N'ont-ils pas vu les oiseaux au-dessus d'eux, déployant et repliant leurs ailes tour à tour ? Seul le Tout Miséricordieux les soutient. Car Il est sur toute chose, clairvoyant. (Sourate al-Mulk, 19)
Alors qu’Anouar rentrait à la maison après l’école, il commença à pleuvoir fortement. Après le dîner, et avant de commencer ses devoirs, il demanda à sa maman s’il pouvait regarder la pluie un moment. Elle accepta. Anouar s’en alla vers la fenêtre et regarda la pluie tomber. Il y avait des gens qui marchaient dans la rue avec des parapluies, et d’autres sans, qui longeaient les immeubles. Après un petit moment, des flaques d’eau commençaient à se former tout autour. Les voitures qui passaient aspergeaient d’eau les passants qui s’enfuyaient des bords du trottoir pour éviter d’être arrosés. Anouar pensait au bienfait d’être à la maison et qu’il devrait remercier Allah encore plus pour lui avoir donné la nourriture et une maison bien chaude pour y vivre. A ce moment-là, un moineau se posa sur le rebord de la fenêtre. Anouar pensa que le pauvre oiseau devait sûrement chercher à s’abriter de la pluie et ouvrit immédiatement la fenêtre.
“As Salam Aleykum, je m’appelle Anouar”, dit-il. “Tu peux entrer si tu veux.”
“Merci, Anouar” dit le petit oiseau. “J’aimerais bien entrer à l’intérieur et attendre que la pluie cesse.”
“Tu dois avoir très froid dehors,” compatit Anouar. “Je n’avais jamais vu un oiseau d’aussi près. Tes pattes sont tellement fines ! Comment peuvent-elles porter ton corps ?”
“Tu as raison, Anouar” acquiesça le moineau. “Nous, les oiseaux, avons des pattes très fines par rapport à nos corps. Mais malgré cela, elles peuvent porter nos corps très facilement. Il y a de nombreux muscles, veines et nerfs à l’intérieur d’elles. Si nos pattes étaient plus fines ou plus épaisses, il nous aurait été difficile de voler.”
“Ce doit être un sentiment merveilleux de voler” songea Anouar. “Tes ailes sont fines aussi, mais tu peux aussi voler avec. Alors comment se fait-il que tu puisses voler de longues distances sans te fatiguer ?”
“Lorsque nous volons pour la première fois, nous utilisons beaucoup d’énergie parce que nous devons supporter le poids de notre corps tout entier sur nos fines ailes” commença le moineau. “Mais une fois que nous sommes en l’air, nous nous relâchons en nous laissant porter par le vent. Et parce que nous dépensons moins d’énergie de cette façon-là, nous ne nous fatiguons pas. Lorsque le vent tombe, nous commençons à battre nos ailes. Grâce à cet avantage qu’Allah a créé pour nous, nous pouvons faire de longues distances de vol.”
Puis Anouar demanda : “Comment peux-tu voir autour de toi pendant que tu voles ?”
Le moineau expliqua : “Nos meilleurs organes sensoriels sont nos yeux. En plus de nous avoir doté de la capacité de voler, Allah nous a également donné un sens supérieur de la vue. Si nous ne l’avions pas parallèlement à notre miraculeuse capacité de voler, cela serait très dangereux pour nous. Nous pouvons voir des objets éloignés d’une manière plus claire que les êtres humains, et nous avons un large champ de vision. Donc, lorsque nous voyons un danger en face de nous, nous pouvons ajuster la direction et la vitesse de notre vol. Nous ne pouvons pas faire tourner nos yeux comme les humains parce que nos yeux sont placés dans leurs orbites. Mais nous pouvons faire tourner nos têtes et nos cous rapidement pour agrandir notre champ de vision.”
Anouar comprit : “Voilà pourquoi les oiseaux bougent tout le temps leurs têtes : pour voir autour d’eux. Est-ce que tous les yeux des oiseaux sont pareils ?”
“Les hiboux et les autres oiseaux nocturnes ont de très larges yeux” continua le moineau. “Grâce à certaines cellules spéciales dans leurs yeux, ils peuvent voir dans une faible lumière. Grâce à cela, les hiboux peuvent très bien voir pour chasser pendant la nuit. Il y a également des sortes d’oiseaux appelés oiseaux marins ; Allah les a créés afin qu’ils puissent très bien voir dans l’eau. Ils plongent leur tête sous l’eau et attrapent les insectes et les poissons. Allah a créé cette capacité chez ces oiseaux afin qu’ils puissent voir clairement sous l’eau et attraper leur proie.”
