Si on examine les passages coraniques qui évoquent la mort ou l'assassinat des prophètes et qu'on les compare aux versets relatifs à la mort de Jésus, l'on voit apparaître un fait notable concernant cette mort. Dans les lignes qui suivent, nous allons nous pencher sur la signification des termes employés pour évoquer la mort de Jésus et des autres envoyés et étudier la façon dont il sont utilisés dans les versets.
Comme nous le verrons tout à l'heure, Le Coran emploie un certain nombre de termes spécifiques pour relater la mort des prophètes, tels que 'katele' (tuer), 'mate' (mourir), 'haleke' (détruire) et 'salebe' (pendre). Cependant, le Coran affirme clairement qu"'ils ne l'ont pas tué (ma katelehu) ni crucifié (ma salebuhu)", ce qui signifie qu'il n'a été tué en aucune façon. Da,s un autre verset il est dit qu'une personne qui ressemblait à Jésus lui a été substitué et que c'est lui qui a été élevé vers Allah. Nous lisons dans un autre verset:
(Rappelle-toi) quand Allah dit: "Ô Jésus, certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre t'élever vers Moi, te débarrasser de ceux qui n'ont pas cru et mettre jusqu'au Jour de la Résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas… (Sourate al-Imran: 55)
Dans ce qui suit, nous allons voir comment sont employés les différents verbes relatifs à la mort et au fait de causer la mort qui apparaissent dans la sourate Al 'Imran:
Le terme traduit par "mort" qui est utilisé dans ce verset admet plusieurs acceptions. L'étude des termes synonymes employés dans ces versets montre que Jésus n'est pas mort, au sens commun du terme. Voici la description qui est faite de sa "mort" dans la sourate al-Ma'ida, 117:
Je ne leur ai dit que ce Tu m'avais commandé, (à savoir): "Adorez Allah, mon Seigneur et votre Seigneur". Et je fus témoin contre eux aussi longtemps que je fus parmi eux. Puis quand Tu m'as rappelé (tawaffa), c'est Toi qui fus leur observateur attentif. Et Tu es témoin de toute chose. (Sourate al-Maidah: 117)
En arabe, le mot traduit dans ce verset par "rappeler" est "tawaffa", et il vient de la racine "wafa" (accomplir). Tawaffa ne signifie pas "la mort" mais "la prise de l’âme", dans le sommeil ou dans la mort. Nous voyons encore dans le Coran que "la prise de l’âme" ne signifie pas nécessairement la mort. Par exemple, dans un verset où le mot "tawaffa" est employé, il ne s’agit pas de la mort d’un être humain, mais de "la prise de son âme pendant le sommeil":
Et, la nuit, c'est Lui qui prend vos âmes (yatawaffakun), et Il sait ce que vous avez acquis pendant le jour. Puis Il vous ressuscite le jour afin que s'accomplisse le terme fixé… (Sourate al-Anam: 60)
Le mot arabe traduit par "prendre" dans ce verset est le même que celui employé dans le verset 55 de la sourate Al-’Imran. Le mot "tawaffa" est utilisé dans le verset ci-dessus. Il est, dès lors, évident que l’on ne meurt pas pendant le sommeil. Il est donc ici toujours question de "la prise de l’âme".
Le même mot est utilisé dans le verset ci-dessous comme suit:
Allah reçoit les âmes au moment de leur mort (mevt) ainsi que celles qui ne meurent pas au cours de leur sommeil (lem temut). Il retient celles à qui Il a décrété la mort (el mevte), tandis qu'Il renvoie les autres jusqu'à un terme fixé… (Sourate az-Zumar: 42)
Comme ces versets nous le montrent, Dieu prend l’âme de celui qui est endormi, cependant Il renvoie les âmes de ceux dont la mort n’a pas encore été décrétée. Dans ce contexte, l’homme ne meurt pas au cours de son sommeil dans le sens où nous le comprenons. L’âme quitte le corps et reste dans une autre dimension seulement pendant une période provisoire. Quand nous nous réveillons, l’âme retourne au corps. 1
Le Professeur Süleyman Ates, de l'Université d'Istanbul, Faculté de Théologie, directeur du Département des Sciences Fondamentales Islamiques et ancien ministre des Affaires religieuses a consacré le développement suivant au mot "tevaffa" dans son commentaire:
Selon ceux qui disent que le terme "tevaffa" est utilisé dans le sens de "sommeil", ce qui est l'acception généralement admise, le verset signifie: " Je te plongerai dans le sommeil". Nous pouvons donc dire que Jésus a été plongé dans un état qui ressemble à la mort et élevé auprès d'Allah et que cet état n'est pas une mort, au sens où nous l'entendons généralement, mais désigne le fait de quitter cette dimension terrestre. (Professeur Süleyman Ates, Une exégèse moderne du Saint Coran, vol. 2, pp. 49- 50)
Le verbe correspondant à l'idée de "tuer" dans le Coran est 'katele.' C'est dans cette acception qu'il est utilisé dans la sourate Mu'min:
Et Pharaon dit: "Laissez-moi tuer Moïse. Et qu'il appelle son Seigneur! Je crains qu'il ne change votre religion ou qu'il ne fasse apparaître la corruption sur terre." (Sourate al-Mu'min: 26)
"Laissez-moi tuer Moïse" traduit 'aktul Musa (Moïse)'. C'est une forme dérivée de 'katele'. On note encore cet emploi dans un autre verset:
…Cela est parce qu'ils… tuaient sans droit les prophètes... (Sourate al-Baqarah: 61)
"Ils ont tué" traduit 'yaktulune' dans le texte original, qui est une forme conjuguée là encore de 'katele.' La traduction nous montre clairement que ce verbe signifie "tuer".
