Les gens croient souvent que les quatre Evangiles ont été écrits au temps du Prophète Jésus (psl) et qu’ils sont entièrement basés sur ses paroles. Pourtant, ce n’est pas le cas. En fait, les érudits bibliques estiment que l’Evangile de Marc a été écrit autour de l’an 70, l’Evangile de Matthieu vers l’an 80, l’Evangile de Luc vers l’an 90, et l’Evangile de Jean entre l’an 90 et l’an 100. Les autres livres du Nouveau Testament ont aussi été écrits durant ces périodes-là. D’ailleurs, l’Evangile canonique, tel que nous le connaissons aujourd’hui, se compose des écrits qui ont été sélectionnés parmi des centaines de textes choisis, et qui ont été établis au Concile de Nicée.
Les textes basiques Chrétiens auxquels nous nous référons pour obtenir des informations sur la vie du Prophète Jésus (psl) sont les quatre Evangiles, les quatre premiers livres dans le Nouveau Testament. Ces livres du Nouveau Testament ont commencé à être écrits environ 30 à 35 ans après l’ascension en la présence d’Allah du Prophète Jésus (psl).
Comme on peut le voir dans les sources historiques et les récits du Nouveau Testament, les premiers Chrétiens ont commencé à répandre oralement les paroles et les actes que le Prophète Jésus (psl) a dits et accomplis, une fois que ce dernier ait été élevé en la présence d’Allah. Selon les chercheurs, il est très probable, en raison des conditions dans lesquelles ils se trouvaient, que les premiers Chrétiens aient ajouté de nouvelles significations aux paroles du Prophètes Jésus (psl), et aient modifié certaines informations lorsqu’ils ont débattu avec les figures religieuses Juives ou les Romains qui ont rejeté le Prophète Jésus (psl). Selon ce point de vue, les premiers Chrétiens ont souhaité conserver la croyance en la vie du Messie, renforcer la croyance dans le Prophète Jésus (psl), provoquer une diffusion rapide du Christianisme, et éliminer le désespoir causé par la soi-disant persécution. De cette façon, ils ont cherché à créer une nouvelle source d’enthousiasme et d’excitation en interprétant les actes et les paroles du Prophète Jésus (psl). Ils auraient pu faire cela en transmettant seulement aux gens la parole d’Allah et le sage message du Prophète Jésus (psl). Mais ce n’est pas comme ça que cela s’est produit, et la révélation d’Allah a été par la suite modifiée, et les paroles du Prophète Jésus (psl) ont été mal interprétées puis détournées de leur véritable essence. Pendant ce temps, certains Chrétiens ont pu avoir, de manière erronée, exprimé un tel respect pour lui qu’ils ont commencé à le considérer comme un être divin (Allah est bien au-dessus de cela !). Cette opinion est généralement partagée par les chercheurs occidentaux des temps modernes. [1]Après un certain temps, les apôtres ont commencé à mourir, et afin d’éviter la disparition du message du Prophète Jésus (psl), certains Chrétiens ont pu mettre en place les textes du Nouveau Testament en rassemblant et en combinant ses actes et ses paroles en fonction de leur compréhension. [2]
Rudolf Bultmann, l’un des tout premiers experts du 20èmesiècle sur le Nouveau Testament, offre des interprétations différentes sur la rédaction des Evangiles. Il dit que les Evangiles synoptiques (ceux de Matthieu, Marc et Luc) ont été composés à partir des anecdotes désordonnées mises les unes après les autres par les auteurs des Evangiles afin de mettre au jour l’histoire des étapes successives de la vie du Prophète Jésus (psl). Selon Bultmann, ces paroles, qui ne cessent d'être répétées selon les besoins des individus dans les sociétés différentes, sont transformées en diverses formes, et présentent donc des différences d'une société à l'autre ou même au sein de la même société. De ce fait, les paroles et les actes du Prophète Jésus ont été présentés en des façons différentes, car ils ont été utilisés pour des buts différents par des individus.
Dans la première période par exemple, ils étaient parfois employés pour prêcher des buts, donner des conseils aux gens, et établir des principes moraux auxquels les membres d’une communauté ont dû se conformer. Bultmann révèle ainsi que, suite à cette tradition orale, les paroles et les actes du Prophète Jésus (psl) ont été partiellement modifiés par les premiers Chrétiens. En outre, il suggère que les Evangiles contiennent des paroles qui ont été rapportées par les premiers Chrétiens puis ensuite attribuées au Prophète Jésus (psl). [3]Il ne pense pas que le Prophète Jésus (psl) s’est référé lui-même comme étant le fils d’Allah. Selon lui, cette dénomination a été établie en s’inspirant des personnages divins présentés en tant que fils des Dieux ; des fils divins que l’on adore dans les religions secrètes, et des motifs de figures de sauveurs dans la mythologie gnostique, et qui a été par la suite faussement attribuée au Prophète Jésus (psl) (Allah est bien au-dessus de cela !). [4]
Pour cette raison, la grande majorité des chercheurs occidentaux d’aujourd’hui pensent que les Evangiles ne sont pas des textes individuels comprenant avec précision les paroles du Prophète Jésus (psl), mais plutôt, des textes qui présentent les paroles et les actes du Prophète Jésus (psl) qui ont été compilés après lui, selon les conditions de l’époque.
