Loren Eisley
Le 14 juin 2003, un article intitulé “How are New Species Formed?” (Comment sont formées les nouvelles espèces?) parut dans New Scientist, connu pour sa position en faveur du darwinisme. George Turner, l’auteur, fit cette importante confession:
Il n’y a pas si longtemps, nous pensions savoir comment les espèces s’étaient formées. Nous croyions que le processus commençait presque toujours avec l’isolation complète des populations. Cela se produisit souvent après qu’une population est passée par un sérieux “goulot d’étranglement génétique”, comme dans l’exemple où une femme enceinte se retrouverait seule sur une île déserte et les frères et sœurs se reproduiraient entre eux. La beauté de ce soi-disant modèle d’“effet fondateur” est qu’il pouvait être testé en laboratoire. En réalité, ça ne tenait pas debout. En dépit des meilleurs efforts des biologistes évolutionnistes, personne n’a pu s’approcher de la création d’une nouvelle espèce à partir d’une population fondatrice. Qui plus est, aussi loin que nous remontons, aucune nouvelle espèce ne s’est formée quand les hommes ont relâché de petits nombres d’organismes dans des environnements étrangers.102
En fait, cet aveu n’a rien de nouveau. Au cours du siècle et demi écoulé depuis Darwin, aucune spéciation telle que celle qu’il proposa n’a pu être observée, ni aucune explication satisfaisante ne fut apportée quant à l’origine des espèces.
Revenons d’abord sur la spéciation envisagée par Darwin.
Sa théorie dépendait de l’observation des variations chez les populations animales. Certaines de ces observations provenaient d’éleveurs de races de qualité de chiens, de vaches ou de pigeons. De ces populations, ils sélectionnèrent les individus présentant une caractéristique désirable (par exemple les chiens capables de courir vite, les vaches produisant du bon lait ou les pigeons intelligents) pour les faire se reproduire. En l’espace de quelques générations, la progéniture résultant de cette sélection présenta une grande proportion de ces qualités sélectionnées. Les vaches produisaient bien plus de lait que les vaches ordinaires.
Ce type de “variation limitée” poussa Darwin à croire que la modification est continue dans la nature et que lorsqu’elle se prolonge sur une très longue période, elle produit un changement radical, à savoir l’évolution.
La seconde observation de Darwin était que les diverses espèces de fringillidés qu’il vit aux Iles Galapagos avaient des becs de formes différentes des fringillidés du continent. Dans les îles, des lignées de fringillidés à bec long, court, courbé et droit se développaient au sein de la même population. Darwin conclut que ces variétés se transformaient en espèces séparées en s’accouplant entre elles.
Lorsque Darwin assembla tous les exemples de variation, il fut amené à penser que des modifications illimitées s’effectuaient dans la nature et qu’afin de développer de nouvelles espèces, de nouveaux ordres ou de nouvelles classes, une longue période suffisait. Mais Darwin avait tort.
Quand des individus dotés d’une caractéristique dominante sont sélectionnés et élevés, seuls les membres meilleurs et plus forts de cette espèce sont produits. Cette reproduction sélective ne peut néanmoins pas donner naissance à une nouvelle espèce. Un cheval ne peut donc pas descendre d’un chat, ni une girafe d’une gazelle ou une prune d’une poire. Les pêches ne se transforment pas en bananes ni les œillets en roses. En résumé, aucune condition ne permet l’apparition d’une espèce à partir d’une autre. Les pages suivantes reviendront sur les erreurs de Darwin sur la question.
Darwin supposait que les variations observées dans la nature étaient perpétuelles. Il pensait que si quelques générations suffisaient à présenter un changement chez les vaches, les chiens et les pigeons, alors leur structure entière pouvait se modifier à condition d’en avoir le temps. Mais au cours des 150 années écoulées depuis, des expériences et observations multiples prouvèrent que cette hypothèse était totalement fausse.