L'emploi du verbe 'katele" est clair dans les versets suivants, relatifs à la mort des prophètes. Toutes les formes mises entre crochets proviennent de 'katele'.
…Nous enregistrons leur parole, ainsi que leur meurtre (katlehum), sans droit, des prophètes…(Sourate al-Imran: 181)
…vous vous enfliez d'orgueil? Vous traitiez les uns d'imposteurs et vous tuiez les autres (taktulune). (Sourate al-Baqarah: 87)
…- Dis: "Pourquoi donc avez-vous tué (taktulune) auparavant les prophètes d'Allah, si vous étiez croyants?". (Sourate al-Baqarah: 91)
Ceux qui ne croient pas aux signes d'Allah, tuent (yaktulune) sans droit les prophètes et tuent (yaktulune) les gens qui commandent la justice… (Sourate al-Imran: 21)
… Pourquoi donc les avez-vous tués (kateltumuhum), si vous êtes véridiques" ? (Sourate al-Imran: 183)
… Celui-ci dit: "Je te tuerai (Le aktulenneke) sûrement"… (Sourate al-Maidah: 27)
Si tu étends vers moi ta main pour me tuer (taktuleni), moi, je n'étendrai pas vers toi ma main pour te tuer (aktuleke)… (Sourate al-Maidah: 28)
Tuez (uktulu) Joseph ou bien éloignez-le dans n'importe quel pays… (Sourate Yusuf: 9)
Et la femme de Pharaon dit: "(Cet enfant) réjouira mon oeil et le tien! Ne le tuez pas (la taktulu)… (Sourate al-Qasas: 9)
…"Ô Moïse, les notables sont en train de se concerter à ton sujet pour te tuer (li yaktulu)… (Sourate al-Qasas: 20)
Son peuple ne fît d'autre réponse que: "tuez-le (uktuluhu) ou brûlez-le"… (Sourate al-Ankabut: 24)
'Haleke' est un autre verbe qui est employé dans le Coran à plusieurs reprises, avec le sens de "être détruit, mourir". On lit par exemple dans la sourate al-Mu’min:
…lorsqu'il mourut (haleke), vous dites alors: "Allah n'enverra plus jamais de messager après lui"… (Sourate al-Mu'min: 34)
Dans ce verset, "quand il mourut" traduit l'expression arabe 'iza heleke' prise au sens de "mourir".
C'est un terme que l'on rencontre souvent dans le récit de la mort des prophètes. 'Mate' est employé avec le sens de mourir dans différents versets, notamment dans la sourate Saba':
Puis, quand Nous décidâmes sa mort (el mevte), il n'y eut pour les avertir de sa mort (mevtihi) que "la bête de terre", qui rongea sa canne… (Sourate Saba: 14)
Une autre forme de ce verbe est employée au sujet du prophèteYahya:
Que la paix soit sur lui le jour où il naquit, le jour où il mourra (yemutu), et le jour où il sera ressuscité vivant! (Sourate Maryam: 15)
"Quand il mourra" est la traduction de 'yemutu'. Ce même terme apparaît dans le récit de la mort du prophète Yakub, notamment dans la sourate al-Baqarah:
Etiez-vous témoins quand la mort (el mevte) se présenta à Jacob… (Sourate al-Baqarah: 133)
Le mot el 'mevte' dérive de la même origine et signifie "mort". Dans un verset qui concerne le prophète Muhammad (saas), les verbes 'katele' et 'mate' sont utilisés en meme temps:
Muhammad n'est qu'un messager – des messagers avant lui sont passés – S'il mourait (mate), donc, ou s'il était tué (kutile), retourneriez-vous sur vos talons?... (Sourate al-Imran: 144)
Le mot "mevt" qui a la même racine que "mate" (mourir) apparaît encore dans d'autres versets relatifs à la mort des prophètes:
… elle dit: "Malheur à moi! Que je fusse mort (mittu) avant cet instant! Et que je fusse totalement oubliée!" (Sourate Maryam: 23)
Et Nous n'avons attribué l'immortalité (el hulde) à nul homme avant toi. Est-ce que si tu meurs (mitte), toi, ils seront, eux éternels? (Sourate al-Anbiya: 34)
…et qui me fera mourir (yumituni), puis me redonnera la vie… (Sourate as-Shuaraa: 81)
"Halid" n'a pas de lien direct avec l'idée de mourir ou de tuer mais il signifie "immortel". C'est l'idée d'exister de façon permanente. Ce terme apparaît dans la sourate Anbiya':
Et Nous n'en avons pas fait des corps qui ne consommaient pas de nourriture. Et ils n'étaient pas éternels (halidiyne).(Sourate al-Anbiya: 8)
Lorsqu'il est question de la mort des prophètes, le Coran emploie parfois le verbe 'salebe' (crucifier). Ses acceptions sont variées, il signifie "pendre", "crucifier" ou "exécuter" selon les contextes. On le retrouve dans les versets suivants:
… ils ne l'ont ni tué ni crucifié (ma salebu)… (Sourate an-Nisa: 157)
… L'un de vous donnera du vin à boire à son maître; quand à l'autre, il sera crucifié (yuslebi)… (Sourate Yusuf: 41)
… qu'ils soient tués, ou crucifiés (yusallebu)… (Sourate al-Maidah: 33)
