Sauf ceux qui endurent avec constance, et font de bonnes œuvres. À ceux-là, pardon et grosse récompense.(Sourate 11, Houd : 11)
Jusqu’ici, nous avons décrit la vision coranique de la patience et souligné la différence avec la vision des gens qui sont loin de la religion. Dans ce paragraphe, nous expliquerons en quoi les croyants sont patients en comparant leur comportement avec l’impatience des non-croyants.
Cependant, avant d’entrer dans le détail, nous devons faire attention au fait que Dieu teste Ses serviteurs en leur envoyant des troubles quand Il le décide. Ceci peut être une épreuve passagère ou à long terme, mais une chose est sûre : dans l’Au-delà, sans tenir compte de ce qu’ils ont affronté dans ce monde, la plus belle vie est celle vécue par ceux qui croient en Dieu, qui l’annonce dans ce verset :
Quiconque, mâle ou femelle, fait une bonne œuvre tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie. Et Nous les récompenserons, certes, en fonction des meilleures de leurs actions. (Sourate 16, An-Nahl : 97)
Les croyants sont patients face aux épreuves envoyées par Dieu et reçoivent en échange Son aide pour surmonter ces problèmes. Il facilite la tâche des croyants et les aide:
…très certainement, Dieu soutient ceux qui soutiennent Sa religion ; certes oui, Dieu est fort, puissant. (Sourate 22, Al Hadj : 40)
Dans les pages suivantes, nous analyserons les circonstances principales au cours desquelles le croyant, avec le soutien de Dieu, prouve sa patience.
Dieu a créé chaque personne avec une conscience qui lui permet de savoir ce qui est bon et ce qui est mauvais dans toutes les situations. Cette conscience demande instamment aux gens de réfléchir à ce qui plait à Dieu et mérite Son approbation. Tout le monde a une part de lui qui le pousse à suivre ses caprices et ses désirs. Toutefois, les croyants affichent toujours une détermination sûre pour ne pas céder à la faiblesse, même si elle est attrayante, et n’écouter que leur conscience.
Les croyants choisissent l’attitude la plus correcte et cela se voit au quotidien. Ils luttent contre l’égoïsme, portent assistance à ceux qui en ont besoin, partagent ou donnent de leur biens aux nécessiteux. Ceux qui suivent leur conscience font preuve d’un bon comportement. Autrement dit, ils font tout ce qu’ils peuvent pour aider ceux qui en ont besoin. Le Coran donne un exemple de cette moralité comme suit :
À ceux qui avant ceux-ci se sont installés dans le pays et dans la foi, qui aiment ceux qui se sont réfugiés auprès d’eux, et n’éprouvent aucun ressentiment du fait de ce qui est accordé à ces émigrés, et qui font montre d’abnégation même s’il y a pénurie chez eux ; et quiconque se garde de sa propre avidité ; voilà alors ceux qui réussissent. (Sourate 59, Al Hachr : 09)
Le Coran nous montre que le comportement des croyants est le résultat de l’extrême patience qu’ils affichent en suivant leur conscience.
Lorsque Dieu créa le Prophète Adam, Il exigea que tous les anges se prosternent devant lui en signe de respect. Mais Satan se rebella contre l’ordre de Dieu et refusa de le faire.
Face à la rébellion de Satan, Dieu le chassa du Paradis et le déclara maudit jusqu’à la fin des temps. Mais Satan demanda que Dieu lui permette de tenter les gens avec les attraits de ce monde jusqu’au Jour du Jugement où ils seront ressuscités. Dieu le lui accorda, mais déclara aussi que Satan n’aurait aucun pouvoir sur Ses croyants serviteurs:
Il dit : " Ô mon Seigneur, parce que Tu m’as induit en erreur, eh bien je leur enjoliverai le mal, sur la terre, et les égarerai tous, certes. À l’exception, parmi eux, de Tes serviteurs élus. " "Voici, dit Dieu, quel chemin droit Je M’impose : sur Mes esclaves, tu n’auras aucune autorité, sauf sur celui des dévoyés qui t’obéira. " (Sourate 15, Al Hijr : 39-42)
Ainsi, après la création d’Adam, Satan commença à tenter les gens afin qu’ils s’écartent du chemin de Dieu. Les croyants ont donc le devoir de déjouer patiemment les pièges que Satan a placés sur leur chemin et de ne pas céder à ses incitations.
Satan possède des ruses variées et il n’a de cesse de poursuivre les gens à tout instant. Il leur fournit de faux espoirs ou des craintes afin qu’ils remettent à plus tard ou délaissent totalement une obligation religieuse ou une bonne action. Mais Dieu nous assure que " la ruse du diable reste faible " (Sourate 4, An-Nissa’ : 76).
Satan ne peut pas influencer ceux qui se montrent patients et constants dans leur foi en notre Seigneur, car il ne peut tromper et faire dévier que ceux qui se rebellent contre Dieu comme lui-même l’a fait :
Et si jamais une ingérence du diable s’ingère en toi, alors cherche refuge en Dieu. Vraiment, Il entend, Il sait ! (Sourate 7, Al A’rafe : 200)
Dans ce verset, Dieu appelle les croyants à se réfugier auprès de Lui contre les ruses de Satan et ses tromperies.
