Les causes de la superficialité

La superficialité que certaines personnes affichent sans ressentir aucune gêne dans leur conscience peut être définie comme une culture de l'ignorance ternie, dégradée et dégénérée. En examinant les comportements et la pensée des gens qui vivent dans cette culture dégradée, nous voyons les importantes lacunes dans leur foi. Leur éducation d'enfance, leur environnement actuel et leur entourage influencent fortement dans l'adoption de cette superficialité dégradée. Pris dans leur ensemble, ces éléments constituent une sorte de culture qu'aucun Musulman sincère ne pourrait jamais adopter. Ce système sans vergogne cause des types de comportements humiliants et non adaptés à la nature humaine et empêche ses adhérents de vivre une vie noble, honorable et respectée prévue dans le Coran. Les pages suivantes examineront les raisons pour lesquelles ces personnes adoptent cette fausse religion de la Superficialité et quelques influences qui les empêchent de vivre la bonne vie morale qu'Allah commande.

Oublier Allah et favoriser les autres entraîne les gens dans la superficialité

Comme indiqué au début de ce livre, le mot superficialité fait penser la plupart des gens aux personnes qui ne parlent pas de manière convaincante, ayant une faible personnalité, des sourires non sincères et un comportement maladroit. Cependant, la superficialité a une portée beaucoup plus large. Elle n'est pas seulement fruste et non sincère, mais c'est essentiellement une aberration morale qui apparaît quand une personne n'a pas conscience de la puissance d'Allah comme il se doit. Par conséquent, toute personne ayant un tel caractère ne doit pas se comporter d'une telle manière ridiculement exagérée.

La crainte de perdre l'estime des autres, préférer gagner leur affection plutôt que l'agrément, l'amour et l'aide d'Allah amène un individu à agir superficiellement. En outre, lorsqu'il est confronté à certaines choses qui lui arrivent, cet individu devient affolé. Il se plaint, se met en colère, et réagit superficiellement parce qu'il est indifférent au fait que ces événements sont sous le contrôle d'Allah. Ce sont toutes les indications de la superficialité.

Mais certaines personnes ignorent cela, pensent que la superficialité n'a rien à voir avec elles et se voient exemptées d'un tel danger. Le fait qu'elles fassent attention à pratiquer certaines règles de l'étiquette peut les induire en erreur. Cependant, une personne qui agit poliment dans certaines situations peut en réalité vivre la superficialité, parce que celle-ci ne se limite pas à des aberrations comportementales.

Par exemple, quelqu'un qui attache trop d'importance à la politesse, au décorum, peut croire que certains événement se produisent par hasard, que les autres gens avec lesquels il a contact, sont séparés et indépendants d'Allah (certainement Allah est au-dessus de cela) et qu'ils agissent selon leurs propres volontés. Il ne peut d'abord jamais agir sans considérer ce que les autres peuvent penser – une façon de penser que justement Allah n'apprécie pas, et qui se traduit par les actions, les réactions et les conversations de cet individu. Une personne qui ignore les enseignements moraux du Coran peut considérer ce comportement comme étant tout à fait normal. Mais toute personne qui prétend ne pas être superficielle mais qui se met en colère, pleure, et devient même déprimée pendant des jours quand quelque chose d'indésirable se produit, a un caractère très superficiel et ne peut pas comprendre la profondeur de la foi telle que décrite dans le Coran. Un vrai Musulman sait que derrière ce comportement repose un manque de profondeur à l'égard de la religion. Quelqu'un qui connaît Allah comme il le faut, sait le Coran et vit en fonction d'elle, ne tombera jamais dans un tel état. Un tel comportement non confiant peut indiquer qu'un individu voit les événements comme des forces séparées, indépendamment d'Allah (Allah est certainement au-dessus de cela), et ne se rend pas compte qu'Allah contrôle tout.

Comme il est explicitement dit dans le Coran, Allah est le Seul et Unique dieu et Il a un pouvoir infini :

Et votre Divinité est une Divinité unique. Pas de divinité à part Lui, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. (Sourate al-Baqarah : 163)

Tout, animé et inanimé, existe selon Sa volonté. Chaque être humain doit comprendre cette vérité et la considérer attentivement. Penser autrement et associer Ses créations à Lui est un grand péché comme révélé dans le Coran :

"Certes Allah ne pardonne pas qu'on Lui donne quelqu'associé. A part cela, Il pardonne à qui Il veut. Mais quiconque donne à Allah quelqu'associé commet un énorme péché." (Sourate an-Nisa’ : 48)

Lorsque nous étudions le Coran, nous voyons que croire le contraire est l'une des racines de la superficialité dans l'action et dans l'attitude. Agir avec l'idée que n'importe quel autre être a les attributs d'Allah apporte avec cela l'artificialité dans le comportement, le raffinement inutile des manières et la mesquinerie. Un tel individu se laisse aller à la colère, poursuit les petits intérêts, essaye de se faire plaindre par les autres ou exagère sa propre valeur. Avoir des qualités personnelles et morales supérieures est caractéristique des Musulmans ayant une noblesse d'esprit, qui ne souhaitent pas les choses de ce monde et, dans tout ce qu'ils pensent et font, se tournent uniquement vers Allah.

Par exemple, si une personne bien informée suppose que sa connaissance ne provient que d'elle-même, alors son esprit est superficiel. Cela signifie qu'elle a oublié que le possesseur réel de toutes les connaissances est Allah, qu'Il lui a donné toutes les connaissances qu'elle a et qu'Il peut les retirer quand Il veut. En outre, une telle personne ne considère pas que tout le monde, y compris lui-même, est absolument impuissant devant Allah.

