C’est en 1717, en Angleterre, que fut d’abord déclarée officiellement, l’existence de la maçonnerie. Avant cette date, elle s’était déjà répandue en Angleterre, puis en France et dans le reste de l’Europe, devenant une place de rencontre primordiale pour les opposants à la religion. Beaucoup de maçons se rencontrèrent dans leurs loges, se présentant eux-mêmes comme des "penseurs libres", c’est à dire, qui ne reconnaissaient pas de religions divines. Dans l’article de Mimar Sinan intitulé "Les premiers temps de la maçonnerie", il est "Le lieu où se réunissaient les maçons afin de trouver la vérité hors des églises, devint un refuge."119
Ce groupe donc, cette vérité trouvée en dehors de la religion, alimenta davantage cette véritable animosité pour la religion. C’est pourquoi l’organisation devint vite un centre de pouvoir qui mit l’Eglise mal à l’aise, en particulier l’Eglise catholique. Le conflit entre la maçonnerie et l’Eglise prit de l’ampleur, laissant son empreinte sur l’Europe du 18ème et du 19ème siècle. Dans la seconde moitié du 19ème siècle, la maçonnerie commença à gagner d’autres pays hors l'Europe et partout où était présente, elle devint le centre de philosophies et d’activités antireligieuses.
Un article paru dans le Mimar Sinan, intitulé "Les politiques et la franc- maçonnerie" appuie cette déclaration concernant le combat engagé contre la religion:
La franc-maçonnerie s’organisa au début du 19ème siècle en une institution sociale d’envergure internationale en accord avec ces courants politiques et sociaux. Afin d’aider les sectes dans leur tentative de pratiquer une religion libre, la franc-maçonnerie engagea une bataille contre le pouvoir et l’influence du clergé, et essaya de réaliser son objectif de faire chuter le pouvoir et l’influence de l’Eglise sur le peuple. C’est pour cette raison, qu’en 1738 et 1751, le Pape la déclara impie… Dans les pays ayant adopté les principes de liberté religieuse, la franc-maçonnerie n’était une société mystérieuse et secrète que de nom. Dans ces pays là, où on l’ignorait et on la soutenait à la fois, elle trouva ses membres parmi la classe moyenne et les hauts dignitaires. Elle installa au sein de sa propre organisation, des officiels à des postes de commandement. Dans les pays du sud, où chacun se doit d’être un catholique, ils conservèrent leur personnalité comme un secret, interdit, une organisation révolutionnaire sous surveillance de la loi. Dans ces pays, les jeunes penseurs libres et les fonctionnaires mécontents de l’administration de leur gouvernement, commencèrent à entrer dans les loges maçonniques et initièrent des plans révolutionnaires contre ces régimes d’Espagne, du Portugal et d’Italie qui étaient sous l’emprise du Vatican.120
Sans aucun doute, l’écrivain maçon, utilise un langage favorable à son organisation, lorsqu’il déclare mener une guerre contre la domination de l’Eglise. Mais lorsque nous examinons le sujet de plus près, nous constatons que dans beaucoup de pays cette même "domination" convenait aux régimes créés et soutenus par les maçons. Par conséquent, il est tout à fait net que la revendication maçonnique n’est que prétention dans son combat contre la "domination". Malgré le fait que l’Eglise, en raison d’un Christianisme faussé, conserva ses idées scolastiques et des pratiques opprimantes, l’hostilité de la maçonnerie envers l’Eglise n’était pas fondée sur cela, mais plutôt envers sa haine pour des religions monothéistes traditionnelles.
Il suffit de regarder la structure de la maçonnerie, de ses rites et cérémonies pour parvenir à comprendre.
Pour comprendre l’organisation maçonnique au 18ème siècle et ce qu’elle cherchait à accomplir, nous devons étudier avant tout, les différentes sociétés maçonniques secrètes qui apparurent à cette époque. L’une d’entre elles appelée "Le club du feu de l’enfer" (Hell-Fire Club) fut active en Angleterre à la moitié du 18ème siècle. La structure maçonnique de ce club et de son caractère païen antireligieux est expliqué par l’écrivain Daniel Willens, lui-même maçon, dans son article "Le club du feu de l’enfer: sexe, politique et religion au 18ème siècle en Angleterre." On trouve certains passages intéressants dans cet article publié dans Gnosies, un journal de traditions occidentales :
Au cours de nuits de pleine lune, sous le règne de George III, roi d’Angleterre, on pouvait parfois apercevoir des membres très puissants du gouvernement de sa majesté, de hauts intellectuels et d’influents artistes, remonter la Tamise en gondole jusqu’aux ruines de l’abbaye près de West Wycombe. Là, dans le clocher retentissant du cloître désaffecté, vêtus de robes de moines et adonnés à n’importe quelle forme de dépravation, culminant avec une Messe Noire lors de célébration sur le corps nu d’une aristocrate débauchée, et présidée par le notoire Sir Francis Dashwood. Une fois leurs prières diaboliques achevées, le cercle interne se retirerait afin de comploter contre l’évolution de l’Empire britannique.
Ce "coupable imbécile" comme on l’a appelé, les dénomma, avec un flair gothique, "Les frères religieux de St. Francis de Medmenham", alors qu’ils avaient été immortalisés par leur nom populaire "Le club du feu de l’enfer". En cette époque de commérages, il y avait beaucoup de spéculation sur les activités diaboliques de la société et en 1765, Charles Johnstone publia un roman à clé, intitulé Chrysal, ou les aventures d’une Guinée, populairement reconnu pour sa révélation sur les secrets "Des Moines de Medmenham". ...
... Le Club du Feu de l’Enfer est le principal précurseur des moines, fondé aux alentours de 1719 à Londres par Philippe, Duc de Wharton (1698-1731). Wharton était un éminent politicien, franc-maçon, athée, qui chercha à ridiculiser la religion présidant en public, des rassemblements festifs aux apparats sataniques… puis Wharton devint Grand Maître Maçon de la Grande Loge de Londres en 1722...
