Un grand nombre de personnes âgées aujourd'hui sont confiées aux maisons de retraite ou tout simplement laissées à la rue. C'est l'une des conséquences de la mécréance qui sévit dans ces sociétés où l'être humain n'a pas de valeur.
La mécréance a de nombreux impacts néfastes sur les êtres humains et les civilisations. Dans une société écartée de toute préoccupation religieuse, ses membres se caractérisent par leur injustice, leur égoïsme et leur manque de fiabilité. Tel est fatalement le tableau qu’on attribue aux sociétés mécréantes. Seules les valeurs religieuses peuvent garantir la perfection morale pour les sociétés et pour les individus. Ceux qui ont foi en Dieu et en l’au-delà se conduisent de façon responsable puisqu’ils ne vivent que pour obtenir l’agrément de Dieu. Craignant Dieu, ils évitent soigneusement les actes blâmables et les comportements qu’Il n’agrée pas. Une société dominée par de tels hommes ne connaîtra pas de graves problèmes sociaux.
En revanche, un mécréant, dans la mesure où il n’admet pas qu’il sera puni ou récompensé selon ses actes, n’observe pas les limites tracées par Dieu. Ne se souciant pas du jour du Jugement dernier, il ne voit pas la nécessité de réfréner sa mauvaise conduite. Tout en évitant certaines attitudes contraires aux règles de la société, beaucoup de gens n’hésitent pas à commettre d’autres méfaits quand ils sont invités et encouragés à le faire ou en ont l’occasion.
Celui qui affiche ses penchants pour la mécréance verra ses tourments commencer dès cette vie puisqu’il sait en son for intérieur qu’il devrait adhérer aux valeurs de la religion. Il est certain que chaque homme est doué de conscience. Mais tandis que ce mécanisme est bien orienté chez les croyants, il ne fonctionne presque pas chez ceux qui ne vivent pas selon les valeurs de la religion. En d’autres termes, ceux qui renient les valeurs morales de la religion sont en proie à une détresse spirituelle. Chacun en réalité sait qu’il a un Créateur, qu’il est responsable devant Lui et devrait rechercher la perfection morale. Mais ceci est en totale opposition avec les souhaits et désirs terrestres.
C’est pour cela que les individus, soit rejettent complètement la religion, soit se cherchent des excuses telles que "je suis quelqu’un d’honnête, bon et sincère" pour échapper aux prescriptions du Coran. Cependant dans les deux cas, ces gens savent dans leur for intérieur qu’ils devraient suivre le modèle de vie agréé par Dieu. Dans les sociétés éloignées des valeurs religieuses, la source de l’angoisse mentale, de tous les problèmes psychologiques et spirituels, réside dans cette détresse spirituelle que nous appelons "remords".
La situation de ces gens qui éprouvent déjà ces tourments alors qu’ils vivent encore sur terre est décrite dans le verset suivant:
Et ils disent: "Pour quand cette promesse si vous êtes véridiques?" Dis: "Il se peut qu’une partie de ce que vous cherchez à hâter soit déjà sur vos talons." (Sourate an-Naml: 71-72)
Les remords ne sont qu’une infime partie du supplice éternel et insoutenable que le mécréant subira dans l’au-delà. L’homme subit cette souffrance terrestre parce qu’il adopte un mode de vie et une attitude contraires à la finalité de sa création. Tant qu’il persiste dans sa mentalité irréligieuse, il est condamné à vivre cette détresse spirituelle. C’est pourquoi il éprouve le besoin pressant de faire taire la voix de sa conscience et d’être soulagé de sa souffrance morale. Moralement et physiquement, l’homme est prédisposé par nature à embrasser les valeurs de la religion. Dieu n’a pas seulement créé l‘homme, Il a aussi créé pour lui les meilleures conditions de vie. Aussi, la transgression des lois divines entraîne des difficultés personnelles pour l’individu. Comme nous l’avons dit dans les pages précédentes, il s’agit des problèmes sociaux et psychologiques qui sévissent tout au long de l’histoire humaine. La seule façon d’éradiquer ces maux consiste à adhérer aux valeurs de la religion car elle seule peut apporter un remède, au sens réel du terme, à ces problèmes.
Il n’y a pas de raison qu’un homme qui ne vit pas selon les valeurs de la religion, et donc ne s’attend pas à être jugé un jour pour ses actes et châtié, observe les lois fixées par Dieu et œuvre pour le bien et l’intérêt d’autrui afin d’obtenir l’agrément de Dieu. D’après sa conception erronée de l’existence, il n’a qu’une vie et doit la vivre dans les meilleures conditions, rechercher tous les objets de ses désirs et faire ce qui lui plaît. Le Coran décrit ainsi ce mode de pensée:
Et ils dirent: "Il n’y a pour nous que la vie d’ici-bas: nous mourons et nous vivons et seul le temps nous fait périr." Ils n’ont de cela aucune connaissance: ils ne font qu’émettre des conjectures. (Sourate al-Jathiya: 24)
Une personne qui professe une vision aussi éloignée de la vérité est d’une grande vulnérabilité face à toutes les tentations immorales. Elle peut se permettre de mentir sans vergogne, voler, rompre ses engagements, recourir à la violence, tromper autrui, exploiter les gens dès qu’elle en a l’occasion. Il n’y a rien qui puisse l’écarter du mal. Avec le temps, asservie à son ego (l’âme inférieure), elle obéit aux commandements de celui-ci sans hésitation et son inconduite ne connaît pas de bornes. Si son intérêt l’exige, elle peut être prête à commettre un meurtre. Les quotidiens sont emplis de tels faits divers: des individus tuant leurs voisins pour leur voler les bijoux, des femmes tuant leur mari dans un accès de rage, des parents torturant leurs enfants, des enfants assassinant leurs parents pour de sombres questions d’argent. Des incidents de ce genre se produisent chaque jour par milliers, dont bon nombre restent cachés. Ils sont autant de preuves attestant que les hommes sont devenus les esclaves de leurs bas instincts. Sur un plan spirituel, ils sont inférieurs aux animaux. Dans le Coran, un individu pareil est appelé "le transgresseur de toutes limites, le pécheur" (Sourate al-Mutaffifune: 12).
Une personne qui ne vit pas selon le Coran ne s'embarrasse pas de scrupules et, avec le temps, se laisse entièrement mener par son âme bestiale. Il n'y a pas de limite aux perversités qu'elle peut commettre. Lorsque son intérêt l’exige, elle ne voit aucun inconvénient à commettre un meurtre. Si de nos jours les journaux sont pleins de ce type de faits divers, c'est à cause de l'existence d'individus qui ne craignent pas Dieu.
Dans une société où n’importe qui peut faire n’importe quoi à toute heure, une personne ordinaire assise à côté de vous dans le bus, au centre commercial, ou au théâtre peut devenir un danger potentiel. Il peut s’agir d’un voleur, d’un meurtrier, d’un violeur. De plus, une telle personne peut avoir une apparence avenante, être issue d’un milieu favorisé et avoir une brillante éducation. Une interview tirée d’un magazine populaire le confirme:
Q: "Vous dites que vous êtes fasciné par le meurtre. Dans ce cas, pensez-vous en commettre un jour?"
R: "... Plusieurs fois j’ai été tenté de commettre un meurtre. Je n’avais pas de victime préméditée, juste l’envie de tuer huit ou neuf personnes en un jour. L’âme humaine est encline à une telle violence, et je ressens cela au plus profond de moi. Cependant, un vrai meurtre ne sonne pas si bien: il y a le sang, le cadavre, les sirènes, la police... tout ce fouillis. Malgré tout, les meurtres me tentent toujours."
Q: "Quel genre de meurtre aimeriez-vous commettre?"
R: "Je voudrais absolument utiliser une arme à feu. Le poison ne suscite pas cette terreur à laquelle le meurtre est associé, c’est trop furtif."
À notre grande surprise, la personne interviewée qui est connue dans sa société comme étant éclairée abrite en elle des penchants terroristes et n’hésite pas à les exprimer. Cela nous donne une image éloquente de la société qui renie les valeurs religieuses. Cet exemple nous montre à quel point est terrifiante la nature des hommes qui n’ont ni foi ni crainte envers Dieu. Les prescriptions du Coran au sujet du meurtre que les mécréants peuvent commettre si facilement sont les suivantes:
C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes… (Sourate al-Ma’ida: 32)
L’exemple donné dans ce verset où Dieu dit que tuer un homme revient à tuer l’humanité toute entière est très important. Dans un autre verset, il est également dit que celui qui commet un meurtre subira le châtiment éternel de l’enfer (Sourate an-Nisa’: 93). Dans ce cas, un homme qui craint Dieu ne peut même pas concevoir le meurtre d’une seule personne. Ceci est illustré par l’histoire des deux fils d’Adam (psl). L’un d’eux voulut tuer son frère par simple jalousie. La victime qui craignait Dieu a adopté une attitude exemplaire.
Si tu étends vers moi ta main pour me tuer, moi, je n’étendrai pas vers toi ma main pour te tuer: car je crains Allah, le Seigneur de l’univers. (Sourate al-Ma’ida: 28)
Ici, la différence entre le croyant et le mécréant apparaît dans toute son évidence. Quelles que soient les circonstances, les croyants ne se risquent pas même à contempler un spectacle méprisé par Dieu. L’exhortation du Prophète (pssl) aux croyants, "Il ne devrait y avoir aucune nuisance, ni nuisance réciproque" (Sunan ibn Majah), le montre très clairement. De l’autre côté, les mécréants se sentent libres de commettre toutes sortes de forfaits.
Les préceptes de l’Islam débarrassent la société de fléaux tels que le vol, la corruption, le mensonge et le meurtre. Celui qui adhère à la morale islamique vit en se conformant aux limites tracées par Dieu et n’obéit pas à ce que lui murmure son âme bestiale.