L'autre aspect de la pensée superficielle, c'est que les ignorants admirent ces gens-là. Leur admiration est dirigée non seulement vers les personnes cultivées mais aussi vers les personnes séduisantes, les artistes talentueux, les personnalités sportives et les riches. Cependant, c'est Allah Qui leur a donné leur beauté, leur talent, leur intelligence et leur succès. Par exemple, lorsque l'on considère une personne ayant une richesse matérielle, ce qui est important, ce n'est pas ce qu'elle possède, mais c'est réaliser qu'elle est un serviteur impuissant d'Allah.

Ceux ayant une compréhension superficielle se tournent vers ces personnes pour de l'aide, oubliant qu'Allah est le détendeur ultime de toutes choses et ont un sentiment exagéré et non sincère de respect pour ces personnes. Ils ignorent cette vérité qu'Allah dans le Coran :

... Ceux que vous adorez en dehors d'Allah ne possèdent aucun moyen pour vous procurer nourriture; recherchez votre subsistance auprès d'Allah. Adorez-Le et soyez-Lui reconnaissants... (Sourate al-Ankabut : 17

On nous dit dans un autre verset que certaines personnes ne réalisent pas qu'Allah leur a donné tout ce qu'elles possèdent :

Quand un malheur touche l'homme, il Nous invoque. Quand ensuite Nous lui accordons une faveur de Notre part, il dit : “Je ne la dois qu'à [ma] science”. C'est une épreuve, plutôt ; mais la plupart d'entre eux ne savent pas. (Sourate az-Zumar : 49)

Un exemple frappant d'un tel caractère dégradé donné dans le Coran est celui d'un homme appelé Coré, à qui Allah a donné une grande richesse. Mais au lieu de Le remercier, Coré est devenu avare :

En vérité, Coré [Karoun] était du peuple de Moïse mais il était empli de violence envers eux. Nous lui avions donné des trésors dont les clefs pesaient lourd à toute une bande de gens forts... (Sourate al-Qasas : 76)

Comme ce verset poursuit, son peuple lui averti à ce sujet:

... Son peuple lui dit : “Ne te réjouis point. Car Allah n'aime pas les arrogants.”(Sourate al-Qasas : 76)

Mais malgré ces avertissements, il est devenu gâté par les dons qui lui sont donnés et il a commencé à penser qu'il les méritait :

... “C'est par une science que je possède que ceci m'est venu.” (Sourate al-Qasas : 78)

De ce verset, nous pouvons comprendre que Coré a ignoré la générosité d'Allah. Dans son arrogance, il a affirmé que sa richesse provenait de ses propres capacités. La superficialité de Coré peut être vue dans son avarice, dans l'excès de ses propres mots. Parmi les connaissances de Coré, il y avait des individus semblables qui ignoraient Allah, ignoraient l'au-delà et se concentraient sur ce monde. Comme révélé dans le Coran, Coré “... sortit à son peuple dans tout son apparat”. (Sourate al-Qasas : 79). Allah nous informe sur l'état de certaines de ces personnes :

Ceux qui aimeraient la vie présente dirent : “Si seulement nous avions comme ce qui a été donné à Coré. Il a été doté, certes, d'une immense fortune.” (Sourate al-Qasas : 79)

De ce verset, nous apprenons que ces personnes admiraient Coré. Nous pouvons dire de leur façon, qu'elles avaient une manière peu profonde de pensée. On nous dit dans un autre verset que les Musulmans pieux, craignant Allah et ayant un esprit noble se comportent différemment ; ils avertissent ces gens ignorants et leur rappellent la vérité :

Tandis que ceux auxquels le savoir a été donné dirent : “Malheur à vous ! La récompense d'Allah est meilleure pour celui qui croit et fait le bien”. Mais elle ne sera reçue que par ceux qui endurent. (Sourate al-Qasas : 80)

Mais étant donné que la superficialité empêche les gens de réfléchir profondément et sérieusement, ces gens n'ont pas réalisé leur propre état tout comme Coré, jusqu'à ce que ce dernier reçoive le tourment qu'il méritait :

Nous fîmes donc que la terre l'engloutît, lui et sa maison. Aucun clan en dehors d'Allah ne fut là pour le secourir, et il ne pût se secourir lui-même. Et ceux qui, la veille, souhaitaient d'être à sa place, se mirent à dire : "Ah ! Il est vrai qu'Allah augmente la part de qui Il veut, parmi Ses serviteurs, ou la restreint. Si Allah ne nous avait pas favorisés, Il nous aurait certainement fait engloutir. Ah ! Il est vrai que ceux qui ne croient pas ne réussissent pas." (Sourate al-Qasas : 81-82)

De ces exemples, nous pouvons voir que la ligne de conduite correcte est de reconnaître que seul Allah a toute l'intelligence, la capacité, la richesse et la connaissance, que Sa sagesse est infinie ; et de Le louer et L'exalter pour Ses merveilleuses manifestations chez les êtres humains. Le Coran nous dit que la noblesse chez les personnes se trouve uniquement dans la piété : ... Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur. (Sourate al-Hujurat : 13)

Les Musulmans ressentent du respect et de l'estime pour les personnes seulement en raison de la bonne moralité qu'elles manifestent. Ils savent que seul le pouvoir absolu d'Allah doit être vénéré, qu'ils doivent attendre l'aide de Lui seul. Cette vérité est révélée dans le Coran :

Ils n'ont pas estimé Allah à Sa juste valeur ; Allah est certes fort et puissant. (Sourate al-Hajj : 74)

Parce que les négateurs sont immergés dans la culture superficielle, ils ont une façon peu profonde de penser. Ils surestiment certaines personnes, mais ne peuvent pas apprécier l'intelligence substantielle et les idées profondes d'autrui. Tout au long de l'histoire, ils n'ont jamais apprécié la valeur des personnes ayant une noblesse morale et surtout des prophètes. Dans leur ressentiment, ils ont même été haineux et extrêmement agressifs à l'égard de ces individus bénis pour les avoir appelés à pratiquer la moralité religieuse. Dans le Coran, Allah révèle la violence de leur rejet :