Je vais vous couper la main et la jambe opposées, et puis, je vous crucifierai (usallibennekum) tous. (Sourate al-Araf: 124)
… Je vous ferai sûrement, couper mains et jambes opposées, et vous ferai crucifier (usallibennekum)… (Sourate Ta-Ha: 71)
… Je vous couperai, sûrement, mains et jambes opposées, et vous crucifierai (usallibennekum) tous. (Sourate as-Shuaraa: 49)
Comme on peut le voir dans ces versets, ce sont des verbes très différents qui sont employés pour décrire la mort de Jésus et celle d'autres prophètes. Dieu a révélé dans le Coran que Jésus n'avait pas été tué, ni crucifié, que quelqu'un d'autre lui avait été substitué et qu'il avait été rappelé par Dieu (en d'autres termes, que son âme lui avait été prise comme lors du sommeil). Tandis que le mot 'teveffa' qui signifie "prendre l'âme" est utilisé au sujet de Jésus, ce sont des expressions telles que 'katele' et 'mate', expressions qui décrivent une mort ordinaire, qui sont employées pour les autres prophètes. Ceci montre bien que la situation de Jésus est particulière. Pour conclure, nous pouvons dire que Jésus (as) a pu être dans un état spécial quand il a été élevé vers Dieu; il n’a pas éprouvé la mort, telle que nous la connaissons. Il s’agissait simplement d’un passage entre les deux mondes. Dieu est plus savant.
Nous pouvons conclure que Jésus (as) n’est pas mort, mais qu’il a été élevé vers Dieu. Notons, par ailleurs, ce point souligné par le Coran: Jésus (as) reviendra sur terre. Maints versets l'affirment de façon explicite. Voyons les différentes preuves que l'on peut tirer du Coran:
(Rappelle-toi) quand Allah dit: "Ô Jésus, certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre t'élever vers Moi, te débarrasser de ceux qui n'ont pas cru et mettre jusqu'au Jour de la Résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas. Puis, c'est vers Moi que sera votre retour, et Je jugerai, entre vous, ce sur quoi vous vous opposiez.(Sourate al-Imran: 55)
L’expression dans le verset, "… mettre jusqu'au Jour de la Résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas" est importante. Ici, le Coran se réfère à un groupe adhérant strictement au message de Jésus (as) qui sera tenu au-dessus des mécréants jusqu’au Jour du Jugement dernier. Qui sont donc ces disciples? S’agit-il de ceux qui ont vécu à l’époque de Jésus ou bien des chrétiens d’aujourd’hui?
Les partisans de Jésus (as) ont été peu nombreux pendant sa vie. Après sa mort, l’essence de la religion a rapidement été altérée. En outre, ses disciples ont dû faire face, tout au long de leur vie, à une terrible adversité. Durant les deux siècles qui ont suivi, dépourvus de tout pouvoir politique, les chrétiens qui avaient foi en Jésus (as) ont été effectivement opprimés. Il n’est pas possible de dire, à cet égard, que les premiers chrétiens ou leurs successeurs ont été supérieurs aux mécréants dans le monde. Nous pouvons donc conclure que le précédent verset ne se réfère pas à eux.
Quand nous regardons les chrétiens d’aujourd’hui, d’autre part, nous remarquons que l’essence du christianisme a beaucoup changé et qu’il est différent de ce qu’à l’origine Jésus (as) a apporté à l’humanité. Les chrétiens ont embrassé la doctrine de la trinité (le Père, le Fils et l’Esprit Saint) et la croyance pervertie selon laquelle Jésus (as) est le fils de Dieu. Dans ce cas, il serait faux de considérer les chrétiens d’aujourd’hui comme les adeptes de Jésus (as). Dans beaucoup de versets, Dieu déclare que ceux qui croient en la trinité sont certainement des mécréants:
Ce sont certes des mécréants, ceux qui disent: "En vérité, Allah est le troisième de trois." Alors qu'il n'y a de divinité qu'une Divinité Unique!... (Sourate al-Maidah: 73)
Dans ce cas, le commentaire de ce passage: "mettre jusqu’au Jour de la Résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas" est le suivant. Premièrement, il est noté que ces gens sont les musulmans, seuls vrais disciples des enseignements authentiques de Jésus (as); deuxièmement, sont mentionnés les chrétiens, qu’ils soutiennent des croyances idolâtres ou non – ce qui peut être confirmé par la position dominante et actuelle des chrétiens nominaux. Cependant, les deux positions seront unies par l’arrivée de Jésus (as), puisqu’il abolira la jizyah, ce qui signifie qu’il n’acceptera pas que les chrétiens et les juifs suivent une autre religion que l’Islam et donc unira tous les croyants en tant que musulmans.