Au contraire, celui qui ne vit pas de façon conforme à la religion se comporte toujours selon ce que lui dictent ses intérêts. Et c’est cela précisément qui le conduit à commettre des forfaits. Par exemple, le vol peut sembler profitable du point de vue de l’intérêt personnel matériel, mais la religion l’interdit. En vérité, le vol nuit au voleur et au volé tout autant. Toutes les épargnes d’un individu peuvent être volées en une nuit tandis que le voleur peut être la proie d’une crise de conscience. Pour cette raison, la religion interdit de tels méfaits et ouvre la voie à une vie paisible et harmonieuse sur terre.
Sous des titres tels que "Une guerre mondiale contre l'arnaque" et " Guerre contre la corruption", le magazine Time a consacré plusieurs de ses couvertures à des scandales liés à des escroqueries qui ont éclaté aux quatre coins du monde, de la Colombie à l'Inde, de la France à la Corée du nord, du Japon à l'Espagne. La seule solution à ce problème, qui puise sa source dans la mécréance, consiste à vivre selon les préceptes du Coran.
Ici, un mécréant pourrait nous objecter: "Je ne crois pas en Dieu, mais je ne triche jamais avec autrui non plus." En effet il est tout à fait possible que cette personne ne fasse rien de malhonnête dans sa vie à cause de ses principes. Mais dans certaines circonstances, elle pourrait ne pas résister à la tentation et tromper alors autrui. Par exemple elle peut se retrouver à court d’argent ou être dans un environnement où la tromperie est très bien tolérée. D’autres contextes peuvent rendre la tromperie et/ou le vol plus "acceptables" et mener cette personne au péché.
Cependant le Coran interdit formellement de s’emparer des biens d’autrui. Une personne qui vit selon les commandements de la religion n’essaie jamais d’abuser autrui. La tromperie est une forme d’injustice dénoncée dans maints versets:
Et ne dévorez pas mutuellement et illicitement vos biens, et ne vous en servez pas pour corrompre des juges pour vous permettre de dévorer une partie des biens des gens, injustement et sciemment. (Sourate al-Baqara: 188)
De nos jours, la principale raison pour laquelle de nombreux problèmes restent non résolus réside dans le fait que les personnes chargées de s’en occuper n’ont pas les qualifications ni les talents nécessaires pour le faire. Dans des sociétés où les prescriptions de l’Islam ne sont pas appliquées, il y a beaucoup de gens dépourvus des compétences élémentaires requises par leurs responsabilités. Bien plus, même si elles ont les aptitudes, elles n’ont pas la vocation d’œuvrer pour le bien des autres ou de travailler au service de l’humanité. Souvent le critère selon lequel telle position ou fonction échoit à un individu, n’est pas ses compétences ou ses qualifications, mais plutôt un entrelacement d’intérêts individuels et de privilèges.
Par exemple, quand le directeur d’une usine familiale meurt ou part à la retraite, c’est son fils qui assume généralement la fonction de diriger l’entreprise. Lorsque cette décision est prise, on ne prend pas en compte le fait que l’héritier est capable ou non d’assumer cette responsabilité. Il se peut même qu’il n’ait aucun intérêt pour ce travail. Cependant comme aucun autre poste ne peut lui assurer le succès, la sécurité et la respectabilité qu’il recherche, il accepte cette fonction à contrecœur. Dans ce cas, il n’arrive pas à régler les problèmes qui se posent à l’usine ou à prendre à temps les mesures nécessaires. C’est là une situation qui risque de poser des problèmes plus dramatiques encore au fil du temps.
Mais dans un environnement où prévalent les valeurs du Coran, de tels problèmes ne se présentent jamais car le Coran enjoint aux croyants de confier les responsabilités à ceux qui ont la compétence et les aptitudes requises pour les porter:
Certes, Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs ayants droit, et quand vous jugez entre des gens, de juger avec équité. Quelle bonne exhortation qu’Allah vous fait! Allah est, en vérité, Celui qui entend et qui voit tout. (Sourate an-Nisa’: 58)
Celui qui a foi en Dieu et vit selon les enseignements de la religion garde à l’esprit les commandements divins. Par conséquent, une société où vivent des croyants est composée de "ceux qui gardent les dépôts confiés à eux, et respectent leurs engagements scrupuleusement et qui témoignent de la stricte vérité" (Sourate al-Ma’arij: 32-33). Dans une telle société, chacun assume ses responsabilités au mieux de ses capacités.
La religion enseigne à l’homme les notions de parole et fidélité. Il serait illusoire d’espérer que de telles valeurs perdurent dans une société qui n’est pas régie par celles du Coran, puisque les individus ne restent fidèles à autrui en toutes circonstances, aussi bien en temps de paix qu’en temps de troubles, que lorsqu’ils recherchent l’agrément de Dieu. Autrement, si l’on pense qu’on ne rendra pas compte de ses actes, on se laisse conduire par ses intérêts et on ne tarde pas à devenir une créature complètement égoïste.
La société abonde en exemples de ce type. Les gens se détournent rapidement de ceux qui quittent une position éminente, de la célébrité qui n’attire plus sur elle l’attention du monde, de l’homme fortuné qui fait banqueroute. De même, un homme éprouvé par une maladie mortelle souffre amèrement de la perte de ses amis qui l’abandonnent. Les journaux regorgent chaque jour de tels cas d’infidélité. Par exemple, dans le monde des affaires, nombreux sont ceux qui trompent leur partenaire. Dans toutes ces relations reposant sur l’intérêt, on assiste à toutes sortes de spectacles immoraux puisque l‘argent est ce qui importe le plus dans cette vie.
L‘amitié est un autre domaine où l‘infidélité est monnaie courante. Dans les sociétés mécréantes, on n‘hésite pas à abandonner ses meilleurs amis si une opportunité plus intéressante se présente. De nombreuses personnes ont subi la perte de leurs amis pour des raisons semblables.
La même constatation vaut pour les mariages. Les conjoints se trompent l’un l’autre pour des raisons insignifiantes. Ils peuvent se permettre ce type de comportement car selon leur raisonnement tordu, les actes malhonnêtes qu’ils commettent restent cachés, si personne n’en est témoin. Dès lors, rien ne peut les arrêter. En bref, dans les sociétés mécréantes, dans la plupart des relations humaines règnent l’infidélité et la déloyauté, ce qui fait naître la méfiance entre les hommes.
La logique tordue qui prévaut dans les civilisations mécréantes ne se limite pas à ces exemples. Les gens réputés pour leur gloire, leur beauté et qui jouissent de l’amour de milliers de fans le perdent tragiquement quand ils sont dépossédés de leur auréole de célébrité et de charme. Ils deviennent alors confinés dans leur solitude. Dans la plupart des cas, ils sont condamnés à attendre la mort, pauvres et solitaires. Tout d’un coup, leurs amis, leurs fans, la presse, tout disparaît. C’est la face amère mais bien réelle du type de vie qu’ils mènent.
La croyance qui gouverne l’existence des gens qui n’ont pas foi en Dieu soutient que l’homme descend de créatures semblables aux singes, et que c’est le résultat d’une évolution. C’est pourquoi l’apparence physique et l’aisance matérielle sont les principales valeurs qui distinguent les individus dans la société. Une fois que ces valeurs disparaissent, on perd tout crédit aux yeux des autres. Il est certain que cette philosophie ne permet pas d’attacher de l’importance à un être qui descend d’un simple primate. Toute l’attention se reporte sur l’argent et la gloire qu’on détient. Des gens plus jeunes et plus beaux remplacent les personnalités vieillissantes et la société marginalise ces dernières puisqu’elles ne lui sont plus d’aucune utilité. Le reste de la société est également composé de gens qui pensent descendre du singe et finir en poussière. Comme cette philosophie ne met pas en avant des valeurs comme la fidélité, ces hommes confient leurs parents une fois devenus vieux à des institutions spécialisées, oubliant qu’autrefois ces gens se sont occupés d’eux. Pire, ces personnes âgées reçoivent souvent de mauvais traitements dans ces établissements.
Comme on le voit, un cœur dépourvu de valeurs morales peut inspirer à l’homme une conduite négligente voire violente vis-à-vis de ses propres parents. L’infidélité imprègne tous les types de relations humaines. Ce problème social qui instille la peine et le trouble dans l’âme humaine peut être résolu seulement si on observe les valeurs de la religion. Quand les hommes adhèrent aux vertus religieuses, plus personne n’apparaît aux yeux d’autrui comme étant sans valeur, bon à rien. L’individu ne se distingue plus par sa bonne apparence, ni par ses biens, ou son statut social. Sa crainte de Dieu et la perfection morale qu’il manifeste sont les caractéristiques qui le rendent précieux. Le corps n’est qu’une faveur accordée temporairement à l’homme. L’homme est sur terre en vue d’un test. Il y passera un court séjour avant de gagner sa demeure éternelle dans l’au-delà, où il sera jugé pour ses qualités morales. C’est pourquoi le bon caractère est la seule chose qui importe. Dieu demande à ses serviteurs d’être fidèles les uns aux autres et de ce fait, c’est là ce qui convient aux croyants.
Quand la morale islamique prédomine, on assiste aux plus beaux exemples de fidélité et de loyauté. Les enfants chérissent leurs parents, peu importe leur âge; les parents, les artistes, les savants qui ont servi leur pays sont tenus en haute estime. Les jeunes gens n’abandonnent pas les membres aînés de la famille quand ils vieillissent. Ils leur rendent visite fréquemment et font de leur mieux pour les aider. Dans une telle société, l’amitié dure toute une vie… Plus que des amis, les hommes deviennent frères. De plus, en cas de maladie ou de problèmes, ils s’entraident de leur mieux pour gagner l’agrément de Dieu. Les couples qui veulent se marier maintiennent leur relation dans le souvenir et le rappel de Dieu. Ayant foi en l’existence d’une vie éternelle après la mort, ils manifestent un parfait dévouement l’un vers l’autre. Cette qualité n’est jamais altérée par les circonstances, pas même si l’un d’eux devient infirme, âgé ou grabataire. Par exemple, le dévouement, l’amour et le respect d’un homme pour sa femme demeurent inchangés même si elle perd des charmes précocement du fait de brûlures sur son visage. C’est simplement parce que le croyant prise l’esprit avant toute chose. En effet la patience manifestée dans les moments problématiques est recherchée par les croyants. Les propos suivants, tenus par le Prophète (pssl) explique le sens de la loyauté qui unit les croyants les uns aux autres:
Le musulman est le frère du musulman: il ne lui porte pas préjudice ni ne l’abandonne. Si quelqu’un prend en charge les besoins de son frère, Dieu pourvoira aux siens; si quelqu’un soulage son frère d’un souci, Dieu le soulagera aussi de l’un de ses soucis le jour de la Résurrection. Al Bukhari, Muslim)
Cette notion de loyauté s’étend à toutes les relations dans lesquelles s’engagent les croyants, y compris les relations professionnelles ou d’affaires. Le respect des promesses et des contrats est l’un des traits typiques du croyant intègre. Dans une société qui n’est pas régie par les valeurs du Coran, il serait vain d’exiger des gens qu’ils tiennent leurs promesses et soient loyaux.