Les auteurs des Evangiles
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Bien qu’ils soient aujourd’hui connus sous les noms d’auteurs Matthieu, Marc, Luc, et Jean, on ne sait pas si les personnes derrières ces noms ont écrit réellement ou non les Evangiles. Les Evangiles ont seulement commencé à être connus par leurs noms actuels dans la seconde moitié du 2èmesiècle. Matthieu et Jean sont reconnus comme de véritables disciples du Prophète Jésus (psl), Marc comme un disciple de Paul, et Luc comme un étudiant de Paul. En d’autres termes, les auteurs ont réellement existé, mais il n’y a aucune preuve que les Evangiles soient vraiment leur travail. [5]Dans son livre, The Historical Figure of Jesus, E. P. Sanders, un éminent chercheur biblique, décrit la rédaction des Evangiles en ces termes : Les données actuelles indiquent que les Evangiles sont restés sans auteur jusqu’à la seconde moitié du 2èmesiècle...Les Evangiles tels que nous les connaissons ont été cités dans la première moitié du deuxième siècle, mais toujours de façon anonyme. Les noms apparaissent soudainement dans les années 180. Ensuite, il y a eu de nombreux Evangiles, en plus des quatre, et les Chrétiens ont décidé de choisir ceux qui étaient les plus autoritaires. Cela a été un problème majeur sur lequel il y a eu des divergences d’opinion très importantes. Nous savons qui ont gagné : ces Chrétiens qui pensaient que quatre Evangiles,ni plus ni moins, étaient l’enregistrement autoritaire de Jésus. [6]
Dans un autre article, il décrit le processus qui a permis de désigner les auteurs de ces Evangiles anonymes :
Dans la première moitié du 2èmesiècle, il y avait de nombreux Evangiles, et les Chrétiens ont décidé quels étaient ceux qui avaient le plus d’autorité. Et les quatre Evangiles qui sont reconnus aujourd’hui par l’Eglise comme étant les plus autoritaires, ont été nommés Marc, Matthieu, Luc et Jean. [7]
Paula Fredriksen, l’auteur de From Jesus to Christ : The Origins of The New Testament Images of Jesus, résume ainsi la situation :
En fin de compte, certaines des paroles de Jésus, maintenant en grec, ont été rassemblées et consignées dans un document, aujourd’hui perdu, que les érudits désignent par la lettre Q (de l’allemand Quelle qui signifie “source”). Pendant ce temps, d’autres traditions orales – histoires de miracle, paraboles, légendes, et ainsi de suite – se sont développées, puis ont été distribuées et rassemblées dans différentes formes par les diverses communautés Chrétiennes. Dans les années 70, une partie de ces histoires a été écrite par des Chrétiens anonymes d’origine non Juifs. Ces gens-là n’étaient pas les auteurs que l’on connaît et ils n’ont pas créé une œuvre complète. Ils ont seulement écrit sur des papiers les histoires que l’on racontait de par et là. Et ainsi, on a eu en main l’Evangile de Marc. [8]
Luc était l’un des étudiants de Paul. Cependant, nous ne savons pas si l’Evangile de Luc a été écrit par lui. |
Elle note également la langue utilisée dans les Evangiles :
Jésus parlait l’araméen ; son public au début du premier siècle était, pour la plupart, Juifs, Palestiniens, et nomades. Le langage des évangélistes était grec... Les paroles et les actes de Jésus ont été traduits en grec verbalement. Il n'est pas possible d'être sûr de la certitude de ces traductions. De plus, des études psychologiques et anthropologiques sur des sources orales ont révélé, tout comme les rapports de témoins oculaires de l’époque, que tout cela était loin d’être historiquement fiable. Il n’est pas possible qu’il n’y ait pas eu d’erreurs pendant la transmission, pour la simple et bonne raison que l’observateur est humain. Si le rapport est communiqué par différentes personnes au cours d’un certain temps avant qu’il ne soit mis par écrit, des ajouts, des corrections ou des changements peuvent intervenir par des personnes dans la chaîne de transmission.