En 1739, Dashwood fit son retour. Sur son chemin, il s’arrêta à Florence pour y rencontrer l’Abbé Nicolini, et là, il fit la connaissance de Lady Mary Wortley Montagu… (qui) devait finalement rejoindre… Dashwood au Club du Divan... Malheureusement les choses ne se passaient pas bien pour la franc-maçonnerie en Italie. Le Pape Clément XII venait de publier la bulle In Eminenti Apostalatus Specula, déchaînant l’Inquisition contre les loges. Au début des années 1740, le pontife mourut et Dashwood se rendit à Rome pour le conclave qui devait élire le nouveau Pape. Là-bas, enjoué, il s’octroya l’identité du Cardinal Ottiboni, un des chefs persécuteurs de la maçonnerie et le railla en public d’un rituel moqueur et injurieux…
La "chambre capitulaire", est la clé pour comprendre les activités des moines. Son ameublement reste inconnu et l’usage que l’on en faisait, demeure un mystère. Des auteurs à sensation affirment que c’était un sanctuaire satanique, alors qu’il est plus sage de conclure qu’il servait de lieu de cérémonie aux maçons. John Wilkes, un membre important du cercle de Medmenham, qui ne devint pas franc-maçon avant sa division, se plaignit dans un article diffama son précédent ami : "Aucun œil blasphématoire n’a osé pénétrer les mystères Eleusinien anglais de la chambre capitulaire, où se rassemblaient les moines lors d’occasions solennelles. Les rites secrets y étaient célébrés et les libations déversées en grande pompe pour le BONA DEA." (…) Horace, le fils de Sir Robert Walpole, un des ennemis politiques de Dashwood et probablement méconnu de l’abbaye, se moqua : "Qu’importe ce que leurs doctrines étaient, leur pratique était rigoureusement païenne : Bacchus et Venus étaient deux divinités qui furent pratiquement sacrifiées en public ; et les nymphes et les tonneaux approvisionnés pour contrer les festivités de cette nouvelle église, informèrent suffisamment le voisinage du caractère de ces ermites."…
La liste des membres des Moines de Medmenham n’existe plus, au cas où elle aurait existé, mais les noms de source sûre associés au groupe, incluent le frère de Dashwood, John Dashwood-King, John Montagu - Comte de Sandwich, John Wilkes, George Bubb Dodington, Baron Melcombe, Paul Whitehead, et un rassemblement de la petite noblesse et d’hommes professionnels. … un groupe d’hommes suffisamment exposés aux yeux du public pour créer le scandale.
Toute la question de la religion est au centre de la fascination que continue d’exercer Dashwood. (…) Une interprétation plus sophistiquée s’était peut-être emparée des rumeurs de magie sexuelle, le livre kabbalistique de l’abbaye, l’image récurrente de Harpocrate, du faible lien de Dashwood avec l’Ordre Maçonnique du Temple et bien sûr la devise Télémaque de l’abbaye de Medmenham, pour finalement en conclure que le Club du Feu de l’Enfer était une manifestation précoce du "Crowlevanity". L’approche d’un esprit un peu plus réfléchi avait dû repérer les contacts maçonniques de Dashwood et en conclure, probablement de manière correcte, que la "chambre capitulaire" était un temple maçonnique.121
La représentation d’étranges cérémonies dans une loge maçonnique du 18ème siècle.
La raison d’inclure cette longue citation, est pour donner une idée de l’atmosphère qu’avait développée la maçonnerie au 18ème siècle, et de son influence sur le peuple. La maçonnerie fut perçue comme un secret, comme une organisation curieusement attirante, dont l’opposition aux croyances générales de la société, procurait une sorte de satisfaction psychologique à ses membres. La caractéristique fondamentale des rites maçonniques, comme nous l’avons souligné dans la citation ci-dessus, était la sanctification des symboles et des concepts païens au lieu de ceux des religions monothéistes traditionnelles. Donc, ceux qui devenaient maçons, et tournaient le dos à la Chrétienté, se "paganisaient" par là même, bien que pas nécessairement en adoptant le paganisme comme croyance, mais au moins en adoptant ses symboles.
Cependant, la maçonnerie ne se contentait pas de pratiquer d’étranges cérémonies ; elle suivait également une stratégie destinée à éloigner l’Europe des religions divines, et de l’attirer vers le paganisme. Dans la section suivante, nous aborderons quelques-uns des points les plus importants de l’histoire de l’Europe, pays par pays, et nous suivrons les traces de cette guerre maçonnique contre la religion. Le premier pays que nous devons étudier est la France.
Lors de travaux antérieurs nous avons étudié le rôle important joué par la maçonnerie dans la Révolution française. Un très grand nombre de philosophes de l’Illuminisme, plus particulièrement ceux qui avaient les plus fortes opinions antireligieuses, étaient des maçons. Les jacobins, qui plantèrent le décor de la révolution et en devinrent les leaders, étaient membres de loges.122
Le rôle joué par les maçons dans la révolution a été reconnu par un "agent provocateur" du nom de Comte Cagliostro. Cagliostro a été arrêté par l’Inquisition en 1789 et a fait d’importantes confessions alors qu’il était interrogé. Il a commencé par déclarer que les maçons d’un bout à l’autre de l’Europe planifiaient une série de révolutions. Il a dit que le but principal des maçons était de détruire la Papauté ou de s’en emparer. Dans sa confession, Cagliostro a également admis que des banquiers juifs soutenaient financièrement toutes ces activités révolutionnaires et que l’argent juif jouait également un rôle important dans la Révolution française.123
La Révolution française était essentiellement une révolution contre la religion. Dans l’effort déterminé des révolutionnaires de se débarrasser du clergé, ainsi que de l’aristocratie, de nombreux gens d’église furent tués, des institutions religieuses détruites et des lieux de culte endommagés. Les Jacobins voulaient même éradiquer complètement la chrétienté et la remplacer par une croyance païenne qu’ils appelaient "la religion de la raison". Mais, en peu de temps, ils perdirent le contrôle de la révolution et la France plongea dans un chaos total.