Un point mérite d’être mentionné ici: un homme peut prétendre qu’il ne rompt jamais ses promesses ni ne fait preuve de déloyauté en dépit de sa mécréance. Il se peut qu’il prouve en effet qu’il ne s’est jamais rendu coupable de tels actes au cours de sa vie. Toutefois, comme nous l’avons mentionné plus haut, les conditions peuvent changer au point qu’il pense pouvoir mettre en avant son intérêt. Dans ce cas il peut être tenté par les perspectives ouvertes par ces nouvelles conditions. Alors que, quelles que soient les conditions, un croyant n’ose jamais s’aventurer dans une situation qui déplait à Dieu.
Dieu exhorte l’homme de vivre dans un environnement où règnent la paix et la sécurité. Dans un tel environnement, la fureur, la colère et les autres attitudes immorales n’existent pas puisqu’elles sont proscrites par Dieu
Qui dépensent dans l’aisance et dans l’adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui – car Allah aime les bienfaisants. (Sourate Al ‘Imran: 134)
Ceux qui évitent [de commettre] des péchés les plus graves ainsi que les turpitudes, et qui pardonnent après s’être mis en colère. (Sourate ash-Shura: 37)
Le Prophète Mohammad (pssl) a également appelé les croyants à maîtriser leur colère dans nombre de ses propos:
L’homme fort n’est pas celui qui surpasse les autres par sa force mais celui qui se maîtrise lui-même quand il est en colère. (Al Bukhari)
Dieu nous décrit ainsi les croyants dans le Coran et ceux-ci veillent méticuleusement à ne pas agir de façon contraire à ses préceptes, étant donné qu’ils consacrent leurs vies à la recherche de l’approbation divine. Dans chaque mot qu’ils prononcent, dans chaque pas qu’ils effectuent, dans chaque attitude qu’ils adoptent, ils s’efforcent simplement de faire ce que Dieu agrée. Dieu nous demande d’avoir un comportement qui est même supérieur à la bonne moralité et qu’Il définit comme étant le "meilleur". Dans plusieurs versets, Dieu attire notre attention là-dessus.
Et dis à Mes serviteurs d’exprimer les meilleures paroles… (Sourate al-Isra’: 53)
Repousse le mal avec ce qui est meilleur… (Sourate al-Mu’minun: 96)
La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse (le mal) par ce qui est meilleur; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux. (Sourate Fussilat: 34)
Dans un environnement où les gens adhèrent aux préceptes du Coran, chacun s’efforce de développer les meilleures manières, la paix et la tranquillité deviennent un mode de vie naturel. La colère, les conflits, les disputes disparaissent tout simplement. Les croyants ne se permettent jamais de manifester une telle attitude: ni en famille, ni au travail, ni dans les embouteillages, on ne voit de tels spectacles. Ces mœurs imparfaites qui sont si facilement tolérées par les autres sont en effet embarrassantes pour les croyants.
Quand la morale islamique est strictement appliquée dans une société, une atmosphère naturellement paisible y règne. Dans la situation contraire, les gens souffrent de nombreux problèmes. Il n’est pas facile d’empêcher une personne qui ne vit pas selon les enseignements coraniques d’avoir une conduite négative. Il est probable en effet qu’une telle personne soit en proie à des dispositions d’esprit changeantes puisqu’elle se laisse conduire par ses désirs; sans crier gare, elle peut se mettre en colère, réagir de façon dégradante ou même faire preuve de violence. En fait, ressentir de la fureur est un signe explicite d’une instabilité individuelle et sociale. Comme on l’a dit plus haut, c’est quelque chose que l’on voit couramment chez les couples, les amis, dans la vie professionnelle ou familiale. Il y a peu de gens qui ne sont pas ennuyés quand les choses ne se passent pas bien, quand ils se sentent sous pression, ou que leurs intérêts sont en jeu. Dans une telle société, il est vraiment difficile de vivre en paix. Ses membres font peu cas de la réaction des autres. Peu de gens imaginent que la personne avec qui ils sont pourrait être épuisée, manquer de sommeil, être malade ou avoir un problème. Les hommes sont des êtres faillibles et il est humain d’avoir des défaillances. Il est donc insensé de réagir en les insultant ou en les agressant quand il s’agit de fautes mineures. Toutefois dans les sociétés mécréantes, un repas brûlé, une chemise tâchée, un repas commandé qui se fait trop attendre au restaurant sont autant de raisons de créer des disputes. Inversement, les membres de ces sociétés restent tout simplement indifférents face à des comportements injustes si ceux-ci ne les affectent pas directement.
Ceux qui adhèrent aux valeurs de la religion reconnaissent que tout ce qui arrive est sous le contrôle de Dieu et de ce fait se soumettent à Lui. Cette conscience leur apporte un équilibre spirituel. Bon ou mauvais, aucun incident ne leur fait perdre cette maîtrise, ils ne tombent jamais dans des réactions excessives car ils ne se laissent pas conduire par leurs émotions mais par la raison en toutes circonstances. C’est pour cette raison que ce sont des gens dignes de confiance. Surtout dans les périodes de problèmes, ils prennent toutes les précautions possibles pour réduire les désagréments dont leur entourage ainsi qu’eux-mêmes souffrent. Instruits des préceptes du Coran, le guide révélé par Dieu à l’humanité, les croyants reflètent la morale coranique dans leurs actes et leurs mœurs. En appliquant scrupuleusement les injonctions divines et en ayant une grande crainte de Dieu ils élèvent sensiblement leur conscience et leur compréhension. Ils sont ainsi dotés de capacités de jugement et réflexion qui leur permettent d’avoir la meilleure conduite et les bons mécanismes de décision.
Il est certain qu’un croyant disposant de ces qualités ne connaît pas la panique, le chagrin ou le désespoir. Il ne se sent pas non plus concerné par les évènements qui lui semblent défavorables et se conduit toujours rationnellement. Il résiste aux difficultés et ne renonce jamais. Même dans l’adversité, il se montre courtois envers autrui et fait preuve de patience, ce qui est le signe d’un caractère intègre et mature. Conscient que tout est placé sous le contrôle de Dieu, un croyant garde toujours ce verset à l’esprit:
Nul malheur n’atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre avant que Nous ne l’ayons créé; et cela est certes facile à Allah, afin que vous ne vous tourmentiez pas au sujet de ce qui vous a échappé, ni n’exultiez pour ce qu’Il vous a donné. Et Allah n’aime point tout présomptueux plein de gloriole. (Sourate al-Hadid: 22-23)
Incapables de comprendre cela, ceux qui vivent en dehors des limites de la religion se sentent toujours préoccupés, ils ressentent peur et agitation et sont victimes d’une détresse profonde. Le stress les rend émotionnellement et mentalement instables. Pour quiconque les observe de l’extérieur, leur façon d’être est troublante. Ce genre de personne change sans cesse d’humeur. Alors qu’ils semblent heureux, ils éclatent soudainement en sanglots. Ce qui les rend tristes ou joyeux est la plus part du temps imprévisible. Parfois ils se rappellent un souvenir déplaisant et tombent dans la tristesse. Ils font facilement une dépression et n’hésitent pas à dire qu’ils sont dans un état de totale dépression. De temps à autre, ils pensent au suicide et parfois s’y essaient. Ce type de personne ne pose pas de limite dans son comportement. Elle n’a aucune idée de ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, du comportement adéquat et de celui qui ne l’est pas, de ce qui est sensé et ce qui ne l’est pas, du fait qu’elle est ignorante des critères donnés par la religion authentique.
... Puis Allah fit descendre Sa quiétude sur Son messager ainsi que sur les croyants, et les obligea à une parole de piété, dont ils étaient les plus dignes et les plus proches. Allah est Omniscient.
(Sourate al-Fath: 26)
Ces gens ne placent pas leur confiance en Dieu puisqu’ils ne connaissent pas la religion. Ils ne sont pas conscients du fait que ce que Dieu crée fait partie de notre foi, que toute chose, bonne ou mauvaise, arrive par Sa volonté, et que tout ceci n’est qu’un test créé pour mettre l’homme à l’épreuve. Parce qu’ils ne sont pas en possession des enseignements de la religion, ils ne comprennent jamais la vraie finalité qui sous-tend les évènements qui les frappent. C’est pourquoi ils ne les accueillent pas comme ils devraient. Attribuant tout cela au hasard, ils se sentent en danger, préoccupés, accablés. C’est pour cela qu’ils prennent de mauvaises décisions et ont des réactions inadéquates. Ils éprouvent du regret pour leurs actions.
Ils ne peuvent établir de critères valables pour aucun sujet. Ils sont contents et deviennent impulsifs quand les choses vont comme ils le souhaitent. Puis soudain, ils deviennent insolents et arrogants. Quand ils se réjouissent, ils perdent tout contrôle, se comportent de façon humiliante et affichent des manières frustes. Ils peuvent faire des choses imprévisibles, crier ou pleurer de joie. Quand ils sont irrités, ils parlent sèchement ou deviennent agressifs.
