Du ciel à la terre, Il administre l'affaire, laquelle ensuite monte vers Lui en un jour équivalant à mille ans de votre calcul.
(Sourate as-Sajda, 5)
Dans le Coran, et plus spécifiquement dans le verset suivant, Dieu annonce qu'Il a créé les gens selon un certain caractère naturel:"Dirige tout ton être vers la religion (du pur monothéisme islamique), exclusivement (pour Dieu) : telle est la nature que Dieu (Fitratoullah c'est-à-dire la religion de Dieu) a originellement donnée aux hommes." (Sourate ar-Rum, 30). Le caractère naturel de l'espèce humaine est fondé sur la servitude et la foi en Dieu. Puisque l'homme n'est pas capable de satisfaire ses propres désirs et ses besoins tout seul, il a naturellement besoin de se prosterner devant Dieu et de se tourner vers Lui.
Si l'homme vit en accord avec cette disposition naturelle, il atteindra la vraie confiance, la paix, le salut et le bonheur. Quand il la refuse et se détourne de Dieu, il mène une vie pleine d'ennuis, de craintes, d'inquiétudes et de tourments.
Cette loi valable pour les hommes est également valable pour la société. Si une société est formée de personnes qui ont foi en Dieu, elle sera alors une société juste, heureuse, sage et paisible. Indiscutablement le contraire est également vrai. Si une société ignore Dieu, l'ordre de cette société sera primitif, corrompu et ruiné par sa structure.
Il est facile de constater cette réalité lorsque nous examinons les sociétés qui se sont détournées de Dieu. L'un des résultats le plus immédiat d'une pensée irréligieuse est l'abolition de la morale et le développement de sociétés complètement dénaturées. Cette culture, qui ne tient pas compte des valeurs religieuses et morales et qui consiste uniquement en la satisfaction de ses propres désirs, n'est en réalité qu'un système oppressif. Dans un tel système, toutes sortes de dégénérescences peuvent s'observer comme la dépendance vis-à-vis d'une drogue ou les perversions sexuelles. Ainsi apparaissent des sociétés privées d'amour, égoïstes, ignorantes et superficielles.
Dans une telle société où les gens ne cherchent qu'à satisfaire tous leurs désirs, il est très difficile de maintenir la paix, l'amour et l'amitié. Il va sans dire que les relations humaines dépendent d'intérêts mutuels et c'est un sentiment extrême de méfiance qui prévaut. Lorsqu'il n'existe aucune raison pour l'homme d'être sincère, honnête, crédible et d'avoir un intérêt à bien se comporter, aucun obstacle ne se trouve sur le chemin de la dissimulation, de la fausseté et de la trahison. Les membres de ces sociétés "tournent ouvertement leurs dos à Dieu"(Sourate Houd, 92) et n'éprouvent donc jamais la crainte de Dieu. Puisqu'ils "ne peuvent pas se faire une idée juste de Dieu", ils sont indifférents au Jour du Jugement Dernier et au jour de la rétribution. Quant à l'Enfer, pour eux, ce n'est rien d'autre qu'un concept qui apparaît dans les livres religieux. Ils ne pensent pas devoir un jour rendre des comptes pour tous les péchés qu'ils ont commis durant leur vie. Ils ne croient pas en la présence de Dieu après leur mort, et ils ne s'imaginent pas en dernier lieu être condamnés à la vie éternelle et au tourment de l'Enfer. Et même quand ils y pensent, ils imaginent qu'ils finiront par aller au Paradis après "avoir payé pour leurs péchés": "C'est pourquoi ils disent: "Le Feu ne nous touchera que pour un nombre de jours déterminés. Et leurs mensonges les trompent en religion." (Sourate Al Imran, 24)
C'est pourquoi ils passent leur vie à satisfaire leurs désirs et leurs passions autant qu'ils le peuvent.
D'ailleurs, cette situation provoque naturellement une dégénérescence éthique et un effondrement moral que nous rencontrons aujourd'hui au sein de plusieurs sociétés. Voici un exemple typique de leur raisonnement: "Puisque je ne vis qu'une seule fois et que je mourrai après avoir vécu 50 ou 60 années, je dois profiter le plus possible de la vie." Dans ce système de pensées fondé sur un raisonnement erroné, nous pouvons nous attendre à trouver toutes sortes d'injustice, la prostitution, le vol, le meurtre et l'immoralité. L'homme peut alors facilement tomber dans le crime, l'homicide ou la fraude. Quand un individu ne pense qu'à satisfaire ses propres désirs et passions, alors toutes les autres personnes -y compris ses amis et sa famille- auront peu d'importance pour lui. C'est ainsi que l'homme devient indifférent à l'homme.
Dans une structure sociale fondée sur des relations d'intérêts, la méfiance éprouvée par les gens à l'égard des autres empêche l'établissement d'une paix tant au niveau individuel que social, et cela incite tout le monde à vivre dans un état permanent de doute, d'inquiétude et d'indécision. Dans une telle société, on ignore qui trompera qui, quand et comment. C'est pourquoi l'esprit des gens est rempli par l'effroi et par la détresse. Cette méfiance et ce doute éprouvés réciproquement font que toutes ces personnes mènent une vie malheureuse. Dans une société où toutes les valeurs morales sont ignorées et dans laquelle il n'y a pas la crainte de Dieu, ce que pensent les gens sur des notions telles que la famille, l'honnêteté et la chasteté s'avère être fort alarmant.
