(Extrait de l'interview d'Adnan Oktar en direct sur Adıyaman Asu TV et Kral Karadeniz TV, 30 novembre 2009)
ADNAN OKTAR : Ce n’est vraiment pas très joli, c’est pourquoi je n’en parle pas beacoup. D’ailleurs, il y a des livres disponibles en vente à ce sujet. Les médecins qui entraient dans la section où je me trouvais, s’évanouissaient d’horreur à la vue de tout cela.
TARKAN YAVAŞ : A ce propos, il y a un film à ce sujet, nous pouvons le montrer, si vous êtes d’accord.
ADNAN OKTAR : D’accord. Les malades mentaux hurlaient toute la journée, du matin au soir. On leur faisait subir des électrochocs ; ils le faisaient souvent devant moi.
Oui, c’était notre endroit préféré dans lequel nous nous promenions. J’y suis resté presque dix mois parmi eux.
LA PRESENTATRICE : Vous avez décrit une terrible tragédie.
ADNAN OKTAR : Ils étaient mes amis.
TARKAN YAVAŞ : Vous avez côtoyé les patients les plus agressifs et les plus dangereux, macha Allah. Même en regardant ces images c’est terrifiant. Mais vous y êtes resté pendant 10 mois, jour et nuit.
ADNAN OKTAR : Oui, la bonne nouvelle c’est qu’ils recevaient un traitement. J’étais dans la salle dite "aiguë", dans laquelle se trouvaient les plus agressifs. Donc ceux qui n’avaient pas encore été traités. C’était leur meilleur état. Ils tremblaient dû aux médicaments qu’ils leur administraient, Haldol. Ils y étaient habitués. Ils se balançaient d’un côté à l'autre, des mouvements comme ça. Le défunt Yıldırım Aktuna me disait, "va parler avec les fous". Mais de quoi pouvais-je parler avec eux ? Comment pourrions-nous avoir une intéraction ?
LA PRESENTATRICE : Vous dites alors qu’on vous avait donné ce conseil ?
ADNAN OKTAR : Bien sûr. Il m’a dit, "Tu ne parleras pas avec les médecins, ni avec les infirmières". Ensuite il a dit, "Ne parle avec personne là-bas". Je lui ai demandé "Alors avec qui puis-je parler Monsieur ?" Il a répondu "Va parler avec les fous", j’ai objecté et dit "Mais ils ne comprennent rien, ils sont hors de leur esprit." l a dit "Alors va". Il y avait une ancienne petite chambre datant de la deuxième guerre mondiale, telle une horrible salle de bain, un endroit désagréable, sa porte s’ouvrait même si vous la poussiez. La porte était ouverte en haut et en bas. Comme les portes de western. On m’avait destiné un coin. C'était comme mon bureau. Vous vous imaginez, tout le monde pouvait y entrer. "Va là-bas" a-t-il dit, "et réfléchis, demandes-toi pourquoi suis-je ici ? Pour quelle raison on m’a amené dans un hôpital psychiatrique". Mais je savais pourquoi j'étais là, donc il n'y avait rien à réfléchir.
TARKAN YAVAŞ : Pendant cette période sept personnes sont décédées, n’est-ce pas ?
ADNAN OKTAR : Oui, ils ont tué sept personnes.
TARKAN YAVAŞ : Oui, cet hôpital était un endroit terriblement dangereux, où sept individus ont été tués. Les fous sont irresponsables et sont capables de tout, à tout moment. Sept personnes ont été tuées au temps où notre Hodja y était.
ADNAN OKTAR : Nous étions dans un dortoir de 300 personnes. J’avais une petite place dans un coin du dortoir. Certains malades mentaux mourraient, sans que personne ne s’en rende compte. Ils s’en apperçevaient lorsque le corps commençait à se décomposer sous les couvertures. C’était incroyablement déguoutant. Je n’en parle pas afin de ne pas écoeurer les gens. Vous pouvez vous imaginer, comment un homme totalement irrationnel, pourrait rester propre ? Comment peut-il prêter attention à son hygiéne corporel, n’est-ce pas ?
LA PRESENTATRICE : Terrible. Allah doit vous avoir donné de la force là-bas, macha Allah.
TARKAN YAVAŞ : Il y a un livre à propos de Bakırköy, intitulé : "L’Histoire secrète de l’Hôpital Psychiatrique de Bakirköy". Il contient les témoignages des infirmières et des médecins qui y travaillaient. Elles sont vraiment horribles. Si vous me le permettez, je voudrais lire quelques lignes, incha Allah. Une infirmière, Ayşe Altınyurt à dit : "Les malades qu’on y amenait étaient généralement dans un état terrible. Il est arrivé parfois que sept d’entre nous ne pouvaient absolument pas les contrôler. Les patients avaient arraché les yeux d’un ou deux membres du personnel. Ils se mordaient l'oreille ou le nez les uns, les autres. Les poux grimpaient le long des murs. Plusieurs malades partagaient la même couverture. Il fallait parfois plusieurs jours pour que l’on s‘aperçoive qu’un malade était décédé." Les malades qui entraient dans le dortoir 14-B à cette époque, c’était pour ne jamais en sortir.
ADNAN OKTAR : 14-B, c’était mon dortoir. Le célèbre 14-B.
TARKAN YAVAŞ : D’aprés les dires d’une autre infirmière : "Il y avait une odeur nauséabonde, un désordre et un manque d’hygiéne total. Les malades ne se lavaient pas puisqu’il n’y avait pas d’eau chaude. Ils étaient sales. Ils se roulaient par terre. Ils se couchaient complètement nus. Ils avaient tous le crâne rasé. Donc, tout le monde se ressemblait. Y entrer était terrifiant. Ils mangeaient avec les mains. Le traitement était faire boire un verre d’eau dans lequel on cassait une ampoule. Un jour lorsque j’étais allée au 14-A pour un contrôle du petit déjeuner, j’ai constaté qu’on leur donnait des bols pleins de bouillie mélangée avec du pain trempé dans du thé."
ADNAN OKTAR : Le petit déjeuner était généralement comme ça, c’est juste.
TARKAN YAVAŞ : Elle continue : "Dans le temps de pause, on m’avait demandé si j’étais prête à voir certaines choses, dont la réalité est digne des films d’horreur. J’avais été stupéfaite et scandalisée." Un médecin à dit : "Certains essayaient de manger avec les mains. Il y avait constamment des bousculades et du bruit. Pour ceux qui étaient destinés à l’électrochoc, on les forçait à se coucher sur leur lit et ils y avaient droit à maintes reprises."
ADNAN OKTAR : Oui, ils effectuaient l’électrochoc devant moi.
LA PRESENTATRICE : Cette procédure existe-t-elle encore ? Je pensais qu’elle n’avait eu lieu que dans les années 50 et 60, mais plus à présent.
ADNAN OKTAR : Non. Quelques personnes tenait le malade vers le bas. Ils faisaient actionner l’électrochoc, le malade se soulevait dû à la force du choc électrique. Les dents de certains d’entre eux se cassaient à cause de l’intensité des électrochocs. Ils mettaient des tissus dans leur bouche, pour qu’ils ne se mordent pas la langue. Malgré cela, certains malades avaient quand même les dents cassés. On administrait vraiment de l’électricité à haut voltage.
TARKAN YAVAŞ : "L’un des fonctionnaires frottait les hanches des malades avec un morceau de bois trempé dans de la teinture d'iode et du coton. Le fonctionnaire utilisait la même seringue pour 20 patients, sans même la changer et injectait le produit, comme bon lui semble. Même s’il y avait deux repas différents au dîner, on les mélangeait dans le même bol, et les malades mangeaient avec les mains. J’éprouvais un grand désappointement."
ADNAN OKTAR : Mon sommier était vraiment ancien, datant de la deuxième Guerre Mondiale.
TARKAN YAVAŞ : "Presque tous les malades avaient commis des crimes, certains d’entre eux sont apparus dans les journaux à cause de leurs délits. En fait, j’avais aussi peur qu’eux," disait un avocat qui etait présent.
ADNAN OKTAR : C’est assez.
LA PRESENTATRICE : Oui, c’est très bouleversant. Cela a dû être terrible pour vous.
TARKAN YAVAŞ : Je suis tombé sur un article concernant l’époque où vous y étiez.
ADNAN OKTAR : Oui, ma photo à la fenêtre de l’hôpital psychiatrique parue dans un journal à cette époque-là.
TARKAN YAVAŞ: L’article disait : "La torture psychologique à Adnan Hodja"
ADNAN OKTAR : Oui, les journaux en avaient parlé. Ils disaient qu’Adnan Hodja était dans la section de haute sécurité...
TARKAN YAVAŞ : "Oktar a été placé dans la division des malades les plus graves. L’adjoint du médecin en chef de l’hôpital a fait des déclarations contradictoires à nos amis. Adnan Hodja, qui a un rapport très léger, devrait être placé dans le dortoir H-2 de Bakırköy, alors qu’il a été placé sans doute délibérément dans les endroits tels que K-13 et 14-A, dans lesquels les malades les plus dangeureux étaient gardés." disait ainsi le rapport.
ADNAN OKTAR : Oui. Mais ensuite ils ont dit, “Macha Allah, tu es en pleine forme. Il n’y a absolument aucun danger avec toi.”
LA PRESENTATRICE : Pourquoi vous y ont-ils gardé pendant 10 mois ?
ADNAN OKTAR : Pour un changement peut-être.
TARKAN YAVAŞ : Ils vous ont encgardé haîné parmi les fous qui avaient commis de nombreux crimes, vous aviez décrit tout cela.
ADNAN OKTAR : Oui, ils ont enchaîné mon pied à la barre d’un lit avec une grosse chaîne. Chose qu’on n’avait jamais vue au préalable. Nous n’avons pas pu le comprendre. J’ai été enchaîné pendant 45 jours dans le Départment de la Médecine Légale.
Oui, c’est une photo de souvenir de la fenêtre de la maison de santé. Certains de mes amis sont à côté de moi.
LA PRESENTATRICE : C’est l’image la plus vue à ce sujet.
ADNAN OKTAR : Oui. Ces jours-là étaient des épreuves d’Allah, bien sûr. Mais en réalité j’y étais très heureux. Je pratiquais ma religion régulièrement, priais et j’avais préparé mon livre, la deuxième édition de ce livre-là.
LA PRESENTATRICE : Macha Allah, vous avez travaillé même là-bas.
ADNAN OKTAR : Ma mère m’apportait de la nourriture. Elle apportait du fruit et des chose pareilles. Les fous l’accueillaient à la porte et les lui prenaient de la main.
LA PRESENTATRICE : Alors, ces nourritures ne vous sont jamais parvenues ?
ADNAN OKTAR : J’espère qu’ils les ont aimés, ils font pitiés. Allah les a fait apporter pour eux comme une faveur, c’est ce qui est important. Mais ma mère avait très peur lorsqu’elle les voyait. C’est une femme courageuse... En effet, les gens évitent les malades mentaux... uniquement pour leur sécurité, cela peut être la vraie raison incha Allah. Mais bien entendu, ils ne sont pas vraiment aussi ennuyants.
LA PRESENTATRICE : Mais cela peut avoir été contrariant pour autres personnes, pour votre mère...
ADNAN OKTAR : Non. Si on a des nerfs d’aciers, rien ne peut nous arriver. C’est un examen d’Allah. C’est Allah Qui les a créés aussi. Allah nous montre les pires choses afin que nous puissions apprécier la valeur du paradis, ainsi que celle de ce monde, n’est-ce pas ? Allah voit notre détermination, et notre persévérance. Allah voit combien nous L’aimons, en d’autres termes et combien nous sommes courageux. Le degré de notre patience, notre fermeté. Allah l’Omnipotent nous montre tout cela.
LA PRESENTATRICE : Alors vous considérez cette expérience comme une opportunité.
ADNAN OKTAR : Evidemment, c’est très clair. C’est un miracle, la manière dont j’y suis arrivé. Ensuite, ils ont publié un rapport affirmant "il est sain spirituellement et physiquement".
TARKAN YAVAŞ : J’ai le rapport en question ici. De la part de l'état-major général de l'Hôpital Militaire GATA, l’Hôpital Militaire de Gülhane, l’Amirauté de l’Hôpital Universitaire d’Haydarpaşa, Haydarpaşa/Istanbul. Un certificat de bonne santé. Il dit qu’Adnan Oktar est "sain". Le rapport a été publié le 18.08.2000.
ADNAN OKTAR : Oui, de l’armée. La même chose avec le Département de Médecine Légale. Le Comité Supérieur des Consultants a publié un rapport disant également que je suis "sain spirituellement et physiquement". Qu’Allah les récompense. Il y avait beaucoup de bien en cela. Un exemple pour la sincérité. Par exemple, prenons celui de l’hôpital psychiatrique et parlons-en. Un Musulman sincère sait que c’est un scenario créé spécialement par Allah car Il y expose Son art créatif. Il montre les malades mentaux, les gens qui hurlent et qui crient. Les plus anciens sommiers. Allah aurait pu nous montrer de plus belles images s’Il le voulait, mais c’est tout le contraire. Les images sont très détaillées parce que vous devez montrer de la fermeté face à ces voix de l’hôpital psychiatrique. Vous devez être patient face à la saleté et à l’ambiance désagréable qui y régnent. Allah le montre comme étant une caractéristique de l’enfer. Que signifie la patience face à tout cela ? Cela peut s’expliquer par le fait que vous devez dire : "O Seigneur, je T’aime beaucoup. Je n’abandonnerai jamais mon amour pour Toi, ma passion pour Toi, peu importe ce qui arrivera." Même si cela s’aggrave, je ne les n’abandonnerais pas, n’est-ce pas ? Ils peuvent prendre toutes mes propriétés et dépecer mon corps en morceaux, mais je ne Te quitterai jamais. Qu’est ce que cela veut dire ? C’est d’être passionnément amoureux d'Allah. C'est ce qu'Allah veut. En l'absence de cet amour ni ce monde, ni le paradis n’ont de signification. Nulle part aura de l’importance, qu’Allah nous protège.