Ces attitudes ne sont pas confinées à certaines catégories de la société. Dans les civilisations dépourvues de l’esprit de la religion, les personnes les plus mûres, les plus éduquées et les plus raisonnables, sont enclines à perdre leur maîtrise d’eux-mêmes et à gâcher leurs talents par de mauvais desseins. On voit souvent ces gens s’abaisser à de viles actions ou devenir agressifs quand leurs intérêts sont en jeu ou que les choses ne vont pas conformément à leurs souhaits.
Dans de telles sociétés, même si les gens semblent être forts individuellement, ils sont astreints à certaines limites. Face à certaines circonstances, ils ne peuvent surmonter leurs faiblesses. Même la personne connue pour la fermeté de ses principes peut les remettre en question si ses intérêts sont menacés. Sous la pression, dans l’adversité, en cas de difficulté ou de maladie, ou quand ils pensent qu’il n’y a personne à l’entour pour les condamner, il est probable que les gens n'observent pas de limites. Ils peuvent accepter de bon cœur les propositions attrayantes puisqu’il n’y a aucune raison de ne pas sacrifier leurs principes pour assouvir leurs désirs.
Comme nous l’avons vu, ce qui importe, ce n’est pas que l’on ait commis ou non ce genre de méfaits. Ce qui compte c’est qu’il n’y a rien qui empêche une personne qui néglige les valeurs de la religion de ne pas s’adonner à ses désirs égoïstes. Comme elle ne craint pas Dieu, une telle personne n’a pas la force de se conformer strictement à Sa volonté.
La situation est tout autre pour celui qui a une parfaite compréhension des principes islamiques. Rien ne brise sa résolution de faire ce qu’il pense être vrai. La principale raison en est sa profonde certitude de l’existence de Dieu. Il est conscient que Dieu voit, entend et sait tout ce qu’il cache dans son cœur et sent qu’il est toujours en présence de Dieu. Celui qui croit vraiment en Dieu a une personnalité et une volonté fortes, et observe scrupuleusement les lois divines. Il n’ose jamais commettre ce qui Lui déplait. Peu importe ce qui arrive, il montre une volonté inébranlable de se rapprocher de Dieu. Comme l’attestent ces versets:
Dans des maisons [des mosquées] qu’Allah a permis que l’on élève, et où Son Nom est invoqué; Le glorifient en elles matin et après-midi, des hommes que ni le négoce, ni le troc ne distraient de l’invocation d’Allah, de l’accomplissement de la Salat et de l’acquittement de la Zakat, et qui redoutent un jour où les cœurs seront bouleversés ainsi que les regards. Afin qu’Allah les récompense de la meilleure façon pour ce qu’ils ont fait [de bien]. Et Il leur ajoutera de Sa grâce. Allah attribue à qui Il veut sans compter. (Sourate an-Nur: 36-38)
Il n’est pas surprenant de constater que celui qui n’adhère pas aux valeurs de la religion ne pense souvent qu’à lui. C’est en réalité la condition sine qua non de la philosophie qu’il suit dans la vie. Le sens du sacrifice, la pitié et la bonne moralité sont des valeurs introduites par la religion; seule la religion veille à ce qu’on les prenne à cœur. Seuls ceux qui croient en Dieu et en la vie future et sont conscients qu’ils devront rendre compte de leurs actes peuvent faire preuve de cette perfection morale décrite par le Coran. C’est pour cela que dans le cas d’un mécréant il est improbable qu’il puisse avoir une attitude aussi exemplaire. De plus il ne serait pas juste qu’un mécréant dise: "Il y a tant de gens égoïstes sur terre, mais je n’en suis pas un." Car lorsqu’on n’adhère pas aux valeurs religieuses, on n’a pas d’autre choix que d’être égoïste. La raison de cet état de fait n’est pas différente de celle qui explique les autres types d’attitudes immorales: ne pas croire en l’existence de la vie future, ne pas croire que nos méfaits seront punis dans l’au-delà, et n’avoir aucune crainte de Dieu.
C’est ce qui explique que ceux qui vivent hors des limites de la religion poursuivent leurs seuls intérêts et ne se soucient pas des autres. Leurs principaux souhaits dans la vie sont d’être plus riches, de gravir les échelons, d’avoir un meilleur mode de vie… Pourvoir aux besoins des nécessiteux, des pauvres, des vieux ou agir pour le bien de la société sont les moindres de leurs soucis. Leur conception de la vie n’inclut pas le sens du sacrifice ou la vocation de faire le bien. L’attitude des gens autour d’eux n’est pas très différente de la leur, puisque l’indifférence est monnaie courante dans la société. Cette tendance générale soulage la conscience individuelle.
En bref, dans une société où les valeurs religieuses sont négligées, l’égoïsme est une réalité inévitable. Dieu attire notre attention sur ce penchant de l’homme dans le verset suivant:
… les âmes sont portées à la ladrerie. Mais si vous agissez en bien et vous êtes pieux... Allah est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. (Sourate an-Nisa’: 128)
Les gens égoïstes mettent en avant le bien-fondé de leur conception même dans les choses les plus banales. Peu importe ce dont les autres ont besoin, ou ce qu’ils veulent. Prenons l’exemple d’un voyageur debout dans un autobus: se sentant épuisé, l’égoïste cherchera coûte que coûte à prendre un siège abandonné, sans s’assurer qu’il n’y a pas à côté de lui une personne âgée ou malade, ou une femme qui aura besoin de se reposer. Malgré la présence d’autrui, le premier souci de l’égoïste consiste à prendre avantage de toutes les situations. Gagner son confort au détriment de celui des autres ne le dérange en rien. Il exige le calme quand il travaille, mais ne montre pas de respect pour le travail des autres. Son égoïsme se manifeste de diverses façons, aussi bien en privé qu’au travail.
… qui dépensent dans l'aisance et dans l'adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui - car Allah aime les bienfaisants.
(Sourate Al 'Imran: 134)
Dans les sociétés mécréantes également, il y a des gens connus pour leur bon caractère. Ils peuvent être généreux envers les gens qui les entourent par exemple. Mais s’ils se comportent bien, ce n’est pas pour gagner l’approbation de Dieu mais pour avoir une réputation de vertu. Être loués, appréciés et avoir une bonne réputation autour d’eux, voilà en réalité ce qu’ils recherchent. Par ailleurs, les dons que ces gens accordent aux pauvres sont le plus souvent dérisoires par rapport à leurs revenus.
Les idéalistes aussi ont souvent le désir d’avoir des responsabilités ou de prendre la direction des affaires. Le but n’est pas d’obtenir l’agrément de Dieu ou de servir autrui. Ils se bornent à rechercher l’assouvissement de leurs désirs égoïstes, cherchant le moyen de gagner plus de prestige, une meilleure réputation et de consolider leur statut social. La plupart du temps, dès que leurs intérêts sont en danger, ils montrent leur vrai visage.
Dans les sociétés où les valeurs religieuses sont bafouées, ceux que l’on qualifie de généreux seront considérés comme des égoïstes si on compare leurs actions aux sacrifices consentis par les croyants. La notion d’abnégation chez les croyants revêt une signification totalement différente de celle que lui donnent les mécréants. Les croyants préfèrent pourvoir aux besoins d’autrui avant les leurs. Au plus profond d’eux-mêmes, ils souhaitent les meilleures choses à leurs frères et sœurs. Voici un passage qui décrit de façon éloquente la morale du Coran:
Ils donnent de la nourriture, malgré leur amour pour elle, aux pauvres, aux orphelins et aux captives. (Sourate al-Insan: 8)
Au nom de cette morale, les croyants combattent dans la voie de Dieu pour les hommes, les femmes et les enfants qui sont opprimés. (Sourate an-Nisa’: 75)
Au lieu de penser seulement à leurs besoins, les croyants prennent en charge ceux d’autrui et se soucient du bien de tous. Cette parole du Prophète (pssl), "Par Celui qui détient mon âme entre Ses mains, un homme n’est pas croyant tant qu’il ne veut pas pour son frère ce qu’il veut pour lui-même." (Al-Bukhari, Muslim), reflète totalement la mentalité des croyants.
Chaque fois que les valeurs religieuses sont respectées, les relations sociales reposent sur l’abnégation, ce qui fait disparaître de nombreux problèmes.
Seule la religion enseigne les concepts d’amour, de fraternité et de partage dans leur sens authentique, et c’est aussi la religion qui seule peut perpétuer ces notions. Cela est dû au fait que l’âme humaine est encline à l’avidité et aux désirs égoïstes. Puisqu’ils ne font pas de la vie future leur objectif premier, les gens qui sont étrangers aux valeurs religieuses s’efforcent de satisfaire leurs désirs insatiables tout au long de leur vie. Dieu fait le portrait d’un homme de ce genre dans ce verset:
… à qui J’ai donné des biens étendus, et des enfants qui lui tiennent toujours compagnie, pour qui aussi J’ai aplani toutes difficultés. Cependant, il convoite [de Moi] que Je lui donne davantage. (Sourate al-Muddaththir: 12-15)
Dans un environnement où les gens ne vivent pas selon les enseignements de la religion, les ambitions se résument à l’acquisition de biens et de l’argent. Une âpre compétition existe toujours entre les membres d’une telle société où chacun veut être le plus riche, le plus brillant, le plus beau, le plus populaire, le plus aimé. Ils ne peuvent pas supporter qu’un autre possède de belles et bonnes choses. Bien plus ils envient autrui et veulent posséder ce qu’ils ont. Même le fait de voir les autres perdre leurs biens suffit à les rendre heureux.
Cette avidité s’accompagne d’une philosophie de vie rudimentaire: ces gens ne voient pas en autrui un être créé par Dieu, doté d’une âme, mais une de ces créatures ordinaires dérivées des premiers primates et qui finira en un monceau de poussière. Selon cette même logique, puisque l’homme ne vit qu’une fois, il doit obtenir le meilleur de la vie et poursuivre cette ambition. Selon ce raisonnement pervers, il est insensé de vouloir aider autrui et exaucer leurs désirs. Il est certain que cette vision des choses entraîne l’homme dans un état dépressif.
