Le mois dernier, l'agence de notation Moody's a abaissé la note de crédit turque de Baa3 à Baa1. La décision fut une surprise puisque la même agence de notation de crédit avait déclaré le mercredi qui précédait qu'aucune décision ne sera prise vis-à-vis de la Turquie pour une période d'un mois, indiquant que les effets négatifs de la tentative de coup d'Etat avaient disparu dans une mesure significative. Qu'est-il arrivé et pourquoi cette institution a-t-elle fait demi-tour ?
J’évoque depuis longtemps les projets de l'état profond britannique contre la Turquie lors de mes émissions. Ils cherchent à désintégrer la Turquie comme la Syrie et l'Irak. Une Turquie, un Iran et une Russie puissants au Moyen-Orient ne conviennent pas à leurs plans pervers et ils utilisent tous les moyens pour tenter d'affaiblir ces pays. Ils ont fait plusieurs tentatives au cours des dernières années, mais grâce à Dieu, ils ont tous échoué par la détermination du peuple. Maintenant, ils cherchent à affaiblir la Turquie en annonçant au monde que le pays est trop risqué pour l’investissement étranger. Ce sont des tactiques typiques que les états profonds appliquent régulièrement. Et elles ne diffèrent pas d’une sanction économique. Lorsque les états profonds ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs et leurs intérêts par des moyens politiques, ils recourent à des sanctions financières et économiques.
Nous pouvons observer des pratiques similaires qui ont été appliquées à l'Iran et à la Russie à plusieurs reprises récemment dans l’histoire lorsque les politiques de ces pays étaient incompatibles avec les leurs. Ils ont cherché à les isoler comme ils aspirent maintenant à isoler la Turquie.
Au cours de la crise financière de 2008, ce sont ces mêmes agences de notation de crédit qui ont été au cœur des scandales. Paradoxalement, ces agences de crédit ont perdu en grande partie leur crédibilité en raison des notes fausses et confectionnées pour manipuler les investisseurs. En conséquence, ils ont payé des sommes énormes en amendes et en pénalités. Tenant compte de cette information, de nombreux politiciens et analystes turcs ont critiqué le dernier déclassement de la Turquie. Fait intéressant, la décision de rétrograder la Turquie a eu lieu immédiatement après l’entrevue du Président Erdogan avec Bloomberg sur l'économie de la Turquie. Au cours de cette entrevue, le Président Erdogan avait fait des déclarations sur les actions des institutions de notation de crédit qui n’allaient pas plaire à celles-ci : « Ils louent les économies qui se sont effondrées, qui sont éteintes, et d'autre part, ils essaient de geler ou de baisser la note d’un pays qui tient debout sur ses pieds et où les investissements se poursuivent » et il a conclu « Ce n'est pas une position respectable. Je les invite à être honnêtes. »
Ces nouvelles sont tombées au milieu de plusieurs réformes structurelles importantes dans l'économie turque telles que les nouvelles lois pour la structuration de la dette de carte de crédit. Le vice-Premier ministre Nurettin Canikli a déclaré que cette dégradation n'aurait eu de sens que si le pays avait une crise avec la Russie et a déclaré que Moody's a négligé les récentes réformes importantes du gouvernement pour stimuler la croissance économique. « Malgré tous les risques mondiaux et régionaux, le rythme de croissance de l'économie turque figure parmi les cinq premières économies », a-t-il ajouté dans un communiqué. Une déclaration similaire a été faite par un autre vice-Premier ministre, M. Simsek, responsable de l'économie : « Accélérer les réformes économiques structurelles et protéger la discipline budgétaire sera notre meilleure réponse aux agences de crédit. Nous allons poursuivre les réformes sans nous arrêter ». En outre, il a expliqué la résilience de l'économie turque avec ces mots : « Les fondamentaux de la Turquie sont solides. Notre économie a augmenté de 5,2% dans la période de crise financière post-mondiale malgré beaucoup de chocs nationaux et internationaux. »
La Turquie est assez puissante pour ne pas tomber en proie aux jeux de l'état profond britannique. Ils essaient de démanteler la Turquie, mais notre nation montrera une résilience semblable à celle montrée lors de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet. La nation turque ne devrait jamais se soucier de ces institutions déshonorantes et elle devrait réaliser à quel point elles sont impuissantes. D’ailleurs, même l'alliance avec l'Iran et la Russie nous sera suffisante.
La Turquie devrait agir comme un seul corps avec l'Iran et la Russie et former une alliance très forte pour gâcher les jeux de ceux qui s'efforcent de manipuler la politique de la Turquie en fonction de leurs propres intérêts.
Le lien de ces trois pays sera vital non seulement pour leur propre sécurité mais aussi pour la solution à la crise syrienne qui se poursuit dans la même région. A la suite des intenses réunions conjointes, ils ont décidé de conserver la structure unitaire de la Syrie. Ces trois pays ont le pouvoir d’établir la paix en Syrie. Évidemment, ce ne sera pas facile, mais il est bon de voir les dirigeants agir rapidement, en prenant des mesures audacieuses pour lancer un processus de paix qui sera ensuite suivi d'une phase de reconstruction pour un pays qui est actuellement en ruine complète. Enfin, les pays impliqués dans la guerre civile syrienne ont convenu que la solution comprendra et sera avec le régime syrien. Avec ce plan de paix, j’ai émis maintes fois des messages au régime syrien via des médiateurs et évoqué ce plan dans mes entretiens.
La Turquie peut accueillir et initier le début des pourparlers avec la Syrie en agissant avec la Russie et l'Iran. La première chose que la Turquie devrait faire est de réglementer les lourdes procédures de visas appliquées aux Syriens. Par exemple, le gouvernement pourrait faire quelques exceptions pour les politiciens syriens bien connus et les intellectuels ou académiciens qui peuvent jouer un rôle efficace dans ces pourparlers de paix. En conséquence, un gouvernement adéquat peut être établi en Syrie. Cela devrait être un gouvernement laïc qui embrasse tous les représentants de l'Islam, qu'il s'agisse d'alaouites, de chiites ou de Musulmans sunnites (ainsi que de Chrétiens) et qui n'opprime personne ni aucune idée. La nouvelle Syrie devrait être dépourvue de toute arme ou de bombes et son avenir devrait être laissé aux mains du peuple syrien lui-même. Une telle solidarité et une forte alliance de ces trois pays protégeront toujours l'intérêt des pays de la région et contrecarreront tout projet de déstabilisation de la région. Toute tentative des agences de notation de crédit ou de sanctions économiques imposées unilatéralement par certains groupes malveillants pourrait facilement être traitée.
Article d’Adnan Oktar sur Katehon :
http://katehon.com/article/island-plots-against-turkey-are-doomed-failure