La mission de la maçonnerie dans ce pays ne s’arrêta pas avec la révolution. Lorsque Napoléon arriva au pouvoir, il mit fin au chaos survenu à la suite de la révolution. Mais, cette stabilité ne dura pas longtemps ; l’ambition de Napoléon de gouverner l’Europe entière ne fit qu’affaiblir son pouvoir. Le conflit, en France, continua entre les monarchistes et les révolutionnaires. En 1830, 1848 et 1871, se produisirent trois autres révolutions. En 1848, la "Deuxième République" fut proclamée ; puis, remplacée par la "Troisième République" en 1871.
Les maçons furent très actifs tout au long de cette période d’agitation. Leur but principal était d’affaiblir l’Eglise et ses institutions, de détruire les valeurs de la religion et l’influence de ses lois sur la société et d’abolir l’éducation religieuse. Ils considéraient que l"‘anticléricalisme" était le centre de leurs activités sociales et politiques.
L’Encyclopédie Catholique fournit des informations importantes sur la mission antireligieuse du Grand Orient, comme on appelait la maçonnerie française :
A partir des documents officiels de la maçonnerie française, contenus essentiellement dans le "Bulletin" officiel et le "Compte-rendu" du Grand Orient, il a été prouvé que toutes les mesures anticléricales votées par le Parlement français avaient été prescrites auparavant dans les loges maçonniques et mises en vigueur sous la direction du Grand Orient, dont le but avoué était de contrôler tout et tout le monde en France… "J’ai dit à l’Assemblée de 1898", déclare le député Massé, porte-parole officiel de l’Assemblée de 1903, "qu’il est du suprême devoir de la franc-maçonnerie d’intervenir chaque jour davantage dans les conflits politiques et profanes." "Le succès (dans le combat anticlérical) est largement dû à la franc-maçonnerie ; car c’est son esprit, son programme, ses méthodes, qui ont triomphé." "Si le bloc a été établi, c’est grâce à la franc-maçonnerie et à la discipline apprise dans les loges"… "Nous aurons besoin de vigilance et surtout de confiance mutuelle, si nous voulons accomplir notre œuvre, jusqu’à présent inachevée. Cette œuvre, vous savez… Le combat anticlérical, continue. La République doit se débarrasser des congrégations religieuses, en leur donnant un vigoureux coup de balai. Le système des demi-mesures est dangereux partout ; l’adversaire doit être écrasé d’un seul coup."124
L’Encyclopédie Catholique continue son récit du combat de la franc-maçonnerie contre la religion :
En vérité, toutes les réformes maçonniques "anticléricales" menées à bien en France depuis 1877, telles que la sécularisation de l’éducation, les mesures contre des écoles privées chrétiennes et les établissement de charité, la suppression des ordres religieux et le pillage de l’Eglise, culminent ouvertement dans une réorganisation antichrétienne et irréligieuse de la société humaine, pas seulement en France mais dans le monde entier. Ainsi, la franc-maçonnerie française, comme porte-étendard de toute la franc-maçonnerie, prétend inaugurer l’âge d’or de la république maçonnique universelle, en réunissant tous les hommes et toutes les nations dans la fraternité maçonnique. "Le triomphe des Galiléens," dit le président du Grand Orient, le Sénateur Delpech, le 20 septembre, 1902, "a duré vingt siècles". Mais maintenant il meurt à son tour…. "L’Eglise catholique romaine, fondée sur le mythe galiléen, a commencé à dépérir rapidement dès le jour où fut établie l’Association maçonnique"125
Par "Galiléen", les maçons entendent Jésus (psl), parce que, selon l’Evangile, Jésus est né dans la ville palestinienne de Galilée. Par conséquent, la haine des maçons contre l’Eglise est une expression de leur haine contre Jésus et toutes les religions monothéistes. Ils pensaient avoir détruit l’effet des religions divines grâce aux philosophies matérialistes, darwinistes et humanistes qu’ils avaient établies au 19ème siècle et avoir fait revenir l’Europe à son paganisme préchrétien.
L’illustration d’une loge maçonnique française du 18ème siècle.
Lorsque ces mots furent prononcés en 1902, une série de lois votées en France élargirent la portée de l’opposition religieuse. 3.000 écoles religieuses furent fermées et il fut interdit de donner toute éducation religieuse dans les écoles. De nombreux membres du clergé furent arrêtés, quelques-uns exilés et les personnes religieuses commencèrent à être considérées comme des citoyens de deuxième ordre. C’est pourquoi, en 1904, le Vatican rompit toute relation diplomatique avec la France, mais cela ne changea pas l’attitude du pays. Il fallut la perte des vies de centaines de milliers de français contre l’armée allemande lors de la Première Guerre Mondiale avant de dompter l’arrogance du pays et qu’il reconnaisse à nouveau l’importance des valeurs spirituelles.
Comme l’affirme l’Encyclopédie catholique, la guerre contre la religion, de la Révolution française jusqu’au 20ème siècle, fut livrée par "les mesures anticléricales votées par le Parlement français", "décrétées auparavant par les loges maçonniques et exécutées sous la direction du Grand Orient."126 Ce fait apparaît clairement dans les écrits maçonniques. Voici, par exemple, la citation d’une publication turque d’un "Discours réalisé par Frère Gambetta, le 8 juillet 1875, dans la loge Clémente Amitié":
Alors que le spectre de la réaction menace la France, et que la doctrine religieuse et les idées rétrogrades sont passées à l’offensive contre les principes et les lois modernes et sociaux, au sein des organisations industrieuses et visionnaires comme la maçonnerie, fidèles aux principes de la fraternité, nous trouvons force et consolation dans la lutte contre les extravagantes revendications de l’Eglise, ses exagérations ridicules et ses excès habituels… nous devons être vigilants et continuer la lutte. De façon à établir les idées de l’ordre et du progrès humains, résistons afin que nos boucliers ne puissent être percés.127
On observera que la littérature maçonnique présente constamment ses propres idées comme étant "visionnaires" tout en accusant les personnes religieuses d’être "rétrogrades". Cependant, il s’agit seulement d’un jeu de mots. La notion de "spectre" de la réaction, mentionnée dans la citation ci-dessus, est une chose à laquelle les personnes religieuses sincères s’opposent aussi, mais que les maçons exploitent pour viser la vraie religion dans leur tentative d’en éloigner les gens. En outre, il faut à nouveau souligner que la philosophie matérialiste humaniste adoptée par les maçons est en réalité un système d’idées superstitieuses, dépassées, un héritage des civilisations païennes de l’Egypte et de la Grèce anciennes.