Ils dirent : “O Chuaïb, nous ne comprenons pas grand chose à ce que tu dis; et vraiment nous te considérons comme faible parmi nous. Si ce n'est ton clan, nous t'aurions certainement lapidé. Et rien ne nous empêche de t'atteindre.” (Sourate Houd : 91)

Ils se sont inclinés devant certaines personnes et leur ont donné l'estime qu'elles ne méritaient pas. Encore, ils n'ont pas apprécié les qualités distinctives, la personnalité noble, la fidélité et le caractère moral du Prophète Chuaïb (psl) qu'Allah aime et a choisi. Ils ont seulement été intimidés et sous l'influence de ceux qui étaient proches de lui. En raison de la dépravation de leur refus, ces gens ont préféré vivre dans la culture dégradée de la superficialité, complètement dissociée de la bonté morale et de l'humanité.

Ils vivent une vie d'insouciance

Le mot insouciance se réfère à ceux qui oublient l'existence de notre Seigneur, ne tiennent pas compte des réalités de la mort et de l'au-delà, se livrent aux désirs mondains et aux passions et, par conséquent, n'obéissent pas aux commandements sublimes d'Allah. On nous dit dans le Coran que ces gens se contentent d'évaluer les choses par leur aspect extérieur :

"Ils connaissant un aspect de la vie présente, tandis qu'ils sont inattentifs à l'au-delà." (Sourate ar-Rum : 7)

Ils ne considèrent pas qu'Allah a la souveraineté absolue sur toutes les choses. La façon peu profonde de voir le monde est devenue une culture pour ces gens, due en grande partie aux lacunes dans leur foi. Ils ne peuvent pas concevoir correctement la souveraineté et la puissance infinie d'Allah, et cet échec les a dotés d'une audace indigne de vivre dans cette culture.

Si un individu comprend qu'Allah le voit à chaque instant, est conscient de ce qu'il fait et de ce qu'il pense, et que tout cela est enregistré en son nom en présence d'Allah, alors la crainte d'Allah l'amènera à mettre en pratique les enseignements moraux du Coran. Cela lui donnera un comportement et une façon de penser spéciaux qui sont facilement reconnaissables. C'est une qualité très éloignée de la superficialité. Il s'agit d'une pureté naturelle qui ne se trouve dans aucune culture en dehors de la moralité du Coran, et se voit dans la dignité, la patience, la fidélité et dans la conscience des prophètes. Dans cette moralité, il y a une certaine sensibilisation et conscience qui amènent un individu à être conscient à chaque instant de l'existence d'Allah et de l'au-delà, et de rechercher Son agrément dans tout ce qu'il fait. A chaque mot qu'il prononce, il sait qu'il est en présence d'Allah, et il vit en permanence avec cette idée dans son esprit. Une telle personne ne pourrait pas (à moins qu'Allah veuille le contraire) démontrer les manières et les expressions d'une personnalité superficielle. Elle prendra grand soin de s'assurer que ses choix, ses expressions du visage et le ton de sa voix conviennent à la dignité d'un Musulman.

Mais une personne n'ayant pas cette conscience néglige l'existence d'Allah et de l'au-delà pendant la plus grande partie de sa vie quotidienne. Très souvent, il est littéralement hypnotisé par son contact avec les autres, par la variété des événements qui lui arrivent et par les innombrables détails auxquels il est confronté. Il ne lui vient jamais à l'esprit qu'Allah a créé ces choses en tant qu'épreuves et qu'Il peut facilement créer tous ces détails. Au contraire, il néglige Allah et se concentre uniquement sur les détails. Il croit que tout ce qui se produit dans sa vie est le fruit du hasard, sous le contrôle de personne. En conséquence de ces idées, il pense que les êtres humains sont des entités absolues, et que leurs réactions résultent d'une chaîne d'événements fortuits. Par conséquent, il ajuste toutes ses expressions, ses réactions, son mode de vie et les plans futurs en faveur de ses relations avec les autres.

Une personne qui ignore l'existence et le pouvoir infini d'Allah, ou qui est consciente mais ne voit rien de mal à la fausse religion de la superficialité, ne peut pas vraiment dire qu'elle craint Allah. Donc, elle lui vient rarement à l'esprit qu'elle devrait faire des préparatifs pour la prochaine vie. Elle ne tient pas à l'idéal de développer sa personnalité et d'élever sa moralité à un niveau qui plaira à Allah et à être digne du paradis.

Un exemple du Coran d'une personne ayant des idéaux superficiels : les Israélites qui ont suivi Samiri

Allah nous informe dans le Coran sur le comportement général des peuples visés par les prophètes à l'égard des jugements divins. Beaucoup de leurs qualités morales supérieures sont soulignées, telle que leur patience, détermination dans la foi et leur confiance et discernement face aux difficultés portées contre eux pendant qu'ils transmettaient le message. Dans un récit sur le Prophète Moïse (psl) enseignant aux Israélites la religion d'Allah, le Coran mentionne une personne appelée Samiri qui, lorsque Moïse (psl) n'était pas parmi les gens, a saisi l'occasion d'inciter la corruption spirituelle entre eux et de les inciter à adorer les idoles. Il a ensuite essayé de les éloigner de leur foi.

On nous dit dans le Coran que Moïse (psl) a quitté son peuple et qu'il monta sur le mont Sinaï pour recevoir une révélation d'Allah :

"Pourquoi Moïse t'es-tu hâté de quitter ton peuple ?" Ils sont là sur mes traces, dit Moïse. Et je me suis hâté vers Toi, Seigneur, afin que Tu sois satisfait. (Sourate Ta-ha : 83-84)

Le Prophète Moïse (psl) n'était pas présent pour diriger le peuple. Samiri a donc saisi l'occasion ; les gens étaient faibles dans leur foi et ouverts à la suggestion, et il les a égarés. Ils sont tombés dans le conflit et la discorde.