En bref, bien que la transmission orale des paroles et des actes de Jésus nous permet d’assumer une certaine relation entre ce que les Evangiles rapportent et ce qui pourrait s’être produit, cela nous oblige cependant à reconnaître que des changements et des déformations, souvent incalculables, aient eu lieu au cours de la transmission. [9]
Dans un autre livre, The Birth of Christianity : Discovering what happened in the years immediately after the execution of Jesus, John Dominic Crossan, un autre spécialiste de la Bible, cite une importante étude de J. Borg et Barry Henaut au sujet des auteurs des Evangiles :
Les Evangiles ont été écrits en grec. Cette pièce de l’Evangile de Jean, datant de 125, est jusqu’ici la pièce d’un Evangile la plus ancienne retrouvée. Le premier Evangile imprimé par Johannes Gutenberg était en latin (voir ci-dessus) |
Comment les Evangiles peuvent être utilisés comme source pour construire l’image du Jésus historique ?... Les Evangiles sont littéralement les paroles de leurs auteurs. Derrière eux sont les paroles anonymes de la communauté parlant au sujet de Jésus. Et dans leurs paroles sont intégrées des traces de la parole de Jésus ainsi que ses actes. Pour construire une véritable image du Jésus historique, il suffit de passer par deux étapes cruciales. La première étape consiste à discerner ce qui est susceptible d’appartenir à Jésus. La deuxième étape consiste à établir cette source dans le contexte historique du premier siècle du monde Juif. [10]
La tradition orale de Jésus est à jamais perdue. Elle est éphémère de nature et existe que pour un certain temps. Elle vit seulement dans la mémoire des gens et la redire telle quelle sans l’altérer dépend entièrement de l’exactitude de cette mémoire... même la tradition écrite continue à être éditée et enrichie par de nouvelles paroles. Cela nous met en garde contre l’hypothèse que les Evangiles offrent une transcription directement de l’oral : la tradition peut avoir été parfaitement retranscrite par texte et modifiée dans le processus de transmission, un processus qui ne s’est jamais terminé avec les évangélistes synoptiques ! [11]
Ni les auteurs des Evangiles, ni ceux des autres livres du Nouveau Testament n’ont réellement été les témoins oculaires des évènements qu’ils décrivent. C’étaient des gens qui ont écrit des textes selon les traditions orales et écrites transmises de génération en génération depuis plusieurs décennies après l’ascension du Prophète Jésus (psl).Pour cette raison, les différents experts qui ont étudié les textes au fil des siècles, ont souligné que plusieurs facteurs ont joué un rôle dans la formation de ces textes. Dans un article, cette influence est décrite comme suit :
Vous avez bel et bien disputé à propos d’une chose dont vous avez connaissance. Mais pourquoi disputez-vous des choses dont vous n’avez pas connaissance ? Or Allah sait, tandis que vous ne savez pas. (Sourate Al-Imran, 66) |
Les souvenirs originaux et personnels du Prophète Jésus (psl) ont été préservés par divers moyens, édités, mis à jour, et partiellement détruits :
1. Par les efforts des premiers Chrétiens qui ont cherché à acquérir une identité religieuse universelle pour leur propre religion en élevant ses dirigeants.
2. En permettant aux motifs de divinités païennes de l’époque d’entrer dans leurs textes.
3. Par la première église établie par les Chrétiens d’origine non Juifs qui s’opposaient au Judaïsme dont ils s’étaient détachés.
4. Par les débats qui ont conduit à de graves différends au sein même de la communauté Chrétienne.
5. En représentant les promesses des évènements données par les prophètes de la Torah comme étant accomplies dans la vie du Prophète Jésus (psl), affirmant de ce fait qu’il était le dernier sceau de la prophétie de la Torah.
De plus, étant donné que les Evangiles ont été écrits par la première église qui luttait pour survivre à la pression Juive et à la persécution Romaine, et en raison des conséquences de l’époque, le Prophète Jésus (psl) et sa vie n’ont pas été pris en compte dans les Evangiles, mais seulement l’interprétation de ses paroles et de ses actes qui sont liés à la lutte de l’Eglise contre ses opposants. En se basant sur ce fait, nous pouvons voir que les Evangiles ne fournissent pas assez d’informations pour écrire la biographie du Prophète Jésus (psl). Par conséquent, en examinant sa position et son statut dans l’interprétation des quatre Evangiles, nous devons prendre en compte la vie des premières communautés Chrétiennes, les croyances, les idées, les opinions, les préjugés, et les débats qui se reflètent aussi bien dans les Evangiles que dans les autres livres du Nouveau Testament ... Encore une fois, en examinant sa position, nous ne devons pas oublier que les Evangiles, notre source essentielle, ont été écrits 40-60 ans après l’ascension du Prophète Jésus (psl), dans un climat plutôt différent de celui des évènements originaux survenus au cours de sa vie. D’ailleurs, ils n’ont pas été écrits en araméen, sa langue maternelle, mais en grec ... En bref, les Evangiles sont des livres rassemblés non pas par les disciples qui ont personnellement connu les paroles et les actes du Prophète Jésus (psl), mais par des gens devenus plus tard des Chrétiens, et qui se sont en quelque sorte adaptés aux nouvelles situations qui ont émergé progressivement. En d’autres termes, les Evangiles ne sont pas basés sur les paroles et les actes du Prophète Jésus (psl), mais sur des récits que des gens racontaient de par et là au fil du temps. [12]
Ces faits historiques sont extrêmement importants. Les chercheurs indépendants qui ont comparé les textes des Evangiles ont soumis que les quatre Evangiles étaient très différents les uns des autres.
Les différences entre les quatre Evangiles
L’opinion généralement acceptée est que les quatre Evangiles ont été écrits entre l’an 65 et l’an 100 (certains chercheurs proposent même des dates ultérieures comprises entre 75 et 115)[13]. Cela signifie que les Evangiles ont été écrits presque 30 ans après l’ascension du Prophète Jésus (psl) en la présence d’Allah. Les chercheurs pensent également que les textes ne reflètent pas entièrement sa vie et son message, mais plutôt sur la façon dont comment il était, que les auteurs ont imaginée.