Cette situation semble tristement banale et inévitable pour celui qui ignore les valeurs de la religion. Le fait est que cela plonge l’homme dans une vie de stress et de difficultés qui porte préjudice à l’âme humaine. C’est pourquoi les mécréants ne trouvent jamais la paix et le bonheur. Bien que légitimes, les désirs et les aspirations de l’homme sont sans fin car l’homme est créé pour la vie éternelle. Cette vie n’est qu’une épreuve spécialement conçue pour ne pas répondre à ces aspirations. Ceux qui n’arrivent pas à comprendre le secret essentiel de ce test, s’obstinent à assouvir leurs désirs dans ce monde et ressentent pour cette raison une insatisfaction constante. Sans jamais parvenir à un réel état de satisfaction, leur vie devient un cauchemar. Même dans l’aisance, ils souffrent de pauvreté. Ils ne trouvent aucun plaisir dans ce qu’ils possèdent et ils sont livrés au désespoir de ne pas posséder le reste. Cette torture spirituelle en un sens n’est que le prélude d’un supplice éternel.
La religion exhorte l’homme au partage. Les croyants sont frères et sœurs (Sourate at-Tawba: 71) et voir son frère posséder de belles choses rend le croyant heureux. Puisque chacun utilise ses dons et compétences pour la cause de Dieu, il règne entre eux un esprit de coopération, et de partage. Les individus conscients que l’homme est une création de Dieu, s’estiment les uns les autres et se traitent avec respect et bienveillance. Dans une telle société, on ne peut pas parler d’injustice sociale, de conflit, de désordre. Le propos suivant du Prophète (pssl), "La richesse ne consiste pas en l’abondance de biens, mais dans le contentement de ce qu’on a" (Al Bukhari, Muslim), explique l’origine de la paix qui habite le cœur des croyants.
Comme nous l’avons déjà montré dans ce livre, la jalousie et l’envie sont définies comme des attitudes immorales dans le Coran. C’est pourquoi les croyants évitent soigneusement la jalousie car elle n’est pas conforme à la volonté divine. Il n’y a pas de raison qu’un homme qui ne se soucie pas des valeurs de la religion n’éprouve pas de la jalousie, puisque dans sa logique il n’y a aucun motif qui l’en empêche. La compétition rend les gens enclins à être envieux, égoïstes, passionnés. Une jeune fille en jalouse une autre qui est plus à la mode ou plus jolie. De même un jeune homme envie son ami qui est plus populaire que lui. L’âge, le sexe, la profession ou le statut, rien n’échappe à ce phénomène. Les membres de la société toute entière, quel que soit leur statut, ressentent une espèce de jalousie, en particulier concernant les biens d’autrui. Le fait de déménager dans un quartier prestigieux, de passer l’été dans un club côté, acheter une voiture neuve, se rendre à l’étranger: autant de sources d’envie. L’ambition a une telle emprise que d’aucuns ne peuvent se réjouir des réalisations ou acquisitions des autres. Dans la vie professionnelle en particulier, les ravages causés à l’âme par la compétition sont parfaitement observables. L’ambition d’obtenir un statut social prestigieux dans le domaine professionnel et la jalousie qui l’accompagne sont des phénomènes ordinaires de la vie quotidienne.
Mais le Coran assure aux croyants une vie purifiée des désirs égoïstes. Les croyants sont heureux quand leurs frères obtiennent un succès ou jouissent de leurs biens:
… [ils] ne ressentent dans leurs cœurs aucune envie pour ce que [ces immigrés] ont reçu, et qui [les] préfèrent à eux-mêmes, même s’il y a pénurie chez eux. Quiconque se prémunit contre sa propre avarice, ceux-là sont ceux qui réussissent. Et [il appartient également] à ceux qui sont venus après eux en disant: "Seigneur, pardonne-nous, ainsi qu’à nos frères qui nous ont précédés dans la foi; et ne mets dans nos cœurs aucune rancœur pour ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es Compatissant et Très Miséricordieux." (Sourate al-Hashr: 9-10)
En accord avec les commandements de Dieu, le Prophète Mohammad (pssl) a également exhorté le croyant à éviter la jalousie: "Evitez la jalousie car la jalousie dévore les bonnes actions comme le feu consume son combustible." (Abu Dawud)
... puisque les âmes sont portées à la ladrerie. Mais si vous agissez en bien et vous êtes pieux... Allah est, certes, parfaitement Connaisseur de ce que vous faites.
(Sourate an-Nisa': 128)
La religion de vérité repose sur un idéal d’amour et de respect. Dans le Coran, Dieu invite l’homme à l’amour et au sacrifice. Il est miséricordieux envers Ses serviteurs. L’amour de Dieu pour eux est ainsi exprimé dans le Coran:
Et c’est Lui le Pardonneur, le Tout Affectueux. (Sourate al-Buruj: 14)
Dieu demande à l’homme de refléter cet amour autour de lui. Ainsi les croyants manifestent de l’amour les uns envers les autres. Le fait qu’ils recherchent l’agrément de Dieu est un autre facteur qui encourage l’amour et le respect. De plus ils savent qu’un être créé par Dieu et doté par Lui d’une âme est précieux. Le fait aussi de savoir que le monde n’est qu’une mise à l’épreuve, conduit les croyants à bien traiter les autres, car leurs bonnes actions seront récompensées dans la vie future. La crainte profonde de Dieu qui habite leurs cœurs les pousse à faire de leur mieux dans leur attitude envers autrui, dans chacune de leurs actions. Ils voient le reflet de la beauté divine dans chaque être qu’ils contemplent et cela remplit leurs cœurs d’amour. De plus, la conscience qu’une vie éternelle attend les croyants, et qu’ils y seront tous réunis, fortifie encore cet amour et ce respect.
Ainsi, une vie paisible et chaleureuse est le lot qui échoit à ceux qui adhèrent strictement aux valeurs religieuses. Les relations familiales sont meilleures avec des enfants pleins de respect pour leurs parents et leurs aînés. L’injonction divine telle qu’elle s’exprime dans le Coran, commande cette attitude:
Et ton Seigneur a décrété: "N’adorez que Lui; et (marquez) de la bonté envers les père et mère: si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi; alors ne leur dis point: ‘Fi!’ et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses." (Sourate al-Isra’: 23)
Le Prophète (pssl) a également attiré notre attention sur ce point en disant: "Il n’est pas des nôtres celui qui ne montre pas de pitié envers les plus jeunes ni de respect pour les aînés, qui ne recommande pas le bien et n’interdit pas le répréhensible." (At-Tirmidhi)
Dans un autre verset, Dieu conseille ceci aux croyants:
Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car Allah n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant. (Sourate an-Nisa’: 36)
Quand la morale religieuse prédomine, les gens cherchent avidement à rivaliser dans le bien en améliorant leur conduite et leurs manières. Il est certain que seule la religion favorise une telle moralité:
N’as-tu pas vu comment Allah propose en parabole une bonne parole pareille à un bel arbre dont la racine est ferme et la ramure s’élançant dans le ciel? Il donne à tout instant ses fruits, par la grâce de son Seigneur. Allah propose ses paraboles à l’intention des gens afin qu’ils s’exhortent. (Sourate Ibrahim: 24-25)
Ces hommes qui adhèrent aux commandements de Dieu nous fournissent les meilleurs exemples d’amour, de respect et d’amitié. C’est un amour pur de tout intérêt autre que la recherche de l’approbation de Dieu:
Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable, accomplissent la Salât, acquittent la Zakat et obéissent à Allah et à Son messager. Voilà ceux auxquels Allah fera miséricorde, car Allah est Puissant et Sage. (Sourate at-Tawba: 71)
Le lien d’amitié décrit dans le verset cité garantit une solidarité indestructible dans la société qui constitue un tout: ce sentiment est profondément ressenti par chacun de ses membres. De tels hommes souhaitent ce qu’il y a de mieux pour leurs frères.
Dans une société où les valeurs religieuses ne sont pas adoptées, les gens ne peuvent jamais connaître ce qu’est l’amour au sens authentique du terme, puisque ce qu’ils aiment, ce sont les belles apparences, la richesse et le rang social.
Les liens d’amitié noués par celui qui choisit ses amis selon les goûts à la mode ou selon leur apparence se limitent inévitablement à ces critères. Dans le mariage également, on voit les effets négatifs de cette mauvaise mentalité. Par exemple, dans les sociétés mécréantes, il est probable qu’un homme cessera d’aimer sa femme si son charme se fane ou si elle tombe malade, par exemple si elle devient infirme. Une personne qui ne croit pas en la vie future ne voudrait pas gâcher sa brève existence en veillant sur une femme condamnée à rester couchée sur un lit. La société fournit des exemples de ce genre en abondance.
Le respect est aussi important que l’amour. C’est d’une certaine façon l’expression de l’importance que l’on attache à l’autre. Mais dans les sociétés qui rabaissent les valeurs religieuses, pour respecter les gens on se réfère à des critères le plus souvent axés sur l’argent, la position ou le pouvoir qu’on détient. En l’absence de ces éléments, on estime qu’on n’a pas besoin de respecter ses congénères. De même on n’a plus de respect pour celui qui perd le pouvoir ou sa brillante situation sociale.
Dans les sociétés qui ne respectent pas les valeurs religieuses, on entend souvent les gens dire: "J’ai beaucoup d’amis mais pas un seul véritable ami" ou bien "Je n’ai confiance en aucun de mes amis". Bien qu’ils aient un certain nombre d’amis intimes, ces gens ont l’impression de n’en avoir aucun. Bien plus, il semble improbable qu’ils puissent trouver un ami digne de ce nom. Sachant cela, ils ne font aucun effort pour nouer des amitiés plus solides. C’est parce qu’une véritable amitié exige des sacrifices et des efforts. Dans les moments difficiles, les individus doivent être prêts à faire des sacrifices pour leurs amis. Sans hésitation, ils doivent pouvoir donner de leur temps, de leur argent, de tout ce qui peut être utile à leurs amis. Mais dans les sociétés où ne dominent pas les valeurs religieuses, le sacrifice apparaît comme un acte dépourvu de signification.
