves affrontements armés sévères, de vendettas et d'actes sauvages de vengeance. Le résultat fut désastreux avec l'avènement de l'idéologie communiste qui a soutenu la violence et la brutalité considérées comme légitimes et même nécessaires. Le communisme a transformé les rizières en champs de bataille. Dans l'Extrême-Orient de l'Asie, en outre, son hostilité à la culture et à la civilisation était encore plus marquée. Son idéologie irréfléchie a rejeté la civilisation en faveur de l'ignorance, de la laideur et de la monotonie.
Chose intéressante, de nombreuses organisations et courants de pensée ont adopté aveuglément une telle idéologie cruelle et primitive et la propageaient dans le monde entier. Aujourd'hui, un certain nombre d'organisations maoïstes et de groupes idéologiques opèrent dans différents pays. Les maoïstes affirment que l'effondrement de l'Union soviétique a révélé l'"échec d'une fausse interprétation du communisme" et a montré que le maoïsme est juste. Ils ferment complètement les yeux à la brutalité, aux crimes, aux famines et aux terribles actes de cruauté de Mao et essayent de faire valoir que cette idéologie obscure est la seule alternative pour l'avenir du monde. Les maoïstes organisent en particulier dans les pays sous-développés, la mise en œuvre de leur théorie dépassée qu'ils appellent le "tiers-mondisme", et tentent d'attirer ces pays dans l'obscurité du communisme.
De toute évidence, ces maoïstes ne sont pas satisfaits des dizaines de millions de personnes que leurs homonymes ont torturés à mort. Ils veulent plus de carnage.
Dans le dernier chapitre de ce livre, nous étudierons plus en détail la croissance subtile du maoïsme.
57. Robert Milner, Encyclopedia of Evolution, 1990 s.81
58. Jacob Heilbrunn, "Mao More Than Ever", The New Republic, April 21, 1997
59. Benjamin Schwartz, Chinese Communism and the Rise of Mao, Cambridge: Harvard University Press, 1951, s. 37
60. Benjamin Schwartz, Chinese Communism and the Rise of Mao, s. 45
61. Charlotte Furth, Ting Wen-chiang: Science and China's New Culture, Cambridge: Harvard University Press, 1970, s. 27
62. Charlotte Furth, Ting Wen-chiang: Science and China's New Culture, s. 71
63. James Reeve Pusey, China and Charles Darwin, Harvard University Press, Cambridge (Massachusetts), 1983, s. 438
64. Michael Ruse, The Long March of Darwin, New Scientist, 103 (16 Agustos 1984): 35; Henry M. Morris, The Long war Against God, s.85-86
65. James Reeve Pusey, China and Charles Darwin, s. 4
66. James Reeve Pusey, China and Charles Darwin, s. 257
67. James Reeve Pusey, China and Charles Darwin, s. 449-452
68. Clare Hollingworth, Mao, Triad Paladin Grafton Books, Glasgow, 1985, s. 26
69. Clare Hollingworth, Mao, s. 27
70. Clare Hollingworth, Mao, s. 26
71. Jacob Heilbrunn, "Mao More Than Ever", The New Republic, April 21, 1997
72. The Black Book of Communism, s. 645-646
73. The Black Book of Communism, s. 646-647
74. The Black Book of Communism, s. 649
75. Jasper Becker, Hungry Ghosts: Mao's Secret Famine, New York: The Free Press, 1996. s. 72-73
76. Jasper Becker, Hungry Ghosts: Mao's Secret Famine, s. 73-74
77. Jasper Becker, Hungry Ghosts: Mao's Secret Famine, s. 76
78. Jasper Becker, Hungry Ghosts: Mao's Secret Famine, s. 75
79. Jasper Becker, Hungry Ghosts: Mao's Secret Famine, s. 92
80. The Black Book of Communism, s.644
81. James Reeve Pusey, China and Charles Darwin, s. 456
82. James Reeve Pusey, China and Charles Darwin, s. 455
83. The Black Book of Communism, s.647
84. K. Mehnert, Kampf um Mao's Erbe, Deutsche Verlags-Anstalt, 1977>
85. Talk At An Enlarged Central Work Conference, 30 January 1962, http://www.maoism.org/msw/vol8/mswv8_62.htm
86. The Black Book of Communism, s.621>
87. The Black Book of Communism, s.668
88. Malachi Martin, The Keys of This Blood, s. 406
89. Ken Ling, Miriam London ve Ta-ling Lee, La vengeance du ciel: un jeune Chinois dans la Revolution culturelle, Paris, Laffont, 1981 , s. 20-23. (This scene took place in Xiamen had an outstanding high school.); The Black Book of Communism, s.690-692
90. The Black Book of Communism, s. 684
91. The Black Book of Communism, s.617
92. Nien Cheng, Vie et mort a Shangai, Paris, Albin Michel, 1987 , s.86; The Black Book of Communism, s.688
93. The Black Book of Communism, s.715
94. The Black Book of Communism, s.783
95. The Black Book of Communism, s.793
96. The Black Book of Communism, s.790
97. The Black Book of Communism, s.788>
98. The Black Book of Communism, s.798
99. The Black Book of Communism, s. 817-818
100. The Black Book of Communism, s.727
101. Black Book of Communism, Harvard University Press Cambridge, p.553,