Les Evangiles de Matthieu, Marc et Luc sont en grande partie semblables, et sont connus comme Evangiles synoptiques (c'est-à-dire qu’ils présentent les plus grandes concordances dans la relation de la vie du Prophète Jésus (psl)). Bien que l’Evangile de Marc ait été le premier à être rédigé, il se situe cependant qu’à la deuxième place dans le Nouveau Testament. On suppose que Matthieu et Luc ont écrit leur Evangile en se basant sur celui de Marc, et en y faisant quelques ajouts.
L’Evangilede Jean est très différent des Evangiles synoptiques. Par exemple, un évènement décrit dans l’Evangile de Jean peut être très différent dans les autres Evangiles. Les Evangiles synoptiques sont aussi parfois en contradiction les uns avec les autres.
Les érudits du Nouveau Testament ont noté que les quatre Evangiles se concentraient sur des sujets assez différents, que les textes étaient écrits dans des styles différents, et qu’ils contenaient des incohérences historiques. De même, ils ont également souligné que chaque passage ne pouvait pas être considéré comme une citation directe du Prophète Jésus (psl). Selon cette affirmation, les quatre Evangiles ont été écrits à des fins différentes et pour différentes communautés. Par conséquent, les savants Chrétiens définissent les Evangiles en fonction de leur style, comme suit :
- L’Evangile de Matthieu était destiné aux Juifs, car il se réfère généralement au Prophète Jésus (psl) comme le Roi, le Messie, le fils d’Abraham et de David.
- L’Evangile de Marc a été écrit pour les Grecs, et se concentre sur la puissance, la gouvernance, et le service. Les termes utilisés pour mentionner le Prophète Jésus (psl) sont : serviteur de Dieu Qui réalise des miracles.
- L’Evangile de Luc a été écrit pour tout le monde, et se concentre sur les valeurs morales et les aspects humains du Prophète Jésus (psl). Le Prophète est appelé le fils d’Adam, l’ami de l’homme.
- L’Evangile de Jean a été écrit beaucoup plus tard pour répondre aux réactions et aux questions posées au cours de cette période. Par exemple, il se concentre sur l’aspect miraculeux de sa vie. L’expression “fils de Dieu” apparaît plus fréquemment dans cet Evangile. Le Prophète Jésus (psl) est référé comme étant quelqu’un venu des cieux. [14]
Comme dans le Coran, le Nouveau Testament décrit plusieurs des miracles du Prophète Jésus (psl). L’un de ses derniers est la guérison des aveugles. Nicolas Poussin, (1594-1665) Musée du Louvre, Paris |
Historiquement parlant, l’Evangile de Marc est le plus ancien des Evangiles et celui de Jean est le dernier, pourtant, il existe des différences considérables entre eux. Si les Evangiles de Marc et de Jean doivent être considérés comme des documents historiques, ces différences peuvent s’expliquer facilement en disant simplement qu’il s’agit de deux descriptions distinctes d’un même évènement écrites par deux personnes différentes. L’une écrite 40-45 ans plus tard, tandis que l’autre a été écrite 60-65 ans après.
Face à de telles différences, certains Chrétiens disent que malgré les différences mineures, elles décrivent toutes le même évènement. Pourtant, ces différences comptent réellement, car elles indiquent que les auteurs du Nouveau Testament ont écrit leurs textes de façon normale, comme tout être humain. Ils ont entendu des témoignages au sujet du Prophète Jésus (psl) et ont écrit les Evangiles sous l’influence de leurs propres cultures, croyances, connaissance, ou leurs préjugés. Pour cette raison, ces textes sont “humains”, et ne sont pas “divins”. Cela signifie qu’ils doivent être considérés comme des sources historiques susceptibles de contenir des éléments divins.
Selon la croyance Chrétienne, les textes des Evangiles ont été écrits par des personnes différentes sous l’inspiration divine. De ce fait, chaque ligne dans le Nouveau Testament doit être considérée comme véridique. Cependant, les contradictions dans les Evangiles rendent caduque l’affirmation de l’inspiration divine. Le fait que le même évènement est décrit de manière différente prouve que le texte en question est le produit de la mémoire humaine, la compréhension, les préjugés, et l’espérance.