C’est pourquoi, l’utilisation par les maçons de termes tels que "visionnaire" et "dépassé" ne repose en réalité sur aucune base. Cette utilisation est sans fondement car le conflit entre les maçons et les personnes religieuses n’est rien de plus que la perpétuation du conflit entre deux idées qui ont existé depuis les tout premiers temps de l’histoire. C’est la religion qui proclame la première de ces idées : que l’humanité a été créée par la volonté d'Allah et que les êtres humains ont le devoir de Le vénérer. C'est la vérité. L’idée opposée, que les êtres humains n’ont pas été créés, mais vivent des existences vaines et sans but, est celle proposée par ceux qui nient l’existence d'Allah. Lorsqu’on comprend bien, on voit que leur utilisation des termes superficiels de "dépassés" et "visionnaires" ne repose sur rien.
En utilisant l’idée de "progrès," les maçons cherchent à détruire la religion. L’Encyclopédie Catholique déclare :
Ce qui suit est considéré comme étant les principaux moyens [de la franc-maçonnerie] :
(1) Détruire radicalement l’Eglise par une persécution ouverte ou par un système frauduleux et hypocrite de séparation entre l’Etat et l’Eglise, toute influence de l’Eglise et de la religion sur la société, appelée insidieusement "cléricalisme" et, autant que possible, détruire l’Eglise et toute religion authentique, c’est-à-dire surhumaine, qui soit plus qu’un vague culte à la patrie et à l’humanité ;
(2) Laïciser, ou séculariser, par le biais d’un système tout aussi frauduleux et hypocrite de "non sectarisme", toute vie publique et privée et, surtout, l’instruction et l’éducation populaires. Le "non sectarisme" comme l’entend le parti du Grand Orient est anticatholique et même un sectarisme antichrétien, athéiste, positiviste ou agnostique dans un costume de non sectarisme. La liberté de pensée et de conscience des enfants doit être développée systématiquement chez l’enfant à l’école et protégée, autant que faire se peut, de toutes les influences dérangeantes, non seulement de l’Eglise et des prêtres, mais également des propres parents des enfants, si nécessaire, même si ça doit être au moyen de contraintes morales et physiques. Le parti du Grand Orient considère que cela est indispensable et qu’il s’agit d’une manière infailliblement sûre de parvenir à établir une république sociale universelle…128
On peut voir que la maçonnerie a mis en place, sous le nom de "libération de la société", un programme, encore utilisé de nos jours, dont le but est de déraciner la religion. Celui-ci ne doit pas être confondu avec un modèle cherchant à donner l’opportunité à chaque citoyen de quelque confession que ce soit de pratiquer sa foi librement. Le modèle envisagé par la maçonnerie est plutôt un programme de lavage de cerveaux en masse, conçu pour éliminer complètement la religion de la société et des esprits des individus et, si nécessaire, de persécuter ses partisans.
Dans tous les pays où elle se trouve, la maçonnerie cherche à mettre son programme en œuvre, bien que ce soit d’une façon adaptée à la culture et aux conditions qui prévalent dans ce pays.
Un de ces pays est l’Allemagne.
Il y a 150 ans, l'Allemagne n'existait pas en tant que pays. Le territoire actuel nommé l’Allemagne était constitué d'un nombre de principautés. Le plus important était la Prusse qui occupait la partie orientale de l'Allemagne d'aujourd'hui et une grande partie de la Pologne. Dans les années 1860, la Prusse commença à annexer d’autres petits états germaniques et fonda l’Empire Germanique, en 1871. Le gouvernant de ce nouvel état était le chancelier du royaume de Prusse de 1862 à 1870 et chancelier de l'Empire allemand de 1871 à 1890, Otto von Bismarck.
Otto von Bismarck
Bismarck était un homme d’état brillant, particulièrement en politique étrangère, mais ne jouissait pas du même succès dans les affaires intérieures. Une des raisons pour cela était un groupe d’intellectuels connus sous le nom de "nationaux-libéraux", similaires aux anticléricaux français, qui adoptaient une politique antireligieuse. Afin de réaliser l’union de l’Allemagne, les nationaux-libéraux croyaient qu’il était nécessaire de débarrasser les peuples de tout genre d’affiliation en dehors de leurs frontières, et considéraient que le lien entre un tiers de la population et le Pape catholique représentait le plus grand obstacle à cette libération. Encouragé par les nationaux-libéraux, Bismarck s’embarqua dans une campagne anticatholique connue sous le nom de Kulturkampf, ou "guerre de la culture". On l’a aussi décrite comme une lutte pour contrôler les esprits des allemands.129
Pendant le Kulturkampf, les catholiques, plus particulièrement dans l’Allemagne du Sud, ont souffert d’oppression.
En 1872, en conformité avec une nouvelle loi, tous les prêtres jésuites du pays furent rassemblés en une seule nuit et leurs institutions confisquées. En conformité avec les "Lois de Mai," (Maigesetze) votées en 1873, tous les prêtres travaillant pour le gouvernement furent licenciés ; on interdit à l’Eglise tout engagement dans les affaires concernant les mariages et l’éducation, et les thèmes des sermons furent restreints. De nombreux archevêques furent arrêtés et 1.300 églises se retrouvèrent finalement sans prêtre.