Les croyants qui suivent ce conseil passent leur vie à se battre contre les pièges de Satan, et à les déjouer car ils savent que Satan n’a de cesse de vouloir les pousser en Enfer. Ils doivent donc continuellement résister à ses chuchotements en cherchant refuge auprès de Dieu :
Ceux qui pratiquent la piété lorsqu’une suggestion du diable les touche, se rappellent (du châtiment de Dieu) : et les voilà clairvoyants (Sourate 7, Al A’rafe : 201)
En suivant le conseil de Dieu : " Ô les croyants ! Cherchez secours dans l’endurance et la Salat. Car Dieu est avec ceux qui sont endurants " (Sourate 2, Al Baqara : 153), ils cherchent refuge contre Satan auprès de notre Seigneur et se prémunissent contre les supercheries en disant :
Et dis : " Seigneur, je cherche Ta protection contre les séductions des diables et je cherche Ta protection, Seigneur, contre leur présence auprès de moi. " (Sourate 23, Al Mou’minoun : 97-98)
Chacun est chargé de vivre selon les enseignements et la moralité supérieure du Coran, et on demandera des comptes au Jour du Jugement à toute personne ayant été invitée à se conformer à la moralité qui plait à Dieu. Seules celles qui auront tenu compte de cet appel seront considérées comme des gens de foi.
Dans ces communautés éloignées de la religion, certaines personnes peuvent sembler vivre selon quelques aspects de la moralité du Coran, et ils peuvent faire preuve d’abnégation, avoir bon cœur, être clément, juste ou bienveillant. Mais ils se montreront impatients par moment. S’ils sont incapables d’être à l’heure prévue à un rendez-vous ni de prévenir de leur retard, leur habituel bon comportement se transformera et leur patience s’évaporera.
Les personnes qui ne vivent pas la moralité du Coran se jettent parfois dans une colère inutile face à certains événements qui touchent généralement les biens matériels de cette vie. Lorsqu’ils perdent ou cassent un objet de valeur, lorsqu’ils oublient de faire une chose importante, ou lorsqu’il leur arrive une chose inattendue. Dans ces cas-là, ceux qui ne suivent pas la moralité du Coran peuvent afficher un comportement plutôt déplaisant et perdre toute patience.
Seuls ceux qui possèdent la moralité supérieure dépeinte dans le Coran peuvent toujours afficher une vraie patience. Leur plus importante caractéristique est la nature de leur comportement qui ne change pas. Même avec un tempérament très fort, quelqu’un qui sait que Dieu se réfère aux croyants comme " ceux qui dominent leur rage et pardonnent à autrui " (Sourate 3, Al 'Imran : 134), il ou elle accordera son pardon même lorsqu’il serait légitime d’être en colère. Quoi qu’il puisse arriver, les croyants continuent à parler agréablement, rester tolérants, contrôler leur colère et montrer d’autres belles caractéristiques morales enseignées par le Coran.
Ce qui rend le caractère des croyants supérieurs est donc leur constance et leur patience à chaque instant, ce qui leur permet de vivre selon leur haute moralité. Les croyants essayent d’afficher, de leur plein gré, de la constance en faisant preuve de pardon, d’abnégation, d’humilité, de compassion, de bonté, de tolérance, de justice, d’amour et de respect et dans chaque acte d’adoration :
Il est le Seigneur des cieux et de la terre et ce qui est entre les deux ! Adore-Le donc et sois constant dans Son adoration. (Sourate 19, Maryam : 65)
Dieu ordonne aussi de répondre au mal par le bien. Le Coran dit aux croyants de s’éloigner du mal du mieux qu’ils peuvent en restant patients :
Or, bien et mal ne sont pas égaux. Repousse le mal par ce qui est meilleur ; alors celui avec qui tu étais en intimité deviendra tel un ami chaleureux. Mais (ce privilège) n’est donné qu’à ceux qui endurent avec constance ; il n’est donné qu’au possesseur d’une grâce infinie. (Sourate 41, Foussilat : 34-35)
Pour cette patience et cette détermination montrées par les croyants, Dieu leur accorde la plus belle des récompenses et leur permet d’entrer au Paradis :
Ce qui est auprès de vous s’épuise, tandis que ce qui est auprès de Dieu perdure. Et à ceux qui ont été constants, très certainement Nous paierons leur salaire en fonction des plus belles de leurs actions. (Sourate 16, An-Nahl : 96)
Les personnes qui n’ont pas saisi le pouvoir de Dieu ni Sa grandeur sont victimes d’innombrables craintes, parmi lesquelles la crainte d’autres personnes, de l’obscurité, ou certaines couleurs, pensant qu’ils possèdent un pouvoir qui leur est propre.