“Pourtant, les becs d’oiseaux ne sont pas tous les mêmes. Pourquoi ?” demanda Anouar.
“Allah a créé diverses sortes de becs pour différentes espèces d’oiseaux et pour effectuer des travaux variés” fut la réponse. “Nos becs conviennent parfaitement à l’environnement dans lequel nous vivons. Les chenilles et les vers sont délicieux pour nous, les oiseaux mangeurs d’insectes. Avec notre bec fin et pointu, nous pouvons facilement piquer les chenilles et les vers sous les feuilles d’arbres. Les oiseaux pêcheurs ont généralement de longs becs en forme de cuillère au bout pour attraper les poissons facilement. Et les oiseaux qui se nourrissent de plantes ont des becs qui leur permettent facilement de manger le genre de plantes qu’ils aiment. Notre Seigneur a donné de manière parfaite, pour chaque créature sur terre, les capacités dont elle a besoin.”
Anouar avait une autre question pour le moineau : “Tu n’as pas d’oreilles comme nous en avons, mais tu peux très bien m’entendre. Comment cela se fait-il ?”
“Le sens de l’ouïe est très important pour nous les oiseaux. Nous l’utilisons pour chasser et nous avertir les uns les autres d’un danger possible afin que nous puissions nous protéger. Certains oiseaux ont des membranes auditives qui leur permettent d’entendre le moindre petit bruit. Les oreilles du hibou sont très sensibles au bruit. Elles peuvent entendre des niveaux de sons que les humains ne peuvent pas entendre” lui dit le moineau.
Puis Anouar demanda : “Vous chantez très bien, vous les oiseaux. J’aime beaucoup vous écouter. A quoi utilisez-vous vos voix ?”
L’oiseau hocha la tête : “Certains de nous ont différents chants pour dérouter nos ennemis. Parfois, nous faisons nos nids dans des trous d’arbres, et lorsqu’un ennemi essaye d’y parvenir, nous sifflons comme les serpents. L’intrus croit qu’il y a un serpent dans le nid, ce qui nous permet de le protéger.”
“Que faites-vous d’autre pour protéger vos nids contre les ennemis ?” se demanda Anouar.
“Nous construisons plusieurs nids d’appât pour leurrer nos ennemis” dit le moineau. “De cette façon, nous déroutons les envahisseurs et protégeons nos nids et nos œufs que nous avons cachés dans notre territoire. Pour protéger nos nids des serpents venimeux, nous cachons les entrées et les faisons très compliquées. Une autre précaution consiste en la construction de nos nids dans les arbres qui ont des épines.”
“Comment se fait-il que certains oiseaux puissent nager dans l’eau ? Et pourquoi tous les oiseaux ne peuvent-ils pas nager ?” demanda Anouar à son ami.
Le moineau répondit : “Allah a créé certains de nous avec la capacité de nager. Il leur a donné des pattes palmées qui leur permettent de nager lorsqu’ils vont dans l’eau. D’autres ont des sortes d’orteils fins sans palmes. Donc, à part les oiseaux marins, les oiseaux ne peuvent pas nager.”
“Comme les palmes !” s’exclama Anouar. “Lorsque je nage en portant des palmes, je peux aller plus vite.”
“Il y a certaines espèces d’oiseaux qui ont ces palmes dès la naissance” dit l’oiseau.
Alors qu’Anouar et l’oiseau conversaient, sa mère lui dit d’aller dans sa chambre et de faire ses devoirs. Au même moment, la pluie cessa.
Anouar dit à son ami : “Maintenant, je dois aller dans ma chambre et faire mes devoirs. Demain je parlerai à mes amis de tes capacités particulières, et comment Allah t’a créé ainsi que toutes les autres créatures avec un art créatif aussi parfait.”
“Il ne pleut plus, je peux donc retourner à mon nid” répondit le moineau. “Merci de m’avoir fait entrer, Anouar. Lorsque tu parleras de nous à tes amis, leur diras-tu aussi de prendre soin de nous et de ne pas jeter des pierres sur nous ou sur n’importe quelle autre créature ?”
“Oui, bien sûr que je leur dirai” accepta Anouar. “Qu’Allah te protège.”
Anouar ouvrit la fenêtre et l’oiseau s’envola immédiatement, passant légèrement entre les airs. Anouar pensa à la perfection de la création d’Allah et s’assit pour faire ses devoirs.
N'ont-ils pas vu les oiseaux assujettis [au vol] dans l'atmosphère du ciel sans que rien ne les retienne en dehors d'Allah ? Il y a vraiment là des preuves pour des gens qui croient. (Sourate an-Nahl, 79)