L’idolâtrie est désignée de plusieurs points de vue dans le Coran. Bien que la logique générale soit la même, il existe plusieurs façons d’associer des égaux à Allah. L’examen des versets correspondants révèle que tous les idolâtres partagent le trait d’adopter de fausses divinités (par exemple, des guides spirituels, des législateurs, des organisateurs, des amis et des assistants) en dehors d’Allah. Mais les idolâtres peuvent aussi être classés selon les choses qu’ils adoptent comme leurs divinités supposées. Les principales variétés d’idolâtres sont décrites ci-dessous.
L’exemple le plus clair à ce sujet est le peuple de Pharaon. Parce que dans leur insouciance, ils lui ont associé un faux statut divin. Le système idolâtre établi par la cour de Pharaon et le peuple, ainsi que ses caractéristiques, est un modèle universel qui peut être vu à tous les âges et dans toutes les sociétés. Pharaon a déclaré être un dieu (Allah est certainement au-delà de cela), et son peuple s’est soumis à cela. Allah révèle la mentalité perverse de Pharaon dans le Coran :
Rassembla [les gens] et leur fit une proclamation, et dit : “C'est moi votre Seigneur, le très-Haut”.(Sourate an-Naziate, 23-24) |
Les principaux fidèles et partisans de Pharaon étaient les membres de sa cour. Comme nous pouvons le voir de ses paroles, "O notables, je ne connais pas de divinité pour vous, autre que moi. Haman, allume-moi du feu sur l'argile puis construis-moi une tour peut-être alors monterai-je jusqu'au Dieu de Moïse. Je pense plutôt qu'il est du nombre des menteurs”.... (Sourate al-Qasas, 38)
Pharaon a établi un contrôle complet sur les principales personnes de l’Egypte et les a forcées à accepter sa soi-disant divinité. Puisqu’ils jouissaient d’un respect populaire, ils ont imaginé que ce système pervers pourrait leur profiter et être conçu pour travailler à leur avantage. C’est pourquoi ils ont accepté son soi-disant statut divin (Allah est certainement au-delà de cela). Cependant, cette approche a été condamnée à une déception finale car ils ont fait face à une terrible rétribution dans ce monde et au châtiment éternel dans l’Au-delà. Allah décrit la position et le sort de ces personnages éminents dans le Coran :
A Pharaon et ses notables. Mais ils suivirent l'ordre de Pharaon, bien que l'ordre de Pharaon n'avait rien de sensé. Il précédera son peuple, au Jour de la Résurrection. Il les mènera à l'aiguade du Feu. Et quelle détestable aiguade ! Et ils sont poursuivis par une malédiction ici-bas et au Jour de la Résurrection. Quel détestable don leur sera donné ! Cela fait partie des récits que Nous te [Muhammad] racontons concernant des cités : les unes sont encore debout, tandis que d'autres (sont complètement) rasées. Nous ne leur avons fait aucun tort. Mais ils se sont fait du tort à eux-mêmes. Leurs divinités, qu'ils invoquaient en dehors d'Allah, ne leur ont servi à rien, quand l'Ordre (le châtiment) de ton Seigneur fut venu ; elles n'ont fait qu'accroître leur perte. (Sourate Houd, 97-101) |
L’armée de l’Egypte et le peuple ont également salué Pharaon ; ceux qui étaient pauvres, faibles et démunis se sont soumis à son commandement. Allah révèle dans le Coran :
Et Pharaon fit une proclamation à son peuple et dit : “O mon peuple ! Le royaume de Misr [l'égypte] ne m'appartient-il pas ainsi que ces canaux qui coulent à mes pieds ? N'observez-vous donc pas ? (Sourate az-Zukhruf, 51) Ainsi chercha-t-il à étourdir son peuple et ainsi lui obéirent-ils car ils étaient des gens pervers. (Sourate az-Zukhruf, 54) |
Une grande partie des captifs israélites en Egypte à ce moment-là ont également vécu dans un état de crainte et du mauvais traitement découlant de l’idolâtrie. Comme les Egyptiens, ils pensaient également que Pharaon possédait un pouvoir indépendant d’Allah (Allah est certainement au-delà de cela) et le craignaient de la même manière qu’ils craignaient Allah (Allah est certainement au-delà de cela). Ainsi, ils ont bêtement préféré de se soumettre à Pharaon plutôt que de croire en la vraie foi qui leur est révélée par Ses Prophètes et Messagers :