Le Prophète, dernier Messager de Dieu (saas), a aussi annoncé les bonnes nouvelles du retour de Jésus (as). Les savants du hadith (les rapports sur les dires et les traditions du Prophète Muhammad) disent que les hadith sur ce sujet, selon lesquels le Messager de Dieu (saas) a dit que le prophète Jésus (as) descendra parmi les gens comme leader avant le Jour de Jugement ont atteint le statut de mutawatir. Cela signifie qu’ils ont été rapportés par tellement de personnes, appartenant à plusieurs générations de Compagnons, qu’il ne peut y avoir aucun doute de leur authenticité. Par exemple:
Abu Hurairah (ra) a rapporté que le Messager de Dieu, que la paix soit sur lui, a dit: "… certainement le fils de Maryam descendra bientôt parmi vous comme un juge juste et il cassera la croix, tuera le porc et abolira la jizyah et la richesse sera si abondante que personne ne l’acceptera, jusqu’à ce qu’une seule prosternation soit meilleure que le monde et tout ce qui s’y trouve.” (Sahih Al-Bukhari)
Jabir ibn ‘Abdullah a rapporté: "J’ai entendu le Prophète, que Dieu le bénisse et lui accorde la paix, dire: "Une partie de ma ummah ne cessera jamais de se battre victorieusement pour la vérité jusqu’au Jour Dernier." Il a ajouté: "Ensuite ‘Isa ibn Maryam, que la paix soit sur lui, descendra et leur émir dira: "Venez et guidez-nous dans la prière", mais il dira: "Non! Certains d’entre vous sont des émirs sur d’autres", comme Dieu montre l’honneur à cet ummah." (Sahih Muslim)
Abu Hurairah (ra) a rapporté: "Le Prophète, que la paix soit sur lui, a dit: "Il n’y a aucun prophète entre moi et lui, ‘Isa, que la paix soit sur lui. Il descendra (sur terre). Quand vous le verrez, vous le reconnaîtrez: un homme de taille moyenne, aux cheveux rougeâtres, portant deux vêtements de couleur jaune claire, qui a l’air comme si les gouttes tombaient de sa tête alors que ses cheveux ne sont pas mouillés. Il se battra contre les gens pour la cause de l’Islam. Il cassera la croix, tuera le porc et abolira la jizyah. Dieu anéantira toutes les religions sauf l’Islam. Il détruira le Dajjal et vivra sur terre pendant quarante ans et ensuite il mourra. Les musulmans prieront pour lui." (Abu Dawud)
Nous avons déjà analysé les versets 157 et 158 de la sourate an-Nisa au début de ce chapitre. Dieu rapporte ainsi dans le verset suivant de la même sourate:
Il n'y aura personne, parmi les gens du Livre, qui n'aura pas foi en lui avant sa mort. Et au Jour de la Résurrection, il sera témoin contre eux. (Sourate an-Nisa: 159)
L’expression ci-dessus, "qui n’aura pas foi en lui avant sa mort" est importante. On lit dans le texte original arabe: 've in min ehlil kitabi illa leyüminenne bihi kable mevtihi'.
Certains savants ont déclaré que "lui", dans ce verset, est employé pour le Coran. Leur interprétation est la suivante: il n’y aura personne parmi les gens du Livre qui n’aura pas la foi en le Coran avant de mourir.
Néanmoins, dans les versets 157 et 158, qui précèdent ce verset, le pronom "lui" est sans aucun doute employé pour Jésus (as).
…et à cause de leur parole: "Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d'Allah"... Or, ils ne l'ont ni tué ni crucifié; mais ce n'était qu'un faux semblant! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l'incertitude: ils n'en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l'ont certainement pas tué. (Sourate an-Nisa: 157)
… mais Allah l'a élevé vers Lui. Et Allah est Puissant et Sage. (Sourate an-Nisa: 158)
Dans le verset suivant de la même sourate, il n’y a aucune preuve indiquant que "lui" est employé pour impliquer quelqu’un d’autre que Jésus (as).
Il n'y aura personne, parmi les gens du Livre, qui n'aura pas foi en lui avant sa mort. Et au Jour de la Résurrection, il sera témoin contre eux.(Sourate an-Nisa: 159)
Dans le Coran, Dieu nous informe que le Jour de Jugement,… leurs langues, leurs mains et leurs pieds témoigneront contre eux de ce qu'ils faisaient. (Sourate an-Nur: 24 et Sourate Ya-Sin: 65). Nous apprenons dans les versets 20-23 de la sourate Fussilat, que "…leur ouïe, leurs yeux et leurs peaux témoigneront contre eux…". Dans aucun des versets, cependant, il n’y a une référence au "Coran comme un témoin". Si nous acceptons que "lui" ou "il" dans la première phrase se réfère au Coran – bien que grammaticalement ou logiquement nous n’ayons aucune preuve – alors nous devons accepter que le pronom "il" dans la deuxième partie désigne aussi le Coran. Pour admettre cela cependant, il doit y avoir un verset explicite qui confirmerait cette vue. Or, le commentateur Ibn Juzayy ne mentionne pas la possibilité que le pronom “lui” soit utilisé pour remplacer le Coran et rapporte les vues de tous les commentateurs importants dans son ouvrage.
Quand nous nous reportons au Coran, nous voyons que, quand le même pronom personnel est employé pour le Coran, il y a généralement la mention du Coran avant et après ce verset spécifique, comme c’est le cas dans la sourate an-Naml, verset 77 et la sourate as-Shu’ara, versets 192-196. Le verset définit clairement que les gens du Livre auront la foi en Jésus (as) et qu’il (Jésus) sera un témoin pour eux.