Mais, du fait que ces tactiques produisirent une forte réaction de la part des catholiques du pays contre le gouvernement, le Kulturkampf fut abandonné. Bismarck ignora les suggestions des nationaux-libéraux, qui l’avaient conduit à cette campagne et restreignît petit à petit le Kulturkampf jusqu’à y mettre totalement fin. Toute cette campagne n’eut d’autre résultat que l’oppression de fidèles catholiques allemands et la ruine du bien-être social du pays. De nombreux historiens pensent aujourd’hui que ce fut un fiasco qui a ébranlé le sens de sécurité de la société allemande. En outre, après l’Allemagne, la vague de ce Kulturkampf recouvrit l’Autriche, la Suisse, la Belgique et les Pays-Bas, causant une grande tension sociale dans ces pays.
Il est intéressant de noter que ce furent les intellectuels maçons qui entraînèrent Bismarck dans cette politique. L’Encyclopédie Catholique affirme :
Mais ils (les maçons) ont sans aucun doute fait avancer le mouvement par lequel la Prusse devint graduellement l’Etat leader de l’Allemagne, qu’ils considéraient comme le "représentant et le protecteur de l’évolution moderne" contre l"‘ultramontanisme", "l’intolérance" et les "usurpations papales". Ils sont également les instigateurs du "Kulturkampf". Le célèbre jurisconsulte et maçon, Grand maître Bluntschli, était l’un des principaux agitateurs dans ce conflit ; il a également exalté le "Kulturkampf" suisse… Les francs-maçons allemands ont usé d’efforts incessants pour exercer une influence décisive sur la vie entière de la nation afin de conserver les principes maçonniques, maintenant ainsi un perpétuel "Kulturkampf" silencieux. Les principaux moyens utilisés furent les librairies populaires, les conférences, l’affiliation d’associations et d’institutions, familiales, la création, le cas échéant, de nouvelles institutions, par le biais desquelles l’esprit maçonnique imprégnait la nation.130
Lorsque les nazis parvinrent au pouvoir, une campagne antireligieuse, pire que celle de Bismarck, commença.
C’est-à-dire que, malgré le fait que le Kulturkampf ait été officiellement suspendu par Bismarck, il fut néanmoins continué par les maçons, comme une campagne continuelle de propagande antireligieuse adressée à la société dans son ensemble. Les fruits les plus amers de ce conflit furent récoltés dans les années 1920 : les nazis, qui avaient pour but de faire revenir la nation allemande à son paganisme préchrétien, gagnèrent progressivement du terrain et parvinrent au pouvoir en 1933. Une des actions les plus importantes des nazis est le fait qu’ils commencèrent un deuxième Kulturkampf contre les autorités religieuses. Le commentateur américain Elbridge Colby explique que "les nazis ont ouvert un nouveau Kulturkampf contre l’Eglise catholique, emprisonnant des prêtres et destituant des évêques ; cependant, à la différence de 1874, Hitler s’est tourné également contre le protestantisme établi."131
En bref, les activités amorcées par les maçons pour débarrasser la société de la religion ont permis l’accession d’une des dictatures les plus brutales de l’histoire, le "Reich" nazi, et ont précipité le monde dans la Deuxième Guerre Mondiale, dans laquelle 55 millions de personnes ont perdu la vie.
Un autre pays dans lequel les activités maçonniques étaient évidentes était l’Italie.
Une publication de la maçonnerie italienne
Jusqu’en 1870, le territoire italien était occupé par plusieurs petits états, restes des temps féodaux. Le plus important de ceux-ci était l’Etat papal. Il était situé à Rome, gouverné par le Pape, et contrôlait une grande partie de l’Italie centrale. Les maçons d’Italie furent fondés comme une extension des maçons français et commencèrent à exercer une influence en Italie à partir du début du 19ème siècle. Ils voulaient détruire l’Etat papal et totalement déraciner l’autorité de l’Eglise en Italie. Selon l’auteur du livre intitulé L’Eglise Catholique Romaine et la Corporation, maître franc-maçon Alec Mellor : "En Italie, l’origine de loges irrégulières était principalement politique ; ils confondaient la maçonnerie avec le combat contre le pouvoir temporel du Pape."132
La maçonnerie commença son combat contre la religion en Italie par le biais d’une autre société secrète qu’elle fonda et contrôla. Cette société fut connue sous le nom de "Carbonari".
Cette société, dont on a entendu parler pour la première fois à Naples au début du 19ème siècle, doit son nom aux brûleurs à charbon. Alors que les maçons utilisaient l’emblème des constructeurs de murs et exprimaient leurs idées avec des symboles, de la même façon les Carbonari adoptèrent l’emblème du brûleur à charbon. Mais, la société avait des objectifs cachés. Les membres de la société cherchèrent à initier un programme politique, d’abord en Italie, puis en France, afin de détruire l’influence de l’Eglise, d’établir un nouveau gouvernement et de laïciser toutes les institutions sociales.
Le lien entre la maçonnerie et les Carbonari est évident. Les maçons devenaient automatiquement membres des sociétés Carbonari ; en fait, du moment où ils entraient dans la société, ils obtenaient le degré de maître. (D’un autre côté, il était nécessaire que d’autres membres Carbonari passent par un long processus d’avancement avant d’obtenir ce degré). Deux cardinaux répondant aux noms de Consalvi et Pacca publièrent un décret le 15 août 1814 accusant les maçons et les Carbonari d’être organisés pour mener une ingérence sociopolitique et fomenter une hostilité envers la religion.
Giuseppe Mazzini et le Comte de Cavour: deux maîtres maçons qui mirent fin à l’Etat papal.
Cette accusation s’est avérée exacte, car les membres des Carbonari avaient organisé des ruses politiques et armé des révoltes. La révolte armée qui eut lieu à Macerata le 25 juin 1817 fut organisée par les Carbonari, mais elle fut écrasée par les forces de sécurité de l’Etat papal. En 1820, en Espagne et à Naples, ainsi qu’au Piedmont, en 1821, des révoltes révolutionnaires furent organisées par les Carbonari contre l’Eglise et l’ordre public.
Propagande maçonnique illustrant Garibaldi comme un grand héro
C’est un fait établi que les Carbonari furent créés par les maçons ; ensemble ils étaient impliqués dans des activités révolutionnaires parallèles. Après la Révolution de juillet 1830 en France, l’organisation perdit de son influence et disparut peu à peu. En Italie, elle s’unit au mouvement "Jeune Italie" fondé par Giuseppe Mazzini.
Ce dernier, athée renommé, avait lutté des années contre l’Etat papal et l’Eglise et était finalement devenu un maçon de haut rang qui allait être le fondateur de l’Union italienne. Avec le support de deux autres maçons proéminents, Giuseppe Garibaldi et le Comte de Cavour, il fonda l’Union italienne en 1870 et fixa les limites de l’Etat papal aux frontières actuelles. Après quoi, l’Italie entra dans un processus selon lequel elle prit de plus en plus de distance de la religion, ce qui devait préparer la fondation de la dictature fasciste de Mussolini des années 1920.
En bref, on peut dire que Mazzini, Garibaldi et Cavour furent un trio de leaders prééminents qui réalisèrent d’importantes fonctions dans le combat contre la religion en Europe. Mazzini ne fut pas seulement un leader politique dans la lutte contre la religion, il joua aussi un rôle d’idéologue. Son slogan "chaque nation un état" fut l’étincelle qui alluma les rebellions de minorités, qui allaient être la cause de la chute d’empires multiethniques, tels que les Empires Austro-hongrois et Ottoman. Ce slogan de Mazzini aliéna les gens de leur sentiment de fraternité religieuse ; ce fut un appel qui les poussa dans le conflit ethnique les uns contre les autres et leur inspira une "rage fanatique." (Sourate al-Fath, 26)
Le fait que cet appel soit venu des maçons, et de maçons de haut rang est sans aucun doute significatif. Selon les informations de la publication de la loge, 10.000 francs-maçons célèbres, Mazzini fut promu dans la loge maçonnique et, des années plus tard, en 1867, il fut choisi Maître maçon du Grand Orient Italien. En 1949, lors d’une cérémonie à Rome pour marquer le dévoilement d’une statue de Mazzini, 3.000 maçons se souvinrent avec gratitude de leur grand-maître. Garibaldi, la main droite de Mazzini, parvint au 33ème grade du Conseil Suprême Italien en 1863, et en 1864 il fut choisi Maître Maçon italien. En mémoire de ce maître maçon, une loge a pris le nom de Garibaldi et est attachée à la "vallée" de New York avec le chiffre 542.
A part l’Italie, on peut également trouver des traces d’activité révolutionnaire maçonnique dans de nombreux autres pays d’Europe. Dans l’Encyclopédie Catholique, on peut lire :
Lors… des derniers mouvements révolutionnaires en France, Italie, Espagne, Portugal, en Amérique Centrale et Amérique Latine, des entités maçonniques, auraient joué un rôle plus ou moins actif… En Russie aussi la franc-maçonnerie se révéla être une "conspiration politique" des clubs maçonniques organisés qui couvraient le pays.133
Le célèbre écrivain Pouchkine faisait partie des maçons qui avaient organisé la tentative de coup d’Etat maçonnique perpétrée en Russie.
Le complot maçonnique en Russie est particulièrement intéressant.
La maçonnerie est arrivée dans ce pays au cours de la deuxième moitié du 18ème siècle et s’est développée parmi les intellectuels. Bien qu’elle ressemblait, vu de l’extérieur, à un simple club culturel, des idées antireligieuses et antigouvernementales venues d’autres parties d’Europe étaient débattues dans ces loges. Les premiers à le remarquer furent les prêtres de l’Eglise orthodoxe. Ils envoyèrent l’information qu’ils avaient obtenue au Tsar Alexandre 1er, qui avait de bonnes relations avec l’Eglise, en le prévenant d’un complot maçonnique devant renverser le régime tsariste. En réponse, le Tsar publia une loi en 1822 pour fermer toutes les loges maçonniques du pays et proscrire l’organisation. Néanmoins, cela ne réussit pas à éliminer les maçons ; ils devinrent simplement clandestins.
Trois ans après que le Tsar Alexandre 1er ait proscrit les loges, il tomba malade et mourut. Le Tsar Nicolas 1er lui succéda. Mais, la succession du Tsar Nicolas survint comme conséquence d’une série de disputes et d’intrigues et fut à l’origine d’une situation chaotique dans le pays. Certains individus qui avaient voulu apporter une certaine stabilité à la situation en renversant le régime avaient planifié un coup contre le nouveau Tsar. Ils avaient de nombreux soutiens dans l’armée. Confiant en ce support, un grand nombre de soldats révolutionnaires, ainsi que de nombreux civils, marchèrent sur le palais du Tsar, dans la capitale de St. Petersburg, le 14 décembre 1825. Il y eut un affrontement armé entre les révolutionnaires et les forces du Tsar au cours duquel les révolutionnaires furent battus. Ce groupe fut appelé les "Décembristes" à cause du mois auquel ils avaient tenté leur révolution. Les leaders de ce groupe furent arrêtés et cinq d’entre eux pendus.
Les Décembristes étaient tout simplement des maçons… Les officiers, intellectuels et écrivains qui constituèrent le groupe étaient membres des loges mises hors la loi par le Tsar Alexandre 1er trois ans auparavant. Un de ces révolutionnaires maçons était le célèbre écrivain Comte Pouchkine.134
L’entreprise des Décembristes se termina par un échec, mais les maçons n’abandonnèrent pas leur tentative de renverser le Tsar. Les maçons ont toujours joué un rôle important dans ces groupes organisés au cours du 19ème siècle et du premier quart du 20ème siècle contre le régime Tsariste. Lors de la Révolution de février 1917, le leader Alexander Kerenski et presque tout son entourage étaient des maçons.135 La majorité du nouveau gouvernement était également composée de maçons.136 La seule contribution à l’histoire que le bref Gouvernement Kerenski apporta, fut de livrer le pays aux mains de Lénine et des Bolcheviks qu’il dirigeait.
Il serait bon de noter que dans ce que nous avons examiné jusqu’à présent, c’est-à-dire dans les activités des maçons dans des pays tels que la France, l’Allemagne, l’Italie et la Russie, on voit clairement que le but de la maçonnerie était une révolution sociopolitique. Elle voulait établir un nouvel ordre dans lequel les institutions religieuses et la foi religieuse seraient déracinées, et pour cela elle tenta de renverser les monarchies qui soutenaient la religion. Dans de nombreux pays européens, les loges maçonniques commencèrent à mobiliser des centres pour les opposants à la religion dans lesquels on conspirait des coups, des émeutes, des assassinats, des complots politiques et des politiques antireligieuses. Derrière toutes les activités, que ce soit à petite ou grande échelle, qui se sont produites depuis la Révolution française de 1789 jusqu’au 20ème siècle, on retrouve l’influence de la maçonnerie.
Des Rituels Etranges Dans Le Temple De L'Humaisme Les maçons veulent faire du monde entier un "temple". Mais, le temple dont ils rêvent n’est pas le temple de la religion vraie, mais celui de l’humanisme. Leur rêve est celui d’un monde dans lequel l’humanité est idolâtrée, où les gens ont complètement rejeté la vraie religion et la philosophie évolutionniste est considérée comme la seule vraie philosophie. Dans un texte maçonnique, une étrange cérémonie organisée dans ce but est décrite ainsi:
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Selon l’historien anglais Michael Howard, les loges maçonniques concentrèrent leurs efforts durant la deuxième moitié du 19ème siècle pour renverser les deux derniers empires importants : les empires Austro-hongrois et Russe, et elles réussirent à atteindre leur fin à la suite de la Première Guerre Mondiale.
Autrement dit, au début du 20ème siècle, la maçonnerie avait largement atteint son objectif de révolution sociopolitique.
Par conséquent, le 20ème siècle ne fut pas une période de révolution maçonnique. Pensant qu’ils n’avaient plus d’obstacles à affronter, les maçons préférèrent simplement propager leur philosophie au lieu de couver des complots politiques. Ils étendirent leur philosophie matérialiste et humaniste aux masses par le biais des sciences, des arts, des médias, de la littérature, de la musique et de toutes les formes de culture populaire. A travers cette propagande, les maçons n’essaient pas de déraciner les religions divines par une révolution soudaine ; ils veulent atteindre ce but à long terme, et, petit à petit, initier tous les gens à leur philosophie.
Un maçon américain résume cette méthode de la façon suivante :
La franc-maçonnerie fait son travail silencieusement, mais c’est le travail d’une rivière souterraine, qui silencieusement coule vers l’océan.137
Le dogme matérialiste-humaniste adopté par les maçons a apporté de grandes souffrances à l’humanité au cours du 20ème vingtième siècle. La Deuxième Guerre Mondiale a coûté la vie à 55 millions de personnes. Cette photographie d’un soldat gisant par terre, dont le visage a été défiguré par une bombe près de Stalingrad, n’est qu’un exemple de la grande souffrance humaine produite par des idéologies "humanistes".
Le Haut Prêtre J. W. Taylor, de l’Etat de Géorgie aux Etats-Unis, fait ce commentaire intéressant sur le même sujet :
L’abandon de vieux thèmes et la formation de nouveaux ne surgit pas toujours de la cause immédiatement perceptible que le monde lui attribue, mais de la culmination de principes qui ont fonctionné dans les esprits des hommes pendant de nombreuses années, jusqu’à ce que le moment approprié et les circonstances propices fassent éclore la vérité latente … enthousiasmant tout un chacun avec une puissante cause commune et soulevant les nations comme un seul homme pour la réalisation de grandes fins. En se basant sur ce principe, l’Institution de la franc-maçonnerie propose son influence sur le genre humain. Elle travaille silencieusement et secrètement, mais pénètre tous les interstices de la société grâce à ses nombreuses relations et les destinataires de ses innumérables faveurs sont intimidés par ses grandes réalisations, mais sont incapables de dire d’où elles viennent.138
Selon le magazine Voice, publié par la Grande Loge de Chicago, "Ainsi, silencieusement mais sûrement et continuellement, elle [la maçonnerie] construit le grand tissu de la société humaine."139 Cette "réalisation du grand tissu" se produira lorsque les bases de la philosophie maçonnique, c’est-à-dire, le matérialisme, l’humanisme et le darwinisme, seront imposées à la société.
L’aspect le plus intéressant de cette stratégie silencieuse et distante c’est que ces maçons qui la mettent en œuvre ne révèlent presque jamais qu’ils agissent au nom de la maçonnerie. Ils font leur travail sous diverses identités, titres et dans diverses positions de pouvoir, mais ils imposent à la société une philosophie communément admise qu’ils ont adoptée par le biais de la maçonnerie. L’un des maîtres de la maçonnerie turque, Halil Mulkus, expliquait cela dans une interview il y a quelques années :
La maçonnerie en tant que maçonnerie ne fait rien. Elle guide des individus et des individus qui sont formés par elle, et les maçons qui contribuent à la production du développement intellectuel se trouvent à divers niveaux de leurs carrières et à différents endroits dans le monde. Ils sont recteurs d’universités, professeurs, ministres d’état, docteurs, chefs d’administration d’hôpitaux, avocats, etc. Où qu’ils vivent, ils sont enthousiastes à l’idée d’étendre à la société les idées maçonniques auxquelles ils ont été formés.140
Cependant, ces idées, que la maçonnerie étudie et avec lesquelles elle essaie constamment d’endoctriner la société, ne sont rien de plus, ainsi que nous l’avons vu dans des sections antérieures, qu’une supercherie. La philosophie de la maçonnerie provient de sources telles que les mythes de l’Egypte et de la Grèce antiques et la Kabbale, et dans leur avidité de transmettre ces mythes à la société, sous le couvert de la science et de la raison, les maçons se dupent à la fois eux-mêmes et les autres. A l’âge de la mondialisation, c’est le rôle de la "franc-maçonnerie mondiale".