Par exemple si quelqu’un tombe malade, son ami sera bien ennuyé à l’idée de devoir l’emmener à l’hôpital, de payer les soins médicaux, ou de rester à l’hôpital pour veiller sur lui. Il est probable qu’il trouvera des excuses pour se rendre à son travail ou à l’école, ou pour rester avec sa famille, plutôt que d’assister son ami qui a besoin de lui. Ce qui est intéressant, c’est que tout le monde considère cela comme normal.
C’est la principale raison pour laquelle les gens qui ne se soucient pas de la religion n’ont pas de vrais amis. Même leurs conjoints ne leurs sont pas fidèles. L’amour et le respect disparaissent rapidement. Pendant de longues années, ils supporteront la cohabitation au nom de raisons économiques ou de la pression sociale. En bref, bien que mariés, ces couples mènent des vies séparées. Dans de telles circonstances, ils comptent sur leurs enfants pour assurer leurs vieux jours, ce qui est encore une illusion, puisque les enfants eux aussi mènent leur propre vie. Dans ce tourbillon d’avidité et d’égoïsme, les enfants n’apportent souvent aucun soutien à leurs parents. Par conséquent, les gens qui ne vivent pas selon les valeurs de la religion sont condamnés à vivre seuls sur cette terre, ce qui est une conséquence naturelle de leur mentalité.
Comme ils ne sont pas les compagnons de Dieu et ne placent pas en Lui leur confiance, les gens qui ne vivent pas selon les enseignements de la religion sont assiégés par des craintes infondées. Ils redoutent sans cesse l’avenir, la solitude, la perte de leurs biens, de leur santé. Ils ont peur d’avoir un accident, et plus que tout, de mourir:
Dis: "La mort que vous fuyez va certes vous rencontrer. Ensuite vous serez ramenés à Celui qui connaît parfaitement le monde Invisible et le monde visible et qui vous informera alors de ce que vous faisiez." (Sourate al-Jumu’a: 8)
Pour les mécréants, la mort représente incontestablement un mystère. Même s’ils ne croient pas en la vie future, ils songent beaucoup à la mort et sont prisonniers de cette crainte. Ils pensent aux différentes façons de mourir et sont terrifiés à l’idée qu’un jour l’une de ces calamités s’abattra sur eux. Ne croyant pas en l’au-delà, la mort devient pour eux une réalité effrayante. Ils se disent qu’ils seront réduits en un monceau de poussière une fois sous terre et n’auront aucune possibilité de vivre à nouveau. Leur peur de la mort se résume surtout à l’idée de dire adieu aux plaisirs mondains et d’être réduits à néant, plutôt qu’à la perspective du jour du Jugement dernier.
Les hommes tendent à surmonter cette crainte de l’anéantissement en laissant derrière eux des monuments qui attesteront de leur passage sur terre. Cette attitude est mentionnée dans un verset:
Vous construisez des édifices prestigieux, espérant vivre à jamais. (Sourate ash-Shu’ara’: 129)
La simple mention de la mort suffit à plonger les mécréants dans la détresse et le désespoir. Malgré leurs efforts pour échapper à cette pensée, elle s’impose à eux chaque jour à la lecture des journaux et à la télévision. La mort des gens de leur entourage, les accidents, les cas de maladies qui se déclarent autour d’eux sont autant de rappels de cette réalité angoissante: tôt ou tard, cette vie prendra fin. Mais la plupart du temps, ils s’efforcent de conjurer cette idée et si quelqu’un s’avise de parler de la mort, ils le détournent de ce sujet pour lui faire oublier l’imminence de cet événement inéluctable.
Le fait que la mort ait de multiples visages les terrifie. Ils détestent la vue du cimetière, ni ne veulent construire de demeure à proximité d’un cimetière, ce qui leur rappellerait l’omniprésence de la mort. Mais peu importe le lieu qu’ils habitent sur terre, la mort les atteindra et cette réalité est rappelée dans le verset suivant:
Où que vous soyez, la mort vous atteindra, fussiez-vous dans des tours imprenables… (Sourate an-Nisa’: 78)
La mort et l’au-delà sont deux réalités dont les croyants ont une perception aiguë. Ils vivent leur vie dans l’attente et l’anticipation de leur venue. À leurs yeux la mort est une bénédiction qui leur permettra de rencontrer leur Seigneur et rejoindre leur vraie demeure. Ils savent que ce n’est pas une fin, et par conséquent, ils ne redoutent ni la mort, ni rien d’autre d’ailleurs.
Presque tous les êtres humains sont curieux de savoir ce que leur réserve l’avenir. Voyant tous les incidents néfastes qui peuvent affecter une vie, ils se sentent préoccupés. Ces dangers suspendus au-dessus de leurs têtes les mettent mal à l’aise et les inquiètent. Outre cela, il y a les soucis de la vie quotidienne qui prennent des formes variées selon l’âge. Pour un étudiant, il peut s’agir d’un devoir trimestriel à rendre dans un bref délai. Quand on vieillit on se crée diverses complications et ces complications peuvent perdurer le temps d’une vie.
Pour un jeune homme, son apparence, ses relations avec ses camarades, sa popularité au sein du groupe, ses notes à l’école et les relations avec sa famille semblent être les éléments les plus importants de sa vie. Le moindre tracas devient une source de détresse. Notamment lorsqu’il se retrouve à la croisée des chemins, quand il doit faire le choix d’une carrière: c’est souvent l’un des moments les plus cruciaux d’une vie. Il n’est pas besoin de dire qu’on ne devrait pas se laisser accabler par de tels problèmes. Il est bien sûr normal de vouloir choisir une profession qui nous apportera le succès et l’épanouissement à la fois. Cependant, si l’on fait de son mieux pour atteindre son but et qu’on échoue malgré tout, il faut alors s’en remettre à Dieu et L’implorer de nous accorder une autre faveur. Il est évident que les succès comme les échecs disparaîtront avec la mort. Tout ce qui restera, c’est la confiance placée en Dieu et la foi témoignée à Son égard.
Mais ceux qui ne vivent pas de façon conforme à la religion, n’étant pas conscients de cette vérité fondamentale, redoutent de plus en plus l’avenir au fur et à mesure qu’ils vieillissent. En dehors de leurs projets orientés vers le futur, ils sont préoccupés par maintes responsabilités et préoccupations purement mondaines. De nombreux soucis les accablent, au fil du temps ils deviennent obsédés par des questions telles que: obtiendront-ils une promotion au sein de la société, iront-ils en vacances cet été, pourront-ils déménager dans une maison plus confortable, ou bien arriveront-ils à temps à la réunion?
Ils sont pour la plupart hantés par l’idée de déchoir de leur position sociale et redoutent de ne plus pouvoir pourvoir aux besoins de leurs familles. Ils ont de grandes ambitions mondaines mais les moyens de les atteindre sont limités. Et c’est cela qui constitue leur principale source de crainte. C’est pourquoi, bien qu’ils aient suffisamment d’argent pour bien vivre, ils évitent de le dépenser pour le bien d’autrui. Riches ou pauvres, ils ont tous peur de l’avenir et se comportent frileusement et mesquinement. Mais il est avéré que c’est Dieu qui donne au monde sa subsistance et que de tels gens ne connaîtront pas de problèmes s’ils placent leur confiance en Lui. Mais puisqu’ils ne font rien dans ce sens, ils sont privés de ce sentiment de sécurité. L’homme est mis à l’épreuve à travers les faveurs que Dieu lui accorde et il est responsable devant Lui de l’usage qu’il en fait. Mais du fait de leur peur de l’avenir, certains gens sont prisonniers de leurs intérêts privés. Cette situation est exposée dans le verset suivant:
Satan vous fait craindre l’indigence et vous recommande des actions honteuses; tandis qu’Allah vous promet pardon et faveur venant de Lui. La grâce d’Allah est immense et Il est Omniscient. (Sourate al-Baqara: 268)
Une autre crainte permanente de l’homme à l’égard de l’avenir est la vieillesse. En vieillissant, l’homme constate la transformation de son corps: des rides apparaissent sur son visage, ses cheveux tombent et blanchissent, ses sens perdent de leur acuité. Chacun de ces phénomènes affecte profondément ceux qui ignorent la morale religieuse. En cas de maladie grave, ils se demandent si leurs enfants s’occuperont d’eux. Ils se demandent aussi comment ils affronteront la mort un jour. Un autre souci des personnes âgées est de savoir comment elles vivront quand leurs conjoints les auront quittés. Elles ne savent pas comment elles pourront survivre à la disparition de leur compagnon de vie.
