Les 10 années qui ont suivi l’effondrement de l’Union Soviétique sont caractérisées par une période difficile pour les nombreux pays qui appartenaient à l’empire déchu. La politique expansionniste de la Russie au Kazakhstan, Turkménistan, en Azerbaïdjan, Ouzbékistan, Kirghizistan et Daguestan n’a pas encore cessé. Ces pays qui croyaient établir un ordre de paix et de fraternité en se libérant du joug du régime soviétique se sont retrouvés sous l’influence d’une nouvelle forme d’oppression de la part de leur ancien ennemi.
D’un autre côté, il y a aussi une nation dont le courage et l’aspiration à l’indépendance ont diminué au cours de l’histoire. Ce pays c’est la Tchétchénie.
Les origines de la lutte des Tchétchènes contre les Russes remontent à la fin du XVIIIème siècle, alors symbolisée par le combattant légendaire de la résistance, l’imam Mansour, capturé par ces ennemis en 1791. En 1816, après la nomination par le Tsar du Général Ermotov à la tête de l’armée russe, le peuple tchétchène a été soumis à un terrible carnage. Lorsque le leader tchétchène musulman l’Imam Hamzat a été tué, Chamil est devenu le chef de la lutte tchétchène et a commencé la lutte pour l’indépendance, dont les détails disparaissent déjà de génération en génération jusqu’à nos jours.
L’armée du Cheikh Chamil a résisté de façon héroïque face à l’envahisseur russe durant un
quart de siècle, de 1834 à 1859. En fin de compte, la Russie a réussi à conquérir la région et ne l’a plus quitté.
Quel est l’origine du conflit ?
Un certain nombre de raisons d’ordres économique et historique en particulier, se cachent derrière cette oppression violente à laquelle le peuple tchétchène a été exposé. La Tchétchénie suscite beaucoup les convoitises de la Russie contrairement aux autres républiques du Caucase. La région regorge de ressources énergétiques considérables, particulièrement en pétrole et gaz naturel. Durant la Guerre Froide, la Russie communiste a pu combler tous ses besoins en matières premières, achetés à très bon marché et utilisés à loisir.
Après l’effondrement de l’Union soviétique, les déclarations d’indépendance formulées par la Tchétchénie - région connue pour ses énergies importantes- et par les autres ex-républiques, ont été les sources d’un terrible dilemme pour la Russie.
En plus du facteur économique, l’expansionnisme russe a une cause d’ordre historique car sa politique date de plusieurs siècles, ce qui a provoqué le désordre en Asie Centrale et dans le Caucase qui les paralyse ainsi encore de nos jours. Après l’effondrement de l’Union soviétique, Moscou a connu une courte période d’incertitude, mais a su se ressaisir au moyen d’initiatives afin de rétablir son influence sur les ex-républiques. Le premier signe qui a révélé l’intérêt porté par la Russie à ses anciennes républiques s’est manifesté en 1993 lors du discours prononcé par le président Boris Eltsine. Dans ce discours, il a déclaré que la Russie retrouvera son statut de superpuissance en reprenant toutes les positions stratégiques qu’il a perdues. En d’autres termes, la Russie refuse d’accepter les déclarations d’indépendance de ces pays qui stipulaient la reconquête de leur liberté et de pouvoir, de gouverner par eux-mêmes.Elle les voit plutôt comme des territoires à reconquérir. Bien sûr un pays a tout à fait le droit de lutter pour assurer sa sécurité, développer sa politique interne et étrangère visant à mettre en place une force économique et une stabilité, et combattre pour devenir une puissance influente. Par conséquent, il est assez naturel pour la Russie de poursuivre une politique à la lumière des ses propres intérêts. Ce qui est injuste et contestable, cependant, c’est l’usage de ces droits par la Russie au détriment d’une autre communauté meurtrie par l’oppression impitoyable qui lui est infligée par cette puissance, et ce dans le but de maintenir le pouvoir.
Certaines communautés musulmanes ont été capables de gagner leur liberté durant la chute de l’Union Soviétique et sont restés au sein de la fédération de Russie.Parmi elles, les Tchétchènes, a été la principale cible de la pression du gouvernement russe, et exposée à une grande cruauté de la part de ce dernier.
Afin d’avoir une compréhension juste de ce qui se déroule en Tchétchénie, nous devons nous concentrer sur certains points. Malgré l’ampleur du conflit dans cette province dans laquelle chacun des camps a recours à la violence, les moyens pacifiques peuvent y mettre un terme pour apporter la paix, tel a été le cas pour les précédentes guerres. Le représentant des Tchétchènes demande que la faveur de l’indépendance soit l’objet des discussions dans les différents milieux internationaux et exprime ses points de vue. Chacun de ces points de vue est discutable. Tout le monde est d’accord, cependant les Russes se comportent de manière désinvolte avec les Tchétchènes en provoquant un génocide, mettant la responsabilité du conflit sur le dos de soldats envoyés sur le front. Ce qui est inacceptable, c’est pourquoi nous insistons sur cette question dans cet article.
Légitimant son droit sur la scène internationale, la Russie fait croire que la guerre en Tchétchénie est une "affaire intérieure" dans le but de cacher la vérité sur la sauvagerie qui découle de sa politique expansionniste. Pourtant ce prétexte s’avère totalement vague pour expliquer la raison de la capture des Tchétchènes qui s’étaient rassemblés dans les rues et envoyés dans des centres de torture, les prisonniers eux ont été attachés aux réservoirs par les pieds et traînés sur le sol, des nouveaux-nés ont été brûlés et des personnes pillées. Ainsi plusieurs politologues et experts se sont mis d’accord sur le fait que l’administration Russe s’est engagée dans un génocide dans la région et a employé une telle sauvagerie jamais vu auparavant, tout cela afin de garder la Tchétchénie au sein des ses frontières.
En revanche, les attaques de certains milieux tchétchènes sont aussi condamnables. Le peuple tchétchène a le droit de vivre librement et de façon honorable. Cependant les actes de ce genre ont fait tâche d’huile sur la demande justifiée des Tchétchènes, ce qui rend difficile la défense de leur cause. En outre, il ne faut pas oublier que les attaques contre des civils innocents constituent une violation complète des principes islamiques. Tout au long de sa vie, le Prophète Muhammad (saas), a toujours défendu les droits des civils, même pendant les combats les plus acharnés, et ordonné à tous les musulmans d’être modérés et de s’écarter de toute forme de fanatisme.
C’est ce que la morale du Coran qu’Allah exige.Dans le Coran, Allah a recommandé aux musulmans d’être indulgents, pleins de compassion et se comporter avec justice, même en temps de guerre. Un musulman doit être quelqu’un qui nourrit d’abord ses prisonniers, même s’il lui-même a faim, adoptant un comportement modéré, même en temps de guerre, défendre les droits des opprimés et ne jamais s’écarter de la voie de l’honnêteté et de la justice. C’est pour cela que le peuple tchétchène ne doit jamais oublier d’être stricts pour notre Seigneur : "O les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité : cela peut être plus proche de la piété. Et craignezAllah. Car Allah est certes parfaitement connaisseur de ce que vous faites." (Sourate al-Maidah, 8), même en luttant contre l’oppression à laquelle ils ont été soumis, qui touche toujours des personnes innocentes et sans défense.
Notre espoir est de connaître l’issue à ce conflit qui oppose deux communautés différentes culturellement pour afin d’aspirer à un cadre de vie modéré et tolérant à l’image de celui instauré dans les autres régions du monde islamique.
Les inquiétudes de Moscou face à l’Union Caucasienne
La Tchétchénie, pays qui occupe une place importante dans l’agenda international, est un petit pays qui s’étend sur 16 000 kilomètres carrés. Au sein de la Fédération de Russie, 19 républiques autonomes la composent actuellement tout comme la Tchétchénie. Ces républiques représentent 28% de la superficie totale de la Russie, soit plus du quart. Moscou a réussi à garder son influence sur elles, en faisant en sorte que personne ne puisse l’entraver. La perte de la Tchétchénie risquerait d’affaiblir l’autorité russe sur les autres républiques ; craignant que celles-ci prennent exemple sur la Tchétchénie. Si les Tchétchènes, qui composent majoritairement les troupes de l’armée russe, se détachent, cela pourrait déclencher des mouvements d’indépendance dans les autres républiques autonomes. Une des caractéristiques propres aux républiques de la fédération de Russie est la façon dont elles se font influencer entre elles et l’idée qu’un changement puisse avoir des conséquences pour chacune d’elles. A côté de tout cela, un autre élément vient légitimer la présence russe en Tchétchénie. L’horreur de l’idéologie communiste est souvent influente à Moscou, qui considère l’émergence d’un Etat basé sur le droit musulman à proximité de ses frontières comme néfaste, tels la Bosnie et le Kosovo. C’est la raison essentielle de cette guerre sous l’influence du communisme en Tchétchénie menée avec une grande cruauté et dans des conditions inhumaines dans le but d’éliminer "l’identité religieuse des Tchétchènes" au moyen d’une oppression violente, détruisant les mosquées, interdisant la pratique de l’Islam et interdisant l’enseignement religieux.
Le peuple tchétchène est réputé pour sa fidélité envers la religion musulmane, d’où son combat pour pratiquer son culte de façon libre, et son identité islamique a une influence sur les autres Etats musulmans du Caucase. L’idée d’un "Royaume du Caucase", prônée par l’Imam Mansour, développée dans les années 1780 afin d’unir l’ensemble du Caucase, alerte grandement les communistes. C’est pourquoi cette union hors du commun à caractère musulman représente une menace sérieuse pour toutes sortes de groupes malveillants. Le fait est que, cependant, la présence des musulmans en Tchétchénie ne constitue en aucun cas une menace pour la Russie. La Russie est l’un des pays qui possède la densité de populations musulmanes la plus importante, et la présence de musulmans est source de richesse et de bonheur pour elle. Les musulmans qui vivent selon les valeurs morales du Coran peuvent contribuer à la grandeur de la Russie à travers celles-ci, tel un comportement modéré et sérieux, et la justice. L’union des musulmans qui vivent dans les régions sous influence russe ne représente pas une menace pour la Russie, au contraire. L’émergence d’une telle union est une première garantie contre la terreur et le chemin le plus sûr pour assurer la sécurité des ressources souterraines, pas seulement pour les pays de l’union mais également pour tous ceux issus de la région, même la Russie, et permettra une croissance culturelle et économique rapide dans l’ensemble de la zone. Parce que l’union ne suivra pas une politique qui s’oppose ou exclue tout pays et n’aura pas l’intention d’entraver ou de s’ingérer dans un quelconque pays. L’union n’agira pas sous l’influence d’une idéologie, tant que nous sommes riches et vivons bien, personne et rien d’autre n’aura d’intérêt pour nous.
Au contraire, en même temps que l’union garantit la sécurité, le confort et la paix de chaque musulman protègeront et veilleront au bien-être des Arméniens, Russes, Géorgiens, et toutes les autres communautés.
La pénible et grande souffrance infligée aux Tchétchènes sans défense
Les politiques expansionnistes de la Russie sur ses voisins qui favorisaient la violence au détriment de la paix ont fini par lui porter préjudice. Cependant, il est utile de préciser clairement que l’administration russe n’est pas en faveur de la violence en tant que simple bloc. Il serait erroné de tenir l’ensemble du gouvernement russe et les gens comme responsables des politiques de répression et de la violence exercés à Tchétchénie durant les années 1990. La politique de la répression et de la violence est l’œuvre de certains groupes qui n’ont pas abandonné l’idéologie communiste, dont elle a assuré les vieux jours du Politburo, et qui épouse un corpus de superstitions qui considère littéralement les êtres humains comme des animaux.