Le deuxième point concerne l’interprétation de l’expression "avant qu’il ne meure". Certains pensent que cela désigne "avoir la foi en Jésus (as) avant sa propre mort". Selon cette interprétation, chacun des gens du Livre croira certainement en Jésus (as) avant de faire face à la mort. À l’époque de Jésus (as) cependant, les juifs, eux-mêmes gens du Livre, n’ont pas eu la foi en ce dernier et ont même essayé de le tuer. D’autre part, il serait peu raisonnable de dire que les juifs et les chrétiens qui ont vécu et sont morts après Jésus avaient foi - foi véritable décrite dans le Coran - en lui.
Nous arrivons donc à la conclusion suivante: avant la mort de Jésus (as), tous les gens du Livre auront foi en lui.2
Le verset révèle donc des faits tout à fait clairs:
Premièrement, il est évident que le verset se réfère à l’avenir car il parle de la mort de Jésus (as). Jésus (as) n’est pas mort, il a été élevé vers Dieu. Il reviendra sur terre, vivra pendant une période précise et mourra ensuite. Deuxièmement, tous les gens du Livre auront foi en lui. C’est un événement qui n’est pas encore arrivé, mais qui aura certainement lieu dans l’avenir.
Par conséquent, l’expression "avant qu’il ne meure" se réfère à Jésus (as). Les gens du Livre le verront, le connaîtront et lui obéiront alors qu’il est toujours en vie. Jésus (as) témoignera pour eux au Jour Dernier. Dieu sait sûrement mieux.
Il est rapporté dans un autre verset que Jésus (as) reviendra sur terre vers la fin des temps.
Il sera un signe au sujet de l'Heure. N'en doutez point. Et suivez-moi: voilà un droit chemin. (Sourate Azzukhruf: 61)
Il y a la référence à Jésus à partir du verset 57 de la même sourate:
Quand on cite l'exemple du fils de Marie, ton peuple s'en détourne, en disant: "Nos dieux sont-ils meilleurs, ou bien lui?" Ce n'est que par polémique qu'ils te le citent comme exemple. Ce sont plutôt des gens chicaniers. Il (Jésus) n'était qu'un Serviteur que Nous avions comblé de bienfaits et que Nous avions désigné en exemples aux Enfants d'Israël. Si Nous voulions, Nous ferions de vous des Anges qui vous succéderaient sur la terre.(Sourate Azzukhruf: 57-60)
Juste après ces versets, Dieu déclare que Jésus (as) est un signe du Jour du Jugement.
Il sera un signe au sujet de l'Heure. N'en doutez point. Et suivez-moi: voilà un droit chemin. (Sourate Azzukhruf: 61)
Ibn Juzayy dit que la première signification de ce verset est que Jésus (as) est un signe ou une condition préalable de l’Heure dernière. Nous pouvons dire que ce verset indique clairement que Jésus (as) reviendra sur terre à la fin des temps: Jésus (as) a vécu six siècles avant la révélation du Coran. Nous ne pouvons, par conséquent, pas interpréter sa première venue comme un signe du Jour du Jugement. Ce verset souligne en réalité que Jésus (as) retournera sur terre vers la fin des temps, c’est-à-dire durant juste avant le Jour du Jugement. Dieu sait sûrement mieux.
La version en arabe du verset "Il sera un signe au sujet de l’Heure" est "Innahu la ‘ilmun li’s-sa’ati…". Certaines personnes interprètent le pronom "hu" (il) dans ce verset comme le Coran. Cependant, les versets précédents indiquent explicitement que c’est Jésus (as) qui est en question dans le verset: "Il (Jésus) n’était qu’un Serviteur que Nous avions comblé de bienfaits et que Nous avions désigné en exemples aux Enfants d’Israël."3
Ceux qui pensent que ce pronom désigne le Coran s'appuie sur la suite du verset "N'en doutez point. Et suivez-moi". Cependant, les versets qui précédent se rapportent tous à Jésus, et c'est pourquoi il semble plus juste de penser que le pronom "hu" est lié aux versets précédents et qu'il désigne également Jésus. Les grands savants musulmans ont ainsi tranché la question, en s'appuyant sur l'analyse de l'emploi du pronom dans le Coran et les hadith. Elmali Hamdi Yazir nous en donne une explication dans son commentaire:
Il est sans aucun doute un signe de l'Heure, il est un signe prouvant que l'Heure viendra et que les morts ressusciteront et se lèveront de leurs tombes. Jésus , par son retour sur terre et ses miracles (résurrection des morts et annonce de la Résurrection) est l'un des signes de l'Heure. Il y a par ailleurs un hadith qui l 'affirme clairement.. (http://www.kuranikerim.com/telmalili/zuhruf.htm )
Dans Sahih Muslim, il est aussi déclaré que les hadith qui indiquent que le prophète Jésus (as) descendra parmi les gens à la fin des temps ont atteint le degré de mutawatir, c’est-à-dire narrés par tant de personnes dans chaque génération qu’il est impossible de douter de leur authenticité et qu’il est considéré comme l’un des signes principaux du Jour Dernier. SahihMuslim, 2/58)