Ce sont là les craintes inévitables dont on est victime en l’absence de foi. Pour les croyants, la situation est tout autre: ils ne connaissent aucune de ces craintes. Ils pensent qu’il y a un bien en toute chose puisque tout ce qui arrive est sous le contrôle de Dieu. Ils n’espèrent que la guidée de Dieu car Il est pour eux le vrai protecteur. Ils sont conscients de n’avoir rien à craindre au monde, si ce n’est Dieu. Ils doivent donc se soumettre à Lui et chercher Son agrément. Le point de vue des croyants est exprimé dans ce verset:
Dis: "Rien ne nous atteindra, en dehors de ce qu’Allah a prescrit pour nous. Il est notre Protecteur. C’est en Allah que les croyants doivent mettre leur confiance." (Sourate at-Tawba: 51)
Les principes de la soumission du croyant sont détaillés dans ce propos du Prophète Mohammad (pssl):
… Si vous vous rappelez Dieu, Il se souviendra de vous, et si vous vous rappelez Dieu, vous Le trouverez devant vous. Quand vous demandez quelque chose, demandez-le à Dieu et quand vous cherchez de l’aide, cherchez-la auprès de Lui. Sache que si tous les hommes s’unissaient pour te faire du bien, ils ne pourraient le faire que si Dieu a inscrit ce bien pour toi, et si tous les hommes s’unissaient pour te faire du mal, ils ne pourraient le faire que pour autant que Dieu t’ait réservé ce mal. Les plumes ont été retirées et l’encre est sèche. (At-Tirmidhi)
Quand on adopte sincèrement les principes de l’Islam, de nombreuses douleurs et souffrances s’évanouissent, on vit une existence paisible et heureuse. La religion apporte un remède à tous nos soucis. Les gens se sentent soulagés de leurs fardeaux parce qu’ils sont conscients que tout dans la vie n’est qu’une mise à l’épreuve. Dans les moments difficiles, ils savent que la confiance qu’ils placent en Dieu leur vaudra une récompense. De même, quand ils reçoivent un bienfait, sont-ils reconnaissants envers Dieu et espèrent par là obtenir une rétribution dans l’au-delà. Cet état de contentement est sans conteste un privilège accordé par la morale islamique aux croyants. Mais une foi ferme, la confiance en Dieu et la soumission à Lui sont essentielles pour jouir de ce privilège. Seuls ceux qui en sont dotés peuvent se libérer de l’angoisse. Quant aux autres, assiégés par leurs craintes, ils commencent à goûter au châtiment de l’au-delà dès cette vie.
Dans plusieurs versets du Coran, Dieu commande aux êtres humains d’être humbles et modestes et nous rappelle constamment qu’Il n’aime pas les arrogants. Par conséquent, un croyant n’a d’autre choix que d’être modeste.
Néanmoins, il serait insensé d’attendre d’une personne qui ne se conforme pas aux valeurs de la religion d’être modeste. Les atouts personnels tels que l’intelligence, la richesse, la beauté et la renommée, sont des privilèges qui suscitent l’orgueil de leurs possesseurs et les rendent méprisants vis-à-vis des autres. De tels gens veulent toujours être supérieurs aux autres, en se montrant les plus séduisants, les plus distingués et les plus brillants éléments de leur cercle. Cependant il ne leur vient jamais à l’esprit qu’ils devront mourir un jour, perdre tout ce à quoi ils sont attachés, que leur beauté dont ils se targuent si insolemment se fanera, réduite à néant sous la terre. Ce qui compte pour eux, c’est leur orgueil; à leurs yeux c’est une marque de caractère.
L’orgueil les empêche de ressentir un amour et un respect sincères pour autrui. Ils veulent être aimés et respectés des autres mais trouveraient dégradant d’en faire autant en retour.
Ceux qui ne se soumettent pas aux lois de l’Islam sont égocentriques. Prétendant tout savoir, ils veulent maintenir les autres sous leur joug, et profitent de la moindre occasion pour les humilier. Le plus important dans cette affaire, c’est de voir qu’il ne s’agit pas de rares exceptions mais que beaucoup de gens dans les sociétés dépourvues de valeurs religieuses arborent ce type de profil.
Dans le Coran, un critère infaillible nous est donné pour déceler l’arrogance:
Et ne foule pas la terre avec orgueil: tu ne sauras jamais fendre la terre et tu ne pourras jamais atteindre la hauteur des montagnes! (Sourate al-Isra’: 37)
Un autre verset dit:
Et ne détourne pas ton visage des hommes, et ne foule pas la terre avec arrogance: car Allah n’aime pas le présomptueux plein de gloriole. (Sourate Luqman: 18)
Le Prophète Mohammad (pssl) a également mis les croyants en garde contre l’arrogance:
Il est un homme de peu celui qui est orgueilleux, prend de grands airs et oublie ainsi le Très Grand et le Sublime.(Muslim)
Certaines personnes se leurrent en se disant: "Je suis modeste." La modestie, en tant que telle fait partie de la morale islamique et exerce son influence à chaque instant de la vie et dans chaque parcelle du comportement de l’individu.
Celui qui est modeste au sens vrai du terme, doit ce trait moral au fait que le Possesseur de toute chose, y compris de nos personnes et de ce que nous possédons, est Dieu et que Dieu a créé toute chose. Il est conscient que la connaissance de Dieu embrasse toute chose. Une telle personne ne peut être que croyante. Celui qui est privé d’intelligence religieuse est incapable de se conduire avec modestie au sens vrai, car il ne possède pas la
morale et la conception de la vie du croyant. Tant qu’il ne suit pas les commandements divins, la modestie qu’il arbore n’est qu’une hypocrisie ou un comportement dérivant de son infériorité.
Il est évident qu’une société qui regorge de tels individus est insupportable, et que cette situation n’apporte que tourments et désagréments. Il y a un fossé profond entre une société où les membres ne mettent aucun frein à leur arrogance, à leur cruauté et à leur égoïsme, et une autre société composée de gens humbles et modestes. Ce fossé n’existe que par la faute de ceux qui se sont détournés de la religion.
Attribut de Dieu, la compassion est aussi une vertu qu’Il demande à Ses serviteurs de cultiver. Dans plusieurs versets du Coran, Dieu exhorte les croyants à la pitié. Le messager de Dieu, le Prophète Mohammad (pssl) a également prôné la miséricorde chez le croyant: "Ceux qui sont miséricordieux, il leur sera fait miséricorde par le Tout Compatissant. Si vous êtes compatissants avec les gens sur terre, Il sera compatissant envers vous au ciel." (Abu Dawud, At-Tirmidhi)
Le fait de ne pas rechercher l’agrément de Dieu et de ne pas vivre selon les lois de la religion conduira l’homme à délaisser le projet d’atteindre la perfection morale. Dans une société mécréante, on constate l’absence de toute compassion dans les relations humaines. Un mécréant peut aller jusqu’à maltraiter ses parents les plus proches: père, mère, grands-parents, frères, sœurs, etc. Il peut aisément se mettre en colère à l’égard d’autrui, les blesser, les agresser. Toute attitude peut susciter sa colère puisqu’il ne regarde pas les événements d’un œil calme et compatissant.
Le mécréant ne montre pas de pitié envers les pauvres et les démunis, parce que son intérêt immédiat l’emporte sur tout le reste et que de telles préoccupations l’empêchent de se soucier des autres. Certainement, ce genre de personne développe sa propre interprétation de la notion de compassion, mais c’est une vision pervertie. Par exemple, un tel individu a pitié du mendiant et voit cela comme une grande marque de compassion, mais face à des circonstances qui requièrent des décisions avisées et de l’abnégation, il se montre insouciant pour ne pas mettre en péril son intérêt. Par exemple, s’il voit un accident, il ne s’arrête pas pour venir prêter main forte aux blessés. Il se trouvera plutôt maintes excuses. Après tout, transporter le blessé à l’hôpital lui gâchera sa journée et ce sera très probablement synonyme de dépense d’argent et de temps. De plus, il n’est pas question de faire des efforts et des sacrifices pour un parfait inconnu. Il n’y gagnerait rien en retour.
Une société où les enseignements de la religion ne sont pas observés regorge de tels exemples. Ces conduites indignes ne disparaissent que lorsque les gens adhèrent strictement aux valeurs du Coran. Seule la religion garantit un environnement sain où les gens éprouvent de la compassion et de la pitié pour autrui et sont avides d’adopter les façons d’agir les plus nobles. Il faut bien affirmer que ces qualités ne sont pas réservées à une poignée d’individus. D’autre part, le fait d’adhérer aux valeurs du Coran dans certaines situations et de s’en écarter face à d’autres, ou le fait d’éviter certains actes en théorie, mais d’en commettre d’autres délibérément n‘est pas de nature à établir l’environnement souhaité. L’existence d’une véritable paix sociale n’est possible que lorsque tous les individus décident d’embrasser les valeurs de la religion de Dieu et acceptent de sacrifier l‘intérêt particulier si c’est nécessaire au nom d’un idéal commun…
Celui qui adhère aux valeurs de la religion apportent des solutions avisées à divers problèmes et se conduit sagement en toutes circonstances. Ainsi un homme qui vit selon les ordres du Coran ne se sent jamais frustré, quelle que soit la complexité de la situation. C’est également la raison pour laquelle dans une société dominée par la religion, on n’est jamais confronté à des difficultés insurmontables.
Quand la morale religieuse n’est pas appliquée, les hommes ne sont pas capables d’être aussi sages qu’ils le devraient. C’est pourquoi des problèmes pourtant simples restent sans solutions dans les sociétés dépourvues de valeurs religieuses. En effet les membres de ces sociétés vivent de nombreuses difficultés tout au long de leur vie, mais au lieu de leur chercher des issues, ils les intègrent à la vie quotidienne comme s’ils étaient condamnés à rester non résolus. L’incapacité à résoudre ces problèmes a des conséquences dans les autres aspects de la vie des gens qui se sont éloignés de la religion. La plupart d’entre eux tombent dans le désespoir. Comme ils n’arrivent pas à user de la raison, ils ne trouvent aucune solution. Même s’ils s’y essaient, leurs solutions sont peu rationnelles, étant donné l’horizon limité de leur pensée.
De plus, dans ces sociétés, le fait de ne pas trouver de solutions à ces problèmes constitue une bonne excuse pour ne rien faire. Et ce prétexte sert ainsi à excuser des attitudes paresseuses, irresponsables ou amorphes. Notamment au travail, chacun veut donner l’image de quelqu’un qui a de lourdes responsabilités et assume des tâches importantes. Cette posture est juste un moyen de couvrir son incompétence et ses défaillances potentielles.
La raison pour laquelle la plupart des problèmes que l’on rencontre dans ces sociétés restent non résolus réside dans le fait que les gens ont du mal à gérer leurs problèmes personnels. Celui qui ne suit pas les enseignements du Coran est réduit à suivre ses désirs. Il s’emploie donc à les satisfaire sans se penser à travailler pour le bien de la société ou de l’individu. Face à tout événement, il se concentre d’abord et surtout sur son intérêt et évite de se mettre dans une situation qui pourrait lui demander un peu de son temps ou de son argent ou de prendre des responsabilités au profit d’autrui.