Personne ne crut (au message) de Moïse, sauf un groupe de jeunes gens de son peuple, par crainte de représailles de Pharaon et de leurs notables. En vérité, Pharaon fut certes superbe sur terre et il fut du nombre des extravagants. (Sourate Yunus, 83) |
Comme révélé dans le verset, seulement quelques jeunes d’un groupe ont suivi le Prophète Moïse (psl) en raison du système oppressif et cruel de Pharaon. La plupart des Egyptiens ont à tort divinisé Pharaon (Allah est certainement au-delà de cela) pour une variété de raisons temporelles : l’oppression, la lâcheté, l’ignorance, et les désirs de protéger leurs propres intérêts à n’importe quel prix. En conséquence, ils ont préféré le système pervers de Pharaon aux révélations d’Allah et sont tombés dans l’idolâtrie en oubliant ou en ignorant commodément qu’Allah est le Seul Dieu et que Lui Seul est Digne de leur crainte et respect. Compte tenu de ce fait, ils devraient avoir placé toute leur foi et leur confiance en Allah et suivre les chemins révélés à l’humanité par Ses Prophètes et Messagers afin de gagner Son agrément. S’ils avaient réalisé que seul Allah a un réel pouvoir, ils n’auraient pas craint Pharaon et sa colère.
S’ils avaient compris que Pharaon n’était pas plus qu’une entité impuissante entièrement sous le contrôle d’Allah, ils pourraient ne pas être soumis à lui. Puisqu’ils n’ont pas compris que toutes les richesses et fortunes, la gloire et la force militaire appartiennent en réalité à Allah, ils ne pouvaient pas bien évaluer Sa force et ont donc été trompés par la puissance apparente de Pharaon. S’ils avaient su qu’Allah aurait pu enlever tout ce que Pharaon possédait quand Il voulait, ils n’auraient pas montré de telles valeurs morales idolâtres et subi une telle humiliation. En effet, Allah a révélé Sa capacité à le faire juste quand Il a noyé Pharaon au moment même où Il a voulu le faire. Cet exemple, source de honte profonde pour ceux qui ont divinisé imprudemment Pharaon (Allah est certainement au-delà de cela), demeure un excellent exemple de modèle d’idolâtre qui a été – et continue à être – largement répandu parmi les hommes.
Les sections précédentes ont défini l’idole comme n’importe quel objet animé ou inanimé dressé comme un égal à Allah. Dans cette section, nous allons employer ce mot dans son sens classique: statues taillées dans la pierre, le métal ou le bois adorés par des personnes. A première vue, une personne pourrait penser que l’adoration des idoles était une coutume de très anciennes sociétés ou de certaines tribus primitives qui n’avaient pas encore été touchées par la science et la technologie modernes. Mais une telle hypothèse serait incorrecte, parce qu’au cœur de ce genre d’idolâtrie se trouvent les concepts qui représentent ces totems. Par conséquent, les adorateurs d’idoles adoptent généralement le concept représenté par leurs idoles, plutôt que les idoles elles-mêmes. En d’autres termes, ils essayent à tort d’immortaliser les entités qu’ils considèrent comme égales à Allah (par exemple, des guides, des législateurs, des protecteurs ou sauveurs)(Allah est certainement au-delà de cela) en faisant d’elles des statues. Il y a une logique perverse derrière cette activité.
Conscients du fait que de telles statues représentent l’entité ou le concept considéré comme l’égal d’Allah, ils ont montré le respect et l’adoration auxquels Lui seul a droit. Ce qui est en réalité mis en avant comme un égal d’Allah sont la signification et la mentalité que les idoles en question représentent. Allah mentionne dans le Coran le peuple du Prophète Abraham (psl) dans ce contexte :
Quand il dit à son père et à son peuple : “Que sont ces statues auxquelles vous vous attachez ? ”. Ils dirent : “Nous avons trouvé nos ancêtres les adorant”. |
Comme on peut le voir dans ces versets, de telles formes de culte sont un héritage ancestral. Peu importe combien il peut être illogique, le culte des idoles peut devenir une forme de comportement "correct" et "raisonnable" dans les sociétés même les plus modernes en raison de la vision du monde avec laquelle les gens sont élevés depuis l’enfance.