Dans ce type de société, la vie des gens ne dépend ni de l'amour ni du respect mutuels. Ses membres ne sentent pas le besoin de montrer du respect "naturel" aux autres. S'ils agissent d'une manière respectueuse envers autrui c'est qu'en échange, la plupart du temps, ils pensent obtenir une contrepartie favorable à leurs intérêts. Le pire, c'est qu'en agissant ainsi ils pensent avoir raison. Tout ceci n'est que le résultat de l'ignorance dans laquelle on les laisse et qui consiste à leur faire croire pendant toute leur vie qu'ils sont les descendants de singes et que leur âme va disparaître après leur mort. Il ne fait aucun doute que ce sont de telles idées qui se cachent dans le subconscient de chaque homme qui ne croit ni en Dieu ni en l'Au-delà. Dans les sociétés qui n'ont pas foi en Dieu, il n'existe aucune base pour la paix, le bonheur ou la confiance.
Cependant, notre but ici n'est pas de conclure en disant que "la décadence se produit dans les sociétés qui ne croient pas en Dieu, alors il faut croire en Dieu". Il faut croire en Dieu parce que Dieu existe, et quiconque Le nie commet un grand péché contre Lui. Ce que nous cherchons à faire lorsque nous qualifions les peuples athées "d'égarés" c'est de montrer l'erreur de jugement fondamental qu'ils font. Ces erreurs ont malheureusement de graves conséquences et une société qui se construit sur la négation de l'existence de Dieu finit par en payer le prix. Les retentissements sont importants parce que ce sont eux qui servent d'indicateurs pour mesurer la grandeur de l'erreur.
Pourtant le Coran nous met en garde contre un tel égarement: "Si tu obéis à la majorité de ceux qui sont sur la terre, ils t'égareront du sentier de Dieu". (Sourate al-Anam, 116)Pourtant, la plupart des sociétés partage cette caractéristique commune. En d'autres termes, une certaine psychologie de "groupe" accentue ce rejet et le renforce encore. Ces communautés, qui ne sont conscientes ni de l'existence de Dieu ni de l'Au-delà, sont appelées par Dieu comme étant des "sociétés de jahilliya (de l'ignorance)" dans le Coran. Car, bien que les membres de cette communauté étudient la physique, la biologie, l'histoire ou les sciences similaires; ils n'ont pas la clairvoyance ou la conscience nécessaires pour reconnaître la force et la grandeur de Dieu. Et en ce sens-là, ils sont ignorants.
Les membres de "la société de l'ignorance" s'égarent sur le sentier de Dieu vers des voies différentes, car ils ne Lui sont point dévoués. Ils préfèrent suivre d'autres hommes qui sont de tout aussi mauvais servants de Dieu qu'eux-mêmes. Ils les prennent comme exemple, adhèrent complètement à leurs pensées en les considérant comme des vérités absolues. Ainsi, cette "communauté de l'ignorance" finit par former un système fermé qui s'aveugle lui-même et qui se détourne de plus en plus de la raison et de la conscience. Comme nous l'avons indiqué au début, la caractéristique la plus surprenante de ce système est que les gens qui le composent, agissent en accord avec un endoctrinement antireligieux.
Dieu nous montre dans le Coran, et ceci par une comparaison percutante, qu'une telle vie est vaine, "corrompue" et qu'elle est vouée à disparaître:
"Lequel est plus méritant? Est-ce celui qui a fondé son édifice sur la piété et l'agrément de Dieu ou bien celui qui a placé les assises de sa construction sur le bord d'une falaise croulante et qui croula avec lui dans le feu de l'Enfer? Et Dieu ne guide pas les Zâlimoûn (injustes, cruels, polythéistes).." (Sourate at-Tawbah, 109)
N'oublions cependant pas un point: chaque société et chaque individu ont la possibilité de se débarrasser de cet endoctrinement, de ce mode de vie et de cette philosophie de l'ignorance. Car Dieu leur a envoyé des messagers qui les a avertis de Son existence, de l'Au-delà ainsi que du vrai sens de leur vie; ceci par le biais de livres justes qui sont capables de répondre à chaque question se formant dans la conscience des hommes. Ceci est la loi de Dieu qui dure depuis l'éternité. Aujourd'hui, c'est le Coran, le livre juste qui sert de guide à l'humanité tout entière en la faisant sortir de son ignorance et en la menant vers la lumière et le droit chemin. Les gens seront donc jugés selon leurs propres préférences. D'ailleurs, le messager qui a transmis ce livre aux gens les a appelés de la manière suivante:
Dis: "O gens! Certes la vérité (ce Coran et ma mission prophétique) vous est venue de votre Seigneur. Donc, quiconque est sur le bon chemin ne l'est que pour lui-même; et quiconque s'égare, ne s'égare qu'à son propre détriment. Et je ne suis nullement un Wakîl (protecteur) pour vous (obliger à suivre la guidée)." (Sourate Younus, 108)