Allah dit : “Nous avons mis ton peuple à l'épreuve après ton départ. Et le Samiri les a égarés”. (Sourate Ta-ha : 85)

Alors que Moïse (psl) recevait la révélation, il réalisa que son peuple avait cessé de le suivre. De retour à eux, il leur a rappelé le monde à venir et les promesses d'Allah à ceux qui ont la foi. Puis il leur a parlé du grand trouble qui s'abattra sur ceux qui auront perdu leur foi, des promesses d'Allah et du conflit qui pourrait les dépasser :

Moïse retourna donc vers son peuple, courroucé et chagriné; il dit : "O mon peuple, votre Seigneur ne vous a-t-il pas déjà fait une belle promesse ? L'alliance a-t-elle donc été trop longue pour vous ? Ou avez-vous désiré que la colère de votre Seigneur s'abatte sur vous, pour avoir trahi votre engagement envers moi ?" (Sourate Ta-ha : 86)

A cela, ceux qui s'étaient éloignés de la vérité en écoutant les incitations déviées de Samiri ont décrit ce qui s'était passé après le départ du Prophète Moïse (psl) :

Ils dirent : “Ce n'est pas de notre propre gré que nous avons manqué à notre engagement envers toi. Mais nous fûmes chargés de fardeaux d'ornements du peuple (de Pharaon); nous les avons donc jetés (sur le feu) tout comme le Samiri les a lancés”. (Sourate Ta-ha : 87)

Comme il est clairement dit dans ce verset, Samiri a exhorté les gens à jeter leurs bijoux dans le feu, jetant les siens dans les flammes pour prouver qu'il était sincère. Il a convaincu le peuple avec ce stratagème insidieux. Ceux qui étaient faibles dans la foi ou désireux, étaient ouverts à ses suggestions; leur caractère moral les rendait susceptibles d'abandonner la voie d'Allah, et ils n'ont pas hésité à faire ce que Samiri leur avait dit. Malgré les vérités qu'ils avaient apprises du Prophète Moïse (psl) et les miracles qu'il avait réalisés, ils n'ont pas hésité à suivre les suggestions perverses d'un des leurs qui n'avait pas de pouvoir ou d'autorité. Puis, en utilisant ces ornements fondus, Samiri a fait une statue de veau. Après cela, il a dépeint ce veau (qu'Allah nous préserve) comme étant leur vraie divinité. En même temps, pour détruire l'influence de Moïse (psl) sur le peuple, il a commencé à faire quelques insinuations négatives à son sujet :

Puis il en a fait sortir pour eux un veau, un corps à mugissement. Et ils ont dis : “C'est votre divinité et la divinité de Moïse, il a donc oublié” ! (Sourate Ta-ha : 88)

Allah révèle dans le Coran que l'idole faite par Samiri n'a aucun pouvoir, il n'a aucune force ou volonté de leur parler, de répondre à leurs questions ou de faire quoi que ce soit de bon ou de mauvais. Mais les gens ont prétendu ne pas reconnaître ces faits simples et ne pas avoir tenu compte de l'appel de Samiri :

Quoi ! Ne voyaient-ils pas qu'il [le veau] ne leur rendait aucune parole et qu'il ne possédait aucun moyen de leur nuire ou de leur faire du bien ? (Sourate Ta-ha : 89)

En plus du Prophète Moïse (psl), le peuple avait également son frère Aaron (psl) comme prophète parmi eux. Lorsque Moïse (psl) est monté sur le mont Sinaï, il a tenu Aaron (psl) responsable d'eux. Mais les gens ont placé leur foi en la statue de veau de Samiri et ont commencé à l'adorer, ils n'ont pas écouté les avertissements d'Aaron (psl), même s'il leur disait que la statue était une épreuve pour eux et que leur vrai dieu était Allah, les Israélites n'ont pas écouté. Bien que Aaron (psl) fût un prophète (psl), ils se sont rebellés et ont refusé de l'obéir.

Certes, Aaron leur avait bien dit auparavant : “O mon peuple, vous êtes tombés dans la tentation (à cause du veau). Or, c'est le Tout Miséricordieux Qui est vraiment votre Seigneur. Suivez-moi donc et obéissez à mon commandement.” (Sourate Ta-ha : 90)

Plus tard, pour gagner du temps, ils ont donné une piètre excuse, comme on ne devrait jamais parlé à un prophète pour le mal qu'ils avaient fait.

Ils dirent : “Nous continuerons à y être attachés, jusqu'à ce que Moïse retourne vers nous.” (Sourate Ta-ha : 91)

Dans leur ignorance et leur manque d'intelligence, ils ont imputé un pouvoir à cette statue qui avait été conçue devant leurs propres yeux et ont commencé à se prosterner devant elle. Lorsque Moïse (psl) est descendu du mont Sinaï et a rejoint son peuple, il a demandé : “... Quel a été ton dessein ? O Samiri ?” (Sourate Ta-ha : 95). Samiri répondit : “... J'au vu ce qu'ils n'ont pas vu : j'ai donc pris une poignée de la trace de l'Envoyé ; puis, je l'ai lancée. Voilà ce que mon âme m'a suggéré.” (Sourate Ta-ha : 96).