Les croyants, eux, savent que Seul Dieu a le pouvoir, et que personne ne peut faire du mal ou du bien aux autres sans Sa permission. Ils sont conscients du fait qu’aucune créature ne peut avoir un pouvoir indépendant de Dieu, et que toute chose Lui doit son existence. S’ils rencontrent quelque mal, ils croient de tout cœur que seul notre Seigneur peut l’écarter. Dieu dit aux croyants de ne rien craindre sauf Lui :
C’est le diable qui fait peur à ses clients. Ne les craignez pas, mais redoutez-Moi si vous êtes (d’authentiques) croyants. (Sourate 3, Al 'Imran : 175)
Grâce à leur ferme croyance et confiance en Lui, les croyants ne connaissent pas la dépression face aux événements effrayants ou inquiétants. Ni l’oppression ni la gêne ne les font renoncer à leur dévotion et à leurs efforts pour mériter Son approbation :
C’est eux à qui l’on disait : Oui, les gens se sont rassemblés contre vous ; craignez-les. Cela accrut leur foi et ils dirent : " Dieu nous suffira ; Il est la meilleure garantie. " (Sourate 3, Al 'Imran : 173)
Comme l’indique ce verset, même face à des pressions, les croyants ne craignent que Dieu et montrent leur patience en n’abandonnant pas leur foi. La foi de chaque croyant sera éprouvée afin de reconnaître les vrais croyants de ceux qui ont une foi faible ou inexistante. En échange de leur endurance, Il donne la bonne nouvelle suivante :
Très certainement Nous vous éprouverons de quelque façon, effroi et faim, et diminution de biens, de personnes et de fruits. Or, fais bonne annonce aux endurants. (Sourate 2, Al Baqara : 155)
Dieu a enjolivé la vie de ce monde de plusieurs belles choses et a créé un environnement afin que Ses serviteurs en tirent des bénéfices. Il leur est demandé d’utiliser ces bénédictions de la meilleure des façons, sans y être passionnément attachés. Ils réalisent que, quoi que puissent acquérir les gens dans ce monde, cela ne les accompagnera pas dans l’Au-delà mais qu’on leur demandera des comptes, au Jour du Jugement, sur ce qu’ils en auront fait. Ceux qui comprennent que toute chose est un cadeau de Dieu et Lui montre de la gratitude, seront récompensés, tandis que ceux qui oublient ce Jour et profitent avidement de ces bénédictions, souffriront de déception.
Dans le saint Coran, Dieu cite quelques-unes des nombreuses bénédictions qu’Il a accordées aux gens :
On a enjolivé aux gens l’amour des choses qu’on désire : femmes, enfants, trésors thésaurisés d’or et d’argent, chevaux marqués, animaux et champs ; tout cela est objet de jouissance temporaire, pour la vie présente. Alors que près de Dieu il y a belle retraite. (Sourate 3, Al 'Imran : 14)
Les croyants utilisent ces bénédictions de la meilleure manière possible, mais à aucun moment, ils n’en deviennent dépendants. Ils savent que, comme tout ce que renferme ce monde, les possessions et les biens font partie de l’environnement créé pour les tester et qu’ils sont éphémères alors que les vraies bénédictions, celles de la vie de l’Au-delà, ne seront jamais perdues.
Puisqu’ils ne ressentent ni ambition ni passion pour des biens matériels, ils se montrent patients en toute circonstance. Lorsqu’ils subissent un dommage matériel, ils ne se noient pas dans le chagrin ou l’inquiétude car ils savent que Dieu est en train de tester leur foi et leur patience. Ils ne sont donc pas angoissés si leurs maisons, vergers ou jardins sont détruits, ou si leurs affaires finissent en banqueroute. Malgré les épreuves, ils vivent dans le confort que leur procure le fait de savoir que Dieu facilitera allègera leur charge, éclairera leur chemin, conclura les choses en leur faveur, et récompensera leur patience par de meilleures choses dans l’Au-delà.
Les gens qui sont passionnément attachés à cette vie ne peuvent pas supporter que leurs biens, durement gagnés, soient perdus ou endommagés, et ils se rebellent. Oubliant que Dieu est Celui qui possède tout et qu’Il donne ou reprend ce qu’Il veut, ils se montrent impatients :
Très certainement vous serez éprouvés dans vos biens et vos personnes. (Sourate 3, Al 'Imran : 186)
Voilà comment distinguer le croyant de celui qui ne croit pas, celui qui se montre patient pour l’amour de Dieu et celui qui recherche le matériel et oublie l’Au-delà. Le croyant ne se chagrine pas lorsqu’il perd sa propriété, car son unique intention est d’utiliser tout ce qu’il possède physiquement et spirituellement pour mériter l’approbation de Dieu. En d’autres termes, il a déjà voué toutes ses possessions à Dieu, il reçoit la récompense suivante :
Oui, aux croyants le Paradis ! Ainsi Dieu a-t-Il acheté leurs personnes et leurs biens… Réjouissez-vous du troc que vous effectuez. Voilà l’énorme succès ! (Sourate 9, At-Tawba : 111)
Dieu peut tester Ses serviteurs par la pauvreté et la faim. Mais tout le monde ne subira pas exactement la même épreuve et tout le monde ne la surmontera pas de la même façon. Le même test est envoyé aux gens sous une multitude de formes différentes. Ceux qui ont une vraie foi et dévotion sont préparés à affronter ces difficultés, quelle que soit leur forme car ils comptent sur la puissance de leur foi et leur soumission à Dieu.
Dans de telles situations, le comportement des non-croyants est loin de la résignation. Ils oublient que seul Dieu donne les innombrables bénédictions dont ils jouissent dans ce monde et ne Lui montrent donc aucune gratitude. Si une seule bénédiction leur est retirée, ils se rebellent contre Dieu et se montrent ingrats. Dans les communautés éloignées de la religion, cela arrive régulièrement. Des personnes riches peuvent devenir pauvres en perdant plusieurs bénédictions que Dieu leur avait accordées. Ils pensent que leurs maisons, voitures, habits, nourritures et boissons leur appartiennent et ne les considèrent pas comme des cadeaux de Dieu pour eux. Au lieu de se tourner vers Dieu, ils se perdent dans cette épreuve.
Ceux qui sont conscients des bénédictions de Dieu se montrent fermement patients, et demeurent satisfaits de leur sort, quelle que soit leur épreuve et leur perte, car ils savent qu’ils ont le soutien de Dieu :
Et quand votre Seigneur proclama : Si vous êtes reconnaissants, très certainement J’augmenterai (Mes bienfaits) pour vous ! Et si vous êtes ingrats, certes oui, Mon châtiment est fort ! (Sourate 14, Ibrahim : 07)
Le Coran informe également les croyants qui sont testés par la faim et la pauvreté comme suit :
Pensez-vous entrer au Paradis sans qu’il vous soit arrivé comme à ceux qui furent avant vous ? Rigueur et détresse les avaient touchés ; et ils furent secoués jusqu’à ce que le Messager et, avec lui, ceux qui avaient cru se fussent crié : " À quand le secours de Dieu ? ". Quoi ! Le secours de Dieu est sûrement. (Sourate 2, Al Baqara : 214)
Dieu nous dit que ces gens étaient affligés de pauvreté et de maladies et ont cherché refuge dans Son aide. Nous devons toujours nous rappeler qu’Il n’annonce la bonne nouvelle qu’aux patients qui montrent un bon comportement face aux épreuves, quelles que soient les circonstances. Son aide est assurée et Il allègera leurs charges :
Oui, car à côté d’une difficulté est une facilité. (Sourate 94, Ach-Charh : 05).
Dans le Hadith suivant, notre Prophète (sur lui la grâce et la paix) conseille aux croyants d’être patients et d’avoir confiance en Dieu :
Souvenez-vous de Dieu, car vous Le trouverez devant vous. Faites la connaissance de Dieu dans la prospérité et Il vous connaîtra dans l’adversité. Sachez que ce qui vous est arrivé n’allait pas survenir, et que ce qui vous est survenu n’allait pas vous arriver. Et sachez que la victoire arrive avec la patience, le soulagement avec l’affliction, et la facilité avec la difficulté. (Tirmidhi)
Nous pouvons voir quelques-uns des plus beaux exemples d’un tel comportement parmi les Compagnons du Prophète (sur lui la grâce et la paix). Afin de gagner l’approbation de Dieu, ils sont restés patients sur Son chemin malgré la soif, la pauvreté et une faim intolérable, et ils continuèrent à lutter aux côtés du Prophète (sur lui la grâce et la paix). Dieu leur annonce la récompense qu’ils recevront en échange de la moralité supérieure qu’ils affichèrent en restant patients face à l’épuisement, la faim et la soif qu’ils connurent lorsqu’ils furent encerclés dans le désert :
Ce n’était point aux habitants de Médine, ni aux Bédouins autour d’eux, de rester en arrière du messager de Dieu, ni de préférer leur propre vie à la sienne ! Car ils n’éprouveront ni soif, ni fatigue, ni faim dans le sentier de Dieu, de même, ils ne foulent aucune terre en provoquant la grande colère des infidèles, et n’obtiendront aucun avantage sur leur ennemi sans que pour cela, une bonne œuvre leur soit inscrite. Oui, Dieu ne laisse pas perdre la récompense des bienfaiteurs. (Sourate 9, At-Tawba : 120)
Comme nous pouvons le voir, Dieu annonce que la patience des croyants face à leurs épreuves, leurs tests, sera récompensée, et qu’aucun de leurs bons actes ne sera négligé au Jour du Jugement. Il annonce également Sa miséricorde envers les croyants en les décrivant comme ceux qu’Il a " nourris contre la faim, et rassurés contre la crainte " (Sourate 106, Qouraïche : 04).
Dans les sociétés caractérisées par le manque de la moralité coranique, il est considéré comme tout à fait normal d’adopter un bon comportement lorsqu’ils satisfont tous leurs besoins physiques et spirituels et assurent leur confort, et de changer de comportement face à un problème qui peut mettre en danger leur confort. Ils ne peuvent supporter les situations avec patience et cela devient très clair en cas de maladie.
Les réactions des gens en périodes de maladie, de faim, d’épuisement ou autres événements similaires, prouvent qu’ils possèdent ou non, une saine moralité. Les moments difficiles sont des opportunités très précieuses pour que les croyants prouvent leur foi, leur dévotion et leur confiance en notre Seigneur. Dieu cite que parmi les conditions pour une vraie moralité et véritable bonté, il faut afficher un comportement correct en étant patients aux moments de difficultés et maladies :
La bonté ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Dieu et au Jour dernier, aux anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelqu'amour qu'on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide et pour délier les jougs, d'accomplir la Salat et d’acquitter la Zakat. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu’ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux ! (Sourate 2, Al Baqara : 177)
La maladie est un moment qui permet au croyant de faire preuve d’endurance et de manifester son profond attachement et sa confiance en Dieu. Le Prophète Ibrahim exprima cette vérité en disant :
Et quand je suis malade, c’est Lui qui me guérit. (Sourate 26, Ach-Chouara’ : 80)
Comme le Prophète Ibrahim, les croyants savent que Dieu a créé la maladie ainsi que la guérison, et ne sont donc pas saisis de désespoir lorsqu’ils tombent malades. Au contraire, ils sont reconnaissants à notre Seigneur pour ces années durant lesquelles Il leur a permit de vivre en bonne santé. Comprendre ce qu’une vie saine veut dire n’est qu’un cadeau de Dieu parmi tant d’autres, et ils continuent à se comporter avec reconnaissance même s’ils sont malades.
Ils sont aussi reconnaissants et endurants en cas d’accidents ou de blessure. Ils espèrent qu’après leur entrée au Paradis, Dieu les recréera sous une belle forme qui ne peut être comparée avec leur corps de ce monde. C’est leur récompense espérée pour leur ferme patience lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés variées. Pour cette raison, ils n’oublient pas que, bien qu’ils aient souffert ici, Il leur accordera une grande récompense dans l’Au-delà.
Ceux que l’attachement à ce monde empêche d’avoir la foi ne peuvent pas se montrer patients face à des événements pareils et sombrent ainsi dans un grand désespoir. Les infirmes pensent souvent que la mort aurait été préférable et certains essayent même de se suicider. Ils pensent n’avoir que cette vie et que vivre avec certains défauts et insuffisances ne donne aucun sens à la vie. Ils deviennent souvent irritables avec leur entourage et n’acceptent pas cette situation contre laquelle il n’y a pourtant rien à faire. Ceux qui placent leur confiance en Dieu espèrent qu’Il leur permettra de vivre au Paradis avec un tout autre corps, parfait, impérissable, et qui ne peut être endommagé. Mais ceux qui n’ont pas confiance en Lui, leur vie présente et leur vie future dans l’Au-delà seront détruites, car leur ignorance les fera se rebeller contre Dieu et être " récompensés " par l’Enfer.
Quand un croyant est blessé, son comportement ne change pas car il sait que toute cette vie n’est qu’un test et que la patience permet d’obtenir l’approbation de Dieu. Et s’il ne peut plus faire d’effort physique, il essaye de développer des idées dont les gens pourront bénéficier et qui leur rappelleront l’Au-delà.
Ceux qui se détournent de Dieu lorsqu’ils sont malades ou blessés ne sont pas conscients de leur grande erreur, car seul Dieu peut les guérir ou les secourir. Les médecins, les médicaments et les traitements ne peuvent être fournis qu’avec la permission de Dieu. En comprenant cela, les croyants affrontent leur maladie avec patience et Lui demandent patiemment une guérison. Ils utilisent aussi du mieux qu’ils peuvent les médecins, médicaments et traitements et se rappellent toujours qu’ils seront bénéfiques uniquement par la volonté de Dieu.
Le Saint Coran fait l’éloge de la moralité du Prophète Ayoub qui a toujours cherché refuge en Dieu face à la maladie :
…Oui, Nous l’avions trouvé endurant avec constance, excellent serviteur. Il était vraiment plein de repentir. (Sourate 38, Sad : 44)
Sa patience et dévotion sont décrites ainsi :
Et Job (Ayoub) quand il implora Son Seigneur : Le mal m’a touché, vraiment ! Cependant Tu es le plus miséricordieux des miséricordieux ! Nous lui répondîmes alors, et lui enlevâmes le mal qu’il avait, et lui apportâmes sa propre famille, et une en plus, semblable, à titre de miséricorde de Notre part et de rappel aux adorateurs. (Sourate 21, Al Anbiya’ : 83-84)
Le Prophète Ayoub fit preuve de moralité supérieure en affrontant cette situation en cherchant secours auprès de Dieu. Lorsqu’il était souffrant et malade, il s’est tourné vers Lui avec fermeté et patience, sachant qu’Il est Capable de tout et que tout dépend de Lui.
Dieu vient au secours des patients :
Et endurez avec constance ; oui, Dieu est avec ceux qui endurent avec constance. (Sourate 8, Al Anfal : 46)
Ceux qui ne suivent pas la moralité du Coran peuvent être injustes car ils ne considèrent pas qu’ils auront à rendre compte de toutes leurs actions dans l’Au-delà, et ne ressentent donc aucun besoin d’être scrupuleux à ce sujet. Puisqu’ils suivent leurs désirs terrestres plutôt que leurs consciences, ils prennent des décisions impulsives et non rationnelles. Lorsqu’ils s’énervent, ils cèdent immédiatement à leur colère et cherchent la revanche. Lorsqu’une situation menace leurs avantages, ils n’hésitent pas à se comporter injustement pour protéger leurs propres intérêts. Les journaux et la télévision regorgent d’exemples : quelqu’un attaque son patron lorsqu’il est licencié, diffame une personne qui s’est interférée dans ses affaires, répand des commérages sur sa fiancée qui l’a quitté ou répond à une personne qui le menace par des menaces encore plus graves. Ces gens répondent à une attaque ou à une injustice par le même genre d’actes et violent ainsi la moralité du Coran.
Les croyants peuvent être victimes d’injustice mais ils ne répondent pas à l’injustice par l’injustice ou à un mauvais acte par un comportement encore plus mauvais. Cela ne signifie pas qu’ils se laissent faire pour autant, mais ils prennent des décisions réfléchies et placent leur confiance en Dieu.
Leur patience et endurance dans de tels cas proviennent de leur conscience que Dieu contrôle absolument tout et possède une justice éternelle. Dieu nous dit qu’au Jour du Jugement, chacun rendra compte de ce qu’il a fait dans ce monde, et qu’aucune injustice ne leur sera faite. En conséquence, ceux qui ont commis une injustice sans réfléchir ou bien se sont comportés d’une manière peu appréciable recevront leur " récompense " ce jour-là.
L’éternelle justice de Dieu est décrite dans ces versets :
Au jour de la Résurrection, Nous poserons les balances justes. Nulle âme, donc, ne sera lésée. Fût-ce du poids d’un grain de moutarde, Nous le ferons venir. Et il suffit de Nous comme comptable ! (Sourate 21, Al Anbiya’ : 47)
Il n’y a voie que contre ceux qui lèsent les gens et se rebellent sans droit sur terre ; à ceux-là, le châtiment douloureux. (Sourate 42, Ach-Choura : 42)
Et craignez le jour où vous serez ramenés vers Dieu. Alors chaque âme sera pleinement payée pour ce qu’elle a gagné. Et ils ne seront pas lésés! (Sourate 2, Al Baqara : 281)
Ainsi, les croyants qui connaissent cette loi de Dieu sont patients face à l’injustice, grâce à leur sérénité. Dans le verset suivant, Dieu promet qu’en échange de cette patience, Il apportera Son aide :
…Très certainement, Dieu secourt ceux qui secourent Sa religion ; certes oui, Dieu est fort, puissant. (Sourate 22, Al Hadj : 40)
Nous apprenons dans le Coran que le Prophète Yousouf a été victime de plusieurs injustices durant sa vie, mais que grâce à sa dévotion et sa patience, Dieu l’a aidé et Lui a donné la force. Tout ce qui lui est arrivé depuis son enfance était destiné à tester sa patience et celle de son père, le Prophète Ya’coub. Le Prophète Yousouf a été jeté dans un puit par ses frères jaloux. Puis, une caravane qui passait le trouva et l’emmena en Égypte où il fut vendu comme esclave. Le Saint Coran parle de la patience du Prophète Ya’coub lorsqu’il fut confronté à un tel événement, et de sa demande d’aide à Dieu contre ce complot :
Et ils apportèrent, sur sa tunique, un sang factice. Il dit : Vos âmes, plutôt, vous ont enjolivé quelque chose ! Oh jolie patience ! C’est Dieu qu’il faut appeler au secours contre ce que vous décrivez ! (Sourate 12, Yousouf : 18)
Le Prophète Yousouf fut ensuite diffamé par l’épouse de son maître, le vizir égyptien. Malgré son évidente innocence, il fut jeté en prison où il resta injustement emprisonné pendant plusieurs années. Cependant, il n’oublia jamais que Dieu le testait et se réfugia en Lui, demandant Son aide, et faisant preuve d’une patience remarquable. Il n’oublia pas non plus que les ruses des non-croyants finissent par être déjouées et que les croyants obtiennent toujours la victoire. En retour de sa ferme dévotion et de sa patience, Dieu Lui donna des bénédictions qui lui faisaient plaisir dans ce monde ainsi que dans l’Au-delà :
Et le roi dit : " Amenez-le moi ; je me le réserve pour moi-même. " Puis lorsqu’il lui eut parlé, il dit : " Oui, tu seras aujourd’hui près de nous, en pleine situation d’autorité et de confiance. " Et Joseph : " Affecte-moi aux trésors du territoire ; je suis bon gardien, vraiment, et connaisseur. " Ainsi avons-Nous mis Joseph à même, sur terre, de s’installer là où il voudrait. Nous faisons que Notre miséricorde touche qui Nous voulons, et que ne se perde pas le salaire des gens bienfaisants. Et le salaire de l’Au-delà est meilleur, pour ceux qui croient et pratiquent la piété. (Sourate 12, Yousouf : 54-57)
Des années après ces événements, Dieu mis le Prophète Yousouf nez à nez avec ses frères traîtres. Il déclara sa foi en Dieu malgré l’injustice dont il avait souffert :
Et eux : N’es-tu pas Joseph, en vérité ? Il dit : Je suis Joseph et voici mon frère. Certes Dieu nous a favorisés ! Oui, quiconque pratique la piété et endure avec constance, alors en vérité, Dieu ne laisse pas perdre le salaire des bienfaisants. (Sourate 12, Yousouf : 90)
Le comportement du Prophète Yousouf exposé dans le Coran montre que la patience est toujours récompensée car Dieu vient en aide aux croyants et Il déjoue les complots tramés contre eux et répare les injustices qu’ils subissent.
Dieu dit que parmi les tests auxquels les croyants peuvent faire face, il y a les déclarations désagréables faites par les non-croyants :
…et très certainement vous entendrez de la part de ceux à qui le Livre a été donné avant vous, et de la part des faiseurs de dieux, beaucoup d’injures. Si vous êtes endurants et que vous faites preuve de piété, voilà bien la meilleure résolution à prendre. (Sourate 3, Al 'Imran : 186)
Tous les prophètes ont connu des diffamations et des accusations de la part des peuples vers lesquels ils étaient envoyés. En particulier, les dirigeants de ces peuples qui nient la foi, agissent ainsi afin de dresser les non-croyants contre les croyants. La raison la plus importante à cela est que la vraie religion offre un code moral qui peut les priver de certains avantages matériels qu’ils ont obtenus par d’injustes moyens. Puisqu’ils tiennent une position supérieure dans leurs communautés en termes de richesse, rang et statut, ils peuvent facilement exploiter leurs peuples et les convaincre que l’injustice et les mauvais agissements sont raisonnables.
La moralité du Coran exige des gens d’être honnêtes, justes et d’aider les pauvres. Ces caractéristiques de la foi sont donc, aux yeux des dirigeants, un danger pour leurs intérêts matériels, ils tentent d’atteindre à la réputation des croyants, qui veulent répandre la moralité religieuse, afin de détourner les gens d’eux.
Par exemple, Pharaon avait asservi et abusé des enfants d’Israël. Dieu a envoyé le Prophète Moussa (Moïse) pour libérer ce peuple de ses conditions de vie éprouvantes. Pharaon, qui remarqua que la vraie religion lui enseignait de se comporter avec justice et miséricorde et avec une bonne conscience envers les enfants d’Israël, essaya de mettre en doute le Prophète Moussa ainsi que ses partisans aux yeux des gens. En faisant cela, il croyait que personne ne respecterait la religion prêchée par le Prophète Moussa et qu’il écarterait le danger de ses propres intérêts. Il espérait aussi qu’une telle diffamation détruirait le moral des croyants et qu’ils pourraient abandonner leurs efforts pour répandre la foi. Le Coran cite quelques-unes de ces diffamations :
… Celui-ci n’est qu’un être humain comme vous vouant se distingue à votre détriment. (Sourate 23, Al mouminoun : 23-24)
Mais il se détourna, confiant en sa puissance, et dit C’est un magicien ou un fou ! (Sourate 51, Ad-Dhariyat : 39)
Tous les prophètes et messagers que Dieu à envoyé pour enseigner Sa religion rencontrèrent les mêmes accusations d’être des menteurs, des magiciens ou des sorciers, d’être des fous ou des poètes, ou d’être à la recherche de profits personnels. Les croyants ont toujours été victimes de ce genre de calomnies, ce sont des tests que Dieu a créé pour éprouver leur endurance :
Ainsi, pas un messager n’est venu à leurs prédécesseurs sans qu’ils n’aient dit : C’est un magicien ou un fou. (Sourate 51, Ad-Dhariyat : 52)
Dieu nous dit que de telles insultes étaient criées au Prophète Mohammed (sur lui la grâce et la paix) et à ses compagnons :
Et quand on leur dit : Croyez comme les gens ont cru ; ils disent : Croirons-nous comme ont cru les sots ? En vérité, ces sont eux les sots, mais ils ne savent pas. (Sourate 2, Al Baqara : 13)
Les notables de son peuple, qui avaient mécru, dirent alors : Nous ne voyons en toi qu’un homme comme nous, et nous voyons que ce sont les plus vils d’entre nous qui te suivent sans réfléchir, et nous ne voyons en vous aucune supériorité sur nous. Au contraire, nous pensons que vous êtes des menteurs. (Sourate 11, Houd : 27)
Et ils disent : Ô toi sur qui on a fait descendre le Rappel, tu es certainement fou en vérité ! (Sourate 15, Al Hijr : 06)
Et ceux-ci s’étonnent qu’un avertisseur des leurs soit venu à eux, tandis que les mécréants disent : c’est un magicien, un grand menteur. (Sourate 38, Sad : 04)
Quant on leur disait : Point de Dieu que Dieu Lui-même ; ils se gonflaient d’orgueil et disaient: Allons-nous abandonner nos dieux pour un fou de poète ? (Sourate 37, as-Saffat : 35-36)
Face à toutes ces diffamations, les prophètes de Dieu et Ses pieux serviteurs ont fait preuve d’une patience remarquable, ils se sont réfugiés en Lui et ont demandé Son aide ; en voici l’exemple coranique :
Il dit : Seigneur, juge par la vérité ! Et Notre Seigneur, le très Miséricordieux, c’est Lui dont on implore secours contre ce que vous décrivez. (Sourate 21, Al Anbiya : 112)
Dans le Coran, Dieu répond au comportement des non-croyants qui cherchent à abuser des prophètes :
Donc, rappelle ! Puisque par la grâce de ton Seigneur, tu n’es ni possédé ni fou. (Sourate 52, At-Tour : 29)
Et n’obéis pas aux mécréants et aux hypocrites, et passe outre leurs persécutions, et place confiance en Dieu. Et Dieu suffit comme protecteur! (Sourate 33, Al Ahzabe : 48)
Dieu attend donc que le croyant vive selon la moralité du Coran sans tenir compte des difficultés qu’il rencontre, et de continuer à conseiller et appeler les gens à la foi. Ils avancent donc, avec dévotion, patience et vraie connaissance, quelles que soient les difficultés. En fait, sans le savoir, le comportement du croyant ne fait que renforcer sa foi et augmenter la joie et l’excitation qu’il ressent envers sa religion.
Durant leur vie, les prophètes ont informé leurs parents, les membres de leur famille et tout leur entourage, sur la religion de Dieu. En les invitant à la vraie foi, chaque prophète a augmenté le nombre de ses ennemis et a souffert de leurs attaques verbales et physiques. Mais ces attaques ne pouvaient pas les affaiblir et ils ont passé leur vie à se montrer patients et déterminés en prêchant la religion de Dieu.