Dans cette situation, même le problème le plus simple et le plus facile à résoudre devient un casse-tête. Chacun essaie d’impressionner les autres, se montre ingrat envers les aînés, s’en tient à son point de vue ou du moins veut toujours avoir le dernier mot. En définitive, de tels complexes et attentes empêchent l’homme d’apporter des solutions. La principale raison de l’incompétence des gens éloignés de la foi à résoudre les problèmes de façon satisfaisante est évoquée dans ce verset:
... Leurs dissensions internes sont extrêmes. Tu les croirais unis, alors que leurs cœurs sont divisés. C’est qu’ils sont des gens qui ne raisonnent pas. (Sourate al-Hashr: 14)
On voit des exemples de cela dans les grands débats organisés à la télévision. Les participants discutent pendant des heures, parfois jusque tard dans la nuit. Comme chacun veut argumenter, il en résulte un désaccord général. Il arrive qu’ils comprennent que les autres ont raison mais pour des raisons d’amour-propre, ils ne peuvent l’admettre et préfèrent humilier leurs adversaires et s’opposer à eux. C’est que le but du jeu n’est pas de parvenir à la vérité mais d’être le seul à détenir la vérité, ou pour le dire autrement, à imposer son point de vue à tous. Ceux qui argumentent s’aventurent dans les moindres détails, même dérisoires, seulement parce qu’ils veulent être reconnus pour leur science. Le principal enjeu du débat est de paraître brillant et savant. Les intervenants s’éloignent souvent du sujet et c’est au bout de plusieurs heures qu’ils se rendent compte qu’ils ne sont parvenus à aucune solution. À sa plus grande surprise, on voit qu’au contraire, de nouvelles complications et divergences ont apparu. En fait, dès le départ leurs intentions n’étaient pas de trouver des solutions. Ils développent des arguments vides de sens et s’abritent derrière leurs élucubrations, estimant que l’essentiel est de débattre, d’exprimer et d’échanger des points de vue. Ils trouvent parfaitement acceptable de ne pas parvenir à une issue après tant d’heures passées à discuter. Tout ceci est, selon eux, parfaitement normal.
Les croyants, de leur côté, conscients que Dieu a connaissance de toute chose, restent avisés et posés en toutes circonstances. Ils prennent les décisions les plus pertinentes et trouvent les meilleures solutions. Ils tranchent sans attendre les questions épineuses et ne rencontrent aucun obstacle car ils sont guidés par la meilleure des moralités, leur sens de responsabilité et leur capacité de réflexion leur sont garantis par le Coran puisqu’ils "se consultent entre eux à propos de leurs affaires" (Sourate ash-Shura: 38) À chaque fois, ils adoptent la voie qui plaît le mieux à Dieu et en aucun cas ils ne s’écartent de la justice et de la vertu, quand bien même cela pourrait nuire à leur intérêt et à leurs propres désirs.
Servant Dieu exclusivement et attendant leur récompense de Sa part, ils ne s’abaissent pas à mendier l’approbation d’autrui en voulant avoir un certain statut à leurs yeux, être appréciés d’eux, attirer leur attention ou se vanter. C’est pourquoi dans chaque action qu’ils entreprennent, ils reçoivent constamment le soutien, l’assistance, l’inspiration et la bénédiction de Dieu.
Ayant une profonde crainte de Dieu et obéissant scrupuleusement à Ses lois, les croyants ont des qualités qui les guident dans l’exercice de distinction entre le bien et le mal (Sourate al-Anfal: 29) afin de parvenir à la solution la plus pertinente et la meilleure. À celui qui craint Dieu et obéit à Ses commandements, il lui est donnée "une issue favorable" par Dieu (Sourate at-Talaq: 2), et "les choses lui sont facilitées (Sourate at-Talaq: 4).
L’âme de ceux qui refusent de se soumettre à la volonté de Dieu et de vivre selon les principes islamiques est toujours pessimiste, rebelle et malheureuse. Ces gens considèrent tout ce qui leur arrive comme résultant d’un hasard aveugle. Tout au long de leur vie ils sont astreints à la tension, à l’insécurité, à l’agitation. À la différence des croyants, ils n’ont pas la capacité de placer leur confiance en Dieu et donc de savoir que tout arrive de la façon qui a été prédestinée par Dieu. Ils ne sont pas conscients du fait que toute chose, bonne ou mauvaise, survient avec la permission de Dieu, afin de mettre l’homme à l’épreuve en ce monde, et qu’ils ne peuvent atteindre la paix que s’ils agissent conformément à la volonté de Dieu. De cette façon, ils souffrent des conséquences de leurs choix et font l’expérience de la douleur dans toutes les situations qu’ils rencontrent dans leur vie, qu’elles soient importantes ou insignifiantes.
Ces gens prennent trop au sérieux les événements de leur vie terrestre comme il s’agissait des choses les plus importantes au monde. Ainsi, quand les situations n’évoluent pas dans le sens souhaité, ils adoptent une attitude négative. Rongés par le pessimisme, ils tombent dans le désespoir et considèrent cela comme un malheur qui s’abat sur eux. Dans le même temps ils sont frustrés et n’arrivent pas à s’en sortir. S’ils doivent faire face à une situation apparemment défavorable, ils commencent à pleurer et gémir. Étant donné qu’ils ne se sont pas soumis à Dieu, ils ne peuvent pas concevoir que tout est placé sous Son contrôle.
Influencée par les affaires mondaines, leur humeur est semblable à des montagnes russes, oscillant d’un extrême à l’autre. Cette vie regorge de petits détails qui les mettent mal à l’aise. Ils passent leurs journées et même leur vie toute entière à pleurer et à se lamenter. Cette attitude de ne pas mettre sa confiance en Dieu se manifeste dans la vie quotidienne en toutes circonstances et tout au long de leur vie.
Par exemple, dans la vie, les priorités d’une femme au foyer se limitent à sa famille, sa maison et son ménage. Si elle rencontre un problème qu’elle n’arrive pas à gérer, elle ne pensera pas que cet événement arrive par la volonté de Dieu et qu’il y a forcément un bien en cela. Elle perçoit un tel événement insignifiant comme un malheur et nourrit du chagrin à son propos. Un tel incident mineur l’amène à se lamenter et à sombrer dans une humeur dépressive. Pourtant ce qui la trouble autant n’est peut-être qu’une chose aussi dérisoire qu’un repas qu’elle a oublié sur le feu ou la panne du lave-vaisselle. Mais comme elle ne s’est pas soumise à Dieu et ne vit pas selon les enseignements de la religion, les plus simples problèmes deviennent pour elle de véritables drames.
La même mentalité caractérise le mari de cette femme, directeur d’une entreprise, et qui a des problèmes dans sa vie professionnelle. Il pense que les tracas ménagers de sa femme sont insignifiants. Cependant ses soucis à lui sont d’une tout autre importance. Comme il ne voit pas que tout arrive selon la volonté de Dieu, une telle personne ne sait pas adopter une attitude positive et tombe en proie à des désordres nerveux. La même remarque s’applique aux enfants qui vivent dans un environnement où les valeurs religieuses ne sont pas à l’honneur. Dans leur univers limité par les murs de l’école, les études qui durent entre 10 et 15 ans deviennent leur obsession. Ils surmontent difficilement leur désespoir après un devoir raté, même s’ils ont obtenu un nombre honorable de 10 sur 10 auparavant. Ils sont inquiets au sujet de leur popularité auprès de leurs amis. Le pessimisme, l’absence d’espoir, l’incapacité de trouver des solutions et les plaintes sont en grande partie un héritage de leurs parents et de leur entourage. Le fait qu’ils ignorent qui est leur Créateur et qu’ils ne s’en remettent pas à Lui explique aussi leur situation désespérée.
Dans les sociétés où on ne se soucie pas des valeurs religieuses, les gens ordinaires vivent en permanence dans le pessimisme et l’absence d’espoir, pensant que leurs problèmes sont les plus importants au monde. Il en est de même pour les gens qui occupent des respectables positions dans la société et qui affichent une humeur maussade quand la vie ne se conforme pas à leurs attentes.
Mais un homme n’a pas à sombrer dans la dépression s’il met en œuvre les solutions fournies par le Coran chaque fois qu’il se sent accablé, et garde à l’esprit qu’il y a toujours un point positif dans la situation la plus négative en apparence. L’adhésion aux valeurs de l’Islam abolit toute trace de pessimisme et de sentiment d’échec. On considère alors tous les problèmes qui peuvent se poser, mineurs ou majeurs, sous un jour positif. Cette façon de voir apporte la paix tant dans la vie privée que sociale.
… Or, il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas. (Sourate al-Baqara: 216)
En conformité avec les valeurs de l’Islam, personne ne voit les évènements de la vie comme le résultat du hasard. Chaque événement arrive selon l’ordre défini par Dieu, et l’on cherche alors à déceler la logique qui sous-tend les faits et les messages que Dieu envoie à l’humanité.
C’est pourquoi, dans un univers où les valeurs religieuses prévalent, personne ne dit jamais: "Si seulement". On n’entend jamais personne dire: "Si seulement je n’étais pas parti hier, cela ne serait pas arrivé... Si je n’avais pas intégré cette école, j’aurais pu aller à l’étranger... Si tu étais venu plus tôt, tu l’aurais vu... Pourquoi avons-nous pris cette route? Il y a un tel embouteillage... Si je ne t’avais pas épousé, j’aurais profité de ma jeunesse… Si je n’avais pas mis cette robe, je n’aurais pas gâché ma soirée... Si je n’étais pas sortie, je ne serais pas tombée malade… Si je n’étais pas parti en voyage, je n’aurais pas eu cet accident... Si elle allait chez un autre médecin, elle retrouverait plus vite la santé... S’il n’avait pas pris cet avion, il serait encore en vie."
Les gens qui vivent dans l’oubli de Dieu et le mépris de la religion disent souvent "si seulement" et diront la même chose dans l’au-delà. Mais ces regrets seront vains, sans nul doute: