Parmi les principaux scientifiques qui défendaient la théorie de l'évolution pendant le 20ème siècle, se trouvent un nombre considérable de marxistes. Stephen Jay Gould, le plus important d'entre eux, est peut-être le nom, rattaché à la théorie de l'évolution, le plus cité aux Etats-Unis après Darwin. Outre le darwinisme, Gould est partisan d'une autre idéologie: le marxisme.
Selon lui, le darwinisme et le marxisme sont les deux faces d'une même pièce. En 1992, quand le monde entier a cru que "le communisme a été démoli une bonne fois pour toutes", Gould a déclaré, à son retour d'une visite en Russie: "Oui, la réalité russe discrédite une économie spécifique marxiste, mais Marx a eu raison au sujet de la validité du grand modèle de changement." (1) Selon Gould, le marxisme est donc encore vivant.
Les scientifiques comme Alexander Oparin et J. B. S. Haldane, qui ont effectué les travaux les plus importants sur la théorie de l'évolution dans la première moitié du 20ème siècle, sont tous les deux défenseurs du marxisme. De nos jours, les évolutionnistes à l'Ouest, tels que John Maynard Smith et Richard Lewontin soutiennent également cette idéologie.
D'après ces derniers, darwinisme et marxisme ont la même signification. Les deux théories dépendent d'une thèse philosophique commune: le matérialisme dialectique ; matérialisme dialectique que Marx a appliqué à l'histoire, et Darwin à la nature. L'effondrement de l'Union Soviétique et du bloc oriental, événement considéré comme "l'abolition du communisme" par le monde, n'était, selon ces scientifiques, que "l'abolition d'une interprétation défectueuse du marxisme". La position politique marxiste existera tant que le matérialisme dialectique existera.
Aujourd'hui, les événements suivent un cours très différent: selon Marx, une société doit passer par des phases particulières. Elle doit d'abord expérimenter le capitalisme, puis procéder au socialisme et finalement au communisme. Or, la Russie et les autres régimes communistes du 20ème siècle sont passés de la société agraire au socialisme, abandonnant l'étape intermédiaire capitaliste, qui est, selon les marxistes, la raison de l'échec de ces régimes. Par leur récente adoption au capitalisme, ces pays sont donc devenus mûrs pour "la phase capitaliste" prévue par Marx. Cela prépare le terrain pour l'arrivée finale d'un régime socialiste plus fort et permanent. Cette interprétation est adoptée par ceux qui ont aujourd'hui toujours foi en l'idéologie marxiste.
Aussi, ceux qui pensent que le communisme est jeté dans la poubelle de l'Histoire avec l'effondrement de l'Union Soviétique et du bloc oriental, et, partant, n'est plus une menace pour la paix du monde, ont tort. Le communisme est la théorie politique du matérialisme dialectique, et il existera aussi longtemps que le matérialisme dialectique existera. Si une philosophie persiste dans une société, alors il ne lui reste qu'à trouver le "terrain approprié" pour devenir politiquement effective. Si le matérialisme dialectique existe toujours avec force et de manière intensive, le communisme, qui est son pendant politique, peut devenir plus actif lorsque l'occasion se présentera. Aujourd'hui la vérité est que les communistes ont une puissance considérable, même dans les pays européens. Les partis communistes en France et en Italie sont encore puissants et ont tous un grand poids électoral. Par ailleurs, dans les anciens pays du bloc oriental, il existe toujours d'anciens cadres communistes à la tête des partis socialistes, partis qui voient le nombre de voix en leur faveur augmenter. Une crise économique internationale peut ouvrir la voie à ces partis socialistes, amenant les pays en question aux régimes communistes.
La Russie: un pas en avant, deux pas en arrière !
La situation en Russie est flagrante. Avec l'effondrement de l'Union Soviétique en 1991, le régime a été conduit vers le fascisme plutôt que vers la démocratie. Yeltsin, dont on connaît les positions " fortes " à la Douma (le parlement russe), lors de son mandat, avait une personnalité et un style fascistes. Aujourd'hui, Poutine, son successeur, en est le digne et fidèle héritier.
Dans les années 90, presque aucun changement n'a été observé dans le régime et la culture politiques russes. En revanche, on note une évolution dans l'économie et la structure sociale. Un capitalisme "sauvage", semblable à celui de l'Angleterre du XIXème siècle, domine aujourd'hui en Russie. L'affaiblissement de l'autorité centrale de l'Etat a provoqué l'intervention de la mafia, qui a formé une sorte de "structure féodale" dans le pays. La structure actuelle de la Russie, selon l'idéologie marxiste, est donc une structure "pré-communiste".
C'est de cette façon que les communistes, qui jouissent d'un poids électoral important en Russie et qui exercent une grande influence dans l'appareil étatique, ont évalué la situation actuelle . Une crise internationale potentielle, qui pourrait ébranler la crédibilité de l'économie et de la démocratie libérales, peut facilement réaliser cette théorie communiste à tout moment et établir un autre régime communiste en Russie.
En fait, une autre tactique occulte du communisme apparaît ici: les communistes essayent d'arranger, selon leur propre méthode, la séquence déréglée des évènements historiques (la transition du capitalisme au communisme). C'est pourquoi, ils ont livré les Russes à la mafia et ont préparé l'étape propice à l'épanouissement du capitalisme classique. Ce système, qui vise à appauvrir les Russes, a contraint le peuple à dire: "Il n'y a d'autre voie que le communisme."
Par ailleurs, le communisme continue à exister en secret. Les cadres d'aujourd'hui sont les héritiers des anciens communistes. Ces personnes, profondément imprégnées par le matérialisme dialectique de Marx, n'ont jamais abandonné leurs rêves pour leur cause idéologique. Véritables communistes, elles mettent en application et préconisent provisoirement le capitalisme.
Cependant, le communisme est réellement au pouvoir en Russie. Dans les mains du fervent cadre communiste, le style de vie capitaliste devient un outil pour appauvrir le peuple et pour rendre les conditions de vie lamentables. Parallèlement, une politique d'instillation d'anti-religiosité et d'immoralité est mise en ¶uvre. De tels stratagèmes et inspirations assurent la privation morale et l'éloignement de la société de Dieu, ce qui rend les gens plus enclins à adopter le communisme.
Le pouvoir des communistes russes, toujours prompts à marcher dans la rue, munis de posters de Staline et de Lénine, ne devrait pas être mésestimé ni ignoré. Les communistes voient dans l'effondrement de l'U.R.S.S. en 1991 un retrait provisoire sur le chemin menant à leur but final, tel que le prévoyait d'ailleurs Lénine dans son livre intitulé Un pas en avant, deux pas en arrière (1904). Dans cet ouvrage, Lénine présente ses vues de la façon suivante:
Un pas en avant, deux pas en arrière… Cela arrive dans la vie des individus, et cela arrive dans l'histoire des nations et dans le développement des partis. Ce serait la poltronnerie la plus criminelle de douter même pendant un moment du triomphe inévitable et complet des principes de la démocratie sociale révolutionnaire, de l'organisation et de la discipline prolétaires du Parti.(
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Conclusion
De nos jours, le communisme a mis en ¶uvre la stratégie d'"un pas en avant, deux pas en arrière" et a fait un pas en arrière. C'est pourquoi, les communistes agissent dans plusieurs pays sous différents noms, annonçant que le communisme n'est plus une menace pour le monde. Néanmoins, le concept de "lutte" inhérent au matérialisme dialectique, transforme le communisme, quelles que soient les conditions, en une "source infinie d'effusion de sang" pour toute l'humanité. Sous quelqu'apparence ou étiquette qu'il se présente, il ne peut apporter rien que la cruauté et la misère à l'humanité, puisqu'il considère la lutte dialectique comme une loi inhérente à l'Histoire.
La mesure à prendre contre ce danger consiste à "drainer le marais" dans lequel il prospère. Essayer d'écraser les moustiques - les avocats du communisme- un à un serait totalement inefficace. Aussi longtemps que le marais demeure, les moustiques continueront à se multiplier.
Quelle méthode assurera la résolution complète du problème?
La théorie de l'évolution de Darwin est la base commune sur laquelle des marxistes, des marxistes-léninistes, des Maoïstes et des avocats d'autres versions du communisme - et même du fascisme - reposent. Cette théorie est, selon les mots de Marx, le fondement de "toutes les sciences naturelles" dans la perspective du communisme. Du point de vue de l'enseignement matérialiste, Engels a considéré Darwin équivalent à Marx.
Sans le darwinisme, le communisme n'existe pas. En conséquence, le seul antidote contre le communisme, qui a coûté plus de 100 millions de vies au 20ème siècle, et qui essaye toujours de manière occulte de s'organiser et de se raffermir, réside dans la réfutation idéologique et scientifique du darwinisme. Lorsqu'il sera révélé que le darwinisme est une théorie scientifiquement ruinée, que les êtres vivants ne se sont pas reproduits selon l'évolution mais qu'ils ont été créés de façon parfaite par Dieu, alors ni Marx, ni Lénine, ni Mao, ni aucun des militants sanguinaires inspirés par la propagande des affiches de ces leaders accrochées sur leurs murs, n'auront plus d'influence dans le monde.
La désillusion provoquée par l'écroulement du darwinisme provoquera la fin de "la source d'effusion de sang" qu'est le communisme et incitera les gens à se tourner vers Dieu, leur véritable Créateur et Seigneur, et à vivre selon les valeurs morales prescrites par Lui.
Notes
(1) Daniel C. Dennett, Darwin's Dangerous Idea:
Evolution and the Meanings of Life, Touchstone, New York, 1996, p. 309.
(2) Vladimir Lenin,
One Step Forward, Two Steps Back, Collected Works, Volume 19, pp. 218-227, traduit par Abraham Fineberg et Naomi Jochel.