Le Prophète Ibrahim traversa patiemment de nombreuses épreuves. Malgré tous les incidents défavorables que Dieu avait mis devant lui, il affichait toujours une dévotion, une soumission et une grande patience. Son peuple, qui adorait des idoles faites de pierres, a essayé de le brûler vif parce qu’il les invitait à la vraie foi en Dieu, l’Unique :
Quelques-uns dirent : Nous avons entendu un jeune homme médire d’eux, il s’appelle Abraham. Ils dirent : Amenez-le au vu des gens s’ils veulent être présents. (Sourate 21, Al Anbiya’ : 60-61)
Il dirent : Qu’on lui construise un four, et qu’on le lance dans cette fournaise ! Ils voulurent lui jouer un mauvais tour ; mais ce sont eux que Nous mîmes à bas. Et il dit : Je vais vers mon Seigneur ; Lui me guidera. (Sourate 37, As-Saffat: 97-99)
La tribu du Prophète Ibrahim voulait le jeter dans le feu mais en récompense pour sa patience dans cette épreuve, Dieu le protégea en ordonnant au feu de devenir fraîcheur:
Nous dîmes : Ô feu, sois sur Abraham une fraîcheur salutaire. Ils voulurent ruser contre lui, mais ce sont eux que Nous rendîmes les plus grands perdants. (Sourate 21, Al Anbiya’ : 69-70)
Cela prouve que Dieu peut venir en aide à Ses serviteurs patients et forts dans les épreuves et leur accorder d’infinies bénédictions.
L’histoire de la vie du Prophète Ibrahim contient plusieurs autres exemples de patience et dévotion, car il continua à annoncer l’existence de Dieu et à inviter les gens à embrasser la vraie foi jusqu’à la fin de sa vie. Bien qu’aucun membre de sa tribu n’ait répondu à son appel, le Prophète Ibrahim n’abandonna jamais sa mission et montra une grande patience. Il a obéi aux instructions de Dieu en faisant preuve de détermination et en appelant sans cesse les gens à la foi :
Quand il dit à son père : " Ô mon cher père, pourquoi adores-tu ce qui n’entend ni ne voit ni ne te met à l’abri de rien ? Ô mon cher père, il m’est venu de science ce qui ne t’est pas venu : suis-moi donc, je te guiderai sur une voie parfaite. Ô mon cher père, n’adore pas le diable. Oui, le diable demeure désobéissant au Très Miséricordieux. Ô mon cher père, je crains que ne te touche du très Miséricordieux un châtiment et que tu ne deviennes client du diable. " Il dit : " Ô Abraham, auras-tu du dédain pour mes dieux ? Si tu ne t’arrêtes pas, très certainement, je te lapiderai. Quitte-moi donc, tant que tu as répit. " (Sourate 19, Maryam : 42-46)
Le Prophète Nouh fit aussi preuve de beaucoup de patience pour inviter son peuple à la religion de Dieu. Il aborda son peuple par différentes manières, mais ne pu les rendre croyants. Bien que son peuple l’ait rejeté et mis une très grande pression sur lui pour qu’il cesse de prêcher la religion de Dieu, tous leurs efforts échouèrent, et il demeura patient et totalement confiant en Dieu :
Avant ceux-ci, le peuple de Noé a crié au mensonge. Ils traitèrent donc Notre serviteur de menteur et dirent : " Le fou ! " et il fut repoussé. (Sourate 54, Al Qamar : 09)
Il dit : " Seigneur ! Oui, j’ai appelé mon peuple, nuit et jour mais mon appel n’a fait qu’accroître leur fuite. Et toutes les fois que je les ai appelés pour que Tu leur pardonnes, ils ont mis leurs doigts dans leurs oreilles et se sont enveloppés de leurs vêtements et ont persisté et se sont montrés extrêmement orgueilleux. Ensuite, oui, je les ai appelés ouvertement. Puis je leur ai fait des proclamations publiques , et j’ai confié des confidences en secret. " (Sourate 71, Nouh : 5-9)
Ces exemples peuvent certainement servir d’exemple à tous les musulmans d’aujourd’hui. En envoyant le Saint Coran pour nous informer de ces événements, Dieu nous ordonne de ne jamais abandonner notre patience et de toujours suivre les exemples des prophètes :
Endure avec constance, donc, comme ont enduré, parmi les messagers, les doués de résolution… (Sourate 46, Al Ahqafe : 35)
Tout comme par le passé, les musulmans peuvent aujourd’hui et dans le futur, rencontrer des situations similaires. Il y a, à chaque époque, des gens qui nient l’existence de Dieu et de l’Au-delà. Il est du devoir du musulman de répandre la foi en Dieu et la Vérité concernant l’Au-delà. Ils rencontreront des gens qui se disent athées et qui, influencés par la société ignorante dans laquelle ils se trouvent, rejettent l’existence de Dieu, feignant d’ignorer les vérités ou preuves scientifiques qui leur ont été données. Il faut alors faire preuve de constance et d’imagination dans ses méthodes de prêche, comme le Prophète Nouh, et prendre des risques, comme le Prophète Ibrahim. C’est une forme d’adoration très importante parce faire preuve de patience en appelant à la foi peut aider certaines personnes à voir la lumière et à être sauvées dans l’Au-delà.
Les croyants ne veulent, pour ceux qui les entourent, qu’améliorer leur vie dans l’Au-delà et n’attendent aucune récompense dans ce monde. Bien sûr, les musulmans seront récompensés dans ce monde ainsi que dans le prochain pour cet effort sincère qu’ils fournissent, bravant les obstacles. Et même s’ils n’arrivent à convaincre personne, Dieu leur donnera beauté et sincérité dans ce monde et de grandes récompenses dans l’Au-delà.