Toutes les tentatives au cours du 20ème siècle visant à élever des animaux et à produire des plantes hybrides ont révélé des limites infranchissables dans les processus de variation naturelle. Luther Burbank, l’un des noms célèbres dans ce domaine, pensait qu’il existait une loi cachée chez les espèces limitant leur variation:
Je sais de mon expérience que je peux développer une prune d’un demi-pouce ou une autre de deux pouces et demi, ainsi que de toutes les longueurs possibles entre ces deux mesures, mais je suis enclin à admettre qu’il n’y a pas d’espoir à essayer d’obtenir une prune de la taille d’un petit pois ou aussi grosse qu’un pamplemousse… Bref, il y a des limites au développement possible et ces limites suivent une loi… Les expériences menées en profondeur nous ont donné la preuve scientifique de ce que nous avions déjà deviné par l’observation; en l’occurrence que les plantes et les animaux ont tendance à revenir, chez les générations suivantes, vers une certaine moyenne… En somme, il y a indéniablement une force vers la moyenne qui garde tous les êtres vivants au sein de limites plus ou moins fixées.103
Aujourd’hui, des moyens artificiels permettent quelques changements génétiques dans la structure biologique des animaux et des produits agricoles. Des chevaux plus forts et des choux plus gros peuvent être produits. Mais Darwin tira les mauvaises conclusions de ces exemples. Loren Eisley, l’un des plus éminents anthropologues au monde, explique:
Il semblerait que l’élevage domestique soigneux en vue d’améliorer la qualité des chevaux de course ou celle des choux ne soit pas la voie vers la déviation biologique infinie qu’est l’évolution. Une grande ironie s’impose dans cette situation, car plus que tout autre facteur, l’élevage domestique est utilisé comme un argument de … l’évolution.104
Edward S. Deevey, biologiste et écologiste de l’Université de Floride, souligne qu’il y a une limite à la variation dans la nature:
Le blé est toujours du blé, et non pas par exemple du pamplemousse; et nous ne pouvons pas faire pousser des ailes chez les cochons ni faire pondre des œufs cylindriques aux poules.105
Les expériences conduites sur les mouches à fruit frappent également par le mur des “limites génétiques”. Au cours de ces expériences, les mouches subirent des changements dans une certaine mesure, mais au-delà de cette frontière, aucun changement ne fut observé. Ernst Mayr, célèbre néo-darwiniste, évoque les deux expériences menées sur les mouches:
Dans le groupe de départ, la moyenne combinée de poils des mâles et des femelles sur ces segments était environ de 36. La sélection pour un nombre de poils réduit permit de réduire cette moyenne après 30 générations à 25 poils, après quoi la lignée s’éteignit rapidement à cause de la stérilité… Dans la “haute lignée” (la sélection pour un nombre élevé de poils), le progrès au début était rapide et constant. En l’espace de 20 générations, le nombre de poils augmenta de 36 à 56... A ce stade la stérilité devint sérieuse.106
Après ces expériences, Mayr aboutit à la conclusion suivante:
Evidemment toute amélioration drastique sous la sélection doit sérieusement épuiser la réserve de variabilité génétique… La réaction corrélée la plus fréquente de la sélection est une baisse du bien-être général. C’est la plaie de pratiquement toutes les expériences d’élevage.107
Le professeur de biologie Lane P. Lester et le biologiste moléculaire Raymond G. Bohlin écrivirent l’un des plus importants ouvrages consacrés au sujet: Natural Limits to Biological Change (Les limites naturelles du changement biologique). Voici un extrait tiré de leur introduction:
Que des populations d’organismes vivants puissent changer dans leur anatomie, physiologie, structure génétique, etc. sur une certaine période n’est pas la question. Ce qui reste évasif est la réponse à la questio : à quel point le changement est-il possible et par quel mécanisme génétique ces changements auront-ils lieu? Les éleveurs de plantes et d’animaux peuvent introduire une série impressionnante d’exemples démontrant dans quelle mesure les systèmes vivants peuvent être modifiés. Mais lorsqu’un éleveur commence avec un chien, il termine avec un chien, un chien d’une apparence peut-être étrange mais néanmoins un chien. Une mouche reste une mouche; une rose une rose et ainsi de suite.108
Les auteurs étudièrent la question à travers des observations et des expériences scientifiques. Ils aboutirent à deux conclusions fondamentales:
1) Aucune nouvelle donnée génétique ne peut être obtenue sans interférences externes dans les gènes des organismes. Sans interférence, de nouvelles données biologiques ne peuvent pas apparaître dans la nature. Seule “la variation génétique” se produit naturellement chez une espèce donnée. Ces modifications limitées comprennent, par exemple, le développement d’espèces de chiens plus petits, plus grands, à poil long ou à poil court. Même au bout d’un million d’années, ces variations ne pourraient pas produire de nouvelles espèces ou des taxons plus élevés (genres, familles, ordres, classes, phylums).
2) Dans la nature, les interférences externes chez les gènes des organismes n’ont lieu qu’à travers les mutations. Or ces mutations ne sont jamais bénéfiques ni ne produisent de nouvelles données génétiques; elles ne contribuent qu’à détruire les données existantes.
Par conséquent, il est impossible d’expliquer l’origine des espèces en termes de sélection naturelle, comme le pensait Darwin. Quelle que soit la “quantité de sélection” subie par les chiens, ils continueront à être des chiens. Il est insensé d’affirmer qu’ils étaient en réalité des poissons ou des bactéries par le passé.
Alors qu’en est-il des “interférences externes” dans les gènes ou autrement dit des mutations?
Depuis les années 30, la théorie darwiniste compte sur cette alternative. Aussi le nom de la théorie fut-il changé en “néo-darwinisme”. Les mutations n’ont pas pour autant réussi à sauver la théorie.
Les fringillidés observés par Darwin dans les Galapagos étaient un exemple de la variation, et comme d’autres exemples, ils ne constituaient pas une preuve ferme de l’évolution. Les observations effectuées au cours des dernières années montrèrent que les fringillidés n’ont pas subi le type d’altération illimitée telle que supposé par la théorie de Darwin. Par ailleurs, la plupart des différents types de fringillidés, que Darwin croyait constitués de 14 espèces différentes, étaient en réalité des variations des mêmes espèces, capables de s’accoupler entre elles. Les observations scientifiques montrèrent que l’exemple du bec du fringillidé, cité dans presque toutes les parutions évolutionnistes, est un exemple de variation n’étayant en rien la théorie de l’évolution. Peter et Rosemary Grant se rendirent aux Galapagos pour chercher des preuves de l’évolution darwinienne où ils passèrent des années à observer les fringillidés. Dans leur célèbre étude, ils ne purent que documenter le fait que l’évolution n’avait pas eu lieu.109
Les données contenues dans un gène sont hautement complexes, ainsi que les “machines” moléculaires qui les codent, les lisent et remplissent leurs fonctions productives. Aucun évènement aléatoire qui peut affecter ce système et aucun accident ne peuvent causer une augmentation de la quantité des données génétiques.
Imaginons un programmeur informatique concentré dans l’écriture d’un logiciel sur son ordinateur quand un livre tombe sur son clavier, enclenchant plusieurs touches et insérant des lettres et des chiffres au hasard dans son texte. Une mutation c’est un peu ça. Un tel accident ne contribue en rien au programme informatique, il aurait plutôt pour effet de le saboter. Les mutations vandalisent de la même manière le code génétique. Dans Natural Limits to Biological Change (Les limites naturelles au changement biologique), Lester et Bohlin écrivent que “les mutations sont des erreurs dans la machinerie précise de la réplication de l’ADN” ce qui signifie que “les mutations, la variation génétique et la recombinaison seules ne généreront pas de changements évolutionnaires majeurs”.110
Ce résultat assez logique fut prouvé par des expériences et des observations au cours du 20ème siècle. Aucune mutation observée n’améliore les données génétiques d’un organisme afin de provoquer un changement radical.
C’est pourquoi, bien qu’il soit en faveur de la théorie de l’évolution, Pierre-Paul Grassé, ancien président de l’académie française des Sciences dit que “les mutations ne sont que les fluctuations héréditaires autour d’une position médiane, une variation sur la droite, une variation sur la gauche mais sans effet évolutionnaire final… Elles modifient ce qui préexiste”.111
Le Dr Grassé ajoute que dans le cas de l’évolution, le problème tient au fait que “certains biologistes contemporains parlent d’évolution dès qu’ils observent une mutation”. Selon lui, cette opinion ne s’accorde pas avec les faits parce que “quel que soit leur nombre, les mutations ne produisent aucune sorte d’évolution”.112
L’exemple de la mouche à fruit illustre bien que les mutations ne produisent pas de nouvelles données génétiques. Les mutations effectuées chez les mouches montrent que dans la nature, c’est l’équilibre et non le changement qui domine les organismes. Grâce à la gestation rapide des mouches à fruit d’environ douze jours, elles sont le cobaye favori pour les expériences de mutations. Afin d’augmenter le taux de mutation de 15.000%, des rayons X furent utilisés dans ces expériences. Les scientifiques pouvaient ainsi observer en un court laps de temps des mouches à fruit soumises à un nombre de mutations équivalent à celui auquel elles auraient été soumises pendant des millions d’années dans des conditions naturelles. Cependant même des mutations aussi rapides ne produisirent aucune nouvelle espèce. Les scientifiques ne furent pas capables d’obtenir de nouvelles données génétiques.
Chez les mouches à fruit, le cas classique de la prétendue “mutation bénéfique” est celui du mutant à quatre ailes. Les mouches à fruit ont normalement deux ailes mais certains spécimens à quatre ailes éclosent occasionnellement. Les parutions darwinistes présentent cet exemple comme un “développement” mais comme Jonathan Wells le démontra en détails dans son Icons of Evolution (Les icônes de l’évolution), cette interprétation est fausse. Ces ailes supplémentaires n’ont pas de muscles de vol et constituent en réalité un handicap pour la mouche. Par ailleurs, aucun de ces mutants n’a survécu en dehors d’un laboratoire.113
En dépit de tout cela, les évolutionnistes continuent à affirmer que des cas de mutations bénéfiques se présentent, même s’ils restent rares et que de nouvelles structures biologiques apparaissent suite à une sélection naturelle. Ils font là pourtant une erreur considérable. Une mutation ne contribue nullement à l’augmentation des données génétiques et par conséquent ne mène pas à l’évolution. Comme l’expliquent Lester et Bohlin:
Les mutations seront uniquement capables de modifier ce qui existe déjà, généralement de façon insignifiante ou délétère. Cela ne signifie pas que la mutation bénéfique est prohibée; inattendue peut-être mais pas impossible. Une mutation bénéfique est simplement une mutation qui permet à ceux qui en bénéficient d’apporter une progéniture plus importante aux générations futures que les créatures n’ayant pas subi de mutations… Mais ces mutations n’ont rien à voir avec le changement d’un type d’organisme en un autre…
A cet égard, Darwin attira l’attention sur les coléoptères sans ailes de Madère. Pour un coléoptère vivant sur une île exposée aux vents, des ailes peuvent constituer un handicap certain. Les mutations causant la perte du vol sont clairement bénéfiques. Le cas du poisson des cavernes aveugle est similaire. Les yeux sont assez vulnérables, et d’autant plus que la créature vit dans l’obscurité totale, elle aurait tout intérêt à travers les mutations à réduire cette vulnérabilité. Bien que ces mutations produisent un changement drastique profitable, il est important de souligner qu’elles impliquent toujours la perte et jamais le gain. Il n’a jamais été observé que des ailes ou des yeux ont été produits chez des espèces n’en disposant pas auparavant.114
Lester et Bohlin concluent que dans l’ensemble, les mutations sont toujours une cause de détérioration génétique et de dégénérescence.
Les mutations causent toujours une perte de données génétiques. Croire qu’elles peuvent produire les codes génétiques extraordinairement complexes de millions d’espèces différentes équivaut à croire que des livres tombant au hasard sur le clavier d’un ordinateur peuvent écrire des millions d’encyclopédies.
Le Dr Merle d’Aubigne, directeur du département d’orthopédie à l’Université de Paris fait le commentaire suivant:
Je ne peux pas être satisfait à l’idée que des mutations fortuites peuvent expliquer l’organisation complexe et rationnelle du cerveau, mais aussi des poumons, du cœur, des reins et même des ligaments et des muscles. Comment est-il possible d’échapper à l’idée d’une force intelligente organisatrice?115
En somme, les mutations ne peuvent pas expliquer l’origine des espèces de Darwin. Le biologiste évolutionniste autrichien Gerhard Müller reconnaît, dans une critique qu’il rédigea pour le numéro de l’hiver 2006 de Biological Theory, que la théorie synthétique néo-darwinienne est incapable d’expliquer l’origine de la nouveauté morphologique.
Les deux mécanismes de sélection naturelle et de mutation ne corroborent nullement l’origine des créatures vivantes. Aucune nouvelle donnée génétique ne ressort de la sélection, seules les données déjà existantes sont sélectionnées. Les mutations ne produisent pas non plus de nouvelles données génétiques et au contraire, elles ont plutôt tendance à les détruire. Clairement les origines des données génétiques et par conséquent la vie ne répondent à aucun de ces mécanismes naturels.
Comme l’affirmait le Dr Merle d’Aubigne, cette origine provient “d’une force intelligente organisatrice”. C’est là le pouvoir de Dieu Tout-Puissant avec Son intelligence, Sa science et Son pouvoir infini. Dans le Coran, Dieu dit:
Et c’est Lui qui commence la création puis la refait. Cela Lui est plus facile. Il a la transcendance absolue dans les cieux et sur la terre. C’est Lui le Tout Puissant, le Sage. (Sourate ar-Rum, 27)
Le darwinisme a tenté de nier cette réalité en vain et il est devenu une théorie démodée enfouie dans l’histoire.
La volonté d’expliquer l’origine des espèces en termes évolutionnistes est arrivée à une impasse, comme l’admettent ouvertement les évolutionnistes ces dernières années. L’article des biologistes évolutionnistes Gilbert, Opitz et Raff publié en 1996 dans le magazine Developmental Biology résume bien la situation. Ils étaient d’avis que “l’origine des espèces – le problème de Darwin – reste insoluble”.116
Cependant l’individu lambda n’en est pas conscient. Le système darwiniste préfère ne pas faire savoir au public que selon les termes de Darwin, la question de l’origine des espèces est sans réponse. Au contraire, les médias et les manuels se sont faits l’écho des mythes de l’évolution. Dans le monde scientifique, ces mythes font partie des “histoires comme ça” et constituent la principale source de motivation pour ceux qui acceptent la théorie.
Presque tous les manuels évolutionnistes reprennent avec de légères variantes l’une de ces célèbres histoires racontant comment l’homme se mit à marcher sur deux jambes: les primates hominoïdes censés êtres les ancêtres des êtres humains vivaient dans les arbres des jungles africaines. Leurs colonnes vertébrales étaient voûtées. Leurs mains et leurs pieds étaient idéalement adaptés pour grimper dans les branches. La jungle africaine se réduisit poussant les hominoïdes à migrer vers la savane. Afin de pouvoir voir au-delà des herbes hautes de la savane, ils devaient se redresser sur deux jambes. C’est ainsi que nos ancêtres se mirent à marcher debout. Leurs mains ne servant plus aux déplacements, elles purent fabriquer des outils. Plus ils utilisaient leurs mains, plus leur intelligence augmentait. Ils devinrent ainsi des êtres humains.
De telles histoires font régulièrement le contenu des journaux et des magazines évolutionnistes. Les journalistes favorables à la théorie de l’évolution ou ceux dont les connaissances sont limitées ou superficielles rapportent ces histoires aux lecteurs comme si elles étaient factuelles. Or, de plus en plus de scientifiques proclament qu’elles n’ont aucune valeur scientifique. Le Dr Collin Patterson, qui travailla en tant que paléontologue senior pendant des années au Musée Britannique d’histoire naturelle à Londres écrit:
Il est assez facile de fabuler sur comment une forme de vie donna naissance à une autre et de trouver des raisons pour lesquelles les étapes devraient être favorisées par la sélection naturelle. Mais de telles histoires ne font pas partie de la science, car il n’y a aucun moyen de les soumettre aux tests.117
Dans son livre Fossils and Evolution (Fossiles et évolution) datant de 1999, le paléontologue évolutionniste T.S. Kemp revient sur le manque de valeur scientifique sur ce qui fut écrit à propos de la prétendue évolution des oiseaux:
Un scénario de l’origine des oiseaux aurait été que vers la fin du jurassique, il y eut une pression sélective favorisant l’adoption d’habitudes de plus en plus arboricoles agissant sur un groupe de dinosaures bipèdes petits et de constitution légère. Ce mode de vie accrut leur capacité à fuir les prédateurs et à trouver de nouvelles sources de nourriture. Les forces de sélection suivantes promurent le saut, puis la capacité à planer et enfin le vol de branche en branche et d’arbre en arbre. Absolument aucune de ces suppositions sur les formes intermédiaires, les conditions écologiques ou les forces sélectives auxquelles ils étaient soumis ne pouvaient être testées empiriquement. Le résultat est le scénario évolutionniste ou plus péjorativement “l’histoire comme ça”.118
Le fait que les “histoires comme ça” ne puissent pas être testées et qu’elles n’aient donc pas de valeur scientifique, ne constitue qu’une facette du problème. L’autre aspect tout aussi sérieux voire plus est que ces histoires sont un non-sens impossible.
Reprenons l’histoire des hominoïdes qui avaient commencé à marcher sur deux jambes.
Jean Baptiste Lamarck est l’auteur de ce mythe dans un contexte scientifique limité il y a 150 ans. Cependant, la génétique moderne a démontré depuis qu’une caractéristique acquise au cours d’une vie ne peut être transmise à la génération suivante. Or les dits ancêtres des êtres humains évoluèrent grâce aux caractéristiques acquises de leur vivant. D’après ce scénario, les hominoïdes se redressèrent pour voir au-dessus de la végétation, libérant leurs mains dont ils firent usage et virent leur intelligence augmenter. Rien de la sorte ne se produisit jamais. En plus, une créature ne peut pas acquérir des caractéristiques simplement en essayant de se redresser et en utilisant des outils. Même si nous acceptons la possibilité d’une telle acquisition (scientifiquement impossible rappelons-le), ces talents n’auraient pas pu être transmis à la génération suivante. Par conséquent, même si l’impossible s’était produit et un singe fut capable de positionner son squelette dans une position debout, il n’aurait pu transmettre son habitude à sa progéniture et l’évolution n’aurait pu avoir lieu.
Alors pourquoi cette idée de Lamarck discréditée depuis plus d’un siècle cherche-t-elle encore à s’imposer?
Les évolutionnistes disent que ces “histoires comme ça” englobent un processus réel d’évolution biologique. Ils ne croient pas que la nécessité mène à l’évolution mais que la nécessité guide la sélection naturelle vers une direction particulière. Ils pensent aussi qu’elle est la cause de la sélection des mutations qui amèneront des résultats dans ce sens. Lorsqu’ils prétendent que les hominoïdes se tinrent debout, ils entendent qu’ils trouvaient un avantage à se tenir debout. Certains se redressèrent, leur squelette subissant une mutation au moment propice. Ce furent précisément ceux-ci qui furent choisis par la sélection naturelle.
En d’autres termes, les explications scientifiques ayant trait aux mutations sont totalement ignorées parce que si elles sont examinées en détail, elles font apparaître clairement qu’il ne s’agit là que de superstitions n’ayant rien de scientifiques.
Les histoires comme ça des évolutionnistes supposent que les mutations introduisent ce dont l’organisme a besoin ainsi que les avantages les mieux adaptés.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu’aucune mutation à ce jour n’a permis de développer de nouvelles données génétiques.
Croire à ce scénario équivaut à croire à une baguette magique pourvoyant à tous les besoins d’une créature. Ce n’est ni plus ni moins de la superstition.
Bien que le zoologue français Pierre-Paul Grassé accepte en théorie l’évolution, il est conscient de la réalité de cette situation et s’oppose au darwinisme sur le point des mutations:
L’apparence opportune des mutations permettant aux animaux et aux plantes de satisfaire leurs besoins semble difficile à croire. Pourtant la théorie darwinienne est encore plus exigeante. Une simple plante, un simple animal requerraient des milliers et des milliers… d’événements appropriés. Ainsi les miracles deviendraient la règle: des événements avec une probabilité infinitésimale se produiraient facilement… Il n’y a aucune loi contre le fait de divaguer mais la science ne doit pas s’y laisser aller.119
En somme, le darwinisme est un produit de l’imagination n’ayant rien à voir avec la science. Les “histoires comme ça” présentées comme des faits scientifiques ne disposent pas du moindre appui scientifique.
Tous ces mythes ont en commun de supposer que les besoins spéciaux des êtres vivants sont d’abord déterminés puis pourvus par les mutations. Les évolutionnistes appellent cela “la pression évolutionniste”. (Le besoin de se tenir debout au dessus des hautes herbes de la savane est un exemple de pression évolutionniste.)
Seuls ceux qui acceptent aveuglément le darwinisme peuvent supposer que les mutations nécessaires sont à portée de main. Quiconque n’est pas enlisé dans un tel dogmatisme peut voir que les histoires comme ça sont des inventions sans relation avec la science.
D’ailleurs les scientifiques évolutionnistes admettent ouvertement la nature de ces conjectures. Ian Tattersall, conservateur de la division d’anthropologie du musée américain d’histoire naturelle, émit un commentaire intéressant dans un article de The New York Times, intitulé “Why humans and their fur parted ways” (Pourquoi les humains se sont séparés de leurs fourrures). Le scénario de plusieurs avantages fut proposé. Tattersall dit: “Il y a toutes sortes de notions liées à l’avantage de la perte des poils, mais elles sont toutes des histoires comme ça.”120
Dans son livre publié en 1999, l’évolutionniste Henry Gee, éditeur scientifique du magazine Nature, souligna que chercher à expliquer l’origine d’un organe en termes de ce qui est avantageux pour lui était faux:
… nos nez furent conçus pour soutenir des lunettes, donc nous avons des lunettes. Pourtant les biologistes évolutionnistes appliquent le même raisonnement quand ils interprètent une structure selon son adaptation à son utilité actuelle. Ils ne voient pas que les besoins de l’utilité actuelle ne nous disent pas comment la structure a évolué, ni comment l’histoire évolutionniste d’une structure a pu influencer la forme et les propriétés de cette structure.121
Ces déclarations sont très importantes étant donné qu’il est très probable que vous rencontriez des histoires comme ça dans les parutions évolutionnistes ou dans les médias. Rappelez-vous que ces histoires ne reposent sur aucune preuve scientifique. Leur fabrication suit toujours la même méthode. D’abord, l’avantage d’une caractéristique particulière ou d’un aspect d’une créature est décrit, puis un scénario est inventé cherchant à montrer comment cet avantage a pu évoluer. En pratique, il n’y a pas de limites à ce genre de thèses évolutionnistes: “La trompe donne à l’éléphant la capacité de ramasser les nourritures sur le sol, donc elle a dû évoluer à cet escient” ou “le cou de la girafe lui permet d’atteindre les branches en hauteur, donc il a évolué dans ce but.” Accepter ce genre d’histoires équivaut à croire que la nature s’occupe des besoins de toutes ses créatures. Cela revient en quelques sortes à croire à un mythe.
La nature de ce mythe devient de plus en plus claire chaque jour.
Pour résumer ce chapitre, on peut dire que l’origine des espèces fut associée à un processus évolutionniste aléatoire à cause des déductions fausses faites par Darwin dans le contexte scientifique limité du 19ème siècle. Toutes les observations et expériences menées au 20ème siècle montrent qu’aucun mécanisme dans la nature ne permet de produire de nouvelles espèces ni des taxons supérieurs d’êtres vivants.
La science détruisit le darwinisme et il est maintenant évident que la véritable origine des espèces est dans la création. Dieu Tout-Puissant, dans Sa science suprême, créa toutes les créatures vivantes.
103- George Turner, "How Are New Species Formed?", New Scientist, June 14, 2003, s.36
104- Norman Macbeth, Darwin Retried, Boston, Gambit INC., 1971, s.36.
105- Norman Macbeth, Darwin Retried, ss.35-36
106- Edward S. Deevy, "The Reply: Letter from Birnam Wood", Yale Review, 56 (1967), s.636
107- Ernst Mayr, Animal Species and Evolution, Cambridge, Harvard University Pres, 1963, ss.285-286.
108- Ernst Mayr, Animal Species and Evolution, ss.290.
109- Lane P. Lester, Raymond G. Bohlin, Natural Limits to Biological Change, s.13-14
110- Jonathan Wells, Icons of Evolution, ss.159-175
111- Lane Lester, Raymond G. Bohlin, Natural Limits to Biological Change, 2nd ed, Probe Books, 1989, ss.67,70
112- Garry E. Parker, Creation: The Facts of Life, San Diego, Creation of Life Publishers, 1980, s.76
113- Pierre-Paul Grassé, Evolution of Living Organisms, Academic Press, New York, 1977, s. 88
114- Jonathan Wells, Icons of Evolution (Regnery, 2000), s. 178
115- Lane Lester, Raymon G. Bohlin, Natural Limits to Biological Change, Probe Books, 1989, s. 170-171
116- Henry Morgenau & Roy Abraham Varghese, Kosmos Bios Teos, Gelenek Yayıncılık, Ekim 2002, İstanbul, s.161.
117- Scott Gilbert, John Opitz, and Rudolf Raff, "Resynthesizing Evolutionary and Developmental Biology", Developmental Biology 173, Article No. 0032, 1996, s. 361
118- Personal letter (written 10 April 1979) from Dr. Collin Patterson, Senior Paleontologist at the British Museum of Natural History in London, to Luther D. Sunderland; as quoted in Darwin's Enigma by Luther D. Sunderland, Master Books, San Diego, USA, 1984, s. 89
119- T. S. Kemp, Fossils and Evolution, Oxford University Press, 1999, s. 19
120- Pierre-P Grassé, Evolution of Living Organisms, New York: Academic Press, 1977, s.103
121- Nicholas Wade, "Why Humans and Their Fur Parted Ways", The New York Times, 19 Ağustos 2003