Introduction

Lorsqu'on pense à une personne superficielle telle que vue par la plupart des gens, nous imaginons en général un individu ignorant les règles de l'étiquette ; qui est inculte, mal informé, immodéré et qui souvent ne sait pas comment se comporter dans certaines situations. Mais ce sur quoi ce livre examinera n'est pas le genre de superficialité qu'on entend généralement ; nous allons aborder, en termes de morale religieuse, comment la superficialité peut devenir un état spirituel. La superficialité que nous allons examiner ici est beaucoup plus profonde, plus radicale : une maladie qui est plus sérieuse que communément comprise. Et, à moins qu'Allah le veuille autrement, il y a un grand danger qui peut entraîner une personne en enfer. .

Nous allons discuter de la superficialité qui infecte le comportement et la pensée d'une personne lorsqu'elle ne développe pas son esprit selon l'enseignement moral du Coran et qu'elle ne veut pas se rapprocher d'Allah et chercher Sa faveur. Cette superficialité se manifeste quand une personne ne dispose que d'une faible connaissance de la puissance infinie d'Allah, des fins qui se cachent derrière les événements qui transpirent dans le monde entier et du vrai sens de la vie. Il y a une différence totale entre le caractère moral d'un vrai Musulman, qui comprend l'existence et la grande puissance d'Allah et le caractère, la personnalité et le comportement d'une personne superficielle qui réfléchit trop peu, voire pas du tout. Les Musulmans ont une noblesse d'esprit, de grandes qualités personnelles et une compréhension profonde, alors que les individus superficiels sont avilis par la faiblesse de leur caractère.

La superficialité – une aberration dans le comportement, dans la façon de penser et de parler – découle d'une pauvreté intérieure de base qui, pour certaines personnes, devient un mode de vie. Mais lorsque nous parlons de superficialité, nous ne devons pas avoir une fausse impression. Le comportement naturel, non prémédité, n'est pas superficiel ; être naturel a sa propre intégrité et beauté séduisante. Par conséquent, éviter la superficialité ne signifie pas restreindre la spontanéité. La superficialité est tout à fait quelque chose de différent, elle ne provient pas de l'expression naturelle de l'intimité, mais d'une conscience fermée qui ignore toujours le comportement compulsif, négatif et banal qui va à l'encontre de la moralité religieuse. Dans les sociétés ignorantes, certaines personnes pensent qu'éviter la superficialité entraîne une fausse apparence de sobriété et de dignité. Mais ces individus ont une autre aberration de comportement au moins aussi faux et compulsif que la superficialité ; ils pensent que la dignité requiert du sang-froid, un aspect formel, de la hauteur et du raffinement artificiel dans le comportement. Cependant, le moyen d'éviter la superficialité ne passe pas par la fausse dignité, mais seulement par les enseignements moraux du Coran.

Beaucoup de personnes voient la superficialité comme une réalité inévitable. Le considérant normal, elles ne sont pas gênées par leur comportement ou par celui des autres à cet égard. Au contraire, elles s'exhortent ce comportement inconvenant et se sentent obligées de pratiquer le même comportement superficiel comme le font tous les autres. Elles sont tellement conditionnées à cet égard que la superficialité – avec ses manières de parler et de penser et ses codes particuliers de comportement – devient réellement une sorte de fausse religion. Cependant, la superficialité est une aberration comportementale majeure qui empêche toute personne de vivre une bonne vie morale, de développer une personnalité de qualité et des pensées admirables. Toute personne qui adopte cette fausse “religion de la superficialité” ne peut jamais pratiquer la véritable moralité religieuse, même si elle prétend être religieuse. Elle peut prétendre être Musulmane et croire en Allah, mais tant qu'elle n'est pas sauvée de cette maladie superficielle, elle ne peut pas pratiquer les enseignements moraux du Coran dans un sens valable. A cet égard, le Coran nous parle de la compréhension morale peu profonde et superficielle d'un groupe de personnes : un groupe de Bédouins qui vivaient à l'époque du Prophète Mohammed (pbsl). Les chapitres suivants examineront le comportement superficiel et la façon de penser de ces Bédouins à la lumière du Coran. Allah révèle qu'ils étaient différents des vrais Musulmans et que la foi n'avait pas vraiment pris racine dans leurs cœurs :

Les Bédouins ont dit : “Nous avons la foi.” Dis : “Vous n'avez pas encore la foi. Dites plutôt : Nous nous sommes simplement soumis, car la foi n'a pas encore pénétré dans vos cœurs.”(Sourate al-Hujurat : 14)

Les vrais Musulmans qui modèlent leur comportement purement selon les enseignements moraux du Coran, évitent les comportements peu profonds et les pensées superficielles parce qu'ils mènent une vie morale qu'Allah a choisie pour eux et qui est la plus conforme à leur nature. Tout ce qu'ils font, disent et pensent reflète la profondeur de leur esprit noble. Les Musulmans jugent tout sur la base du Coran et, pour cette raison, – en s'appuyant sur ce qu'Allah nous révèle dans le Coran – ils sont tout à fait capables de discerner la superficialité. Les individus qui vivent une vie superficielle ne voient pas le grand danger en elle et tant qu'ils pensent que la superficialité est une réalité de la vie, ils ne peuvent pas prendre conscience du tort qu'elle leur fait. Pourtant, la superficialité est une culture dégradée et souillée, totalement effacée de la moralité et de la compréhension du Coran, et elle empêche l'individu de vivre une vie de Musulman.

Certaines personnes se disent religieuses, même si elles sont loin de pratiquer la moralité religieuse. Ce livre examine tous les aspects de la culture dégradée dans laquelle ces personnes sont tombées - et offre une solution.

Il ne faut pas oublier que ceux qui vivent dégradés par la superficialité sont toujours responsables de leur vie. Ces personnes qui vivent loin du Coran et des subtilités de son enseignement moral, poursuivant des idéaux superficiels, ne considèrent pas qu'elles seront tenues responsables de leur vie. Et quand elles vont voir les anges de la mort venir prendre leurs âmes, elles se réveilleront de l'erreur profonde qu'elles ont vécue. Mais cette prise de conscience arrivera trop tard. C'est parce que le but de la création humaine est de vivre leur vie en pratiquant une moralité qui plaît à Allah, et le pire moment pour elles, est de réaliser ce but au moment de la mort quand cette vie est sur le point d'être laissée derrière.

Allah nous parle de la récompense dans le monde à venir qui attend ceux qui ne renoncent pas à la superficialité dans ce monde et ne parviennent pas à se soumettre aux véritables enseignements moraux du Coran :

Les criminels riaient de ceux qui croyaient, et, passant près d'eux, ils se faisaient des œillades, et, retournant dans leurs familles, ils retournaient en plaisantant, et les voyant, ils disaient : "Ce sont vraiment ceux-là les égarés". Or, ils n'ont pas été envoyés pour être leurs gardiens. Aujourd'hui, donc, ce sont ceux qui ont cru qui rient des infidèles sur les divans, ils regardent. Est-ce que les infidèles ont eu la récompense de ce qu'ils faisaient ? (Sourate al-Moutaffifoune : 29-36)