Hudhayfah ibn Usayd Al-Ghifari a rapporté ce qui suit: ;Le Messager de Dieu (saas) nous est venu tout à coup quand nous étions pris par une discussion. Il a demandé: "De quoi discutez-vous?;. Nous avons répondu: "Nous discutons de l’Heure dernière;. Sur ce, il a dit: "Elle ne viendra pas avant que vous ne voyiez dix signes avant cela; - et (à cet égard) il a mentionné la fumée, le Dajjal, la bête, la levée du Soleil de l’ouest, la descente d’Isa fils de Maryam (as), Yajuj et Majuj et des éboulements en trois endroits, l’un à l’est, l’autre à l’ouest et le troisième en Arabie à la suite desquels le feu brûlera du côté de Yémen et conduira les gens à l’endroit de leur assemblée.(Sahih Muslim)
Voici d'autres versets désignant le second avènement de Jésus (as):
(Rappelle-toi,) quand les Anges dirent: "Ô Marie, voilà qu'Allah t'annonce une parole de Sa part: son nom sera 'al-Masih' 'Hissa', fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l'au-delà, et l'un des rapprochés d'Allah. Il parlera aux gens, dans le berceau et en son âge mûr et il sera du nombre des gens de bien." – Elle dit: "Seigneur! Comment aurais-je un enfant, alors qu'aucun homme ne m'a touchée?" – "C'est ainsi!" dit-Il. Allah crée ce qu'Il veut. Quand Il décide d'une chose, Il lui dit seulement: "Sois"; et elle est aussitôt. Et (Allah) lui enseignera l'écriture, la sagesse, la Thora et l'Evangile… (Sourate al-Imran: 45-48)
Dans ce verset, il est annoncé que Dieu enseignera à Jésus (as) l’Évangile, la Torah et le "Livre". Nous rencontrons la même expression dans le verset 110 de la sourate Al-Ma’idah:
Et quand Allah dira: "Ô Jésus, fils de Marie, rappelle-toi Mon bienfait sur toi et sur ta mère quand Je te fortifiais du Saint-Esprit. Au berceau tu parlais aux gens, tout comme en ton âge mûr. Je t'enseignais le Livre, la Sagesse, la Thora et l'évangile! Tu fabriquais de l'argile comme une forme d'oiseau par Ma permission… (Sourate al-Maidah: 110)
Quand nous analysons l’expression "Livre" dans les deux versets, nous voyons qu’elle peut désigner le Coran. Hormis la Torah, le Zabour et l’Évangile, il n’y a qu’un seul livre divin connu sur terre. En outre, dans un autre verset du Coran, le mot "Livre" est employé pour indiquer le Coran.
Allah! Pas de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par Lui-même "al-Qayyum". Il a fait descendre sur toi le Livre avec la vérité, confirmant les Livres descendus avant lui. Et Il fit descendre la Thora et l'Evangile auparavant, en tant que guide pour les gens. Et Il a fait descendre le Discernement. (Sourate al-Imran: 2-4)
D'autres versets emploient le mot "Livre" pour désigner le Coran:
Et quant leur vint d'Allah un Livre confirmant celui qu'ils avaient déjà, – alors qu'auparavant ils cherchaient la suprématie sur les mécréants, – quand donc leur vint cela même qu'ils reconnaissaient, ils refusèrent d'y croire. Que la malédiction d'Allah soit sur les mécréants! (Sourate al-Baqarah: 89)
Ainsi, Nous avons envoyé parmi vous un messager de chez vous qui vous récite Nos versets, vous purifie, vous enseigne le Livre et la Sagesse et vous enseigne ce que vous ne saviez pas. (Sourate al-Baqarah: 151)
Dans ce cas, nous pouvons considérer que le troisième livre qui sera enseigné à Jésus (as) sera le Coran. Cela ne sera possible que s’il revient sur terre à la fin des temps. Jésus (as) a vécu 600 ans avant la révélation du Coran et il est peu probable qu’il connaisse le Coran avant qu’il n’ait été révélé. Alors, l’explication raisonnable serait de dire qu’il apprendra le Coran au cours de son second séjour sur terre.
Quand nous examinons les hadith de notre Prophète (saas), nous voyons que lorsque le Prophète Jésus (as) viendra la seconde fois, il jugera par le Coran, et non par l'Evangile. Ceci est tout à fait conforme au sens du verset. (Dieu est plus savant.)
Outre ces éléments, le verset "Pour Allah, Jésus est comme Adam qu'Il créa de poussière..." (Sourate al-Imran, 59) est peut-être aussi une indication sur le retour du Prophète Jésus (as). Les exégètes du Coran ont dit que ce verset fait allusion au fait qu'aucun de ces deux prophètes n'avait de père et que tous deux avaient été créés sur l'injonction de Dieu: "Sois". Néanmoins, il se peut que le verset recèle une autre signification, à savoir que de même qu'Adam (as) est descendu des cieux sur terre, de même Jésus (as) effectuera lui aussi une descente sur terre à la fin des temps. (Dieu est plus savant.) Les versets au sujet du retour de Jésus (as) sur terre sont très explicites. Aucune déclaration semblable n’est faite pour un autre prophète mentionné dans le Coran. En outre, aucun autre prophète n’est désigné comme "un signe de l’Heure" et il n’y a pas de référence au retour des autres prophètes sur terre.