Lorsque nous regardons les sources Chrétiennes, nous remarquons qu’elles ont tendance à interpréter cette explication différente qui se trouve dans les quatre Evangiles comme des “pièces qui se complètent”. Selon cette logique, chaque Evangile fournit un regard différent du Prophète Jésus (psl). Pourtant, cela est faux. Nous avons là quatre Evangiles différents, car les auteurs ont quatre idées différentes au sujet du Prophète Jésus (psl). Selon les érudits bibliques contemporains, ils ont utilisé les faits réels du Prophète Jésus (psl), ont même employé comme source le véritable Evangile qui lui avait été remis, puis ont interprété cette révélation à la lumière de leurs propres croyances en modifiant et/ou en ajoutant du contenu supplémentaire. Dans le livre Who is Jesus ? Answers to Your Questions about the Historical Jesus, coécrit avec Richard G. Watts, l’un des plus importants chercheurs, John Dominic Crossan déclare au sujet de ces différences :
En fait, le fait que nous avons quatre Evangiles est au cœur même du problème. Etant donné que nous lisons des paraboles particulières, des dictons, ou des histoires dans plusieurs versions différentes, nous ne pouvons pas négliger les contradictions et les désaccords entre eux. Tout d’abord, nous sommes tentés de dire : “Et bien, les témoins ont dû simplement se rappeler des mêmes choses, mais différemment.” Il est donc clair que lorsque Matthieu et Luc ont écrit leurs Evangiles, ils avaient entre leurs mains l’Evangile de Marc (le premier Evangile écrit). Cela signifie que les Evangiles de Matthieu et Luc, dans lesquels une grande partie de l’histoire de Jésus est rédigée, ne sont pas des sources indépendantes, mais des variations de l’Evangile de Marc. Cela signifie également que les variations reflètent les interprétations intentionnelles des différents auteurs d’Evangile. En d’autres termes, chaque Evangile est une interprétation délibérée de Jésus, plutôt qu’une biographie ... Avec les nombreuses différences entre les Evangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean, mais aussi avec les autres Evangiles qui ont existé, nous avons un sérieux problème. Chaque Evangile a une manière de voir Jésus. Lequel est plus proche des vérités historiques ? [15]
Un autre fait important est de savoir comment les quatre Evangiles ont été choisis parmi un grand nombre d’autres Evangiles. Les différents Evangiles tels que l’Evangile de Thomas, l’Evangile de Marie, l’Evangile de Pierre, l’Evangile de l’enfance selon Thomas et le Protévangile de Jacques, l’Epître apocryphe de Jacques (ou livre secret de Jacques), l’Evangile d’Egerton, les papyri d’Oxyrhynque, contiennent tous des informations et des interprétations différentes sur le Prophète Jésus (psl). Les érudits pensent que tous ces Evangiles proviennent d’une source originale (d’où le nom “Evangile Quelle” qui signifie en allemand “Evangile Source”), mais qui est aujourd’hui perdue. Pendant qu’ils rassemblaient les paroles du Prophète Jésus (psl), la première communauté Chrétienne et les premiers compilateurs de l’Evangile ont rapporté de nouvelles interprétations basées sur leurs propres situations, pressions politiques, et conditions de l’époque, ce qui a peu à peu éloigné la vérité. Les historiens actuels recherchant les Evangiles s’accordent sur ce point. Fredriksen résume la période dans laquelle les auteurs du Nouveau Testament ont écrit, par ces mots :
De l’oral à l’écrit, de l’araméen au grec, de la fin du temps au milieu du temps, de Juif à non Juifs, de Galilée et de Judée à l’Empire.[16]
De nombreuses recherches ont été menées pour connaître la façon dont les textes évangéliques se sont formés. La grande majorité des chercheurs partagent les idées mentionnées ci-dessus. En d’autres termes, ils conviennent que les auteurs des Evangiles sont inconnus, que les Evangiles peuvent ou ne peuvent pas contenir les paroles réelles du Prophète Jésus (psl), et que les auteurs n’ont pas été ses contemporains. Par exemple, Elaine Pagels, de la Faculté de Théologie de l’Université de Princeton, déclare que “Personne ne sait qui a écrit chacun des Evangiles du Nouveau Testament”. [17]Randel McGraw Helms, l’auteur de Who Wrote the Gospels ?, dit : “Marc lui-même ne connaissait clairement aucun des témoins oculaires de Jésus”. [18]
Malheur, donc, à ceux qui de leurs propres mains composent un livre puis le présentent comme venant d’Allah pour en tirer un vil profit ! – Malheur à eux, donc, à cause de ce que leurs mains ont écrit, et malheur à eux à cause de ce qu’ils en profitent ! (Sourate al-Baqara, 79) |
Un dossier de recherche de Jeffery L. Sheler, et intitulé “Who Wrote the Bible”, a été publié dans l’édition du 10 décembre 1990 du magazine U.S. News & World Report. Selon Sheler, qui a interviewé plusieurs érudits bibliques : “D’autres érudits ont conclu que la Bible est le produit d’un effort purement humain, que l’identité des auteurs est perdue pour toujours, et que leur travail a été en grande partie effacé par des siècles de traduction et d’édition”. [19]