Sous l’influence de ces groupes, la Russie a établi un plan secret en Tchétchénie surtout au début des années 1990. Certaines personnes pensaient qu’ils ne pourraient jamais détruire les Tchétchènes, dotés d’unité indestructible, uniquement par la force des armes, ainsi elle a tenté de les anéantir de l’intérieur. Cet état profondément communiste a notamment essayé d’affaiblir la solidarité populaire et répandre le désordre en Tchétchénie en s’immisçant dans les élections par la corruption, les enlèvements, et actes terroristes, s’appuyant sur les clercs russes pour éveiller les différences religieuses au moyen de la pression politique et économique.
Cependant, ces méthodes n’ont pas abouti au résultat espéré, en vain. Djokhar Doudaïev a mis un terme à l’occupation russe en Tchétchénie en 1991. Puis, les multiples provocations de la de la Russie ont provoqué une guerre contre les Tchétchènes le 11 décembre de la même année. Plus de 100 000 personnes ont perdu la vie dans ce conflit et des dizaines de milliers d’habitants ont été contraints à l’exil. L’utilisation illégale des armes chimiques est la preuve irréfutable que cette guerre est devenue un génocide.
En outre, le fait que la Russie avait considéré que la Tchétchénie était une "affaire interne" n’a suscité aucune réaction de la part de la communauté internationale. La population tchétchène n’a été soutenue et aidée que par quelques pays européens.
"Ceux qui font subir des épreuves aux croyants et croyantes, puis ne se repentent pas, auront le châtiment de l’enfer et le supplice du feu." (Sourate al-Buruj, 10)
La guerre a pris fin en août 1996 après que les Russes aient accepté leur défaite. Le succès des Tchétchènes contre les Russes a profondément suscité la prise de conscience des populations appartenant aux autres républiques du Caucase. En 1998, les peuples du Caucase du Nord se sont réunis sous le nom de Convention des peuples du Caucase du Nord dans la capitale tchétchène, Grozny. Tous les participants se sont convenus sur une position commune afin d’éviter que tout conflit n’éclate entre les peuples issues de cette région, et se soutenir mutuellement en cas d’attaque des Russes. Cette union nord caucasienne devenue réalité a été tant redoutée par les Russes depuis longtemps et représente un cauchemar pour ces derniers. Cette crainte est l’une des raisons qui a poussé la Russie à déclencher une seconde guerre contre la Tchétchénie. Elle a été la plus effroyable pour celle-ci en raison du recours massif à la torture par les Russes sur des personnes sans défense dans des conditions inhumaines, exercée en toute impunité devant l’indifférence du reste du monde. Pourtant, cette sauvagerie est une autre manière pour la Russie de montrer une fois de plus que ce conflit n’est qu’une affaire qui ne regarde qu’elle.
L’ampleur de cette deuxième guerre opposant encore les Russes aux Tchétchènes s’est renforcée avec le bombardement de plusieurs villages au Daguestan durant les premiers mois de l’année 1999. Les 1500 personnes qui vivaient dans ces villages ont sollicité l’aide de la Tchétchénie qu’ils considéraient comme leur modèle à suivre. Chamil Bassaïev, devenu populaire grâce à sa victoire durant la guerre contre les Russes, a décidé de prêter main forte au peuple du Daguestan durant l’été 1999. Seuls deux des villages pillés par les Russes ont pu être sauvés. Un terrible carnage s’est abattu sur ces villages dans lesquels des innocents ont été sauvagement assassinés. Le conflit opposant la Russie à la Tchétchénie, qui perdure encore de nos jours, est l’élément déclencheur de cet incident.
Les forces russes ont pénétré le 2 octobre 1999 en Tchétchénie, s’attaquant à tout ce qui bougeait, sans pitié et n’épargnant ni les femmes ni les enfants et encore moins les personnes âgées. Ils ont commencé à attaquer des civils. Les armes chimiques, les missiles Scud et le napalm ont été les plus utilisés lors des attaques sur des cibles comme les hôpitaux, les centres commerciaux et les camps de réfugiés.