Le résultat de cette duperie est très nuisible. Le programme consistant à éloigner les masses de la religion, mené à bien par la maçonnerie aux 18ème et 19ème siècles, a donné naissance à des idéologies néo-païennes telles que le racisme et le fascisme, et à des idéologies laïques et violentes telles que le communisme. Le darwinisme social tendait à considérer que les gens sont des animaux luttant pour leur existence, et les résultats en sont apparus dans la deuxième moitié du 19ème siècle et au 20ème siècle. La Première Guerre Mondiale fut l’œuvre des leaders européens qui, comme résultat des propositions de Darwin, considéraient la guerre et les bains de sang comme une nécessité biologique. Au cours de cette guerre, 10 millions de personnes ont été sacrifiées pour rien. La Seconde Guerre Mondiale qui a suivi, et dans laquelle 55 millions de personnes ont péri, fut à nouveau l’œuvre du totalitarisme, comme le fascisme et le communisme, résultat des graines de sécularisme militant semées par les maçons. Dans le monde entier, toutes les guerres destructives, les conflits, la cruauté, l’injustice, l’exploitation, la faim et la dégradation morale qui eurent lieu au cours du 20ème siècle furent la conséquence de philosophies et d’idéologies irréligieuses. (Pour plus de détails voir le livre de Harun Yahya Les désastres causés à l’humanité par le darwinisme)
En bref, la philosophie de la maçonnerie a récolté des fruits amers. Il ne pourrait pas en être autrement puisqu’il s’agit de la violation d’une loi divine. Historiquement, ces païens qui ont rejeté la religion d'Allah, donnant préférence à leur mythologie traditionnelle et à la religion de leurs ancêtres, ont suivi la voie de la destruction. La franc-maçonnerie, une manifestation contemporaine de ce paganisme, est en train d’entraîner le monde entier, y compris eux-mêmes, vers la ruine.
C’est pour cette raison que l’humanité doit se protéger de cette calamité potentielle, en écrasant les intimations de ce à quoi Bediuzzaman Saïd Nursi, célèbre érudit Islamique, faisait référence comme "la maladie appelée matérialisme et naturalisme", et préserver ainsi la foi des masses.
119 Neset Sirman, "Masonlugun Ilk Devirleri", Mimar Sinan, 1997, no. 104, p. 41
120 Naki Cevad Akkerman, "Politika ve Masonluk", Mimar Sinan, septembre 1968, no. 7, pp. 66-67
121 Daniel Willens "The Hell-Fire Club," Gnose, no. 24, été 1992
122 Pour les relations entre l’Illuminisme et la Révolution française avec la maçonnerie voir Harun Yahya, Yeni Masonik Düzen, pp. 203-215
123 Michael Howard, The Occult Conspiracy, p. 69
124 Compte rendu Gr. Or., 1903, Nourrisson, "Les Jacobins," 266-271 ; The Catholic Encyclopedia, "Masonry (Freemasonry)," New Advent, (http://www.newadvent.org/cathen/09771a.htm)
125 L’Encyclopédie catholique, "Maçonnerie", Nouvel avènement, (http://www.newadvent.org/cathen/09771a.htm)
126 L'Encyclopédie catholique, http://www.newadvent.org/cathen/09771a.htm#VIII
127 Nur Safa Tekyeliban, "Taassuba Karsi Mucadele", : Du Discours du Frère Gambetta fait le 8 juillet 1875 dans la Loge Clémente Amitié, "Dogus Kolu Yilligi : Ankara Dogus Mahfili Çalismalari, 1962, Kardes Press, Ankara, 1963, p. 19
128 The Catholic Encyclopedia, "Masonry (Freemasonry)," New Advent, (http://www.newadvent.org/cathen/09771a.htm)
129 Louis L. Synder et Ida Mae Brown, Bismarck and German Unification, New York, 1966, pp. 90-91
130 The Catholic Encyclopedia, "Masonry (Freemasonry)," New Advent, (http://www.newadvent.org/cathen/09771a.htm)
131 Elbridge Colby, In Hitler's Shadow: The Myth of Nazism's Conservative Roots, In Bad Faith? : Politique et Religion à Harvard, 13 octobre 1999
132 Alec Mellor, The Royal Arch Mason, printemps 1972
133 The Catholic Encyclopedia, "Masonry (Freemasonry)," New Advent, (http://www.newadvent.org/cathen/09771a.htm)
134 Michael Howard, The Occult Conspiracy, p. 105
135 Stephen Knight, The Brotherhood: The Explosive Expose of the Secret World of the Freemasons, HarperCollins, 1985, p. 33
136 Daniel Ligou, Dictionnaire de la Franc-maçonnerie, p. 1064
137 The Catholic Encyclopedia, "Masonry (Freemasonry)", New Advent, (http://www.newadvent.org/cathen/09771a.htm)
138 The Catholic Encyclopedia, "Masonry (Freemasonry)", New Advent, (http://www.newadvent.org/cathen/09771a.htm)
139 Voice, Chr. 1889, II, 257 sq. ; The Catholic Encyclopedia, "Masonry (Freemasonry)", New Advent, (http://www.newadvent.org/cathen/09771a.htm)
140 "Masonluk Gucunu Yitiriyor mu?", Nokta, 13 octobre 1985, vol. 40, p. 30