Pourtant aujourd’hui, il y a peu d’érudits bibliques – des sceptiques libéraux aux évangélistes conservateurs – qui croient que Matthieu, Marc, Luc et Jean sont réellement les auteurs des Evangiles. Nulle part les auteurs ne se sont identifiés par leur nom dans les textes, ou prétendus avoir vu ou voyagé avec Jésus... Certains savants disent que de nombreuses révisions sont survenues au cours des 100 années qui ont suivi la mort de Jésus, et que personne ne peut être absolument certain de l’exactitude ou de l’authenticité des Evangiles, en particulier des paroles qu’ont attribuées les auteurs à Jésus lui-même. [20]
De nombreux autres savants partagent ce point de vue. Jerome H. Neyrey de la Faculté de Théologie de l’Ecole Weston, par exemple, dit : “En fin de compte, nous ne savons pas vraiment avec certitude qui a écrit les Evangiles”. [21]Ce sujet a été largement couvert dans l’édition du 8 avril 1996 du magazine Time. David Van Biema, auteur du livre The Gospel Truth, a donné son point de vue comme suit :
La plupart des érudits sont parvenus à reconnaître que les quatre Evangiles n’ont pas été écrit par les apôtres, mais par des partisans anonymes (ou partisans des partisans).Chacun a présenté une image quelque peu différente de la vie de Jésus. Les premiers textes semblaient avoir été écrits 40 ans après sa (soi-disant) crucifixion. [22]
De nombreux érudits bibliques acceptent que Jean, l’auteur du quatrième Evangile, ait utilisé un style très différent des trois autres Evangiles afin d’apporter un soutien à la croyance en la trinité. |
E. P. Sanders indique pourquoi il croit que les Evangiles ont dévié de leur forme originelle :
1. Les premiers Chrétiens n’ont pas écrit directement le récit de la vie de Jésus, mais ont plutôt utilisé son histoire de la vie, ainsi, les parties individuelles, c'est-à-dire les passages courts qui se rapportent à ses paroles et à ses actes héroïques, ont été préservés. Ces parties individuelles ont ensuite été modifiées et arrangées par les éditeurs et les auteurs. Cela signifie que nous ne pouvons pas être sûrs du contexte immédiat des paroles et des actes de Jésus.
2. Certains matériels ont été révisés tandis que d’autres ont été créés par les premiers Chrétiens.
3. Les Evangiles ont été écrits anonymement. [23]
Le quatrième Evangile
Pour les chercheurs, le quatrième Evangile est une preuve très importante de l’influence grecque sur les croyances Chrétiennes. La plupart des académiciens préfèrent appeler l’Evangile de Jean le quatrième Evangile, car ils rejettent la paternité de Jean sur celui-ci.
L’interprétation de cet auteur sur l’identité du Prophète Jésus (psl) est très différente, de même que son style et les mots qu’il utilise, ainsi que les évènements qu’il rapporte. Il est plus philosophique, plus symbolique, et plus mystique que les Evangiles synoptiques.Dans son livre The Historical Figure of Jesus, Sanders se concentre sur les différences entre les Evangiles synoptiques et l’Evangile de Jean. Il prend plusieurs évènements très importants de la vie du Prophète Jésus (psl), et notent comment ceux-ci sont décrits différemment dans les Evangiles synoptiques et l’Evangile de Jean. Après avoir dit que “nous devrions accepter l’une ou l’autre”, il déclare :
Nous devons, cependant, admettre une autre possibilité : peut-être qu’aucun auteur ne savait quand cela s’est réellement passé. Peut-être qu’ils avaient dispersé des bribes d’information à partir desquelles ils ont créé des histoires crédibles contenant suffisamment de conjectures. [24]
Dans son importante étude The Origins and Development of New Testament Christology, Maurice Casey propose les interprétations suivantes :
Dans l’Evangile de Jean, Jésus utilise des termes comme “Fils de Dieu” pas moins de 23 fois, aussi bien dans le débat public que dans l’enseignement privé. L’Evangile de Marc n’attribue cependant ce terme à Jésus pas plus d’une fois... Si le Jésus historique avait employé ce terme clé intensivement, comme l’Evangile de Jean le dit, les Chrétiens fidèles qui ont transmis la tradition synoptique l’auraient aussi transmis intensivement... Si “le Fils” était le terme principal que le Jésus historique utilisait pour exprimer sa divinité, les premiers apôtres auraient dû s’en servir aussi, et le transmettre à Luc qui n’avait aucune raison d’être laissé sur la touche. [25]
Casey examine pourquoi certaines des expressions dans l’Evangile de Jean, et qui forment la base de la croyance trinitaire, ne se trouvent pas dans les Evangiles synoptiques. Il conclut que si le Prophète Jésus (psl) est le fils de Dieu, dont la croyance en la trinité est basée et représente en fait la base du véritable Christianisme, il devrait y avoir des preuves bien plus évidentes sur ce sujet dans les paroles et le message du Prophète Jésus (psl). Pourtant, il est impossible de trouver les bases de la croyance trinitaire dans les Evangiles synoptiques. Au contraire, le terme “le fils de l’homme” est si souvent utilisé dans les Evangiles synoptiques et dans l’Evangile de Jean, qu’il semblerait que le Prophète Jésus (psl) ait lui-même utilisé ce terme (Allah sait mieux !). Les érudits bibliques qui déclarent que l’expression “Fils de Dieu” n’a jamais été employée par le Prophète Jésus (psl), pensent exactement le contraire avec l’expression “fils de l’homme”.
Un autre aspect incroyable de l’Evangile de Jean est sa relation avec la philosophie grecque. L’érudit biblique James Still dit ceci dans son important document “The Gospel of John and the Hellenization of Jesus”.