Allah évoque la mort de Jésus (as) dans un verset de la sourate Maryam de la façon suivante:
Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant. (Sourate Maryam: 33)
Quand nous confrontons ce verset au verset 55 de la sourate Al'Imran 55, nous voyons surgir une importante vérité. Nous lisons dans le verset de la sourate Al 'Imran que Jésus a été élevé auprès de Dieu. Ce verset ne donne aucune information sur sa mort. Or dans la sourate Maryam, au verset 33, il est question du jour où Jésus mourra. Cette seconde mort n'est possible que si Jésus meurt après son retour et son second séjour sur terre. (Allah sait mieux)
Une autre preuve du retour de Jésus nous est apportée par le verset 110 de la sourate al-Maidah et le verset 46 de la sourate al-Imran 46 à travers le mot 'kehlen'. Voici les versets en question:
Et quand Allah dira: "Ô Jésus, fils de Marie, rappelle-toi Mon bienfait sur toi et sur ta mère quand Je te fortifiais du Saint-Esprit. Au berceau tu parlais aux gens, tout comme en ton âge mûr… (kehlen) (Sourate al-Maidah: 110)
Il parlera aux gens, dans le berceau et en son âge mûr et il sera du nombre des gens de bien". (Sourate al-Imran: 46)
Ce mot n'apparaît dans tout le Coran que dans ces deux versets et se rapportent exclusivement à Jésus. Ce terme employé pour Jésus correspond à une période dans la vie de l'homme située entre 30 et 50 ans, lorsque l'on est plus dans sa prime jeunesse, mais que l'on n'a pas encore atteint la vieillesse, que l'on se trouve dans la force de l'âge. Les savants s'accordent à traduire ce terme comme signifiant: qui a plus de 35 ans.
En s'appuyant sur un hadith rapporté par Ibni Abbas qui dit que Jésus s'est élevé aux cieux alors qu'il était au début de la trentaine et qu'il vivra encore 40 ans sur terre quand il reviendra, les savants musulmans affirment que Jésus ne connaîtra la vieillesse que lors de son second séjour, et c'est pour cette raison que l'on peut considérer que ce verset est une preuve attestant que Jésus reviendra sur terre. (Muhammed Halil Herras, Faslu'l-Makal fi Ref'I Isa Hayyen ve Nüzulihi ve Katlihi'd-Deccal, Mektebetü's Sünne, Cairo, 1990, page 20)
Une analyse approfondie des versets en question nous amène à confirmer cette interprétation. En examinant les versets du Coran, on note que cette assertion n'est valable que pour Jésus. Tous les prophètes ont délivré le message divin et convié leur peuple à embrasser la vérité, mais ils n'accomplissaient cette mission qu'une fois adultes. Ce verset ne concerne que Jésus et souligne le caractère extraordinaire et miraculeux de sa situation. Les termes "berceau" et "âge mûr" renvoient à deux périodes miraculeuses de la vie de Jésus.
Le fait que Jésus ait parlé dans son berceau constitue indéniablement un miracle. Jamais l'on n'avait vu une chose semblable, et à plusieurs reprises ce fait est qualifié de miraculeux. De ce fait, l'expression "parler aux gens adulte" renvoie aussi probablement à un miracle. Si cela renvoyait à Jésus avant son élévation auprès d'Allah, ce fait n'aurait rien de miraculeux. Or s'il ne s'agissait pas d'un miracle, il n'aurait pas été mentionné juste après le berceau et ainsi été mis sur le même plan. On aurait usé d'une expression telle que "du berceau à l'âge mûr" et on aurait rappelé la révélation de Jésus avant son élévation au ciel (Dieu seul sait ce qu'il en est en vérité). Mais le Coran attire notre attention sur deux périodes miraculeuses. La première est celle du berceau, la seconde survient, lorsque Jésus parle en tant qu'adulte. C'est pour cette raison qu'il ne peut s'agir que de sa prédication lors de son retours sur terre (Dieu est plus savant) Dans son Commentaire, l'imam Tabari donne de ces versets l'exégèse suivante:
Ces propos (Sourate al-Ma'ida, verset 110) indiquent qu'afin d'accomplir entièrement sa destinée et parler aux hommes dans son vieil âge, Jésus descendra du ciel. Cela s'explique par le fait qu'il y est monté alors qu'il était jeune. Ce verset (Sourate Al 'Imran, 46) prouve que Jésus est en vie et les gens de la Sunnah partagent cet avis. En effet, ce verset dit qu'il parlera aux hommes alors qu'il sera dans la maturité de l'age et pour ce faire, il lui faut redescendre sur terre. (Imam Tabari, Commentaire, vol. 2, page 528, vol. 1, page 247)
Certaines personnes cependant interprètent l'expression "âge mûr" d'une façon bien éloignée de la vérité, sans le replacer dans la logique propre au Coran. Ces gens soutiennent que les prophètes ont toujours été des adultes d'âge mûr, et que par conséquent, cette expression se rapporte à la vie de tous les prophètes. Bien sûr les prophètes étaient des hommes d'âge mûr suscités par Dieu. Mais dans la sourate Ahqaf, Dieu nous révèle que l'âge de la maturité est de 40 ans:
Et Nous avons enjoint à l'homme de la bonté envers ses père et mère: sa mère l'a péniblement porté et en a péniblement accouché; et sa gestation et sevrage durant trente mois; puis quand il atteint ses pleines forces et atteint quarante ans, il dit: "Ô Seigneur! Inspire-moi pour que je rende grâce au bienfait dont Tu m'as comblé ainsi qu'à mes père et mère, et pour que je fasse une bonne oeuvre que Tu agrées. Et fais que ma postérité soit de moralité saine, Je me repens à Toi et je suis du nombre des Soumis". (Sourate al-Ahqaf: 15)
Le terme "kehlen", par conséquent, a bien la signification qui découle de ces versets évoquant le retour de Jésus sur terre (Dieu est plus savant).
