Quand ils entrevoient quelque commerce ou quelque divertissement, ils s’y dispersent et te laissent debout. Dis : “Ce qui est auprès d’Allah est bien meilleur que le divertissement et le commerce, et Allah est le Meilleur des pourvoyeurs.” (Sourate al Jumua, 11)
Dans ce vers, Allah fait référence à un incident qui s'est produit au temps de notre Prophète (pbsl), quand certains ont négligé une obligation religieuse au profit de manifestations mondaines. Aujourd'hui, de la même manière, les membres des sociétés ignorantes évitent de vivre selon le Coran pour des raisons tout à fait triviales. Ici Allah attire l'attention sur deux d'entre elles : le commerce et les divertissements.
La raison pour laquelle Allah mentionne une transaction en particulier est que les intérêts matériels font partie des faiblesses majeures de l'homme. En effet, certains négligent des devoirs religieux au nom de l’acquisition de nouveaux biens matériels. La négligence peut concerner un acte de culte tel que les prières quotidiennes, un engagement moral, ou d'autres commandements divins. La croyance non fondée selon laquelle la richesse peut résoudre n'importe quel problème sur terre sous-tend ce désir de l'homme d’en amasser toujours plus. Certains en arrivent à croire que ce qu'ils désirent (la tranquillité de l'esprit, le bonheur, la sécurité) ne devient accessible que grâce à la richesse. Pire encore, ils prétendent qu'ils peuvent même éviter la mort et atteindre l'immortalité grâce à la richesse. Avec de telles idées, certains concentrent passionnément la majeure partie de leurs efforts et de leur temps dans les affaires mondaines.
Mais la richesse n'apportera pas le résultat désiré, pas plus qu'elle ne peut empêcher un homme de vieillir et de mourir. C'est parce que seul Allah est le véritable propriétaire de la richesse et des créatures. Mener une vie de vertu est le seul moyen d’atteindre le bonheur et la sécurité, et cette vie est le mode de vie établi dans le Coran.
Dans les versets mentionnés ci-dessus, Allah décrit l'amusement comme le deuxième facteur qui mène à la négligence des règles de la religion. Puisque les gens considèrent le divertissement comme un salut et une échappatoire face à certaines réalités amères, il devient une grande passion pour certains. Ils pensent que voyager d'un pays à un autre ou rencontrer des personnes différentes apportent un soulagement à la détresse intérieure et le vide spirituel que les douleurs de la conscience infligent à leurs âmes.
Le fait est, cependant, que la réalisation de ces objectifs, que l'homme essaie d'atteindre par le commerce et le divertissement, ne peut aboutir que par la méthode prescrite dans le Coran :
Ceux qui ont cru, et dont les cœurs se tranquillisent à l’évocation d’Allah. N’est-ce point par l’évocation d’Allah que se tranquillisent les cœurs ? (Sourate ar-Ra’d, 28)
Les cœurs sont dans les seules mains d'Allah, et Il ne promet la tranquillité de l'esprit qu’à ceux qui vivent selon les principes de Sa religion.
Un autre point important est indiqué dans le verset cité : la récompense d'Allah est bien meilleure que n'importe quelle sorte de divertissement ou de commerce. Tout ce que l’on peut éventuellement vivre dans ce monde est par essence imparfait et défectueux. Les manoirs les plus majestueux, les maisons fastueuses, les paysages splendides, les beaux vêtements, les objets d'art ou les bijoux restent primitifs et simples comparés à ceux du paradis. La vraie demeure du divertissement, de la joie et du bonheur est le paradis, qu'Allah décrit comme un lieu d'hospitalité.
Ceci étant, les musulmans ne devraient jamais négliger ou surseoir quelque ordre donné dans le Coran au profit de l'amusement ou du commerce. Allah décrit un attribut des vrais croyants comme suit :
Dans des maisons [des moquées] qu’Allah a permis que l’on élève, et où Son Nom est invoqué ; Le glorifient en elles matin et après-midi, des hommes que ni le négoce, ni le troc, ne distraient de l’invocation d’Allah, de l’accomplissement de la salat et de l’acquittement de la zakat, et qui redoutent un jour où les cœurs seront bouleversés ainsi que les regards. (Sourate an-Nour, 36-37)