Tel est Issa (Jésus), fils de Marie : parole de vérité, dont ils doutent. Il ne convient pas à Allah de S’attribuer un fils. Gloire et Pureté à Lui ! Quand Il décide d’une chose, Il dit seulement : “Sois !” et elle est. (Sourate Maryam, 34-35) |
L’Evangile de Jean a été écrit pour les Chrétiens grecs du début du deuxième siècle. Ces nouveaux convertis étaient plus instruits, plus riches, et méprisaient les Juifs de la Diaspora qui résidaient dans leur ville et qui jouissaient du respect de Rome. L’Evangile de Jean a supprimé les références offensives envers Jésus comme étant le Messie Juif qui sont particulières dans les précédents Evangiles ... En faisant cela, l’Evangile de Jean a créé un simulacre qui est à peine humain. Les traditions synoptiques antérieures sont empathiques en présentant Jésus comme le Messie Juif, le descendant de David, et le messager eschatologique de la fin du monde... L’Evangile de Jean a supprimé les désagréments de la généalogie Juive, ainsi que toutes les références des descendants Palestiniens et Davidiques. [26]
D’autres de ses interprétations sont les suivantes :
Dans l’Evangile de Jean, nous trouvons le point culminant de la philosophie grecque qui a créé le Jésus auquel nous nous référons aujourd’hui. Une forme entièrement hellénisée de Jésus a émergé pour devenir égale avec Dieu.L’Evangile de Jean (environ 120 ans après J.C) est complexe et mystique. Son but est de propager le message que Jésus est Dieu lui-même (Allah est bien au-dessus de cela !). [27]
Ces passages dans les Evangiles synoptiques qui attribuent un statut divin au Prophète Jésus (psl) sont à la fois peu nombreux et discutables. Toutefois, comme Still le précise, cette croyance erronée domine dans tout l’Evangile de Jean. Dans le même document, il dit ce qui suit au sujet de la façon dont cet Evangile a cherché à diviniser le Prophète Jésus (psl) :
Notamment, le récit de la naissance de Jésus est absent. Il est dit dans le prologue “qu’au commencement” Jésus coexistait avec Dieu et qu’il était “plein de grâce et de vérité”. L’Evangile de Jean pense que nous informer du caractère particulier de la naissance humaine, même si virginal..., ne serait pas digne d’un Dieu qui est la Parole. Les caractéristiques humaines que l’Evangile de Marc rapporte... sont clairement absentes dans l’Evangile de Jean... Lorsque l’Evangile de Jean a commencé à être écrit vers la fin du premier siècle, les histoires de Jésus ont pris une telle ampleur que Jésus a été entièrement transformé en un Dieu hellénisé (Allah est bien au-dessus de cela !). [28]
L’utilisation des mots “Père” et “Fils”
Avant d’examiner l’utilisation de ces mots, nous demandons pardon à notre Seigneur pour le fait d’employer la description, incompatible avec toute forme de respect, utilisée par ceux qui défendent la croyance en la trinité. Nous l’emploierons seulement ici pour définir la fausse croyance en question.
Lorsqu’on regarde l’Evangile de Marc, le plus ancien Evangile, on voit que les concepts du Père et du Fils sont utilisés, mais pas mis en valeur ; le mot “Père” est employé seulement quatre fois et se rapporte à Dieu. Trois d’entre eux sont prononcés par d’autres Juifs, et non pas par le Prophète Jésus (psl). Il est donc impossible d’utiliser cet Evangile pour soutenir la croyance en la trinité. De même, et encore une fois dans l’Evangile de Marc, le Prophète Jésus (psl) s’oppose à toutes les expressions qui pourraient le conduire à un statut de divin.
Et comme il sortait [pour se mettre] en chemin, un certain homme accourut, tomba à genoux devant lui et lui posa cette question : “Bon Enseignant, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ?” Jésus lui dit : “Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon, sauf un seul, Dieu.” (Marc; 17-18)
Le nombre de références augmente de manière significative dans l’Evangile de Matthieu, écrit entre 10 et 15 ans après l’Evangile de Marc, avec Dieu décrit 50 fois comme étant le “Père” (Allah est bien au-dessus de cela !). Vingt-huit d’entre eux sont utilisés par les Juifs, comme “Priez vers votre Père”, ou “Adorez votre Père”. Les vingt-deux restants sont prononcés par le Prophète Jésus (psl) sous la forme “Mon Père”. L’accent mis sur ce concept a augmenté de façon remarquable.
Un concept similaire se trouve également dans l’Evangile de Luc, considéré avoir été écrit en même temps que celui de Matthieu. Le mot “Père” est utilisé dix-huit fois dans cet Evangile. Douze d’entre eux sont du Prophète Jésus (psl) qui commence ses prières par “Père”..., ou des déclarations commençant par “Mon Père”.
Dans le quatrième Evangile cependant, la croyance en “le fils de Dieu” dans le sens où le Prophète Jésus (psl) est divin, est clairement exprimée et sans équivoque. Le mot “Père” est employé 122 fois pour décrire Dieu, et à l’exception de 3 fois, le reste est dit par le Prophète Jésus (psl). D’autre part, le mot “fils” faisant référence au Prophète Jésus (psl) est utilisé 17 fois. En outre, il est décrit comme “le fils unique de Dieu” à quatre reprises (Allah est bien au-dessus de cela !).