Une des caractéristiques des statues sculptées, c’est qu’elles viennent progressivement à être assimilées à la notion qu’elles représentaient. Par exemple, le Bouddha a d’abord été divinisé à tort comme un individu dans de nombreux pays d’Asie orientale (Allah est sûrement au-delà de cela). Des statues représentant le bouddha ont ensuite été construites pour maintenir sa mémoire et ses pensées vivantes. Aujourd’hui, ces statues ont été faites comme de fausses divinités et sont devenues des idoles que les gens adorent et respectent, auxquelles ils prient, et dont ils demandent l’aide. D’autres formes de culte d’idole sont basées sur une logique semblable.
Des documents historiques et le Coran se réfèrent aux Arabes du temps de notre Prophète (Qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) comme ayant une grande variété d’idoles. Quand nous examinons les documents historiques correspondants, nous voyons clairement que ces idoles représentaient en fait des concepts spécifiques et avaient un caractère symbolique. En d’autres termes, ces Arabes n’ont pas fait en réalité le culte des formes ou des statues en pierre ou en bois ; mais plutôt, ils adoraient la signification incarnée en elles d’une manière imprudente (par exemple, le pouvoir, l’argent, la femme, ou l’abondance). Compte tenu de cette réalité, ces idoles ne sont donc pas très différentes des valeurs adorées à notre époque et préférées à tort à la religion d’Allah par beaucoup de personnes. Donc, c’est une erreur de penser aux anciennes tribus ou peuples en se référant aux idolâtres ou aux adorateurs d’idoles, car leurs homologues sont bel et bien vivants aujourd’hui. Ces personnes sont conscientes de l’existence d’Allah, mais sont tombées à tort dans l’idolâtrie, ont divinisé différents concepts en attachant une grande importance à ceux-là (Allah est certainement au-delà de cela) que ce qu’ils ont fait pour Allah.
Un autre exemple concerne une partie des Israélites. Libérés du contrôle de Pharaon, ils ont rencontré un peuple d’adorateurs d’idole sur leur chemin et certains d’entre eux ont demandé au Prophète Moïse (psl) d’en faire une pour eux. Dans le Coran Allah révèle:
Et nous avons fait traverser la Mer aux enfants d'Israël. Ils passèrent auprès d'un peuple attaché à ses idoles et dirent : "O Moïse, désigne-nous une divinité semblable à leurs dieux.” Il dit : “Vous êtes certes des gens ignorants. Le culte, auquel ceux-là s'adonnent, est caduc; et tout ce qu'ils font est nul et sans valeur.” |
Un tel comportement montre que ce groupe d’Israélites ne pouvait pas apprécier et comprendre la force d’Allah. Au lieu de cela, ils ont voulu une fausse divinité qu’ils pouvaient voir avec leurs propres yeux, se prosterner devant, et peut-être "persuader" pour satisfaire leurs désirs avec des rituels ostentatoires. Bien que le Prophète Moïse (psl) leur ait expliqué la vérité, ils ont immédiatement adopté leurs propres divinités supposées une fois qu’ils étaient partis pour le mont Sinaï. Dans le Coran Allah indique qu’ils ont regretté plus tard ce péché abominable:
Et le peuple de Moïse adopta après lui un veau, fait de leurs parures : un corps qui semblait mugir. N'ont-ils pas vu qu'il ne leur parlait point et qu'il ne les guidait sur aucun chemin ? Ils l'adoptèrent [comme divinité], et ils étaient des injustes. Et quand ils éprouvèrent des regrets, et qu'ils virent qu'ils étaient bel et bien égarés, ils dirent : “Si notre Seigneur ne nous fait pas miséricorde et ne nous pardonne pas, nous serons très certainement du nombre des perdants”. (Sourate al-Araf, 148-149) |
Cependant, Allah révèle dans le Coran au sujet des personnes qui ont à tort adopté un veau comme une soi-disant divinité :
Ceux qui prenaient le veau (comme divinité), bientôt tombera sur eux de la part de leur Seigneur, une colère, et un avilissement dans la vie présente. Ainsi, Nous rétribuons les inventeurs (d'idoles). Ceux qui ont fait de mauvaises actions et qui ensuite se sont repentis et ont cru... ton Seigneur, après cela est sûrement Pardonneur et Miséricordieux. (Sourate al-Araf, 152) |
Comme indiqué dans le verset, quand Il veut, Allah ne pardonne pas à ceux qui Lui associent des partenaires. Etant donné le fait évident qu’Allah est le Seul et Unique, ils prennent de fausses divinités pour eux-mêmes et racontent ainsi des mensonges. Se consacrer à ces fausses divinités, d’autre part, est un crime très mauvais commis contre Allah.
Les gens considèrent parfois les djinns comme des égaux à Allah (Allah est certainement au-delà de cela). Ces êtres ont été créés du feu, mais pas de la terre comme les hommes (Sourate ar-Rahman 15). Puisqu’ils sont invisibles et possèdent différents pouvoirs et attributs que l’homme, certaines personnes égarées qui ont des relations avec eux commencent à les magnifier et à placer leurs espoirs en eux. Ils imaginent que l’existence et le pouvoir des djinns sont en quelque sorte indépendants d’Allah (Allah est certainement au-delà de cela). En bref, ils cherchent bêtement leur aide et leur pouvoir au lieu d’Allah (Allah est certainement au-delà de cela). Dans le Coran, Allah révèle :
"Or, il y avait parmi les humains, des mâles qui cherchaient protection auprès des mâles paris les djinns mais cela ne fît qu'accroître leur détresse." (Sourate al-Jinn, 6) Et ils ont désigné des associés à Allah : les djinns, alors que c'est Lui Qui les a créés. Et ils Lui ont inventé, dans leur ignorance, des fils et des filles, Gloire à Lui ! Il transcende tout ce qu'ils Lui attribuent. |
En réalité, cependant, les djinns sont les mêmes que tous les autres membres de la Création dans le sens où ils sont les serviteurs d’Allah et n’ont aucun pouvoir ou connaissance en dehors de ce qu’Il leur a donné. Comme les êtres humains, ils peuvent être croyants ou incroyants, sont éprouvés dans ce monde, et envoyés au Paradis ou en Enfer en fonction de ce qu’ils ont gagné pour eux-mêmes. Plusieurs versets contiennent des informations importantes à leur sujet, comme :
Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent. (Sourate ad-Dariyat, 56) |
Puisque les djinns ont été créés pour servir et adorer Allah, ils Lui doivent leur existence et ont donc besoin de Lui à chaque instant. Etant donné cela, comment une personne peut-elle les diviniser à tort et leur obéir en tombant sous le charme d’un ou plusieurs de leurs attributs physiques ? Et pourtant beaucoup de personnes font juste cela et finissent par les considérer comme des égaux d’Allah et cherchent donc à satisfaire leur propre arrogance.
Cependant, ceux qui imputent un pouvoir indépendant et une identité à eux, ainsi que ceux qui les considèrent comme égaux à Allah, vont souffrir d’une terrible déception quand les djinns ne parviendront pas à répondre à leurs prières. Dans l’Au-delà, ils se rendront compte qu’ils étaient, en réalité, des idolâtres. Allah révèle dans le Coran :
Et ils ont établi entre Lui et les djinns une parenté, alors que les djinns savent bien qu'ils [les mécréants] vont être emmenés (pour le châtiment). Gloire à Allah. Il est au-dessus de ce qu'ils décrivent ! (Sourate as-Saffat, 158-159) |
Dans le Coran Allah révèle la situation des djinns qui sont mécréants et des personnes qu’ils entraînent à choisir le mauvais chemin :
Et le jour où Il les rassemblera tous : "O communauté des djinns, vous avez trop abusé des humains”. Et leurs alliés parmi les humains diront : "O notre Seigneur, nous avons profité les uns des autres, et nous avons atteint le terme que Tu avais fixé pour nous.” Il leur dira : “l'Enfer est votre demeure, pour y rester éternellement, sauf si Allah en décide autrement.” Vraiment ton Seigneur est Sage et Omniscient. (Sourate al-Anam, 128) |
Les personnes divinisent également par ignorance (Allah est certainement au delà de cela) leurs propres fantaisies, définies comme les passions, les désirs, les lubies et les caprices. En plaçant leurs propres désirs temporels au-dessus des commandements d’Allah et leurs vœux en adorant des statues, des djinns ou d’autres personnes ou entités, leur but final est de satisfaire leurs caprices et leurs désirs. Ces personnes sont très nombreuses dans la société. Comme les désirs temporels sont illimités, ces personnes cherchent à les satisfaire tous. En conséquence, ils se trouvent contraints de dépasser les limites qu’Allah a établies pour l’humanité, de violer Ses commandements et interdictions. Dans le Coran, Allah révèle le Prophète Joseph (psl) parlant à ce sujet :
“Je ne m'innocente cependant pas, car l'âme est très incitatrice au mal, à moins que mon Seigneur, par miséricorde, [ne la préserve du péché]. Mon Seigneur est certes Pardonneur et très Miséricordieux.” (Sourate Yusuf, 53) |
Les désirs temporels peuvent être un souhait pour la richesse, la propriété illimitée et la fortune. Pour réaliser leurs désirs, beaucoup de personnes recourent à des moyens illicites (par exemple, le vol et la fraude), si ceux qui sont légaux et légitimes ne sont pas disponibles. Même si Allah a interdit de telles actions, les désirs temporels encouragent les personnes à ignorer les actes d’observance, comme prendre soin des autres et donner l’aumône afin de purifier leur richesse. Les croyants se conforment aux commandements d’Allah et évitent ce qu’Il a interdit. D’autre part, ceux qui divinisent imprudemment leurs propres désirs obéissent à leurs envies temporelles et ainsi violent les commandements et les interdictions d’Allah.
L’envie est un désir et une passion temporels majeurs. Ceux qui suivent leurs désirs ne voient aucun mal dans l’adultère et même à encourager les gens à s'y adonner, bien qu’Allah l’ait interdit. Certaines personnes qui vont délibérément aller de l’avant dans la pleine connaissance qu’Allah l’a interdit, qui ne voient aucun mal et ne ressentent aucun regret à une telle activité, et qui ne se repentent pas sincèrement ont clairement et par ignorance, divinisé leurs désirs et ont ainsi associé des égaux à Allah. Par définition, ils sont idolâtres. Allah révèle dans le Coran :
Le fornicateur n'épousera qu'une fornicatrice ou une associatrice. Et la fornicatrice ne sera épousée que par un fornicateur ou un associateur ; et cela a été interdit aux croyants. (Sourate an-Nur, 3) |
Il n’y a pas de fin aux désirs temporels. Donc, si les personnes sont conduites par leurs désirs et ne font rien pour se libérer de leur contrôle, ces désirs peuvent les amener à dépasser les limites fixées par Allah pour les hommes. En d’autres termes, dans une grande perversité, de telles personnes déifieront leurs désirs et deviendront idolâtres, parce qu’elles oublieront de plaire à Allah. Cela signifie qu’elles adorent leur fausse divinité, qui est leur soi inférieur, se conforment à ce qu’il exige et n’outrepassent pas ses commandements. Comme dans le cas des autres idolâtres, quelque temps plus tard, une telle personne perd sa sagesse et sa prévoyance et émousse sa conscience du fait d’être l’esclave de son soi inférieur. Leur raison et leur prévoyance vont disparaître progressivement, leur conscience sera affaiblie, et bientôt elles vont se trouver dans une position inférieure aux animaux. Allah révèle la situation de ces personnes adorant par ignorance leurs propres désirs dans le Coran :
Ne vois-tu pas celui qui a fait de sa passion sa divinité ? Est-ce à toi d'être un garant pour lui ? Ou bien penses-tu que la plupart d'entre eux entendent ou comprennent ? Ils ne sont en vérité comparables qu'à des bestiaux. Ou plutôt, ils sont plus égarés encore du sentier. (Sourate al-Furqane, 43-44) |
C’est la forme la plus répandue de l’idolâtrie dans les sociétés actuelles. Aujourd’hui, de nombreuses sociétés à travers le monde impliquent les individus qui ignorent largement Allah et les valeurs morales religieuses. En conséquence, inconscients de toutes les limites quand il s’agit de satisfaire leurs passions, leurs désirs, et besoins, ils passent une grande partie de leur vie à poursuivre des objectifs qu’ils considèrent comme une source de bonheur : le rang et le statut social et la richesse provenant de l’acquisition de beaucoup d’argent et de biens. Bien que posséder du matériel et de la richesse ne soit pas un mal en soi, nous devons être conscients du fait suivant : afin de satisfaire leur soif et leur passion, les gens font souvent des concessions lorsqu’ils sont confrontés à ce qu’Allah exige d’eux. En d’autres termes, ils deviennent idolâtres parce qu’ils préfèrent satisfaire leurs désirs terrestres à adhérer aux commandements et aux interdictions d’Allah. C’est comme s’il y avait un voile sur leur yeux qui empêchent en quelque sorte de penser à notre Créateur, à pourquoi ils ont été créés, ou à l’Au-delà. Allah révèle cette vérité dans le Coran :
Vois-tu celui qui prend sa passion pour sa propre divinité ? Et Allah l'égare sciemment et scelle son ouïe et son cœur et étend un voile sur sa vue. Qui donc peut le guider après Allah ? Ne vous rappelez-vous donc pas ? (SOurate al-Jathya, 23) |
Puisque les idolâtres n’utilisent pas leur raison et leur conscience, ils ne peuvent pas faire de jugements sur certaines vérités fondamentales. Leur insensibilité à la puissance d’Allah et à l’existence de l’Au-delà ressemble à celle du propriétaire du verger décrit dans la Sourate al-Kahf. Ce récit est un exemple très significatif de la faiblesse d’esprit et de logique des idolâtres à tout moment. Dans le Coran, Allah révèle :
Donne-leur l'exemple de deux hommes : à l'un d'eux Nous avons assigné deux jardins de vignes que Nous avons entourés de palmiers et Nous avons mis entre les deux jardins des champs cultivés. Les deux jardins produisaient leur récolte sans jamais manquer. Et Nous avons fait jaillir entre eux un ruisseau. Et il avait des fruits et dit alors à son compagnon avec qui il conversait : “Je possède plus de bien que toi, et je suis plus puissant que toi grâce à mon clan”. Il entra dans son jardin coupable envers lui-même [par sa mécréance]; il dit : “Je ne pense pas que ceci puisse jamais périr, et je ne pense pas que l'Heure viendra. Et si on me ramène vers mon Seigneur, je trouverai certes meilleur lieu de retour que ce jardin." |
C’est un portrait très précis des personnes qui sont éloignées des valeurs morales religieuses, qui échouent à apprécier Allah comme elles le devraient, et qui ne croient pas en l’Au-delà. Une fois confrontées à la terrible erreur de cesser d’exister pour toute l’éternité, de telles personnes se consolent en admettant la possibilité d’un Au-delà dans lequel elles espèrent être heureuses et satisfaites, bien que d’une certaine manière, elles ne le croient pas. Mais puisqu’elles ne croient pas vraiment en la vie après la mort, qui est l’Au-delà, elles ne font aucune préparation pour cela.
Il est utile de mentionner un effet important ici : toutes les personnes, qu’elles soient croyantes ou incroyantes, ont des désirs et des passions temporels illimités, car Allah les utilisent pour éprouver les gens et révéler leur vraie nature. Ceux qui Lui sont fidèles contrôlent leurs passions et observent seulement Ses commandements et interdictions ; ceux qui sont fidèles seulement à leurs lubies et désirs à tort, ignorent les limites établies par Lui pour l’humanité afin qu’ils puissent satisfaire leurs désirs. Puisque les membres du dernier groupe préfèrent leurs désirs à Son agrément, ils seront condamnés au châtiment éternel. Allah révèle leur situation dans la Sourate al-Ahqaf :
Et le jour où ceux qui mécrurent seront présentés au Feu (il leur sera dit) : “vous avez dissipé vos [biens] excellents et vous en avez joui pleinement durant votre vie sur terre : on vous rétribue donc aujourd'hui du châtiment avilissant, pour l'orgueil dont vous vous enfliez injustement sur terre, et pour votre perversité. (Sourate al-Ahqaf, 20) |
Dans l’Au-delà, les croyants qui n’obéissent pas à leurs désirs temporels et évaluent les commandements d’Allah au-dessus de quoi que ce soit, atteindront aussi bien Sa miséricorde que Son Paradis, où ils seront en mesure de satisfaire tous leurs désirs de manière légitime. Allah énonce cette bonne nouvelle dans le Coran :
On fera circuler parmi eux des plats d'or et des coupes ; et il y aura là [pour eux] tout ce que les âmes désirent et ce qui réjouit les yeux; - “et vous y demeurerez éternellement. |
Une autre forme d’idolâtrie imprudente et commune est l’auto-déification. On pourrait imaginer à première vue qu’un tel modèle serait tout à fait rare. Cependant, ce n’est pas le cas. Beaucoup de personnes, peut-être, n’appellent pas cet état dangereux dans lequel elles vivent, mais une fois évalué d’une manière sincère, un tel diagnostic s’avère tout à fait exact.
Par exemple, la plupart des personnes croient que leurs succès, caractéristiques supérieures, intelligence, attrait, origine, richesse, propriété, rang, poste, et beaucoup de choses similaires sont le résultat de leur propre travail. En conséquence, elles deviennent fières. Si elles ont plus d’une de ces caractéristiques, leur fierté augmente encore. Convaincues que toutes ces choses proviennent d’elles-mêmes et qu’elles sont la source de leur propre succès, elles peuvent minimiser ou sous-estimer les autres et se considérer supérieures à eux.
De telles personnes attirent l’attention sur elles-mêmes par leur arrogance. Ceci est, en substance, un péché contre Allah, car Lui seul peut doter une personne de quoi que ce soit. Par exemple, la beauté est une manifestation d’Allah. Donc, puisque la beauté Lui appartient, Il est Celui Qui doit être loué pour l’avoir. Nous savons tous que seul l’artiste d’une peinture mérite d’être loué pour ses beautés, puisque la peinture n’est pas venue à l’existence de son propre gré.
Les biens et les atouts devraient être considérés exactement de la même façon, car tous les atouts appartiennent en réalité à Allah et Il peut facilement les reprendre quand Il veut. C’est, par conséquent, une grande erreur pour les gens de se vanter et donc d’être fiers de posséder quelque chose qui n’appartient pas vraiment à eux. Au contraire, ils devraient comprendre que tous leurs atouts, qu’ils soient physiques ou non, appartiennent à Allah et devraient Le remercier en conséquence. Par exemple, Allah révèle dans le Coran, l’amour du Prophète Salomon (psl) pour ses chevaux et possessions :
Et à David Nous fîmes don de Salomon, - quel bon serviteur ! - Il était plein de repentir. Quand un après-midi, on lui présenta de magnifiques chevaux de course, il dit : “Oui, je me suis complu à aimer les biens (de ce monde) au point [d'oublier] le rappel de mon Seigneur jusqu'à ce que [le soleil] se soit caché derrière son voile." (SOurate Sad, 30-32) |
Dhû-l-Qarnayn (psl), à qui Allah a accordé le pouvoir, les moyens et des bénédictions, a aidé des personnes contre le menace des Yajuj et Majuj. Bien qu’il ait réalisé quelque chose de très difficile et ait empêché la diffusion de la corruption, il n’a rien demandé pour lui-même. Au contraire, il s’est tourné vers Allah. Dans le Coran, Allah révèle :
Il dit : “C'est une miséricorde de la part de mon Seigneur. Mais, lorsque la promesse de mon Seigneur viendra, Il le nivellera. Et la promesse de mon Seigneur est vérité.” (Sourate al-Kahf, 98) |
De toute évidence, une telle soumission à Allah est un modèle vivant de l’attitude des croyants, car ils sont toujours tournés vers Lui en raison de leur connaissance qu’ils sont complètement impuissants devant Lui et que toutes choses Lui appartiennent.
Sur la base de ce qui a été dit ci-dessus, penser à l’idolâtrie uniquement en termes de prosternation devant les statues faites à la main, est une perspective très étroite et superficielle. Seuls les idolâtres eux-mêmes emploient une telle logique afin de se débarrasser de toute culpabilité. De telles personnes imaginent que le concept d’idolâtrie a disparu à jamais après que le Prophète (Qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) ait détruit les idoles de la Kaaba. Le fait est que, cependant, beaucoup de versets décrivent l’idolâtrie en détail et avertissent fortement les croyants contre cela. Et puisque les dispositions du Coran s’appliquent à tous les temps, ces versets ont été révélés pour transmettre la sagesse.
Dans le Coran, Allah se réfère également aux idolâtres qui imposent des dispositions, des règles, des interdictions et des injonctions à leur peuple sous le motif qu’ils font partie de Sa religion.