Samiri savait que certains parmi les Israélites n'avaient pas un degré élevé de conscience que donne la vraie religion et qu'ils poursuivaient essentiellement leur propre intérêt. Il savait aussi qu'ils n'étaient pas sur le point de renoncer à leurs désirs mondains et qu'il pourrait profiter de ces faiblesses. En trouvant l'occasion en l'absence du prophète, il a établi le moyen de les ramener à leur vie idolâtre. Comme nous pouvons en déduire de ses paroles “J'ai vu ce qu'ils n'ont pas vu” il s'est présenté comme une personne ayant des capacités spéciales ; il voulait satisfaire sa propre passion de rang et de position. Mais ceux qui ont fait ce que Samiri a dit, au lieu de chercher l'agrément d'Allah et d'obéir au prophète, se sont conformés à la direction d'un opportuniste ayant des aspirations mondaines. Ces personnes ont de petits objectifs et idéaux de base. Leur morale est telle qu'elles ne prennent aucun plaisir à vivre comme elles le devraient pout gagner l'agrément d'Allah. Et à la moindre suggestion de gain mondain, elles perdent leur foi.

Au lieu de suivre leur prophète et d'attendre fidèlement la révélation d'Allah, les Israélites ont suivi les inventions de quelque individu mal intentionné et ont choisi de poursuivre un gain mondain passager. Comme on nous le dit dans le Coran, ils n'ont pas obéi à Aaron (psl), mais ont agi envers les prophètes comme agissent les incroyants :

Dis : “Obéissez à Allah et au Messager. Et si vous tournez le dos... alors Allah n'aime pas les infidèles !” (Sourate Al Imran : 32)

Comme vous pouvez le voir, ceux qui poursuivent des gains simples sans tenir compte de l'au-delà, peuvent être trompés avec une logique très superficielle. Ils n'ont aucun mal à abandonner leur foi. Leurs faibles volontés peuvent être rompues par la moindre suggestion. Ils peuvent immédiatement tomber dans le désespoir et se laisser convaincre par une absurdité. Leur foi n'est pas fondée sur la crainte d'Allah ou sur la croyance en le monde à venir et peut rapidement voler en éclats. Les choses matérielles qu'ils peuvent voir de leurs propres yeux leur semblent plus réelles que les innombrables bénédictions promises à eux dans la vie à venir. Toutefois, les bénédictions du paradis qu'Allah a promis dans l'au-delà (par la volonté d'Allah) conserveront leur valeur et leur beauté pour l'éternité. Sur les bénédictions parfaites du paradis, ce qui suit est révélé dans le Coran :

Les pieux auront auprès de leur Seigneur les jardins de délice. (Sourate al-Qalam : 34)

Certaines personnes pensent que la mort est loin d'elles ; elles font l'erreur de donner plus d'importance à la poursuite de simples gains matériels et d'objectifs mondains qu'elles se sont fixées. Mais contrairement à ce qu'elles pensent, la réalité de la vie de ce monde et de ses biens matériels sont trompeurs : “... Et la vie présente n'est qu'un objet de jouissance trompeuse” (Sourate Al Imran : 185). Dans un autre verset, Allah décrit la nature réelle de ces biens matériels considérés comme étant si précieux. “... Dis : ‘La jouissance d'ici-bas est éphémère, mais la vie future est meilleure pour quiconque est pieux... ” (Sourate an-Nisa’ : 77)

Au lieu d'être soumis au Prophète Moïse (psl), le peuple a obéi à quelqu'un comme Samiri qui les a trompés avec des choses matérielles et de fausses paroles. Ils l'ont écouté, espérant avoir un petit gain dans leur vie terrestre. C'est pourquoi ils sont tombés dans un état d'humiliation bien qu''ils soient encore dans ce monde. Allah prévoit chaque histoire du Coran à l'enseignement et au conseil de ceux qui ont un esprit pur. Cette histoire a servi de rappel de tels conseils à chaque individu de l'époque de Moïse (psl) à nos jours.

C'est ainsi que Nous te racontons les récits de ce qui s'est passé. C'est bien un rappel de Notre part que Nous t'avons apporté. (Sourate Ta-ha : 99)

Dans leurs récits, il y a certes une leçon pour les gens doués d'intelligence... (Sourate Yousouf : 111)

Toute personne qui tient compte de ce conseil n'échangera jamais sa foi en Allah pour quelque gain mondain sans valeur. Il ne voudra jamais nuire à sa foi en poursuivant des objectifs creux ou en faisant quoi que ce soit qui pourrait lui faire perdre le paradis du monde à venir. Il détermine ses idéaux en vue de plaire à Allah et recule face à tout ce qu'Il n'approuverait pas. Il n'adopte pas un mode de vie ou une culture qui l'éloignerait de la vie du paradis. Il les éviterait vigoureusement et ne voudrait pas que ses amis et ses connaissances ne vivent non plus de cette manière. Il aurait peur de présenter tout comportement montré par un caractère moral ignorant ou de prendre la responsabilité des effets négatifs de tels comportements qui pourraient y avoir sur d'autres. Comme on le voit dans le caractère moral de Moïse (psl), il fait tous les efforts possibles pour la foi et la piété des autres. Il ne veut pas les abandonner embourbés dans la culture dégradée et idolâtre de la superficialité.