Plus les années passent entre la rédaction des Evangiles et l’élévation du Prophète Jésus (psl) en la présence d’Allah, plus grande est la tendance à le dépeindre comme une personne s’adressant à Dieu comme “Père”. Pour le dire d’une autre manière, la croyance que le Prophète Jésus (psl) est le fils de Dieu a pris plus d’ampleur à chaque nouvel Evangile. Cette ampleur gagne plus en force dans l’Evangile de Jean, ce qui indique que la corruption est toujours croissante. Sûrement, Allah est bien au-delà de toutes ces comparaisons !
[1]Mahmut Aydın, Yahudi Bir Peygamberden Gentile Tanrıya: İsa'nın Tanrısallaştırılma Süreci, İslamiyat III (2000), N°4, p.51
[2]E. P. Sanders, The Historical Figure of Jesus (Angleterre : Penguin Books) p.58-59
[3]Mahmut Aydin, Tarihsel Isa, Imanin Mesih'inden Tarihin Isa'sina (Ankara: Ankara Okulu Yayinlari, 2002) p.47-48 ; Rudolf Bultman, History of the Synoptic Tradition, p.127
[4]Rudolf Bultman, Theology of the New Testament, p.51
[5]E. P. Sanders, The Historical Figure of Jesus, p.63
[6]E. P. Sanders, The Historical Figure of Jesus, p.64
[7]E. P. Sanders, The Historical Figure of Jesus, p.64
[8]Paula Fredriksen, From Jesus to Christ, The Origins of the New Testament, Images of Jesus, Second Edition, Yale University Press, p.3
[9]Paula Fredriksen, From Jesus to Christ, The Origins of the New Testament, Images of Jesus, p.5
[10]Marcus J. Borg, The Historical Study of Jesus and Christian Origins, p.144. John Dominic Crossan, The Birth of Christianity, Discovering what happened in the years immediately after the execution of Jesus, HarperSanFransisco, 1998, p.140
[11]Barry, W. Henaut, Oral Tradition and the Gospels, p.295, 296-297, 299, 304. John Dominic Crossan, The Birth of Christianity, Discovering what happened in the years immediately after the execution of Jesus, HarperSanFransisco, 1998, p.403
[12]Mahmut Aydın, Yahudi Bir Peygamberden Gentile Tanrıya: İsa'nın Tanrısallaştırılma Süreci, İslamiyat III (2000), N°4, p.51
[13]Hugh Schonfield, The Passover Plot: A New Interpretation of the Life and Death of Jesus (Londres: Element Books Ltd., 1996), p.259
[14]Lutfi Ekinci et John Gilchrist, Evet, Kitabi Mukaddes Tanri Sozudur: Kitap Ehli'nden Sorulara Yanitlar (Istanbul: Mujde Yayincilik, 1993), p.240, http://isamesih.org/doc/kitabi_mukaddes/bolum_7.php3#4
[15]John Dominic Crossan et Richard G. Watts, Who is Jesus? Answers to Your Questions about the Historical Jesus Londres: Westminster John Knox Press, 1996), p.3-4
[16]Paula Fredriksen, From Jesus to Christ: The Origins of the New Testament, Images of Jesus, p.8
[17]Jim Walker, "Did A Historical Jesus Exist", http://freethought.mbdojo.com/didjesusexist.html
[18]Jim Walker, "Did A Historical Jesus Exist", http://freethought.mbdojo.com/didjesusexist.html
[19]Jim Walker, "Did A Historical Jesus Exist", http://freethought.mbdojo.com/didjesusexist.html; Jeffery L. Sheler, "Who Wrote the Bible?," U.S. News & World Report, (10 Décembre 1990), p.61
[20]Jim Walker, "Did A Historical Jesus Exist", http://freethought.mbdojo.com/didjesusexist.html; Jeffery L. Sheler, "The Four Gospels," U.S. News & World Report, December 10, 1990, p.63-4
[21]Jim Walker, "Did A Historical Jesus Exist", http://freethought.mbdojo.com/didjesusexist.html
[22]Jim Walker, "Did A Historical Jesus Exist", http://freethought.mbdojo.com/didjesusexist.html
[23]E. P. Sanders, The Historical Figure of Jesus, p.57
[24]E. P. Sanders, The Historical Figure of Jesus, p.69
[25]Maurice Casey, From Jewish Prophet to Gentile God: The Origins and Development of New Testament Christology (Cambridge: James Clarke and Co., Ltd., 1991), p.25
[26]James Still, "The Gospel of John and the Hellenization of Jesus", http://www.sullivan-county.com/news/mine/john_gospel.htm
[27]James Still, "The Gospel of John and the Hellenization of Jesus", http://www.sullivan-county.com/news/mine/john_gospel.htm
[28]James Still, "The Gospel of John and the Hellenization of Jesus", http://www.sullivan-county.com/news/mine/john_gospel.htm