Dans le Coran, il y a d’autres exemples de gens qui ont quitté le monde et qui sont ensuite retournés des centaines d’années plus tard.
L’homme qui est resté mort pendant un siècle est l’un d’entre eux:
Ou comme celui qui passait dans par un village désert et dévasté: "Comment Allah va-t-Il redonner la vie à celui-ci après sa mort?" dit-il. Allah donc le fit mourir et le garda ainsi pendant cent ans. Puis Il le ressuscita en disant: "Combien de temps as-tu demeuré ainsi?" "Je suis resté un jour, dit l'autre, ou une partie de la journée." "Non! dit Allah, tu es resté cent ans. Regarde donc ta nourriture et ta boisson: rien ne s'est gâté; mais regarde ton âne... Et pour faire de toi un signe pour les gens, et regarde ces ossements, comment Nous les assemblons et les revêtons de chair". Et devant l'évidence, il dit: "Je sais qu'Allah est Omnipotent". (Sourate al-Baqarah: 259)
Les versets cités dans les chapitres précédents indiquent le fait que Jésus (as) n’est pas mort, mais qu’il a été "repris". Dans le verset ci-dessus cependant, l’homme en question est certainement mort. Par conséquent, même une personne morte peut ressusciter par la volonté de Dieu. Il y a d’autres exemples semblables donnés dans le Coran.
Un autre exemple est cité dans l’histoire "des Compagnons de la Caverne" dans la sourate al-Kahf.
Dieu rapporte l’histoire de jeunes qui ont du se réfugier dans une caverne pour se sauver de la tyrannie de l’empereur de l’époque. Il est rapporté qu’ils se sont endormis et ont été réveillés après des années de sommeil.
Quand les jeunes se furent réfugiés dans la caverne, ils dirent: "Ô notre Seigneur, donne nous de Ta part une miséricorde; et assure nous la droiture dans tout ce qui nous concerne". Alors, Nous avons assourdi leurs oreilles, dans la caverne pendant nombreuses années. (Sourate al-Kahf: 10-11)
Et tu les aurais cru éveillés, alors qu'ils dorment. Et Nous les tournons sur le côté droit et sur le côté gauche, tandis que leur chien est à l'entrée, pattes étendues. Si tu les avais aperçus, certes tu leur aurais tourné le dos en fuyant; et tu aurais été assurément rempli d'effroi devant eux. Et c'est ainsi que Nous les ressuscitâmes, afin qu'ils s'interrogent entre eux. L'un parmi eux dit: "Combien de temps avez-vous demeuré là?" Ils dirent: "Nous avons demeuré un jour ou une partie d'un jour". D'autres dirent: "Votre Seigneur sait mieux combien [de temps] vous y avez demeuré. Envoyez donc l'un de vous à la ville avec votre argent que voici, pour qu'il voit quel aliment est le plus pur et qu'il vous apporte de quoi vous nourrir. Qu'il agisse avec tact; et qu'il ne donne l'éveil à personne sur vous. (Sourate al-Kahf: 18-19)
Le Coran ne précise pas le temps exact que les jeunes ont passé dans la caverne. Ce laps de temps est désigné par l’expression "pendant nombreuses années". Cependant, les gens pensaient à l’époque que cette période était assez longue: 309 ans. Dieu dit dans un verset:
Or, ils demeurèrent dans leur caverne trois cent ans et en ajoutèrent neuf (années). Dis: "Allah sait mieux combien de temps ils demeurèrent là. A Lui appartient l'Inconnaissable des cieux et de la terre. Comme Il est Voyant et Audient! Ils n'ont aucun allié en dehors de Lui et Il n'associe personne à Son commandement. (Sourate al-Kahf: 25-26)
L’important ici n’est certainement pas la durée de cette période. Il est à noter que Dieu reprend l’âme de certaines personnes, en les faisant dormir ou simplement mourir pendant une période définie et les ranime ensuite. Tout comme pour les gens sortant d’un rêve, Dieu leur redonne la vie. Jésus (as) est dans ce cas. Quand Dieu l’aura décidé, il reviendra dans ce monde. Après l’accomplissement de sa mission, il mourra comme tout être humain conformément au commandement du verset dans lequel Dieu a dit:
"Là, dit (Allah), vous vivrez, là vous mourrez, et de là on vous fera sortir." (Sourate al-Araf: 25)
1. Prof. Süleyman Ateş, Yüce Kur’an’ın Çağdaş Tefsiri (Une exégèse moderne du Saint Coran, vol. 2, pp. 49-50)
2.Tafsir of Omer Nasuhi Bilmen
3.Prof. Süleyman Ateş, Yüce Kur’an’ın Çağdaş Tefsiri (Une exégèse moderne du Saint Coran, vol. 6, p. 4281)