Une autre forme d’attaque de la part de la Russie qui visait les civils s’est illustrée par une tentative d’empoisonnement de la rivière Argun qui représente une source d’eau potable pour les habitants des villages. La plupart des femmes et des enfants qui ont bu de cette eau sont morts et des centaines d’autres ont souffert des séquelles à long terme. La Tchétchénie a perdu les ¾ de sa population en l’espace de deux ans seulement. Encore aujourd’hui, certains habitants de la Tchétchénie tentent de survivre dans les pays voisins dans des conditions encore plus difficiles.
Le massacre du peuple tchétchène par quelques dirigeants russes qui conserve sa vieille idéologie communiste, ressemble fortement à celui perpétré par Pharaon il y a plusieurs siècles. En sont temps, ce dernier s’était attaqué aux faibles et sans défense, tués de façon brutale. Allah révèle la cruauté de Pharaon en ces termes :
(Rappelle-toi) quand Moïse dit à son peuple : "Rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous quand Il vous sauva des gens de Pharaon qui vous infligeaient le pire châtiment. Ils massacraient vos fils et laissaient en vie vos filles. Il y avait là une dure épreuve de la part de votre Seigneur." (Sourate Ibrahim, 6)
Et lorsque votre Seigneur proclama : "Si vous êtes reconnaissants, très certainement J’augmenterai [Mes bienfaits] pour vous. Mais si vous êtes ingrats, Mon châtiment sera terrible." (Sourate Ibrahim, 7)
Pharaon était hautain sur terre ; il répartit en clans ses habitants, afin d’abuser de la faiblesse de l’un d’eux : Il égorgeait leurs fils et laissait vivantes leurs femmes. Il était vraiment parmi les fauteurs de désordre. (Sourate al-Qasas, 4)
L’idée qui tolère les meurtres d’enfants, les persécutions envers les femmes enceintes, les personnes âgées écrasées sous des réservoirs ou d’autres sortes d’atrocités, est contraire aux valeurs morales, aux sentiments humains tels que la compassion, l’amour ou la sympathie. Beaucoup de ces personnes qui approuvent cette idée n’ont pas encore pris conscience de ces atrocités en raison de l’emprise de l’athéisme sur leur esprit, qui les pousse à commettre de telles barbaries.
Nous attendons de la Russie qu’elle cesse d’agir de la sorte sous l’influence des théories athées, défendues et propagées par l’Armée rouge en Tchétchénie, en vue d’adopter une politique modérée qui apportera la paix et la sécurité à la fois aux peuples russe et tchétchène. L’espoir est que Moscou cesse d’exercer sa politique répressive en Tchétchénie et abandonne son idéologie obscure véhiculée par l’Armée Rouge et que les Russes et Tchétchènes adoptent une politique modérée qui puisse apporter la paix et la stabilité.
La situation des réfugiés Tchétchènes
Certaines organisations qui défendent les droits de l’homme ont fait des études sur les réfugiés tchétchènes qui ont fui le massacre par la Russie, qui ont abouti à des rapports montrant leurs violations à grande échelle. Environ 250 000 Tchétchènes se sont exilés et se trouvent désormais en Ingouchie et dans d’autres régions voisines. Les Tchétchènes souffrent beaucoup de la faim, de la soif et de maladies contagieuses. Les femmes et les enfants, les jeunes et les personnes âgées qui ont dû migrer essaient maintenant de survivre au jour le jour dans le froid glacial ou sous la pluie, parmi lesquels deux ou trois familles ont trouvé refuge dans des wagons abandonnés ou des écuries, situés dans les villages voisins.
Par exemple, les Tchétchènes qui vivent dans le camp de Znamenskoie au nord de la Tchétchénie ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école par manque de vêtements d’hiver. Près de la moitié des réfugiés sont tombés malade en raison des conditions épouvantables et au froid glacial. Des maladies comme la tuberculose et l’hépatite sont très répandues parmi les réfugiés qui ne peuvent résister, des conditions qui sont responsables de leur malnutrition. Leur corps ne pouvant rester sans s’alimenter durant plusieurs semaines, les Tchétchènes risquent de mourir, d’où l’augmentation du nombre de décès.