Il n'y a pas de place aux grands idéaux dans leur vie

Les Musulmans ont de grands espoirs pour l'au-delà. Le plus important d'entre eux est le désir d'entrer au paradis qu'Allah a préparé pour les croyants. Mais le principal de tous ces espoirs est qu'Allah soit satisfait d'eux :

Aux croyants et aux croyantes, Allah a promis des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour qu'ils y demeurent éternellement, et des demeures excellentes, aux jardins d'Eden [du séjour permanent]. Et la satisfaction d'Allah est plus grande encore... (Sourate at-Tawbah : 72)

Le paradis abonde en toutes bénédictions et désirs du cœur. C'est la demeure des délices infinis où tout individu qui pratique la moralité du Coran désire passionnément vivre et consacrer tous les efforts possibles pour l'atteindre. Allah nous dit dans le Coran que la chose la plus importante pour un croyant est de Lui plaire, Lui dont la puissance est infinie. Ayant cet objectif à l'esprit, un Musulman améliore son caractère moral à chaque instant et fixe chaque jour plus haut ses cibles pour pouvoir développer sa force de caractère. C'est pourquoi, un Musulman sincère ne voit jamais son développement comme étant suffisant. Il ne renonce jamais à essayer de se développer et de changer l'un de ses traits de personnalité, ses habitudes ou son comportement qu'il désire changer. Il ne se contente pas de limiter le développement de sa personnalité par des comparaisons mondaines. Il a chaque seconde la volonté d'améliorer son caractère, et espère atteindre la maturité qui plaît à Allah. Il se développe non par des mesures mondaines mais par la mesure du paradis et se prépare dans l'espoir qu'il vivra parmi les gens ayant le genre de moralité supérieure qu'Allah a jugée digne d'accorder aux prophètes. C'est pourquoi son but est toujours haut.

Cependant, comme on l'a dit plus tôt, ces individus ignorants, dont la foi en Allah et en l'au-delà est faible, ont généralement leurs espoirs entre quatre murs. Toute personne vivant dans une telle culture ne peut partager facilement les nobles idéaux d'un Musulman. Les espoirs d'une telle personne sont toujours limités par ce monde ; il veut une belle maison, un bon travail et un environnement familial et un niveau de vie. Les segments de la population veulent seulement atteindre ces objectifs classiques, et ils travaillent dur toute leur vie pour les atteindre.

Quelqu'un qui vit superficiellement sans avoir un bon caractère moral peut atteindre une partie ou même la totalité de ces objectifs. Certaines personnes n'hésitent pas à afficher la méchanceté de leur cœur pour atteindre ces derniers. Par exemple, une personne qui ne pense qu'à elle et à ses proches peut agir égoïstement et ignoblement pour leur plaire. Elle ne pense pas à gagner l'agrément d'Allah ; il suffit pour elle de travailler à satisfaire ses désirs pour le gain mondain. Elle ne peut jamais considérer ce qu'elle recevra en retour dans l'autre monde pour les gains qu'elle a réalisés dans celui-ci. Toutefois, un gain qui satisfait les désirs terrestres peut lui causer la misère éternelle dans le monde à venir.

Celui qui ignore les bénédictions infinies qu'Allah donnera à ses serviteurs fidèles dans l'autre monde et se limite aux satisfactions matérielles transitoires de ce monde est pratiquement aveugle de la réalité. Dans le Coran, Allah nous dit que les gains de ce monde sont passagers “... Ils se réjouissent de la vie sur terre, mais la vie d'ici-bas ne paraîtra que comme une jouissance éphémère en comparaison de l'au-delà.” (Sourate ar-Raad : 26) Dans un autre verset, Il décrit de tels individus comme : “Voilà ceux qui échangent la vie présente contre la vie future.” (Sourate al-Baqarah : 86) Dans ces mots, ce verset donne une indication importante sur à quel point les idéaux de ces gens sont limités. Ils ignorent les bénédictions infinies du paradis qu'Allah a préparées pour Ses serviteurs, préférant se contenter des biens de ce monde matériel de très courte durée. Ce choix les attire dans la culture dégradée de la superficialité, à vivre dans une culture creuse avec des idéaux limités comme les êtres humains de faible qualité.

Cependant, personne n'échappera à la mort qui se rapproche toujours plus. C'est une grande erreur de ne pas tenir compte sciemment de la prochaine vie et de limiter ses objectifs seulement à son propre petit monde. Une telle façon de penser est le choix des individus de faible profondeur d'esprit qui ne peuvent pas voir les faits les plus simples.

En déterminant ses espoirs et idéaux mondains, une personne doit garder à l'esprit qu'un jour, quelque part, il fera face à la mort. Quand ce jour viendra, tous ses plans et idéaux mondains qu'il s'efforce de réaliser n'auront plus aucun sens. En entrant dans la vie suivante, il laissera tout derrière. Allah nous dit que, lorsque le temps de la mort arrive, la personne entrera en Sa présence, toute seule, avec rien de ce qu'elle a possédé dans ce monde :

Et vous voici venus à Nous, seuls, comme Nous vous avions créés la première fois, abandonnant derrière vos dos tout ce que Nous vous avions accordé... (Sourate al-Anam : 94)

C'est pourquoi, la chose la plus raisonnable et juste qu'une personne puisse faire est de penser comme un Musulman et de déterminer ses idéaux terrestres comme le fait un Musulman. C'est la seule façon par laquelle une personne peut être sauvée d'un esprit creux et de l'établissement de buts mondains superficiels.

Comment les gens sont-ils formés et eduqués dans cette culture ?

Les repères superficiels que les gens prennent de leur milieu familial, de leurs proches amis ou de leur environnement social exercent une influence importante sur la culture dans laquelle ils vivent. Le processus d'éducation commence dans la famille et continue à l'école. La manière de penser et d'agir qu'ils acquièrent des gens avec qui ils ont des contacts, a une influence perpétuelle. Si une personne élevée dans une société ignorante n'a pas adopté les enseignements moraux du Coran, le mauvais caractère acquis de son environnement restera inchangé.

Les observations dans l'enfance jouent un rôle important dans l'acquisition du caractère. La culture qu'un enfant apprend de ses parents, proches et amis l'affectent profondément. Il se souvient des bonnes et mauvaises choses qu'il a observées chez les personnes autour de lui pendant ces années. Plus tard, à un certain temps, il imite leur comportement, réagissant de la même manière aux événements similaires et en adoptant les mêmes expressions et manières. Jusqu'à un certain âge, ses goûts, ses habitudes et son comportement copient ce qu'il observe chez les autres. Même si on lui enseigne un nouveau comportement utile et meilleur, il peut hésiter à suivre un tel conseil, affirmant que ce n'est pas ce qu'il a appris de sa mère, de son père ou de toute autre personne dont il a adopté la culture.

Allah nous dit dans le Coran que certaines personnes ignorantes insistent à suivre les anciennes pratiques de leurs ancêtres :

Ils dirent : “Non ! Mais avons trouvé nos ancêtres agissant ainsi”. (Sourate as-Shuaraa : 74)

Et quand on leur dit : “Suivez ce qu'Allah a fait descendre”, ils disent : “Non, mais nous suivrons les coutumes de nos ancêtres...” (Sourate al-Baqarah : 170)

Cependant, lorsqu'une personne atteint l'âge où il est capable de distinguer le vrai du faux et adopte consciemment le Coran comme guide, il se rendra compte qu'il est entouré par une culture mesquine et dégradée. Avec la crainte d'Allah et sa compréhension morale, elle ne peut entrer dans une telle culture. Elle ne pourrait jamais refléter cette culture dans ses actions et dans sa compréhension et pour cette raison, elle rejettera une partie de celle-ci.
Peu importe les conditions dans lesquelles il a grandi, son niveau d'éducation et son apparence physique, un Musulman sincère répond avec confiance et gratitude à tout ce qu'Allah lui destine. Peu importe le degré d'ignorance de la culture autour de lui, son caractère moral élevé prend facilement le dessus. La différence dans l'apparence, le comportement, la noble foi et la qualité spirituelle d'un tel individu est immédiatement perceptible. Les meilleurs exemples sont les prophètes qui ont vécu à travers les âges. Par exemple, bien que son père fût un idolâtre creux et agressif, Abraham (psl) était un prophète honoré qu'Allah a aimé, choisi comme Son messager et a fait Son ami :

... Allah avait pris Abraham pour ami privilégié. (Sourate an-Nisa’ : 125)

Abraham (psl) n'a jamais adopté la culture superficielle de sa société, mais il s'en est complètement retiré. Il n'a jamais accepté quoi que ce soit de ce qu'ils lui ont dit ou appris ; sa personnalité était fidèle, honnête et puissant, et il a vécu sa vie d'une manière pour gagner l'agrément d'Allah :

“Je me sépare de vous, ainsi que de ce que vous invoquez, en dehors d'Allah, et j'invoquerai mon Seigneur. J'espère ne pas être malheureux dans mon appel à mon Seigneur.” (Sourate Maryam : 48)

Les critères fallacieux qui contredisent les valeurs morales contenues dans le Coran ont un poids dans la moralité ignorante. Par exemple, une personne pensera qu'elle n'a aucune valeur si elle a été élevée dans un mauvais environnement, selon les normes de l'ignorance. Si elle n'a pas de richesse ou de gloire qui sont considérées comme si importantes dans les sociétés dépourvues de moralité religieuse, elle développera un faux sentiment d'être opprimée et un complexe d'infériorité. Parce qu'elle se voit sous cet angle, elle n'essayera pas de rechercher ce qui est bon et beau. Parce qu'elle n'a pas la foi, elle cherchera ce que les autres considèrent comme important et ne tiendra pas compte de ce qui est précieux aux yeux d'Allah. En conséquence, elle devient faible et impuissante, ayant peu de force de volonté ou de personnalité. Elle n'a pas de réponse aux idées négatives et aux suggestions qui lui arrivent. Il est très facile qu'une telle personne soit influencée par la négativité de son environnement.

N'ayant pas la capacité à distinguer le bien et le mal que la foi donne, une personnalité peut être affaiblie par de fausses informations, par de fausses suggestions et par de fausses directions. Il en résulte une personne non sécurisée dans son environnement, dont le comportement est creux, n'ayant aucun sentiment d'estime de soi. En raison de sa situation, elle ne pense jamais qu'elle devrait avoir confiance en Allah et être ferme dans l'acquisition d'un caractère moral noble. Au contraire, elle devient incapable de comprendre ou de pratiquer une autre moralité que celle constituée par cette culture dégradée.

Mais toute personne vivant selon les préceptes moraux du Coran remercie Allah pour l'avoir créé comme Musulman. Il sait que c'est le fait d'être Musulman, d'avoir la foi, l'intelligence et une conscience divine qui donne une valeur à la personne. Aucune de ses lacunes ne l'amène à agir de manière inconvenante, superficielle. Au contraire, elles la conduisent à avoir confiance en Allah, à corriger ses défauts et lacunes autant qu'elle peut, et à se comporter de manière conforme au Coran. Même si cette personne a été élevée dans un environnement modeste, égoïste et agressif, elle ne réagira jamais aux événements comme réagissent les autres. Mais, comme Allah le dit dans le Coran, elle sera généreuse, douce et joviale.

... qui dépensent dans l'aisance et dans l'adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui... (Sourate Al Imran : 134)

Comme on nous le dit dans le Coran, ces personnes font seulement attention à ce qui est nécessaire dans toutes situations. Au lieu d'être submergées par la colère, elles pardonnent et sont humbles dans leur conduite. Elles ne se fixent jamais des objectifs superficiels ; n'oublient jamais l'autre monde ou ne développent jamais des ambitions qui les attachent à ce monde-ci. Elles n'exposent jamais le genre de comportement de ceux qui poursuivent les gains mondains sans souci de gagner l'agrément d'Allah. Le changement qu'elles atteignent dans leur caractère en faisant du Coran leur guide, leur permet d'abandonner tout ce qu'elles ont appris de leur vie d'ignorance.