Ce qui est surprenant de la part des pays occidentaux qui soutiennent les droits de l’homme est leur indifférence face à la situation dans laquelle vivent ces pauvres gens. Une grande partie de la communauté internationale n’a pas encore pris conscience de cette souffrance vécue par ce peuple et ignore la cruauté infligée à des centaines de milliers de personnes qui ont fui le massacre perpétré par la Russie. La Tchétchénie ne bénéficie pas d’une aide humanitaire internationale, délaissée à la faim, la soif et au froid. Le terrible sort qui touche ces réfugiés doit être une question abordée avec la plus grande attention et être résolue dans l’urgence.
Et qu’avez-vous à ne pas combattre dans le sentier d’Allah, et pour la cause des faibles : hommes, femmes et enfants qui disent : "Seigneur ! Fais-nous sortir de cette cité dont les gens sont injustes, et assigne-nous de Ta part un allié, et assigne-nous de Ta part un secoureur." (Sourate an-Nisa, 75)
Comment trouver une solution ?
La démarche que doivent emprunter la Russie et les Tchétchènes pour instaurer la paix entre eux s’illustre par une approche modérée des commandements d’Allah. Moscou doit cesser de considérer les aspirations nationales des peuples musulmans du Caucase comme une menace, et ces derniers doivent faire tout leur possible pour réduire les conflits et tensions au moyen d’une politique modérée et pacifique. Comme nous l’avons vu en détail, la terreur russe en Tchétchénie est une sauvagerie inacceptable. D’un autre côté, cependant, les combattants tchétchènes qui se livrent à des attaques terroristes contre des civils ruses sont également sur la mauvaise voie. Les deux camps doivent éviter toute autre effusion de sang et faire des efforts pour instaurer la paix.
Tous les musulmans du monde ont la responsabilité de venir en aide à un peuple aussi opprimé que les Tchétchènes. Il est clair qu’une personne dotée d’un courage, qui craint Allah et exerce la justice révélée par Lui dans le Coran ne peut rester impassible à cette cruauté pratiquée sur des personnes innocentes. Un vrai croyant est toujours prêt à aider les pauvres, les nécessiteux et ceux chassés de leurs maisons, et sacrifier son temps pour eux.
L’abnégation et le comportement des croyants tolérants au temps du Prophète (saas), envers ceux qui avaient été expulsés ou dû quitter leurs maisons sont décrite ainsi dans le Coran :
[Il appartient ainsi] aux émigrés besogneux qui ont été expulsés de leurs demeures et de leurs biens, tandis qu’ils recherchaient une grâce et un agrément d’Allah, et qu’ils portaient secours à (la cause d’) Allah et à Son Messager. Ceux-là sont les véridiques. (Sourate al-Hasr, 8)
Il [appartient également] à ceux qui, avant eux, se sont installés dans le pays et dans la foi, qui aient ceux qui émigrent vers eux, et ne ressentent dans leurs cœurs aucune envie pour ce que [ces immigrés] ont reçu et qui [les] préfèrent à eux-mêmes, même sil y a pénurie chez eux. Quiconque se prémunit contre sa propre avarice, ceux-là sont ceux qui réussissent. (Sourate al-Hasr, 9)
Naturellement, la propagation de cette morale supérieure chez les personnes n’est possible qu’avec la diffusion de la religion. Pour cette raison, toute personne dotée d’une bonne conscience a le devoir et la priorité de communiquer, de la meilleure façon qu’elle soit, la moralité du Coran et de la mettre en pratique. Allah a promis d’aider ceux qui aident Sa religion :
Ceux qui ont été expulsés de leurs demeures, - contre toute justice, simplement parce qu’ils disaient : "Allah est notre Seigneur." – si Allah ne repoussait pas les gens les uns par les autres, des ermitages seraient démolis, ainsi que des églises, des synagogues, des mosquées où le nom d’Allah est beaucoup invoqué. Allah soutient, certes, ceux qui soutiennent (Sa religion). Allah est assurément fort et puissant. (Sourate al-Hajj, 40)