L'exemple du Prophète Moïse (psl) et de Pharaon

Le Prophète Moïse (psl) a grandi dans le palais de Pharaon. Pharaon voulait se présenter à son peuple comme étant une divinité (certainement Allah est au-dessus de cela) ; il leur infligea une vie d'oppression sous ses ordres cruels.

Certains traits de caractère de Pharaon sont mentionnés dans le Coran. C'était une personne arrogante qui prétendait être une divinité (Allah est au-dessus de cela) :

Et Pharaon dit : “O notables, je ne connais pas de divinité pour vous, autre que moi”.(Sourate al-Qasas : 38)

Il n'a cessé de s'exalter et de rabaisser les gens :

Ainsi chercha-t-il à étourdir son peuple et ainsi lui obéirent-ils… (Sourate Az-Zukhruf : 54)

De ce qui est révélé dans le Coran, nous pouvons également voir que Pharaon était mentalement déséquilibré. Il voulait le pouvoir et la richesse, et rejetait le fait qu'Allah était le vrai Seigneur de sa richesse. C'était un dictateur tyrannique qui voulait être exalté pour ses richesses et son pouvoir matériel.

Et Pharaon fit une proclamation à son peuple et dit : “O mon peuple ! Le royaume de Misr [l'Égypte] ne m'appartient-il pas ainsi que ces canaux qui coulent à mes pieds ? N'observez-vous donc pas ?” (Sourate az-Zukhruf : 51)

Le Prophète Moïse (psl) a été placé dans une maison auprès d'une personne ayant une telle mentalité. Mais il était complètement différent des autres en raison de sa foi profonde et de sa conscience. C'était un croyant sincère ayant un caractère moral supérieur, et une compréhension morale totalement différente de celle de la communauté environnante. Pharaon et d'autres négateurs vivaient dans un laxisme moral ; ils étaient loués pour leurs possessions, ils étaient arrogants, rabaissaient et dégradaient les autres. Ils étaient satisfaits d'eux-mêmes, insouciants, et leurs espoirs et idéaux étaient circonscrits par cette vie terrestre. Cependant, Moïse (psl) était de loin supérieur avec sa moralité et sa noble personnalité. Dans le Coran, Allah nomme Moïse (psl), “noble messager” : “Et avant eux, Nous avons déjà éprouvé le peuple de Pharaon, quand un noble Messager leur était venu.(Sourate ad-Dukhan : 17) Nous pouvons voir que, contrairement au mauvais caractère moral de Pharaon, propre aux négateurs, Moïse (psl) avait le genre de caractère propre aux croyants, c'était une noble personne. [Pour des informations détaillées, voir Le Prophète Moïse (psl) de Harun Yahya]

Dans les histoires relatées dans le Coran au sujet de la vie du Prophète Moïse (psl) et d'autres prophètes, nous pouvons voir qu'ils ont vécu parmi les gens ayant des caractères et des croyances très différents. Mais la vie qu'ils ont vécue et leur personnalité sont des exemples de haute moralité, de noblesse et d'excellence. Ils ont construit un mur indestructible entre eux et les autres gens des cultures ignorantes. Avec la conscience supérieure que leur foi donnait ils restaient toujours en dehors de la culture dégradée dans laquelle était tombée la majorité. En raison de sa conscience, comme nous l'avons dit plus haut, une personne qui a la foi n'accepterait jamais de faire partie d'une telle culture, peu importe dans quelles circonstances elle a été élevée. Pour elle, vivre d'une telle manière ne serait pas approprié. Même si elle sait qu'elle provoquerait la consternation parmi ses connaissances et perdrait leurs affections, elle ne laisserait jamais une seule pensée ou action d'une telle culture dégradée, altérer son caractère de Musulman.

Ceux qui vivent dans la culture dégradée de l'ignorance peuvent se faire beaucoup d'amis dans leur société. Ils peuvent acquérir les moyens matériels ou nouer des amitiés basées sur le profit. Ils peuvent être trompés par un grand nombre de personnes qui vivent une vie creuse, et développer de telles amitiés avec l'idée d'augmenter leur propre profit. Ils peuvent penser qu'ils peuvent obtenir le pouvoir et le respect en se conformant à la majorité – même si la majorité est constituée de ceux qui ont dégradé leur caractère moral. Selon le Coran, cependant, cette idée est totalement erronée. Dans les versets suivants, Allah nous dit que l'excellence et la noblesses réelles proviennent du fait de vivre la vie morale des fidèles musulmans et de se lier d'amitié avec eux :

Ceux qui prennent pour alliés des incroyants au lieu des croyants, est-ce la puissance qu'ils recherchent auprès d'eux ? (En vérité) la puissance appartient entièrement à Allah. (Sourate an-Nisa’ : 139)

... Or c'est à Allah qu'est la puissance ainsi qu'à Son messager et aux croyants... (Sourate al-Munafiqoun : 8)

C'est pour cette raison qu'un fidèle Musulman ne soutiendrait jamais ce genre de comportement moral, même si cela signifiait perdre tous les avantages et les moyens à sa disposition. Il n'éprouve pas le besoin de se conformer à la situation et aux conditions dans lesquelles il vit. Au contraire, il fait de son mieux pour créer les circonstances qui plaisent à Allah. En contrepartie de ce caractère fidèle et honorable, Allah récompensera les Musulmans pieux dans ce monde et dans l'au-delà :

Ceux qui ont cru, qui ont émigré et qui ont lutté par leurs biens et leurs personnes dans le sentier d'Allah, ont les plus hauts rangs auprès d'Allah... et ce sont eux les victorieux. Leur Seigneur leur annonce de Sa part, miséricorde et agrément, et des Jardins où il y aura pour eux un délice permanent où ils demeureront éternellement. Certes il y a auprès d'Allah une énorme récompense. (Sourate at-Tawbah : 20-22)